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J'ai le plaisir de vous annoncer que je n'ai PAS la "légion d'honneur". Un coup de pot.
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Ceux qui sont au pouvoir depuis près de cinq ans reprochent à celui qui veut y accéder de ne pas avoir d’idées, alors qu’eux-mêmes n’en ont eu que de mauvaises et envisagent de continuer à les appliquer en affirmant qu’elles ont neuves ou en tentant de réparer les méfaits des idées qu’ils ont appliquées avec tant de bonheur.
Ceux qui veulent accéder au pouvoir ont bien sûr des idées, ils ont passé leur temps à les remuer et à en changer. Je suis pas assez bien placé pour savoir si elles sont réalisables ou non. Mais j’ai entendu ce matin Montebourg proposer de mettre les marchés « au pas ». Il n’a pas dit comment. Les marchés s’en foutent, ils placent leur argent où ils veulent et si les Etats n’en veulent pas, il ira ailleurs. L’ennui est que la plupart des Etats en ont terriblement besoin de cet argent et pour l’instant c’est eux qui sont « au pas » quand ils sont obligés d’en emprunter. Montebourg, notre Tartarin de Tarascon, fait d’énergiques moulinets avec son épée de bois. Il veut un protectionnisme européen. Dans l’absolu, il ne me semble pas avoir tort, mais pour l’instant l’Europe c’est du lourd et du lent. Combien faudra-t-il de temps pour l’instaurer, et mettre d’accord tout le monde ? Le temps de ne plus avoir d’industrie en France.
Ceux qui sont au pouvoir disent que l’opposition fait du vent. Il faut toujours tenir compte du jugement des spécialistes en matière de vent.
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Au musée d’Art Moderne de Paris on peut voir jusqu’au 29/O1/12 une exposition de sculptures de Georg Baselitz, peintre et sculpteur allemand des plus cotés sur le marché de l’art contemporain et dont la carrière a été entretenue par quelques scandales (avec intervention de la police et même saisie d’œuvres par huissier à Berlin Ouest pour atteinte à l’ordre public). Ce qui me le rend sympathique est qu’il a été dans sa jeunesse expulsé d’une école de peinture par le régime communiste de la RDA pour « immaturité sociopolitique ».
Dans l’enceinte de cette exposition, les photos sont interdites. Les œuvres peuvent cependant servir de camouflages et permettent parfois d’échapper à la vigilance des gardiens dont les pieds nonchalants montrent un certain relâchement de leur surveillance.
Quelques tableaux de l’artiste allemand égayent les couloirs et leur originalité est l’inversion des portraits, encore un truc génial qui fait parler, mais dont l’intérêt me parait limité et la contemplation inconfortable.Baselitz sculpte le bois au ciseau, à la hache, à la tronçonneuse. L’effet est parfois saisissant surtout pour l’ensemble, bien mis en scène, des « Femmes de Dresde », têtes éplorées après le bombardement des alliés sur la ville pendant la IIème guerre mondiale.Si j’ai apprécié certaines statues habillées de tissus, par contre je n’ai guère été impressionné par les statues géantes qui font pourtant l’admiration des connaisseurs et qui ont l’air (pour moi) de gros jouets mal taillés par un artisan malhabile. Peut-être veulent-elles évoquer la nostalgie de l’enfance, mais n’ayant, pour ma part, aucune nostalgie de cet ordre, je suis resté plutôt froid devant ces poupées monstrueuses dont les masculines arborent parfois un sexe saillant qui donne des envies d’émasculation pour des raisons purement esthétiques.
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Ce matin, le ciel de Paris est gris. Les trottoirs et les chaussées sont noirs, repeints par la pluie. La ville est ensommeillée. Peu de monde dans les rues. L’année s’installe en période digestive. Aux courageux qui passeront par là, je souhaite mes meilleurs vœux pour 2012 et au-delà.
Le premier jour de l’année nouvelle
l’homme âgé se regarde dans le miroir
Qu’espère-t-il y voir ?
Objet glacial impudique et rebelle
le miroir efface l’illusoire
Encore une année de gagnée
se dit l’homme pour se consoler
Encore une année de perdue
se dit l’homme amer
Gagnée ou perdue ?
La vie est un jeu à qui gagne perd
Et le temps s’écoule
sur les montres molles de Dali
et l’on se noie dans sa houle
et l’homme se dit
pourquoi lutter à contre-courant ?
de toute façon on coule
emporté par le temps
Alors l’homme tire la langue au miroir
Qu’importe ce qu’il avait été
Il chasse son fantôme de la mémoire
et sans hésiter
prend son rasoir
sourit à ses restes
et commence à se raser
en savourant les petits gestes
les petits gestes coutumiers
les petits gestes modestes
de la vie
Paul Obraska
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