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LES CONFESSIONS DE SATAN (Une brève histoire du XXème siècle) Bosch : "L'Enfer"
I
Dans le XXe siècle, J’ai beaucoup investi
Et Me voilà diablement content.
On recherche des Justes pour le Paradis,
Et ici, Je ne sais que faire des Méchants.
II
L’Europe M’a offert dès le début
Ses peuples sombrant dans la guerre,
Dans un grand massacre inattendu
Pour de misérables talus de terre.
Les soldats creusaient leurs tombes,
En sortaient tels des spectres pour mourir,
Les membres amputés par les bombes.
On fête en Novembre leur souvenir.
III
J’ai eu le Géorgien destiné à la prêtrise,
Quittant heureusement le séminaire,
Pour torturer ses amis accusés de traîtrise
Et emplir par millions les cimetières.
Mais ses nombreux peuples opprimés
L’appelait avec amour : « Petit Père »
Je ne peux qu’admirer cet être aimé
Pour avoir tiré un rideau de fer
IV
Mon préféré était le fol Autrichien,
Quatrième enfant de parents issus
De cousins germains. Par Mes soins,
Ce fut le premier qui survécut.
Ah ! L’Autrichien n’a pas été ingrat.
Il s’est de suite attaqué au peuple élu,
Celui-là même qui au monde révéla
Mon Concurrent et le Paradis perdu.
Massacre grandiose parce qu’inutile.
Dans le monde, il souffla la tempête,
Dans l’ignoble, l’Autrichien était habile
Pour transformer les hommes en bêtes.
Il déclencha une guerre mondiale,
Terminée en apothéose au Japon.
A côté du beau feu d’artifice final,
L’Enfer lui-même paraissait pâlichon.
V
Deux Asiatiques m’ont fait bien rire !
Le Chinois qui débordait d’imagination
Pour baptiser avec délicatesse le pire,
En jouant avec les morts par millions.
Les Cent Fleurs bien arrosées de sang,
Le Grand Bond en Avant : une culbute
Qui laissa son pays affamé et pantelant,
Et la Révolution Culturelle des incultes.
Il se piquait de danse et de poétique,
Mort, on ne semble pas lui en vouloir
Son portrait reste sur les places publiques
Comme un fantôme gardant son pouvoir.
VI
Le Cambodgien était un triste comique :
Il voulait bâtir les villes à la campagne,
Et sans diplôme, il trouva plus pratique
De tuer ou mettre les diplômés au bagne.
Si le Cambodgien était plus primaire,
Sa folie efficace a mis sans remords
Un bon tiers de son peuple au cimetière,
Pour finir en paix en escamotant sa mort.
Il a été aussi élève d’une école catholique,
Et je remercie en passant les bons pères,
Les Evangiles révélées aux diaboliques
Ont envoyé nombre de clients en Enfer.
VII
Le quatuor du XXe siècle reste inégalé,
Leur requiem flotte encore sur le monde,
Ses membres ont leurs amateurs fascinés
Qui viennent encore fleurir leurs tombes.
D’autres à l’écoute sont leurs apprentis,
Je ne compte plus les sombres dictateurs,
Gras vampires saignant à blanc leur pays,
Sous tous les cieux, des pôles à l’équateur.
VIII
Les meutes se sont passées de meneurs,
A l’occasion elles ont tué leurs voisins,
Charcutant la chair comme des amateurs.
La perversité des hommes parait sans fin,
La cruauté a des ressources prolifiques :
Attentats, guerres, famine, machettes,
Et frappes chirurgicales hémorragiques.
Le Mal et l’Enfer a toujours été à la fête !
IX
La Science a offert aux hommes des jouets
Qui leur permet de contempler les agonies.
Je me réjouis des avantages du Progrès
Qui rend plus efficaces ceux pris de folie,
Et on tue au Nom de Mon Concurrent.
Je me régale du massacre des innocents,
Le XXe siècle était une bonne cuvée,
Mais le siècle présent a bien commencé !
Paul Obraska
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Le téléphone portable, organe surnuméraire acquis par mutation technologique, ne quitte plus l’homo sapiens sapiens : à l’oreille, dans le sac, dans la poche et surtout dans la main pour les jeunes, tapotant des SMS ou attendant plein d’espoir un SMS venu du septième ciel ou un coup de téléphone pour pouvoir bavarder sans fin dans la rue, en révélant aux passants la teneur insipide de leurs conversations.
Mais le téléphone portable peut devenir plus qu’un objet de communication et acquérir le label d’objet thérapeutique. C’est ainsi que les Japonais téléchargent à présent des « sonneries thérapeutiques ». Le « laboratoire japonais des sonneries de téléphone portable » (JLRT) a conçu 27 mélodies pour traiter un vaste éventail d’anomalies : insomnie (une sonnerie de réveil pour faire croire que l’on dort ?), faire pousser les seins (en les arrosant ? Non, la solution est au dernier paragraphe)), le rhume des foins en appliquant le portable sous le nez pour faire tomber le pollen (ce qui n’est pas impossible), embellir la peau (« Mélissa » de Julien Clerc ?), stimuler l’énergie (une musique militaire ?), donner envie de faire le ménage (la chanson des 7 nains ?) ou pour faire fuir les corbeaux (« L’aigle noir » de Barbara ?).
Au départ c’est le Dr Hideto qui - pendant quinze ans - s’est intéressé parmi les premiers au lien entre les mélodies du téléphone et le corps humain et selon lui les sons peuvent faire grossir les seins en provoquant une réaction émotionnelle et physique chez les utilisatrices. On s’étonne que les jeunes nippones qui reçoivent en moyenne 40 appels par jour soient le plus souvent aussi plates.
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Cette femme verbalisée pour avoir conduit recouverte d'un niqab, son mari partagé lui avait cependant permis de conduire une voiture. Alors, ne voyons pas tout en noir, n'ayons pas une vision étroite et ne cliquons pas.
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Egon Schiele « Femme renversée »
A L’ENVERS
La tête en arrière
Le monde renversé
Renverser le temps
Les yeux bien ouverts
Revivre à l’envers
Effacer le présent
Remonter le passé
Tout recommencer
La main sur ce cœur à prendre
Dans ce corps trop pris
Des mots à entendre
Dans le désordre du lit
Les pensées chavirent
Dans la tête renversée
Mais la femme soupire
Il est temps de se lever
De reprendre la vie
Où elle l’a laissée
Fini de rêver
Paul Obraska
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On ne connait jamais celui ou celle que l’on épouse. C’est un pari sur l’avenir et si l’on se réfère au nombre de divorces, c’est souvent un pari stupide. Heureusement Mr Dennis Friedman, dans un essai sur les causes du comportement humain, donne quelques « pistes » aux femmes pour le choix de leur futur époux. Pour ce faire la femme doit remonter loin dans le passé de l’heureux élu et faire une enquête discrète sur les conditions de sa prime enfance et sur l’activité de sa future belle-mère. Si celle-ci avait eu une vie professionnelle qui l’obligeait à abandonner son petit garçon à une autre femme (nurse, nourrice, crèche) pendant une partie de la journée, le bambin risque fort à l’âge adulte de tromper sa femme. Le raisonnement qui conduit à cette conclusion coule de source : si un bambin prend l’habitude d’avoir plusieurs femmes pour s’occuper de lui, il aura évidemment une tendance naturelle à être polygame, CQFD. Pour les fillettes un tel abandon risque de les conduire à combler le vide par la drogue (et non pas la drague) ou l’alcool pendant l’adolescence, c’est évident, mais il n’est pas suggéré qu’elles auront tendance à devenir lesbiennes (ce qui serait logique). Donc Mr Friedman conseille aux mères de rester à la maison (sans doute en allaitant) jusqu’à ce que leur rejeton ait au moins un an. Mr Dennis Friedman a 85 ans.
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Dans « Est-ce de l’art ou du cochon ? » j’avais parlé de « l’artiste » suisse Christoph Büchel, qui avait cherché (et réussi) à provoquer une polémique qu’il considérait comme semblable à celle provoquée en son temps par la frise sur la 9ème symphonie de Beethoven faite par Klimt. Cette œuvre étant considérée à l’époque comme pornographique. Cet « artiste » a donc pris l’initiative, depuis le 20 février, de faire pénétrer par une porte dérobée, tous les soirs, les couples d’un club échangiste dans les sous-sols du musée d’art moderne de la Sécession de Vienne, afin de « redécouvrir leur sexualité » et je pensais que ces sous-sols n’avaient rien à voir avec l’œuvre de Klimt.
J’ai été sur place, non pas la nuit mais le jour, en bon touriste. A la réception nous avons été accueillis aimablement par une dame qui avait plus l’air d’une maquerelle que d’une guide, elle nous a précédés pour nous conduire vers la frise que nous voulions voir. Surprise ! Nous sommes descendus par un escalier étroit avec de chaque côté de petites lampes rouges et rondes éclairant à peine des murs également rouges et nous avions nettement l’impression de descendre dans un lupanar. Au deuxième sous-sol se trouve la frise de Klimt dans une quasi obscurité et dont on ne voit finalement que peu de choses (les reproductions sont plus visibles). En remontant au premier sous-sol nous avons alors remarqué une baignoire de jacuzzi et des cabines. Diantre ! Les festivités échangistes devaient donc se dérouler à quelques mètres de la frise de Klimt et sans doute même à ses pieds, de quoi mêler l’art et le cochon.
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Je suis touché par votre sollicitude mais nous avons échappé au nuage de cendres et venant de Vienne, notre avion a atterri à Roissy quelques heures avant la fermeture de l’aéroport. Etant là pour vous le dire, les réacteurs étaient – à ma connaissance - dans un état satisfaisant.
Si le nuage de cendres nous a épargnés, ce n’est pas le cas des nuages de pluie car Vienne a été copieusement douchée pendant plusieurs jours sans nécessité aucune car cette ville est très propre. Nous avons donc eu l’occasion de fréquenter avec intérêt les musées, les palais et avec une certain assiduité les cafés viennois, remarquables par leur belle décoration de style ancien et par les pâtisseries à foison qui sont venues quotidiennement compléter les viennoiseries délicieuses du petit déjeuner (je vous rassure : mon poids est resté stable).
Deux personnages dominent Vienne : Sissi qui n’a pas soulevé les foules de son vivant mais qui a été magnifiée par son assassinat au point de devenir une idole dont le portrait est partout. Le second est Klimt et surtout son tableau « Le baiser », magnifique, lumineux, plus grand que je ne le pensais, exposé au Belvédère et protégé par une vitre (on aurait en effet tendance à l’embrasser). Ce tableau est décliné dans toute la ville et sur tous les modes : foulards, tee-shirts, parapluies, boites, vaisselles, serviettes, stylos…Je n’ai pas vu de papier hygiénique décoré du baiser, mais il doit sûrement exister.
Alors bons baisers de Paris.
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BLOG EN PAUSE POUR QUELQUES JOURS. JE TRANSPORTE MA CARCASSE DANS UN AUTRE DECOR.
Dr WO
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NAISSANCE. Mise à la porte étroite.
NAGE. Première activité sportive du futur bébé
NATURE. NATUREL. Mots magiques qui confèrent à un traitement un caractère d’innocuité, un zeste d’innocence édénique. « Laissez faire la bonne nature », à savoir les microbes, les virus, et toutes les dérèglements naturels de l’organisme.
NAUFRAGE. Vieillesse (Charles de Gaulle).
NAUPATHIE. Mal de mer est plus bateau.
NEGATOSCOPE. Eclaire parfois plus le visage du médecin que sa lanterne.
NEOLOGISME. Spécialité médicale. « Le symptôme le plus sûr de la stérilité des idées » (Madame de Staël)
NEPOTISME. Les familles médicales comme les familles politiques vous diront qu’il n’existe pas.
NERVEUX. Diagnostic proposé timidement et avec espoir par le patient ou son conjoint. Trop souvent entériné ou avancé par le médecin pour ne pas admettre son ignorance. Celui-ci est surpris lorsque ce diagnostic s’avère exact.
NEVROSE. Etat de ceux qui n’ont pas de psychose.
NICHON. Nom donné au sein de la femme par les cons.
NIDATION. Implantation de l’œuf dans un endroit où on ne peut plus le voler.
NOCIVITE. La marque des médicaments qui guérissent.
NŒUD. Une des principales activités du chirurgien. Se forme spontanément sur le fil quand on a le dos tourné.
NOMBRIL. Cicatrice attractive.
NOMINATION. Augmente soudain la science de celui qui est nommé.
NORMAL. Le mot le plus espéré qu’un patient puisse entendre.
NOSOCOMIALE. Qualifie toute maladie contractée à l’hôpital à l’exception de celles que les malades transmettent au personnel soignant.
NOTAIRE. Personne qui succède au médecin.
NOTICE. Accompagne le médicament comme un avocat son client.
NOTORIETE. Permet de se faire payer d’être connu pour rendre le plus souvent le même service que celui qui ne l’est pas.
NOUVEAUTE. Renforce l’efficacité d’un traitement.
NOURRISSON. Accro du mamelon.
NUDITE. Donne un sentiment d’infériorité vis-à-vis de celui ou celle qui reste habillé(e), mais il est difficile pour le médecin d’équilibrer la situation sans créer d’équivoque.
NUMERO. Permet le repérage des lits et trop souvent de ceux qui s’y trouvent.
NUMERUS CLAUSUS. Appliqué ou levé toujours trop tard.
NUQUE. Sa raideur est douloureuse pour soi et insupportable aux autres.
NYMPHOMANIE. Adhérer aux parties des hommes.
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