• Lechat-supercouillonJ’aimais bien Alice. Je pouvais lui téléphoner quand je voulais, elle était toujours là pour moi avec une oreille attentive pour écouter patiemment le récit de mes ennuis ou de mes doléances. Mais voilà, son protecteur, du nom de Free, qui s’était acoquiné avec elle,  vous savez ce commerçant qui joue le Steve Jobs sur une scène,  en chemise blanche, m’a persuadé de quitter Alice qu’il s’était gardé pour lui, en prétendant qu’il avait mieux à me proposer. J’ai cédé aux sirènes de ses sbires et j’ai quitté Alice.

    Des choses séduisantes et encombrantes, pour une bonne part inutile, sont venues s’installer dans mon bureau. Mais ces séductrices s’avérèrent non opérationnelles et ma ligne devint muette. J’ai donc essayé de joindre Mr Free qui prétendait être joignable 7 jours sur 7 et 24h sur 24 et je suis tombé, en effet, sur une de ses collaboratrices à la voix charmante qui m’a d’abord annoncé ses tarifs en me vantant les qualités de l’établissement dont l’équipe était tout à mon service et m’a assuré que l’arrivage que j’attendais n’allait pas tarder à venir. J’avais beau lui dire qu’il était déjà chez moi et que je voulais lui faire part de mes incapacités, rien n’y fit, à chaque fois que l’on se parlait (et on s’est parlé de multiples fois et à mes frais), elle me disait toujours la même chose, sans aller plus loin et sans que je puisse m’exprimer plus avant. A la réflexion, je me demande s’il ne s’agissait pas d’un robot.

    J’ai rompu mes relations peu recommandables avec Mr Free pour m’adresser ailleurs, et je risque de devenir inconstant.


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  • le-chat-geluck-retro.pngEn ces temps maussades, en attendant la teneur de la sauce à laquelle nous allons être mangés, il est peut-être bon d'aborder un sujet frivole mais qui n'est pas sans importance en raison même de sa fréquence et de son universalité, à savoir : les manifestations de l'orgasme.

    Si pour l'homme la manifestation de l'orgasme coule de source et si la femme peut en recueillir à chaque fois la preuve, l'orgasme féminin est moins transparent pour son partenaire, et la simulation est tentante, en l’absence de preuve physique incontestable à l’appui de la sincérité de la manifestation, aussi sonore soit-elle.

    Dans une comédie américaine – dont je ne me souviens plus le titre - dans un restaurant, une femme simule devant son compagnon un orgasme majeur, si bien que tous les clients s'arrêtent de manger et restent pétrifiés dans un silence respectueux. Après cet épisode, le service reprend et lorsque le serveur demande à une dame si elle a fait son choix, celle-ci répond quelle désire prendre la même chose que la femme à l'orgasme démonstratif.

    Afin de se faire une idée de la chose, les universités de Columbia et d’Oakland ont eu la curiosité de mener une enquête auprès de 453 femmes hétérosexuelles vivant en couple. Plus de la moitié admettent avoir déjà feint ressentir un extrême plaisir lors de rapports sexuels. Et 6 sur 10 de ces simulatrices, apparemment charitables, trompent en fait leurs partenaires pour éviter d'être trompées. Les femmes tentent ainsi de «flatter l'ego de leur partenaire, augmenter son émotion sexuelle et éviter qu'il soit infidèle». Doit-on conclure qu'un orgasme féminin particulièrement démonstratif n'est peut-être que le signe de la crainte de la femme de voir son partenaire aller tester de meilleures simulations ailleurs ? Beau travail universitaire.

    ( Archives of sexual behavior)

    Dessin de Philippe Geluck


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  • Banque.JPGCe monsieur aime une banque. Chacun ses goûts, le masochisme en fait partie. A noter que le héros de cette affiche semble se déshabiller, à moins qu’il ne s’habille pour l’hiver ou qu’il ne lui reste que la chemise.

    S’il aime une banque, il semble bien que les banques de la zone euro ne s’aiment pas entre elles, et plutôt que de se prêter de l’argent en toute confiance et à un taux intéressant, elles sont méfiantes, et préfèrent placer leurs excédents de liquidités auprès de la BCE à un taux d’intérêt minime (0,25%). Entre hier et aujourd’hui, elles ont déposé 485,898 milliards d'euros. Ce qui constitue un nouveau record.

    Alors, monsieur, heureux ?


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  • Rodin-penseur.jpg« Le changement, c’est maintenant » est le slogan choisi pour la campagne de François Hollande. On est stupéfait par son originalité. Un slogan « imaginé » par une agence de communication qu’il a fallu sans doute payer fort cher pour cette trouvaille. J’espère que le personnel de cette agence n’est pas sorti trop épuisé par les longues heures de réflexion et les multiples réunions nécessaires pour aboutir à un tel résultat.


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  • emir-2.jpgIl est certain que ça gaze pour cet émirat. Cette petite péninsule désertique et caniculaire (jusqu’à 50°) a la chance d’avoir un sol farci de pétrole et une mer farcie de gaz (heureusement que le gaz est dans l’eau et non l’inverse) et les médias comme les blogs bruissent de l’argent que le Qatar déverse, notamment en France, et réprouvent sa tendance à vouloir tout acheter y compris les hommes, en particulier les sportifs et leurs responsables. Le sport lui paraissant être le meilleur vecteur publicitaire, surtout lorsqu’il est porté par  ceux qui raisonnent avec leurs pieds.

    Ceci étant, le Qatar joue le jeu du capitalisme et investit où il peut investir et achètent ce qu’on lui permet d’acheter (y compris les quartiers « sensibles », c'est-à-dire douloureux). Si le sport a sa faveur, la culture n’est pas pour autant négligée et sa chaîne TV pas trop inféodée.  Si ses autorités considèrent que le pays est trop petit pour avoir des partis (sic), ses habitants ne sont pas trop à plaindre, leur niveau de vie est équivalent à celui des pays occidentaux, il se classe comme le premier émetteur mondial de CO2 par habitant (3 fois plus que les USA), c’est dire, les soins et l’éducation sont gratuits et l’attitude vis à vis des femmes et des autres religions est plutôt plus libéral que dans la plupart des autres pays musulmans, ce qui, entre nous, n’est pas un exploit.

    Il est cependant conseillé aux homosexuels d’éviter ce pays car ils risquent la prison et des peines lourdes, or la population de l’émirat est constituée pour 4/5 d’expatriés, et on compte environ deux hommes pour une femme. Ne serait-il pas souhaitable pour le Qatar d’investir dans l’achat de femmes plutôt que de footballeurs ?


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  • « LES MEDECINS ET LES PHARMACIENS VOTENT FRANÇOIS BAYROU ».

    Tel est le titre en gros d’un journal médical (Impact Médecine et Impact Pharmacien). Mais le sondage effectué donne les chiffres suivants : « 27 % des médecins (29 % des généralistes) et 28 % des pharmaciens d’officine voteraient aujourd’hui pour François Bayrou au 1er tour de l’élection ».

    Ce qui veut dire que, d’après ce sondage, plus de 70% de ces corporations ne voteraient PAS pour François Bayrou au 1er tour.


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  • LE DEGRE D’AGITATION D’UN(E) POLITICIEN(NE) EST PROPORTIONNEL A SON DEGRE D’IMPUISSANCE.

    Sarkozy est pris d’une frénésie de « réformes » soit inefficaces, soit impossibles, pour donner l’illusion de diriger quelque chose. Hollande bouge sans  cesse pour donner l’illusion qu’il pourrait être efficace. La forme féminine de Le Pen, dans son rôle de composition, agite des peurs. Mélenchon agite des anathèmes. Joly est naturellement agitée. Et Bayrou : il saute sur place, n’est-il pas le centre ?


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  • Des voyages que j’ai pu faire, c’est celui en Egypte qui m’a le plus impressionné. Le musée du Caire regorge de trésors à ne plus savoir où les mettre. Les pyramides s’élèvent en un cimetière monstrueux. Les chefs-d’œuvre s’égrainent le long du Nil comme les perles rares d’un collier fabuleux. Les murs de tombeaux éclairent de leurs fresques colorées les boyaux souterrains. Tout est grand, les colonnes, les statues, tout est beau et admirablement conservé depuis des millénaires grâce à la sécheresse du climat.

    Abu-Simbel.jpgPour aller à Abou simbel dans l’extrême sud du pays, nous avons traversé en voiture 400 km de désert. Nous étions seuls et c’est là que l’on ressent à quel point le désert est désert et d’un silence oppressant. Seuls, pas tout à fait. Nous avons rencontré un chamelier qui traversait le désert dans l’autre sens. D’abord lointain, se découpant sur un ciel immense à la manière d’une carte postale. Mais la poésie a cessé quand le chameau s’est approché de nous de son pas majestueux en rompant le silence du désert par les vociférations d’un transistor accroché à la selle.

    Les Egyptiens n’ont pas la chance d’être assis le cul sur une nappe de pétrole, mais ils ont celle d’avoir sur leur sol les trésors uniques laissés par l’époque des pharaons. C’est leur ressource principale, elle attirait le monde entier. Avec la tournure des évènements, j’ignore ce qu’il en sera dans l’avenir. Les femmes pourront-elles se vêtir à leur guise ? La plupart des islamistes, conscients de l’importance du tourisme tentent de rassurer. C’est ainsi que le porte-parole du parti Al-Nour [salafiste], Mohamed Nour a déclaré : « Le port du bikini n’est qu’un détail. Le tourisme en Egypte a besoin de profonds changements, qui sont plus urgents à traiter. C’est comme lorsqu'on fabrique une voiture : d’abord on s’attaque au plus important et ensuite, seulement, aux finitions, comme les freins ». Je ne sais pas si l’on peut faire confiance à quelqu’un qui considère les freins d’une voiture comme tout à fait secondaires.

    Espérons que les extrémistes ne se conduiront pas comme les talibans qui ont détruit des chefs-d’œuvre en Afghanistan, car ça les démange. Le porte-parole de l’Appel salafiste Abdel-Moneim Al-Chahhat a en effet déclaré que les statues des pharaons sont idolâtres et qu’il fallait les recouvrir de cire, estimant que La culture pharaonique est une culture pourrie”.


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  • Je suis soulagé. Vous me direz, comment peut-on être  soulagé par les temps qui volent, par les candidats à la présidentielle qui courent d’une usine à l’autre avant leur fermeture, par ceux qui poursuivent la Pucelle pour se refaire une virginité, par celui qui après cinq ans continue à claudiquer énergiquement en restant immobile, en promettant ce qu’il avait eu largement le temps de faire, par celui qui promet de moins en moins et qui espère qu’on lui signera un chèque en blanc, alors que nous sommes interdits de chéquier.

     

    Je suis soulagé car Vincent Bolloré, un des hommes les  plus riches de France, deviendra encore un peu plus riche en ne payant aucune taxe sur une plus-value de plusieurs centaine de millions d’euros réalisée en revendant deux chaînes TV (Direct 8 et Direct Star) dont les licences TNT avaient été obtenues gratis par décision du CSA. C’est d’autant plus miraculeux que les sénateurs, mauvais coucheurs, avaient voté un amendement qui prétendait lui faire payer une taxe vertigineuse de 5% sur la transaction (une vingtaine millions).

     

     De-funes-avare.jpg

     

    Le miracle a eu lieu à l’Assemblée où Bercy (que notre superbe ministre de l’Economie à la voix grave et au cerveau léger en soit remercié) a tripatouillé le texte de l’amendement et supprimé au passage sa base légale (en retirant au CSA le pouvoir d’agréer tout changement dans le capital d’une chaîne de la TNT), de sorte que le texte a été logiquement censuré par le Conseil constitutionnel.

    C’est beau à en pleurer ! Et n’allez surtout pas penser que l’amitié de Mr Bolloré avec notre Président crépusculaire, au point de l’avoir mené en bateau, a quelque chose à voir avec ce remarquable geste désintéressé de la part de l’Etat, dans un pays où l’abondance est telle que les gens sont invités à donner un peu plus de TVA pour faire du « social » et à attendre trente ans (au lieu de quinze) pour vendre leur bien sans être taxés.


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  • Depuis le 1er janvier 2012 les médecins généralistes qui n’ont pas expressément refusé (et dont le nombre est aujourd’hui manifestement sous-estimé par les caisses) bénéficieront d’une prime à la performance qui fait maintenant partie de la nouvelle convention médicale signée par trois syndicats médicaux. Pour ma part, le mot « performance », s’agissant de soigner ses semblables, aurait tendance à me hérisser le poil.

    Ce nouveau mode de rémunération des médecins vient s’ajouter au paiement à l’acte et aux forfaits. D’inspiration anglaise, où il est en vigueur depuis 2004, son sigle est P4P (« pay for performance »). En principe, ce système a été instauré an Grande-Bretagne avec l’ambition d’améliorer la qualité des soins en fixant aux médecins des objectifs, qui, s’ils sont atteints, donnent droit à une prime annuelle (pouvant atteindre le quart des revenus des médecins britanniques).

    En France le système sera basé sur 4 types d’indicateurs assortis de points (cf l’encadré) dont le total est de 1300 points permettant de calculer la rémunération annuelle (maximum 9100 €) en tenant compte du nombre de patients par médecin (évidemment « informatisé ») et du taux de réalisation des objectifs. En théorie, ce système devrait permettre à l’assurance maladie de faire de la santé publique à grande échelle.

     

    Il s’agit des indicateurs cliniques pour le suivi de deux pathologies chroniques (250 points), d’indicateurs de prévention et de santé publique (250 points), d’indicateurs d’optimisation de la prescription (400 points) et d’indicateurs d’organisation du cabinet (400 points). Sur ce dernier indicateur, la tenue du dossier médical informatisé rapporte 75 points, l’utilisation d’un logiciel d’aide à la prescription certifié : 50, l’informatisation pour la télétransmission et les téléservices : 75 points et l’affichage sur les horaires et les modalités de consultation, 50 points.

     

    Bien sûr, on ne peut pas connaître à l’avance le devenir et l’intérêt de ce P4P. Les syndicats signataires ont sans doute pensé qu’à défaut d’une revalorisation des actes, cette prime serait toujours bonne à prendre (même si elle sera loin d’atteindre pour chaque médecin le niveau maximum fixé). Bien que je ne sois plus dans le circuit, je me permets quelques remarques :

    1° On assiste à une infantilisation du médecin qui sera récompensé ou pénalisé pour ses actes. Le P4P permettra aux caisses d’accentuer surveillance et pressions. Et que l’on ne vienne pas me dire que ce sont les caisses qui payent les médecins, ce sont les patients qui, pour faire face aux frais médicaux, paye obligatoirement une prime plutôt élevée (globalement 22% du salaire brut) à une compagnie d’assurance plutôt mal gérée.

    2° Que devient la médecine exercée en son âme et conscience avec pour seul objectif l’intérêt du patient ? Le médecin aura plus de difficultés à traiter le malade comme il l’entend, selon ses connaissances et son expérience, et sera amené à suivre des schémas établis par des organismes officiels dont on a vu les erreurs commises dans le passé et qui peuvent ne pas être adaptés à un cas individuel. Les innovations médicales vont rapidement rendre obsolètes certains indicateurs (avec l’inertie que l’on connait pour leur mise à jour)

    3° On ne peut plus parler de médecine libérale. Les médecins ont tous les inconvénients de l’installation en libéral mais aucun des avantages de la fonctionnarisation (que l’on n’ose pas mettre en place, en raison de ses  méfaits). Il ne faut donc pas s’étonner que moins de 10% des jeunes s’installent en « libéral » et que des territoires sont dépourvus de médecins, les nouvelles promotions préfèrent le confort du salariat ou des remplacements.

    4° On ne voit pas l’intérêt économique du P4P. La prescription des génériques est entrée dans les mœurs (« optimisation de la prescription »), et de l’argent sera versé pour des actes qui, de toute façon, sont réalisés par un médecin compétent qu’il y ait prime ou non (comme le suivi d’un diabète, le dépistage de certains cancers ou la prévention que les médecins font naturellement).

    5° Cette prime risque de modifier la façon d’exercer et pas toujours dans l’intérêt du patient. En Grande-Bretagne,les généralistes ont rapidement adapté leur pratique pour remplir les objectifs et se sont focalisés sur les cibles à atteindre, négligeant parfois certains gestes et certains actes qui n’entrent pas dans le calcul de la prime. Par ailleurs, si l’on peut évaluer les actes réalisés, il est plus difficile d’évaluer leurs résultats (qualité des soins).

    6° Il s’agit tout de même d’une nouvelle usine à gaz qui sera basée sur les statistiques de l’assurance maladie dont la fiabilité laisse à désirer et d’un surcroît de travail administratif pour le médecin (et les caisses) aux dépens du temps purement médical et des relations avec le patient où l’ordinateur finit par devenir une tierce personne dans la consultation.


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