• Le roman « Cinquante Nuances de Grey » d’E.L. James dont le premier tome est sorti en France le 17/10/12 a été vendu à 175000 exemplaires dès la première semaine, après avoir déjà connu un succès délirant avec 50 millions d’exemplaires  vendus dans une trentaine de pays (25 millions au Royaume-Uni !). Ce succès coïncide avec une augmentation des ventes de vibromasseurs et celles d’accessoires SM dans les sex-shops aux USA. Les lectrices seraient plus nombreuses que les lecteurs.

    Je n’ai pas lu ce livre qui raconte les péripéties sado-maso d’un couple et je ne compte pas le lire car il n’a pas, d’après les dires, les qualités littéraires des ouvrages du marquis, figure de proue de la chose, qui connut bien des prisons pour ses œuvres et ses agissements, alors que la ménagère britannique est au firmament de l’édition avec son ouvrage pornographique dont le thème obligatoirement répétitif n’a guère d’originalité.

    C’est tout de même un mystère. Les gens sont-ils si friands de relations sado-maso ? Peut-être, car comment expliquer que de jeunes Françaises, libres et coquettes pendant des années et n’ayant rien à voir dans leurs antécédents avec le monde musulman, choisissent de s’enfermer en public dans un niqab noir ne laissant apparaître que leurs yeux pour se soumettre au désir exclusif de leurs hommes ? A ma connaissance, la foi dans la religion de Mahomet n’impose pas cette horrible tenue mortuaire pour la satisfaire.


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  • caravaggio22.jpg

    Il y a beaucoup d’amateurs des films d’horreur. Beaucoup de personnes, paraissant parfaitement équilibrées, aiment regarder des monstres, des gens terrorisés, des meurtres, des tortures, des giclées de sang, et ressentir les frissons qu’ils procurent. Les meilleurs suggèrent plus qu’ils ne montrent, l’objectif étant de provoquer chez le spectateur la peur et l’angoisse, alors qu’il est assis confortablement dans un fauteuil sans être directement menacé, il peut donc jouir de cette horreur par procuration, sortir ainsi de lui-même et de la banalité de sa vie quotidienne, mais rétablir aisément, si nécessaire, son équilibre en sachant que toutes ces monstruosités sont fictives.

    J’avoue que j’ai horreur des films d’horreur. Les horreurs authentiques ne manquent pas dans le monde, et leur récit comme les images que l’on m’en donne suffisent à susciter l’inquiétude et la révolte.

    Mais je viens d’apprendre que la vision de films de terreur aurait un intérêt : celui de faire maigrir. C’est du moins ce qu’avance l’équipe britannique de Richard Mackenzie de l’université de Westminster après avoir mesuré la dépense énergétique de dix spectateurs au cours de la projection des films d’horreur. Les expérimentateurs ont ainsi pu constater que « Shining » permet de brûler 184 calories en moyenne, « Les dents de la mer », 161 calories et « l’Exorciste », 158 calories. La décharge d’adrénaline et l’accélération de la fréquence cardiaque provoquées par la peur imaginaire, mais réellement vécue par l’organisme, expliquent aisément cette dépense énergétique. Un bon « thriller » ferait dépenser l’équivalent d’une barre chocolatée, ce qui est finalement peu, et il faudrait qu’un obèse passe son temps à visionner des horreurs pour avoir une chance de maigrir, en évitant de grignoter une barre chocolatée pour calmer son angoisse, et étant sédentaire il ne lui resterait plus que la peur et quelques kilos en plus. Cette petite étude ne m’engage aucunement à changer mes goûts (je parle de ce genre de films, pas du chocolat), d’autant plus que je suis plutôt mince.

     

    Le Caravage : "Judith décapitant Holopherne"


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  • Une bonne nouvelle pour tous.

    Quelle nouvelle ! Je vous l’annonce : dans 20 ans, tous les cancers, le sida, les myopathies, et même la maladie d’Alzheimer pourront être guéris avec une probabilité de  7  sur 10 environ.

    Curieux comme vous êtes, vous allez me demander quelles sont les sommités du corps médical qui ont avancé cette estimation ? Pfft…Le corps médical ! Il n’en sait rien, on ne voit pas grand-chose quand on est le nez sur le guidon. Bien mieux, c’est le résultat de l’opinion éclairée d'un échantillon de 928 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et à qui IPSOS/Logical Business Consulting (pour la Fondation Arc) a demandé leur avis compétent et objectif par téléphone les 12 et 13 octobre derniers, c’est dire si l’information est crédible.

     

    Une bonne nouvelle pour les homosexuels masculins.

     

    Ce n’est pas « le mariage pour tous » car est-ce une bonne nouvelle ? Un mariage sur deux se terminant par un divorce. Non, c’est la levée possible de l’interdiction de donner généreusement leur sang (et pour laquelle un homosexuel a même fait la grève de la faim). « A l’occasion de la journée mondiale du don du sang, le 14 juin dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine s’est prononcée en faveur d’une levée de l’interdiction qui empêche aujourd’hui les homosexuels masculins de donner leur sang. Néanmoins, le ministre avait considéré qu’une telle décision nécessitait une réflexion approfondie… ». A noter que les politiques parlent d’abord et réfléchissent ensuite. D’après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui consacrait son numéro du 23 octobre à la sécurité des produits sanguins, si tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) s’abstiennent de donner leur sang le risque de transmettre le virus du sida serait de 1 sur 5700000 dons. Entre 2008 et 2010, 28 séroconversions sont survenues chez les donneurs réguliers, 23 étaient de hommes et 12 d’entre eux ont admis a posteriori leurs rapports sexuels réguliers avec des hommes, de ce fait, le risque actuel est estimé a 1 sur 2900000. En excluant du don de sang que les homosexuels multipartenaires au  cours des 12 derniers mois (ce qui est envisagé), le risque pourrait s’élever au pire à 1 sur 700000, soit 4 fois plus élevé qu’aujourd’hui. Mais que ne ferait-on pas pour que les homosexuels ne se sentent pas discriminés.  

     

    Une bonne nouvelle pour les drogués.

     

    La ministre de la santé espère lancer en France des salles de consommation de drogue. Une salle de "shoot" coûterait entre 300000 et 1 million d’euros et elle permettrait aux drogués de continuer à se droguer, mais proprement et sous la houlette d’un personnel de santé. Elle indiquerait aux dealers le lieu où trouver facilement leur clientèle et il est d’ailleurs dommage que l’on n’envisage pas de permettre aux vendeurs de drogues dures d’installer des stands à l’intérieur, ce qui éviterait de perturber le voisinage par des allées et venues vacillantes (le nombre de passages prévus par jour a été estimé entre 200 et 250), ainsi que les palabres du négoce en public.


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  • Des tombereaux d’avanies sont déversés sur Lance Armstrong, champion cycliste jusqu’à cette année adulé (et jalousé) en faisant de lui un symbole sacrificiel comme l’était le bidasse fusillé pour l’exemple des tranchées de 14-18. Je ne m’intéresse pas au sport cycliste et je ne n’ai pas de sympathie ou d’admiration particulière pour le champion américain, bien que son histoire personnelle ne soit pas banale et qu’il faut rendre hommage à son intelligence autant qu’à ses muscles car pouvoir passer 500 contrôles anti-dopage en 15 ans de carrière sans que l’un d’eux se soit révélé positif, il faut le faire.

    Les tests anti-dopage coûtent cher, de 500 à 1000 € pour un test, avec une efficacité douteuse (38 cas positifs à l’EPO sur 258000 tests en 2010 selon l’agence mondiale anti-dopage). Avec un peu d’habileté il ne semble pas trop difficile de passer au travers comme l’a prouvé ce cher Lance, et c’est cette habileté des sportifs et de ceux qui les entourent plutôt que leur probité qui explique la rareté des tests positifs. Selon le responsable médical de la Fifa : « Pour attraper un tricheur, le monde du football doit dépenser 3 millions d’euros » (Le Point du 18/10/12). Dans un précédent billet j’avais proposé « Le dopage pour tous », ce qui serait plus économique et moins contraignant.

    Aujourd’hui, avant d’admirer un champion lorsqu’il domine une épreuve, on se demande s’il ne s’est pas dopé, ce doute gâche le plaisir des amateurs. Ce qui n’était pas le cas auparavant où l’on admirait les prouesses sans réserve, et on pouvait le faire puisque tout le monde se dopait plus ou moins à égalité, mais en prenant des risques avec la santé.

    Les sept victoires au tour de France vont être retirées à Armstrong et échangées contre la couronne de roi des tricheurs. L’ennui est que la plupart de ceux qu’il a dominés dans les tours de France ont été également convaincus de dopage et ont également triché. Le roi était donc le meilleur de la course, qu’on le veuille ou non, et on ne sait pas qui mettre à sa place.

    Lance Armstrong risque de faire de la prison pour son mensonge face à une commission où il a affirmé ne s’être jamais dopé. C’est que l’on ne badine pas avec le mensonge aux USA. Mais que doit-on penser du secrétaire d’Etat de Bush junior qui avait manifestement menti devant l’assemblée de l’ONU (beaucoup de témoins) en exhibant un flacon censé prouver la présence d’armes de destruction massive en Irak, justifiant ainsi une guerre et des milliers de morts ? C’est évidemment moins sérieux que le mensonge d’un sportif qui n’a tué personne, sinon lui-même.

    Enfin, n’étant pas spécialiste en la matière, je pose la question : est-ce que le dopage peut faire d’un champion moyen un grand champion ? Armstrong  se dopait essentiellement à l’EPO (érythropoïétine). C’est une hormone secrétée par le rein en réponse à l’hyoxie, c'est-à-dire à la baisse du taux d’oxygène transporté par le sang, essentiellement sur les globules rouges, et l’EPO en stimulant leur fabrication va élever ce taux d’O2 en augmentant le nombre de ses transporteurs. Normalement le sang contient environ 5 millions de globules rouges par mm3. Est-ce qu’un supplément de 500000 hématies par mm3, par ex. peut permettre à un cycliste d’arriver au sommet d’un col avant tout le monde sans qu’il y soit pour quelque chose ? Pour être honnête, j’ignore le taux supplémentaire de globules rouges provoqué par l’administration d’EPO, mais je sais qu’un taux trop élevé risque de favoriser la formation de caillots dans la circulation, ce qui n’est sûrement pas recherché par les sportifs qui s’entourent de conseillers « médicaux ». Par ailleurs, j’ignore si l’expérience a été faite de comparer les performances d’un même sportif sur la même épreuve avec ou sans EPO. La différence serait-elle déterminante ? Même si l’on sait qu’un meilleur apport en oxygène aux muscles a un effet favorable sur leur fonction.

     le chat velo Geluck 2

    Re-dessin de Philippe Geluck


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  • Une employée sud-africaine, Johanna Mmoledi, pour justifier son absence pendant un mois à son travail dans une auberge de Pretoria (un congé sans solde lui avait été refusé), motif de son licenciement, avait fourni à son employeur un certificat rédigé par une guérisseuse traditionnelle (une sangoma) affirmant qu’elle était « gravement tourmentée par ses ancêtres », et qu’elle avait suivi un séminaire destiné à les apaiser. La Cour d’appel du travail a jugé ce licenciement injuste et ce certificat valable en estimant que  l'Afrique du Sud est une société multiculturelle où la culture occidentale ne pouvait prendre le pas sur les cultures africaines. "Les entreprises ne peuvent pas uniquement accepter les certificats de médecins, alors que nous vivons dans une société diversifiée", a approuvé Ndaba Ntsele, président du Conseil des entreprises noires.

     J’ai relevé cette information avec intérêt car si les ancêtres ont à coup sûr existé pour chacun d’entre nous, même si l’on peut contester leur intervention dans le présent, leur souvenir peut venir nous habiter, alors que l’existence du démon est très incertaine. Et pourtant dans nos sociétés occidentales rationnelles, les possédés du Diable ne manquent pas, ils s’adressent, non pas à une sangoma, mais aux exorcistes officiels (120 en Pologne, j’ignore leur nombre en France, mais les petites annonces foisonnent sur le  net) et s’ils sont possédés et pistonnés, ils ont intérêt à s’adresser à l’exorciste officiel du Vatican. Le père Amorth (je ne sais pas s’il vit toujours) aurait réalisé à lui seul 70000 exorcismes dans la cité du pape et avait déclaré : « Je suis plus fort que le Diable. Quand il me voit, il se fait pipi dessus » alors que le Diable ne se laissait pas faire et le bon prêtre affirmait que, par l’intermédiaire du sujet possédé, le Diable lui avait craché des clous au visage qui, se formant juste au moment du jet, restaient invisibles aux rayons X.

    Nos possédés occidentaux justifient sans doute leur absence à leur travail en présentant un certificat médical car pour un médecin, l’hystérie ou les hallucinations entre dans le cadre de la pathologie. Pour les partisans du multiculturalisme qui fera du tissu social français un patchwork multicolore, il n’y aura guère de raisons pour qu’un certificat fourni par un guérisseur traditionnel ait moins de valeur que celui fourni par un médecin.


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  • Magritte-pipe.jpgFrançois a mis un préservatif sur un rapport à la galloise. La crainte de la maladie sociale syndicalement transmissible. Avant même d’être consommé, le rapport a été interrompu. Alors, coco, pourquoi payer un rapport si ce n’est pas pour aller jusqu’au bout ? C’est, nous le voyons bien, qu’il ne correspondait pas à tes désirs. Un rapport, oui, mais selon tes exigences. Priorité au client, à lui de décider ce qu’il veut en exhiber. Manquerait plus qu’on lui dicte sa position à François. Ne serait-il pas plus simple à l’avenir d’éviter tout rapport puisque, de toute façon, ça se termine par une séance d’onanisme.

    Ce petit billet elliptique fait allusion au rapport Gallois sur la compétitivité qui doit sortir le 5 novembre mais qui été plus ou moins rejeté à l'avance par Hollande ("ce rapport n'engage que son auteur"). 


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  • « Une mère a perdu vendredi son enfant en le mettant au monde dans sa voiture sur l'autoroute A-20 alors qu'elle faisait route vers une maternité de Brive, faute de maternité dans le nord du département du Lot où elle réside. Les pompiers ont constaté la mort du nouveau né peu après 12h00.

    La jeune femme, accompagnée de son compagnon, avait pris la direction de Brive, soit un trajet d'un peu plus d'une heure, sur les conseils de son gynécologue qu'elle avait consulté peu avant à Figeac (nord-est du Lot). »

     

    La maternité de Figeac avait été fermée en 2009 après celle de Gourdon, si bien que le département du Lot (170.000 habitants) ne compte qu'une maternité à Cahors, et ce qui devait arriver, arriva.

    Les deux-tiers des maternités ont fermé depuis 20 ans selon une véritable idéologie du regroupement qui parait aux yeux des autorités comme LA solution (et ceci pour toute les activités hospitalières, notamment celles qui revêtent un caractère d’urgence). Certes, la concentration des moyens est source d’économie (ce qui n’est pas certain pour les maternités) et d’efficacité une fois arrivé à bon port, mais elle n’est pas sans inconvénients.

    - La fermeture des petits hôpitaux, alors qu’ils donnent toute satisfaction, contribue à faire fuir d’une région le personnel de santé.

    - En raison de la distance à parcourir et de l’accès parfois difficile, l’essentiel est de ne pas mourir en chemin car il serait dommage de ne pas bénéficier des qualités d’un grand centre. Et ne ce n’est pas l'engagement verbale de François Hollande de ne laisser «aucun Français à plus de 30 minutes de soins d'urgence» qui y changera grand-chose.                                                           

    - Si l’on ferme les petites maternités, on risque de surcharger les grandes. Pour les autorités sanitaires  c’est un problème de vases communicants : calculer l’activité minimale pour que le nombre de complications provoquées par le maintien  des petites soit  au plus égal au nombre de complications, y compris nosocomiales, dues à la surcharge  ainsi provoquée dans les grandes, sans augmenter le nombre de sages-femmes, médecins accoucheurs et infirmières.

    Peut-être que le drame qui ouvre ce billet aurait pu être évité si nous avions suivi le conseil de H. Melville (dans Moby Dick) : «  L’art de l’accouchement devrait être enseigné en même temps que ceux de l’escrime, de la boxe, de l’équitation et de la rame ». En même temps que le maniement d’un jeu vidéo serait plus adapté à notre époque, le jeu lui-même pouvant être un support éducatif.


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  • schiele_family.jpg

     

    Il y a des parents qui aiment leurs enfants

    Et des enfants qui aiment leurs parents

    Et ceux qui disent qu’il faut s’en méfier

    Que tout ça c’est bien bon

    Mais qu’il y a sûrement un secret caché

     

    Il y a des enfants qui reprochent aux parents

    D’être ce qu’ils sont

    Il y a des parents qui reprochent aux enfants

    D’être ce qu’ils sont

    Ça marche de toutes les façons

     

    Il y a aussi des orphelins

    Avec des problèmes en plus

    Et des problèmes en moins

     

    Il y a des adultes qui restent enfants

    A condition d’avoir encore des parents

    Ou une femme pour veiller sur eux

     

     

    Il y a des enfants qui ne seront jamais grands

    Ils n’ont pas eu le temps de grandir

    Et les parents qui perdent l’enfant qu’ils aiment

    Ne seront jamais plus les mêmes

    Et ne cesseront jamais de souffrir

     

    Il y a des parents qui sont petits

    Et qui se vengent sur leurs petits d’être petits

    Pour prouver qu’ils sont grands

     

    Il y a des enfants qui ne seront jamais enfants

    Car il y a des adultes qui pour s’enrichir ou jouir

    Mettent un adulte dans la peau d’un enfant

    Un enfant c’est si petit pourtant

    Un adulte c’est grand ça ne devrait pas tenir

    Alors quand il est de force dedans

    Ils s’en servent salement

     

    Et puis il y a les enfants qui tuent des parents

    Pour se protéger ou se droguer

    Ou faire les malins ou parce qu’ils sont fous

    Et des parents qui tuent leurs enfants

    Pour s’en débarrasser dans un trou

    Ou dans un étang

    Ou les congeler

    On ne sait jamais

     Ça peut servir

     

    Paul Obraska

     

    Egon Schiele : « La famille »


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  • La France, puissance moyenne (ce n’est déjà pas si mal), a tendance à jouer à la grande puissance qu’elle fut autrefois, à tel point qu’elle est parfois taxée d’arrogance. Ses gouvernants, aussi médiocres soient-ils, ne se privent pas de donner des conseils aux autres, de les gronder pour leurs travers, encouragés en cela par une partie de la population qui s’estime garante des droits de l’homme et exige que ceux qui les représentent portent leur voix.

    De la même façon, la France tient à son prestige et à faire bonne figure aux yeux du monde, même lorsqu’elle n’en a pas les moyens. La médecine française restant encore de qualité, nombre d’étrangers fortunés ou officiels viennent se faire soigner en France plutôt que dans leur pays. «… On va les chercher à l’aéroport en ambulance toutes sirènes hurlantes, on leur dispense des soins de qualité et on ferme les yeux sur les factures qu’ils n’acquittent jamais » (Patrick Pelloux). C’est ainsi que les hôpitaux ont augmenté leur déficit de cinquante millions de factures impayées. Sur ces cinquante millions, 20 millions leur seraient dus par la Caisse nationale des assurances sociales algérienne, tandis que le Maroc et les pays du Golf (dont on connait la pauvreté) participeraient chacun à hauteur de 10 millions d’euros à cette dette (JDD).

    Toujours pour son prestige, la France sait se montrer généreuse même à l’égard de ceux qui la détestent. Elle s’est engagée dans le cadre du « traité de coopération et d’amitié entre la France et l’Afghanistan » à financer des projets dans le pays des talibans à hauteur de 300 millions d'euros sur 3 ans. Ce cadeau aux cousins très proches de ceux qui avaient tué 3000 américains sur leur propre sol, n’a été accepté qu’avec réticence par le Sénat de Kaboul au motif qu’il n’était pas possible de signer un traité d’amitié avec des infidèles. Les Afghans, miséricordieux, ont fini par accepter le texte en remplaçant le mot « amitié » par celui de « relation » et en tenant compte du fait « qu’il y avait beaucoup de musulmans en France » (Canard Enchaîné du 11/10/12). Nous voilà soulagés…de 300 millions donnés sans contrepartie à ceux qui ne nous aiment pas.

     


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  • Chaque trimestre, l’Insee fournit les chiffres statistiques permettant de suivre l’évolution de l’économie française et c’est le cas dans la plupart des pays. Les banques, les financiers, les entreprises, les journalistes, les attendent avec attention, et les gouvernants avec inquiétude, sachant que c’est sur eux que leur action sera jugée par la population. Le cercle économique étant particulièrement vicieux, de mauvais chiffres de la croissance ou du chômage risquent d’aggraver la situation et un jugement sévère de la part des agences de notation qui s’en suit risque d’accentuer la dette en élevant l’intérêt des emprunts.

    Ne serait-il pas plus simple, et finalement plus bénéfique, que les résultats déclarés des études statistiques sur l’économie soient fournis à l’Insee par les gouvernants eux-mêmes, ce qui leur permettraient de prendre les bonnes mesures (en fonction des chiffres réels) dans le calme, sans ce sentiment d’urgence et de catastrophe qui risquent d’altérer leur santé et surtout celle des gouvernés.

    Vous me direz que pour entrer dans l’UE, la Grèce a fait quelque chose de semblable, et si elle va actuellement mal, elle a longtemps profité de l’opération.

    D’après certains[1], la Chine avec son pragmatisme habituel aurait adopté cette inversion du circuit statistique et c’est le Parti qui fournirait à l’institut d’évaluation les chiffres à publier. Ceux-ci ne subissent par la suite aucune révision avec le recueil ultérieur des données. Les Chinois publient, en effet, le chiffre de la croissance trimestrielle une dizaine de jours après la fin du trimestre, alors qu’ils doivent recueillir les données d’un pays peuplé de 1,3 milliard d’habitants répartis sur 10 millions de km2. Cette extrême vélocité et l’absence de révision suscitent logiquement des doutes. La France, dont les services statistiques sont excellents, met près de 2 mois pour le faire, et les chiffres initiaux subissent souvent des révisions ultérieures.

    Ce qui n’empêche pas le monde d’attendre avec impatience les données statistiques sur l’économie chinoise qui ne révèleraient pourtant que très imparfaitement sa réalité, si ce n’est celle que l’on veut nous faire croire. Nous avons beaucoup de choses à apprendre des Chinois.

     Yue Minjun

    Yue Minjun



    [1] François Lenglet, article paru dans Le Point du 11/10/12


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