• Il y a de quoi balancer.

    Voilà juste un an, le premier porc désigné (cinq ans après les faits) à la vindicte publique était plus un vantard éméché et grossier qu'un harceleur (et non "harcèlent" comme l'écrit cette journaliste qui va en outre sortir un livre pour raconter son exploit), mais il faut noter que, bien qu'éméché, le diagnostic initial de celui qui est à présent au chômage n'était pas faux.

    Mme Sandra Muller a ainsi acquis une notoriété que son éventuel talent professionnel ne lui avait pas donnée jusqu'alors. Toute souriante (mais soi-disant en colère alors que l'agression verbale inconvenante, mais néanmoins flatteuse, datait de cinq ans), elle a lancé, pour la bonne cause, un réseau de délation généralisée, transformant une partie de la population féminine en "balances" sans états d'âme.

    Un système de délation encouragée qui ne demande qu'à croître. Nous venons de voir apparaître : BalanceTonMaire, et nous aurons peut-être dans l'avenir :

    BalanceTonFacho,

    BalanceTonVoisinQueTuNeSupportesPlus,

    BalanceTonRicheQuiNePaiePasAssezDimpot,   ou

    BalanceNimporteQuiQueTuNeTrouvesPasSympathiqueOuAQuiTuEnVeux.


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  • Comment décomposer la compositionCet entrefilet paru dans le Canard enchaîné du 10/10/18 donne un aperçu des critères de sélection de ceux qui vont tenter de nous gouverner.

    Et la compétence, bordel ! Elle n’est même pas mentionnée par ce proche du chef de l’Etat. Ce qui semble importer est de choisir les gouvernants en les réduisant à un trait distinctif, mais qui n’est pas celui de la compétence, de l’intelligence ou du caractère, non, il est tenu compte de leur sexe, de la façon de s’en servir, de la couleur de leur peau, de leur origine et en recherchant un équilibre dans l’essentialisation.

    Il s’agit de satisfaire les minorités et d’assurer leur représentation à la tête de l’Etat. Une soupe dont les ingrédients prétendent représenter la diversité de la population. Mais un gouvernement n’est pas destiné à représenter mais à gouverner.

    Il serait temps de revenir au bon sens, et de choisir les gens pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils paraissent. Ne pas choisir une femme parce que femme, un Noir parce que noir, un Arabe parce qu’arabe ou une personne pour son orientation sexuelle, qui semble de plus en plus avoir un impact politique, mais de les choisir parce que les uns comme les autres sont estimés les meilleurs. A noter qu’il serait très mal vu de choisir un Blanc parce que blanc.


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  • Un nouveau jeu de bobinesEn dehors du petit monde de la politique et de ses commentateurs en mal de copies ou de déclarations, je me demande qui peut bien s'intéresser au remaniement du gouvernement annoncé pour aujourd’hui. Quelques ministres attendent, tachycardes, leur éventuelle condamnation, quelques ministrables se sentent oppressés par l’attente pour les uns, quelques autres mis déjà au parfum cachent leur joie pour rester encore dans le secret dont la révélation laisserait pourtant le pays indifférent.

    Car vous et moi, on s’en fout complètement. La machine va-t-elle avancer dans le bon sens si l’on change des bobines ?

    On fait tout un cinéma autour du choix des bobines alors qu’elles ne servent à rien, même quand elles ont trop servi. Certaines ne tournent pas et restent silencieuses, elles sont sans danger, on peut les laisser en place. D’autres tournent mal et se retirent en disant qu’on leur met des bâtons dans les roues. Celles qui sont retirées alors qu’elles faisaient semblant de tourner dans leur coin font une drôle de bobine. Mais il y a aussi des bobines qui veulent être vues en déclarant sans que personne ne leur demande qu'ils n'iront pas faire un tour dans le prochain gouvernement. Au public de s'étonner que l'on ait pu les solliciter.

    Mais qui pourrait bien s’intéresser à cette histoire de bobines ?


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  • La métaphysique des toilesA la Fondation Louis-Vuitton, deux peintres sont exposés côte à côte : Egon Schiele ("Autoportrait debout" ci-contre) et Jean-Michel Basquiat. Deux peintres que l’on peut rapprocher par leur mort prématurée – avant 30 ans -  fauchés par la grippe dite espagnole pour le Viennois (en même temps que sa femme enceinte) et par la drogue pour le New-Yorkais. On peut également les rapprocher par le désespoir qui se dégage de leurs œuvres et par leur parti pris à exposer la laideur, notre laideur.

    J’aurais peut- être l’occasion d’aller voir cette double exposition, mais il se trouve que la même année, en 2010, j’ai eu l’opportunité de voir beaucoup de tableaux de Schiele à Vienne et beaucoup de tableaux de Basquiat à l’exposition qui lui a été consacré au musée d’Art Moderne à Paris.

    J’avoue que je n’apprécie pas Basquiat (ci-dessous) qui me laisse froid : voir « Basquiat est-il un génie ? », alors que, malgré sa dureté et sans doute à cause d’elle, je suis impressionné par la peinture La métaphysique des toilesde Schiele au point que j’ai éprouvé le besoin d’écrire des textes à propos de certains de ses tableaux : voir « Le lutteur », « Embrasser », « Arbres en automne », « Le danseur », « Agonie », « Femme renversée », « La famille ».

    J’ai toujours été fasciné par les commentaires des connaisseurs en art pictural et les motivations attribuées au peintre par les critiques qui atteignent parfois une profondeur métaphysique insoupçonnée par l’artiste lui-même lorsqu’il est vivant (mais qu’il accepte volontiers) et qu’il ne peut guère contester une fois mort.

    Marc Lambron (de l’Académie française) a fait très fort dans ses commentaires parus dans le Point du 4/10/18 sur la double exposition Schiele-Basquiat. En voici quelques petits extraits :

    « D’une façon générale, on suit la traversée d’un double séisme mental ou transparait la spiritualité secrète de peintres hantés par l’appel et le deuil du sacré »

    « La peinture de Schiele, tressée de nerfs, revisite les écorchés minéraux des gisants médiévaux en les aquarellant avec la translucidité d’une aile de phasme »

    A propos de Basquiat « son art semble musicalement animé par la pulsion vrombissante d’une basse funky. Comme revenu à l’aube de la couleur, sa touche rupestre et sidérale multiplie les idoles dentelées à la Wilfredo Lam, les graffitis pulvérisés en supernovas cosmiques.

    Au fil d’un temps compté, le dénuement franciscain du trait signe silencieusement chez Basquiat le chagrin d’un dieu perdu. Comme chez Egon Schiele, il saturait par des formes grêles la béance d’une sacralité effondrée »

    J’ai probablement raté quelque chose. Curieuse cette manie de mettre Dieu partout, même lorsqu’il est absent.


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  • Il semble que l’exécutif actuel ait quelques faiblesses et commet - en même temps - quelques bévues, si bien qu’il tend à s’effilocher.

    En face : rien.

    La place d’une opposition est libre, mais personne de crédible pour traverser la rue et prendre le poste.

    Mélenchon se targue de l’occuper avec ses insoumis à rien. Mais il n’est pas crédible. C’est un reliquat bruyant et obsolète du XXe siècle qui rabâche toujours des idées mortes et mortelles en citant en exemples des régimes foireux jusqu’à la décomposition qu’il s’obstine à défendre en niant l’évidence.

    Marine Le Pen qui crache sur l’UE sans dédaigner le fric qu’elle lui donne, et qu’elle semble détourner pour ses bonnes œuvres, n’a comme seule idée cohérente que celle de contrôler l’immigration, et si on doute de ses capacités à diriger un pays, on ne doute pas, par contre, de la nocivité de nombre de ses compagnons de route nostalgiques, comme Mélenchon, du XXe siècle.

    Wauquiez et ses Républicains ne savent pas trop où ils habitent, et nous non plus. Leurs idées ont été piquées par Macron, et certains, dont la tête censée être pensante, au lieu d’en trouver d’autres, cherchent à piquer les rares du Rassemblement national.

    Les débris du parti socialiste sont anencéphales, acharnés qu’ils sont à choisir toujours le plus mauvais d’entre eux, si bien que celui qui a fait ses preuves d’inefficacité n’hésite pas à rôder autour du cadavre à la renverse.

    On peut se demander, par les temps qui courent, si la seule opposition crédible ne serait pas en gestation à l’intérieur même de la majorité.


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  • Les "Saltimbanques" de Chagall pour Aznavour


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  • Il arrive que le premier de la classe, à qui tout réussit, sans anicroche, avec un cursus bien lisse, bien comme il faut, éprouve une attirance secrète pour le voyou ou le marginal, pour celui qui n’obéit ni aux lois, ni à l’autorité.

    Il arrive que le premier de la classe soit fasciné par son contraire. A défaut d’un voyou authentique, il peut aimer s’acoquiner avec celui qui s’en donne l’allure. Peut-être que le premier de la classe avait-t-il rêvé d’être un voyou, mais qu’il n’avait jamais osé aller au bout de son rêve.

    Macron est le type même du premier de la classe, et il est même arrivé à la position qui est la sienne en sautant plusieurs classes. Autant il est hautain avec les mâles blancs, puisqu'il a lui-même repris cette expression si prisée par des féministes colorées ou pas, autant il bêtifie tout sourire devant des noirs expansifs et si possible marginaux comme lors de la fête de la musique à l’Elysée avec la troupe de DJ Kiddy Smile.

    Le syndrome du premier de la classe

    Mais notre premier de la classe a pleinement cédé à ses pulsions lors de sa visite aux Antilles comme le montre ce cliché largement diffusé et commenté mais que l’on ne se lasse pas d’admirer, où notre président de la République française en chemise et cravate, tout sourire et bienveillant, enlace quasiment un délinquant torse nu qui avait été emprisonné pour braquage, fraternellement pris en sandwich entre les deux jeunes noirs qui n’hésitent pas à faire un doigt d’honneur.

    Le syndrome du premier de la classe

    Je pense qu’avec ces doigts mal placés, notre premier de la classe aura bien du mal à remonter dans les sondages.


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