• Ne pouvant plus gagner du temps en demandant un rapport supplémentaire, tous les rapports qui calent les meubles du ministère de la justice allant dans le même sens : l’état déplorable dans lequel vivent les détenus et la fréquence des maladies mentales non traitées , la ministre de la justice a frappé un grand coup en prenant diverses mesures dont la plus efficace pour lutter contre les suicides en prison est de supprimer les moyens pour se suicider en distribuant un « kit anti-suicide » aux détenus (pyjamas en papier, matelas ininflammables, draps et couvertures indéchirables),

    En médecine on appelle cela un traitement symptomatique : prévenir ou lutter contre les symptômes d’une maladie quand on n’en connait pas la cause ou lorsqu’on est incapable de l’éradiquer. C’est ainsi que l’on utilisait « la camisole de force » contre l’agitation des malades mentaux, que  certains calmaient la toux sans traiter la pneumonie  A la limite on pourrait cesser de prendre la température pour ne pas avoir à constater la fièvre.

    S’attaquer aux effets sans toucher à la cause s’applique dans beaucoup de domaines et ce procédé pourrait s’étendre davantage : par exemple supprimer les statistiques de la délinquance pour ne plus en parler, ce qui en quelque sorte, la ferait disparaître ou obliger les manifestants à porter un casque intégral pour éviter d’être éborgné par un tir de flash-ball.

    Je suis sûr que mes éventuels lecteurs trouveront bien d’autres applications au traitement symptomatique en dehors de la médecine.


    22 commentaires
  • D’après l’OMS, les USA sont classés au 37ème rang des pays « les mieux soignés » bien que le système de santé soit l’un des plus chers au monde (16% du PIB, soit deux fois plus qu’en France) et l’un de ceux qui fonctionne le plus mal.

    Obama veut le réformer en introduisant un secteur public face au secteur privé et en rendant l’assurance-santé obligatoire. Les Assurances, qui choisissent leurs clients et modulent les primes et les frais en fonction du risque ou de façon arbitraire, ne veulent pas que l’on touche au pactole qu’elles exploitent sans vergogne jusqu’à ruiner l’assuré malade et crient bien sûr à la concurrence déloyale. Les laboratoires ne veulent pas que l’on réduise le prix des médicaments pour que l’état fédéral puisse réduire ses dépenses futures. Les médecins sont partagés, la partie favorable espérant augmenter sa clientèle.

    Heureusement, la population vient au secours des pauvres lobbies : 40% pensent y perdre avec le nouveau système prévu, beaucoup ne veulent pas payer pour les autres et redoutent l’ingérence de l’administration dans leur vie privée (d’où les caricatures d’Obama en Staline ou Hitler !!!), certains craignent que les deniers publiques servent aux avortements, les plus solidaires estiment qu’il ne permettra pas de « couvrir » 15% de la population et 70% sont contre le coût de la réforme.

    On pourrait peut-être ajouter à cette levée de boucliers les assureurs français qui regardent probablement d’un mauvais œil les tentatives d’Obama pour en finir avec  le modèle américain qui leur plaisait pourtant bien.


    17 commentaires

  • Oscar Kokoschka : « La mariée du vent »

     

    SOLITUDE

     

    C’est dans le silence de la nuit

    Lorsqu’on entend le bois craquer

    Lorsque dans le sommeil tu es partie

    Que je reste seul, comme je l’avais été

     

    Le vent des rêves t’a emportée dans la nuit

    Loin de moi dans un immobile voyage

    Tu suis ses méandres en restant à sa merci

    En me laissant seul abandonné sur le rivage

     

    C’est dans la solitude de la nuit

    Lorsque le monde s’efface dans le noir

    Lorsque près de moi tu restes endormie

    Que je guette ta respiration sans te voir

     

    C’est dans la pensée de la nuit

    Lorsqu’on éprouve l’amère finitude

    Lorsque la crainte vient réveiller l’insomnie

    Que je ressens l’absolue solitude

     

    C’est dans le crépuscule de la nuit

    Lorsque le gris du jour se lève

    Lorsque tu te réveilles encore endormie

    Que la solitude s’enfuit comme un rêve


    Paul Obraska


    24 commentaires
  • Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas les seuls à être stimulés par la perspective d’une pandémie de grippe A (H1N1) à grande échelle. Le ministère de l’intérieur prévoit la possibilité de 30000 morts[1]. Je suppose que ce calcul se base sur un nombre de sujets atteints que l’on ne connait pas et en appliquant un taux de mortalité que l’on ignore. Pour l’instant la mortalité en France a été environ de 1 pour 1000. Si l’on fait le calcul en sens inverse, le ministère de l’intérieur prévoit 30 millions de grippés, la moitié de la France va donc être occupée à soigner l’autre moitié et… à enterrer les échecs.

    Dans cette perspective, les entreprises de pompes funèbres se mobilisent et font des stocks. En réduisant le nombre de modèles proposés, les fabricants de cercueils estiment pouvoir passer de 450 à 600 exemplaires par jour. Aucune crainte pour la matière première car les tempêtes ont fournis du bois qui est resté invendu, par contre les entreprises craignent que l’approvisionnement soit perturbé si la pandémie désorganise les transports.

    En Wallonie la consigne a été donnée aux maires de faire creuser des tombes supplémentaires dans les cimetières.

    Profitez bien de vos vacances, on pense à vous.

     


    [1] Le Point du 13 août 2009


    26 commentaires

  • A l'entrée de Noirmoutier-en-l'île


    26 commentaires
  • Dévoilant les grandes lignes de son plan « grippe A » pour la rentrée scolaire, Luc Chatel a indiqué le 11/08/09 qu´ « en cas de pandémie totale, le gouvernement est prêt à fermer toutes les écoles ».

    Qu’entend-il par pandémie totale ? Si tout le monde est atteint, ce n’est pas la peine de fermer les écoles, elles seront fermées de fait puisqu’ il n’y aura personne pour y aller. Si le mot « totale » veut dire « partielle », en fermant  toutes les écoles où va-ton mettre les enfants ? Le mieux est qu’ils restent chez eux, mais qui les gardera lorsqu’ils sont petits ? Les parents n’ont pas tous la chance d’être chômeurs et beaucoup travaillent encore, notamment le personnel des hôpitaux qui devra s’absenter pour garder les enfants. Alors qui va soigner les malades de la pandémie (et les autres qui ont le toupet de continuer à être malades) ? Les soignants pour rester à leurs postes demandent donc l’ouverture de garderies où les enfants, à nouveau rassemblés, pourront échanger jeux et virus sans être ennuyés par des professeurs.


    21 commentaires
  • « Un homme de 35 ans a entamé à Toulouse une grève de la faim pour protester contre le refus de l´Agence de la biomédecine  […] d´accepter son don de moelle osseuse en raison de son homosexualité, rapporte La Dépêche du Midi »

    Cet homme est également exclu des donneurs de sang pour la même raison (et c’est dans la moelle osseuse que se fabrique le sang). Pourquoi les homosexuels masculins prennent-ils cette exclusion pour une discrimination ? Il s’agit uniquement d’une mesure médicale pour limiter la transmission du virus HIV et la contagion du SIDA, au même titre que la mise en quarantaine d’un navire transportant des passagers atteint d’une maladie infectieuse contagieuse ou de l’isolement de malades infectés. Les homosexuels masculins ont un risque beaucoup plus élevé d’être porteur du virus HIV que les hétérosexuels (risque x 50 environ), surtout depuis la baisse de l’utilisation du préservatif comme moyen préventif.

    Mais me direz-vous cet homme est probablement séronégatif ? Sûrement, mais comme il existe un temps de latence entre la contamination et la séropositivité, on n’est jamais certain que le sujet n’est pas porteur du virus au moment du prélèvement. Ceci est également vrai pour un hétérosexuel, mais encore une fois le risque qu’il soit contaminé est beaucoup plus faible.

    « Frédéric Pécharman [c’est le nom du protestataire] souhaite par son action remettre en cause l´arrêté sur le don du sang signé par la ministre de la Santé le 12 janvier 2009 et fixant les critères de sélection des donneurs, qui exclut toujours les homosexuels masculins ».

    Cette grève de la faim est-elle bien raisonnable ?


    18 commentaires

  • PETITS SINGES

     

    Dans un zoo carcéral de Paris

    Blottis ensemble sur un faux rocher

    Quatre singes à longue queue sont assis

    Avec leur gueule de cheval ratée

     

    L’un l’autre, solidaires, ils s’épouillent

    Les doigts dans la pelisse mordorée

    Graves et concentrés, ils fouillent

    Une patte amicale sur la queue du fouillé

     

    Leurs yeux d’agate au regard humain

    Ne daignent pas se tourner

    Vers la troupe amassée des cousins

    Qui les regardent, gênés

     

    Des cousins dangereux à qui Dieu

    Aurait donné une âme immortelle

    Et qui, en bas, se moquent d’eux

    Alors qu’ils ont servi de modèles

     

    Les singes ne sont pas fiers de leur lignage

    Des cousins geôliers gonflés de vanité

    Qui affirment que le Divin est à leur image

    Et enferment leur famille pour la rejeter

     

    Alors les petits singes ne tournent pas le regard

    Vers ces lointains cousins renégats

    Amenés du bon coté par Dieu ou le Hasard

    Et continuent, méprisants, leurs paisibles ébats

     

     

    Paul Obraska


    24 commentaires
  • Tibicine semble avoir une certaine admiration pour les corbeaux. Je signale ici quelques- unes de leurs prouesses.

    Si le Japonais est souvent petit, le corbeau du Japon est deux fois plus gros que le corbeau européen et plutôt agressif. En 2001 ils ont attaqué un terrain de golf (ont-ils été attirés par les balles ou par les joueurs qu’ils ont trouvé antipathiques ? L’histoire ne le dit pas) et pour les éradiquer le gouverneur de Tokyo a dépensé 4 millions d’euros pour des pièges en utilisant comme appât de la mayonnaise (très prisée par ce volatile). C’est une mayonnaise hors de prix, mais elle a permis d’en capturer 100000 qui ont fini rôtis dans les incinérateurs.

    Peine perdue. Il parait que le corbeau se reproduit comme le lapin (et pas comme le renard). Ils seraient actuellement 20000 qui s’abattent sur Tokyo et devenus plus rancuniers que jamais, ils éventrent les poubelles, s’attaquent aux cyclistes, immobilisent les trains en sectionnant les câbles électriques. La ville a recruté des chasseurs exterminateurs ; pour une fois qu’ils peuvent servir à quelque chose…


    22 commentaires
  • Pour l’instant, la mortalité reste heureusement faible.

    D’après l’OMS, depuis son apparition en mars le nouveau virus A (H1N1)[1] aurait affecté 162380 personnes dans le monde et provoqué le décès de 1154 (dont 1008 sur le continent américain). En Europe 41 décès sur 26089 cas. En France, au 4 août : 1 211 cas confirmés ou probables dont 7 cas graves et un décès. « Le plus grand désordre semble régner dans les procédures de dépistage ce qui explique le moins grand nombre de cas en France qu’ailleurs » (arrêt du signalement et du dépistage systématique des cas depuis le 7 juillet). Le nombre de personnes atteintes est sous-estimé, le nombre de décès est exact : la mortalité est donc plus faible que celle calculée sur la base des chiffres précédents.

    D’après la porte-parole de l’OMS la pandémie devrait toucher de 15 à 45% de la population mondiale (l’imprécision – compréhensible - montre qu’elle n’en sait rien).

     

    Les dépenses envisagées sont élevées.

    "L’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires" (EPRUS) gère une réserve d’une valeur estimée à 845 millions d’euros : 33 millions de doses de traitements anti-viraux, 1 milliard de masques chirurgicaux anti-projections et 537 millions de masques de protection FFP2. Selon un rapport, la moitié des masques stockés serait périmée et même valides, il n’est pas certain qu’ils aient une réelle efficacité (ils doivent être changés toutes les 4 heures. Eviter les contacts : ne pas être sur la trajectoire d’une toux ou d’un éternuement, bises, serrement de mains et leur lavage fréquent, est la meilleure prévention pour éviter la contagion).

    La France annonce le chiffre de 1 milliard d´euros pour la commande de vaccins (94 millions de doses ferme et une option de 34 millions).[2]

     

    Polémique.

    Dans les pays industrialisés, on constitue des stocks de vaccins et  de médicaments, alors qu’il n’est pas certain qu’ils s´avèreront efficaces. Des dépenses qui diminueront celles nécessaires pour d’autres pathologies dont la gravité est certaine.

    Des associations rappellent les quatre millions de morts que font chaque année sida, paludisme et tuberculose

     « 1 milliard d´euros pour une vaccination dont on ne sait strictement rien, c´est de la précipitation », juge le Pr Gentilini, qui dénonce une situation  "éthiquement inacceptable" et estime qu’« On en fait trop. C´est la pandémie de l´indécence ».

     

    L’attitude des autorités dépend de la médiatisation.

    Les éléments objectifs comme la morbidité et la mortalité ou même l’efficacité des interventions possibles semblent passer au second plan. C’est l’attention que l’on porte à un problème de santé mondial et la façon dont il est présenté qui attirent le financement.

     « Au début des années 2000, le VIH/sida a mobilisé plus du tiers des fonds des principaux donateurs dans le domaine de la santé, alors qu´il ne représentait qu´environ 5 % de la charge de morbidité et de la mortalité dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. De même, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) a mobilisé des ressources énormes alors qu´il n´a été responsable que de quelques centaines de décès »[3], écrit le Pr Jeremy Shiffman, de la Maxwell School de Université de Syracuse aux Etats-Unis. « Pendant ce temps-là, d´autres maladies transmissibles comme la pneumonie ou les maladies diarrhéiques, qui tuent des millions de personnes chaque année - et pour lesquelles il existe des interventions rentables - n´attirent qu´un minimum de ressources ».



    [1] H1-15 N1-9 Dénomination des virus de la grippe par le n° des clés d’entrée et de sortie de la cellule

    (H pour Hémagglutinine, N pour Neuraminidase)

    [2] Les politiques ont été profondément marqués par « l’affaire du sang contaminé » dont certains, même innocents, ne se sont pas relevés. Ils ont donc peur d’être accusés devant le moindre problème de santé publique de ne pas prendre à temps les dispositions nécessaires.

    [3] On pourrait rétorquer que ces dépenses ont peut-être permis de limiter le nombre de décès.


    19 commentaires