-
D'après le Père René Laurentin (« Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie »), il y aurait eu 2450 apparitions de la mère juive de Jésus en 2000 ans. Mais l'Eglise, très prudente et plutôt réticente, n'en n'a reconnues que très peu, mais elle en a reconnues, car ces apparitions font du bien à la foi. Ceux ou plus souvent celles, en général humbles et d'une culture un peu limitée, qui voient Marie, pensent donc qu'elle existe et ceux qui voient ou qui se souviennent de ceux et surtout de celles qui ont vu, croient davantage à l'Au Delà.
Je ne peux m'empêcher de me poser des questions que les croyants jugeront primaires.
1° Ce que l'on voit existe-t-il ? La réponse de bon sens est oui. Alors les hallucinations provoquées par une maladie mentale ou une tumeur cérébrale existent.
2° Pourquoi est-ce surtout Marie qui apparait aux terriens ? Serait-ce pour sa douceur supposée et comme ambassadrice, son sens de la diplomatie ? Ou peut-être simplement que l'apparition d'une femme est sûrement moins effrayante que celle d'un homme (il existe donc encore la différenciation des sexes parmi les purs esprits). Enfin pourquoi ces terriens sont-ils toujours chrétiens ? Seuls les chrétiens sont donc susceptibles de la faire apparaître ; ce qui, il faut en convenir, est une forme de discrimination.
3° L'apparence que revêt Marie est plus ou moins toujours la même : jeune et jolie. C'est-à-dire avec l'apparence donnée par les artistes (qui n'ont jamais eu la moindre représentation de la mère du Christ) sur les tableaux et les statues.
4° Depuis 2000 ans où-t-elle ? Pour l'Enfer il ya un lieu possible, le magma terrestre pourrait faire l'affaire. Mais pour le Paradis où elle est censée séjourner ? On parle du Ciel, mais il est quotidiennement exploré (certes les trous noirs nous échappent), alors reste la solution avancée par l'imagination des auteurs de science-fiction : les mondes parallèles. Voilà : si l'on croit aux apparitions de la Vierge Marie, il faut aussi croire aux mondes parallèles et à la faculté qu'elle a de passer d'un monde à un autre sans difficulté et sans rien perdre de son intégrité.
Peut-être irai-je à Lourdes, car j'aime bien l'idée des mondes parallèles et j'apprécie toujours la beauté des femmes.
7 commentaires -
Salvador Dali "Ascension"
LE MONDE EST A MES PIEDSEt le monde est à mes pieds.
Moi qui prêchais la modestie et l'égalité,
Ils se mettent à genoux devant ma figure,
Devant le marbre, le plâtre et la peinture.
Ils me représentent dans les églises et les rues,
Ils baladent à bras d'hommes ma statue,
Je suis peint sur des milliers de tableaux,
A dire vrai je ne me voyais pas aussi beau.
Mais comme nourrisson ils ne m'ont pas réussi,
Contrairement à ma mère toujours très jolie,
Ils aiment beaucoup la promener dans les rues,
Ou la faire apparaître à des enfants perdus.
Ceux qui me représentent ne m'ont jamais vu.
Pour croire en moi ils ont besoin d'une statue,
Alors que nous voulions chasser les idoles
De nos temples et les animaux qu'on immole.
Comme eux j'ai beaucoup aimé ma mère,
L'adoration qu'on lui porte ne me rend pas amère,
Mais ils disent que ses statues pleurent du sang !
Et pourquoi tous ces saints qu'on sollicite en priant ?
Je confesse que je suis peiné par cette idolâtrie.
Ces gens qui se traînent à genoux devant une effigie,
Qui se découvrent, pleurent et prient devant elle,
Comme si se nichait dedans le Père Eternel.
Dois-je réapparaître pour corriger les choses ?
L'histoire recommencerait et ça me rend morose,
De nouveaux tableaux, de nouvelles statues,
Et peut-être qu'à me voir enfin seraient-ils déçus
Paul Obraska
10 commentaires -
Ces dernières années ont vu des modes radicales pour modifier le corps.
Le « body building » a ses adeptes, cette dénomination a remplacé celle ancienne de « culturisme ». Les produits obtenus permettent d'illustrer les planches anatomiques pour l'étude des muscles.
A l'inverse, beaucoup trop de femmes sculptent leur corps jusqu'au squelette. Une fois enlevés le papier et la ficelle on tombe sur un os. Les mannequins, leurs fémurs et leurs tibias en équilibre sur des talons hauts, oscillent sur les estrades, à peine maintenus par des muscles atrophiés
J'ai déliré ailleurs sur le piercing (« Un mystère à percer ») dont l'excès me parait avoir plus d'inconvénients que d'avantages. Mais le piercing est réversible, ce qui n'est pas le cas du véritable tatouage qui ne peut être remplacé que par une greffe de peau. Il faut faire attention au motif tatoué. Un de mes anciens patients qui s'était fait faire un large tatouage sur le torse n'a jamais voulu retiré son tricot de corps pour être examiné, aucune personne de sa famille ne l'avait vu torse nu. D'après une étude américaine récente ce sont 7 fois sur 10 les femmes qui veulent faire retirer leurs tatouages, une dizaine d'années après, pour des raisons familiales ou professionnelles, on les tolère moins chez elles que chez les hommes.
En eux-mêmes certains tatouages ne manquent pas de beauté. J'ignore si l'on continuera longtemps à prendre la peau humaine pour une peau d'animal et en faire un parchemin chargé d'enluminures, mais les tatouages, eux, persisteront.Malheureusement je n'aurais pas le loisir d'accompagner ces jeunes tatoués jusqu'à la vieillesse et de voir leurs tatouages se déformer, se flétrir comme des fleurs fanées lorsque leur peau deviendra lâche et ridée.
4 commentaires -
Marc Chagall "Les saltimbanques dans la nuit"
LES MUSICIENSLes saltimbanques sont venus ce soir
Masques blafards dans le bleu sombre
Troués d'orbites vides au regard noir
Flottant sans corps dans la pénombre
Les instruments s'amusent entre eux
Leurs chapelets de notes enjouées
S'élèvent clairs dans la nuit bleue
Les musiciens exécutent la gaité
Les mains comme des oiseaux
Virevoltent sur le violon pâle
Caressent le corps d'un flûteau
Et attirent les gens dans le bal
Les instruments bêtes fidèles
Flattées par la main des artistes
Plus vivants par leurs ritournelles
Que leurs maîtres au regard triste
Paul Obraska
BANDONEONLe bandonéon se love sur toi Astor
Il baille et se courbe et s'étire
Tes mains tiennent son corps
Et sous la caresse de tes doigts
Il pousse un profond soupir
Alors tu le presses contre toi
Et son souffle rauque, saccadée
Gronde entre tes bras
Puis tu le laisses doucement aller
Et il entoure tes genoux serrés
Pour te remercier, Astor Piazzolla.
Paul Obraska
6 commentaires -
La médecine arabe était la médecine gréco-latino-byzantine traduite en arabe et complétée par l'expérience des médecins arabes et juifs au Moyen Age.
C'est grâce au fanatisme et à l'intolérance religieuse des byzantins que les connaissances médicales des grecs et latins n'ont pas été perdues. La médecine byzantine continuait celle de Rome avec d'éminents praticiens, comme le clinicien Alexandre de Tralles au VIe siècle, un des plus importants de l'histoire de la médecine, et le chirurgien Paul d'Egine au VIIème, particulièrement inventif. C'est au VIIIe siècle que des Nestoriens hérétiques chassés de l'empire byzantin se réfugient en Perse, à Goundi-Shapour où ils développent une école médicale. Ce sont eux qui vont traduire les ouvrages grecs et latins en arabe et permettre l'essor de la médecine en terre d'Islam d'où elle reviendra en Occident par Salerne et l'Espagne à partir du Xe siècle. Ce ne sera pas la dernière fois qu'une émigration forcée d'hommes de science est à l'origine d'un nouvel essor de celle-ci.
Le premier livre de médecine en arabe est la traduction par un juif d'un livre écrit en grec par un prêtre chrétien d'Alexandrie (M.Bariéty et C.Coury, Histoire de la Médecine). Au Moyen Orient, au XIe siècle, le plus célèbre des médecins arabes est Avicenne (à gauche, en haut), originaire de Boukhara. Dans une œuvre encyclopédique : le Canon, Avicenne fait le diagnostic par le pouls dont il distingue dix sept variétés, établit traitement et pronostic selon les astres, considère l'amour comme une maladie, dessine des schémas abscons et naïfs qui pourraient évoquer les arbres de décisions et algorithmes à la mode de nos jours. Le Canon a encombré les études médicales pendant des siècles : « un fatras obscur dont on ne peut tirer aucune déduction utile aux malades » (J-C Sournia, Histoire de la médecine). On comprend que Paracelse l'ait jeté au feu. En Espagne, un siècle plus tard, le grand médecin est à Cordoue, Averroès (à droite), qui s'intéressait plus à la philosophie et à la théologie qu'à la médecine. Esprit sceptique, c'était un musulman pas très catholique contesté par ses coreligionnaires orthodoxes, puis par les chrétiens. Egalement à Cordoue et son contemporain, le plus célèbre médecin juif, Maïmonide (à gauche, en bas), devenu médecin du Vizir au Caire,est lui aussi plus mémorable pour son œuvre théologico-philosophique que par ses traités médicaux , si appréciés fussent-ils à l'époque.
Documentation réunie avec la collaboration de Jean Waligora
4 commentaires -
Jacques Marseille dans un article paru dans le Point du 4 septembre 2008, à propos du RSA, propose (entre autres) de remplir un peu les caisses vides en taxant davantage les « hyper-riches » plutôt que les classes moyennes, puisque ces 0,01% des Français ont vu leurs revenus fortement augmenter ces 10 dernières années. Voici ces horribles propositions :
- Soumettre au droit commun (scandaleux !) les 8,6 milliards de stock-options distribuées par an à 100000 personnes environ =
3 milliards €
- Soumettre au droit commun (quelle injustice !) les « parachutes dorés » de 51000 dirigeants =
700 millions €
- Imposer une taxe 100 € par an aux 4 millions de plaisanciers (où va-ton !) =
400 millions €
- Taxer de 1 € supplémentaires les 13 millions de cigares fumés par 200000 personnes (si on ne peut plus la ramener !) =
13 millions €
- Taxer de 10% supplémentaires les montres de luxe (mon Dieu ! A qui s'attaque-il !) dont le marché ne cesse d'augmenter (+ 29% et + 22% les 2 dernières années) =
120 millions €
Total : 4 milliards et 233 millions €
Ce Jacques Marseille n'a aucun bon sens.
1 commentaire -
Rembrandt "La parabole de l'homme riche"
VORACEJ'accumule...J'accumule...J'accumule...
Même quand je dors, pendant mon absence
J'accumule de l'argent à ne savoir qu'en faire
Il arrive dans mes poches sous toutes ses formes
Actions, bénéfices, jetons de présence
Indemnités, primes, salaires
Ma fortune est énorme
Je n'ai jamais assez de sous
Je tire de l'argent de partout
Même si je ne sais qu'en faire
Mes autos, je ne m'en sers guère
J'ai bien sûr une voiture de fonction
Je possède appartements et maisons
Mais je ne m'y rends que pour recevoir
Ceux dont je cherche à tirer de l'argent
Du matin jusqu'au soir
Je consacre tout mon temps
A grossir mes avoirs dont je n'ai nul besoin
J'ai un pied dans la tombe mais j'accumule toujours
La Faucheuse n'est pas à vendre et je serai fauché un jour
Je regrette les temps anciens
Où les morts emportaient leur trésor dans leur tombe
Je n'aurai sur moi qu'un costume moche
Et pas un sous en poche
C'est le comble
Je laisserai aux autres mon énorme pécule
Ils attendent de me mettre dans la tombe
J'accumule...J'accumule...j'accumule...
Paul Obraska
George Grosz "Eclipse de Soleil"
LA LOI DU MARCHELe général à la table du conseil
Croisé couronné médaillé
Ecoute dans le creux de l'oreille
Le discours tentateur murmuré
Par un monsieur propre sur lui
Qui propose pour un prix exorbitant
Une très merveilleuse panoplie
De quoi mettre des pays à feu et à sang
Cacher le soleil d'un écran de flammes
Et remplacer la nuit par un jour orangé
Mais le général a des états d'âme
Il hésite à conclure le marché
Rien à dire sur la marchandise du vendeur
Et les anonymes sans tête la payeront
Oh ! Une guerre ne lui fait pas peur
Puisque ce sont les autres qui la feront
Le général hésite car il sait compter
Et il trouve que sa commission
N'est pas assez élevée
Paul Obraska
8 commentaires -
Modifier son alimentation est-il efficace ?
Cela dépend sur quoi. La sélection alimentaire diminue le cholestérol de 10 à 15%, passer d'un cholestérol de 2,50 g/l à 2,20g/l paraît peu, mais il ne faut pas oublier que le risque coronarien est censé diminuer du double et c'est ce qu'on l'on observe à peu près dans la plupart des essais à condition de ne pas s'attaquer à des taux de cholestérol proches de 2 g/l et sans rechercher une corrélation étroite entre l'amplitude de l'abaissement du cholestérol et l'importance de la diminution du risque coronarien. Mention particulière pour une étude Lyonnaise parue en 1994 comparant le régime dit méditerranéen (enrichi en pain, légumes, fruits et poissons et allégé en viandes, beurre et crème remplacés par de l'huile d'olive) et le régime préconisé par l'American Heart Association (celui avec la calculette). Bien que les deux régimes aient eu un effet semblable sur le cholestérol total et les triglycérides, le régime méditerranéen (qui a eu tendance à élever les HDL - transporteurs du « bon » cholestérol - et à diminuer les LDL - transporteurs du « mauvais » cholestérol) s'est révélé supérieur sur la prévention des évènements coronariens (angine poitrine et infarctus du myocarde).
Mais une autre question est de savoir si en diminuant les évènements coronariens par un régime on diminue également le nombre de décès pendant la période étudiée (en général autour de 5 ans). Lorsque l'on applique le régime à des personnes qui n'ont pas encore été atteint par une maladie coronaire [prévention primaire], il semble bien que la mortalité globale ne diminue pas, les gens meurent moins du cœur mais plus d'autres causes et la mort violente a été signalée comme l'une d'entre elles (affirmer que se priver de pâtisseries conduit au suicide serait une conclusion hâtive).
Par contre lorsque la prévention diététique [prévention secondaire] s'applique à des coronariens, la mortalité cardiaque et globale diminuent et là le patient sait pourquoi il se prive.
6 commentaires -
Une Française de 62 ans a accouché d'un petit garçon à Los Angeles. Une femme de 59 ans attend des triplés à la maternité de Port Royal à partir d'ovocytes implantés au Viet Nam. Une femme de 46 ans est dans le coma après avoir donné naissance en juin à des triplés à partir d'ovocytes implantés en Grèce.
C'est beau la science. Des femmes aux cheveux blancs, un pied dans la tombe et l'autre dans la vie, font le grand écart pour faire naître des enfants, à condition de ne pas avoir de coxarthrose qui bloque un peu les hanches. Comme elles accouchent souvent de plusieurs rejetons à la fois, la césarienne est là pour les extraire même lorsqu'elles sont paralysées et les nouveau-nés étant assez fréquemment hypotrophiques et prématurés, c'est plus facile. Le paradoxe, alors qu'elles prennent de gros risques à la fois financier (je ne connais pas le prix actuel des ovocytes sur le marché mondial) et vitaux, ce n'est pas vraiment leur(s) enfant(s) qu'elles portent si difficilement.
Avoir des cheveux blancs, même teints, multiplie les complications de l'accouchement et l'enfant qui nait peut devenir d'emblée orphelin, ce qui gagne tout de même du temps.
Je me demande de quelle façon une personne atteinte de maladie d'Alzheimer (Alois de son prénom) s'y prendra pour élever un enfant. Ce cher petit risque d'avoir des repères mouvants et d'être oublié dans les grandes surfaces ou dans une voiture soigneusement fermée.
Qu'importe c'est beau la science et c'est beau la liberté de faire n'importe quoi pour assouvir ses désirs personnels et de trouver des gens intéressés dans le monde entier pour vous aider.
8 commentaires -
Chaim Soutine "Deux enfants sur la route"
DEUX ENFANTSIls sont seuls
Les deux enfants sur la route
Au milieu des champs labourés
Le garçon est l'aîné
Il tient par la main la petite fille
Et elle tient un petit panier
Que font-ils seuls sur la route
Ont-ils une famille
Ils ne vont pas à l'école
Ils n'en reviennent pas
Les enfants ça ne se promènent pas
Quand ils sont seuls ils jouent
Eux ne jouent pas
Alors que font-ils seuls
Sur la route à pied
Au milieu des champs labourés
Çà n'a pas de sens
Mais la vie a-t-elle un sens
Pour deux enfants abandonnés
Seuls sur la route
Sans savoir où aller
Paul ObraskaChaim Soutine "La petite fille à la poupée"
LA POUPEEAssise dans un fauteuil de bois
La petite fille de Soutine
Entoure de ses bras
Une poupée à triste mine
Pourquoi la poupée pleure-t-elle
Sait-elle qu'elle sera un jour jetée
Démembrée dans une poubelle
Quand la petite fille aura cessé de l'aimer
Et pourquoi la petite fille
A ce regard angoissé
Est-elle sans famille
Est-elle abandonnée
Elle craint peut-être un jour de l'être
Peut-être viendra-t-on un jour la prendre
Des étrangers peut-être
Qui feront d'elle des cendres
Son sort sera-t-il celui de la poupée
Qui pleure déjà entre ses mains
Avec la peur de ne plus être aimée
Avec la crainte de son destin
Si vous voulez sentir votre fragilité
Regardez les yeux des poupées
Paul Obraska
4 commentaires