• Bien sûr, il fallait s'y attendre, la mort prématurée de Ben Laden entraîne  un  bruissement médiatique allant dans tous les sens tel un mouvement brownien de particules élémentaires, très élémentaires.

    Les questions vaines se posent : fallait-il le tuer ? Fallait-il le juger ? Etait-ce bien lui ? N'est-ce pas un complot ? Les photos sont-elles truquées ? Est-ce bien son ADN ? Et sa sœur ? Fallait-il que sa course sur terre se termine dans la mer ?

    Mais il me semble que la question fondamentale n'ait pas été posée (à ma connaissance) : Est-il maintenant heureux ?

    Car ses dernières années n’ont pas été très folichonnes. Certes, il avait une notoriété que Lady Gaga pouvait lui envier, entretenue par quelques vidéos d’une grande sobriété dont devrait s’inspirer la chanteuse, certes, il a eu quelques satisfactions meurtrières, mais subir une traque de dix ans n’est pas des plus confortables (même dans une villa luxueuse).

    Cependant, cet homme était particulièrement pieux, à cheval sur le Coran (que personne ne soit heurté, ce n'est qu'une figure de rhétorique et il n'y a dans cette expression cavalière aucune marque d'irrespect), il est donc de la plus grande probabilité que de la mer il ait rejoint directement le paradis tant espéré, lieu de félicité, puisque personne n’en est revenu pour se plaindre. Maintenant, il peut vérifier lui-même l'exactitude des promesses faites à cette horde de jeunes gens qui l'ont précédé, taillés en pièces de boucherie par la bombe qu'ils portaient sur eux ou par leur entrée fracassante en avion dans des tours emplis d’innocents.

    Si cette personne si pieuse, si respectueuse de sa religion, investi d'une mission à ses yeux divine, n'est pas à présent heureuse, ce serait à désespérer de la religion.

    Cependant, ce qui doit un peu gâcher sa béatitude et sans doute l'inquiéter, est d'avoir été envoyé au Paradis par le Grand Satan. Va-t-on en Haut-Lieu se formaliser de ce parrainage peu recommandable ?


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  • DSC01095.JPGDécidemment, nous vivons des jours fastes. Après le mariage de Kate et de William (auquel, je le rappelle, je n’ai pas été invité), et comme un bonheur n’arrive jamais seul (version optimiste de la vie), demain le pape Jean-Paul II va être béatifié et le pape Benoît XVI le déclarera bienheureux. Etre heureux à en être béat tout en étant mort  est incontestablement un sort enviable. Le Vatican prévoit une « célébration très simple » : des foules de pèlerins sur la place Saint-Pierre et la présence – outre les cardinaux et les évêques -  de 87 délégations officielles dont 22 chefs d’Etat et de gouvernement, bref, une cérémonie intime qui ne durera que 2 heures et demi.

    Un résumé de la vie de Karol Wojtyla sera « esquissé » et je suppose que cette esquisse, dans sa sobriété, laissera de côté la protection des prêtres pédophiles qui se sont multipliés en toute béatitude sous son pontificat.

    La relique est déjà prête sous la forme d’une petite éprouvette de verre avec un peu de son sang (l’Eglise a un penchant aimable pour les fragments et les extraits de cadavres), elle sera présentée à la vénération mortifère des fidèles qui pourront, en outre, défiler devant la dépouille du pape JP II installée au cœur de la basilique jusqu’au lendemain matin.


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  • La démocratie mène à tout, à condition d’y entrer pour pouvoir en sortir.

     

    En Tunisie, les jeunes ont acquis la liberté d’être internés dans des camps de regroupement en Europe. La délivrance par les Italiens d’un droit de séjour sur leur sol (et dans l’espace de Schengen) aux Tunisiens montre bien que la solution logique est que la Tunisie rejoigne l’Union européenne.

     

    En Egypte, l’armée conserve le pouvoir qu’elle n’a jamais quitté. Contrairement aux islamistes, les chrétiens qui fêtent la résurrection ne sont pas près de ressusciter.

     

    A Bahreïn, les aspirations démocratiques couvrent une guerre de religions entre chiites dans la rue et sunnites au pouvoir. Un des bienfaits de la démocratie est la libre concurrence sur le marché spirituel.

     

    En Libye, Kadhafi ne quitte pas sa toge romaine car ses colonnes ne sont pas encore en ruines.

     

    Au Yémen, Saleh accepte de rester transitoirement au pouvoir pour un mois en se disant que trente jours ou trois ans, ce n’est qu’une question de perspective.

     

    En Syrie, pour être enterré avec les honneurs, il suffit d’être présent à l’enterrement des autres. En tant qu’ophtalmologue, Bachar el Assad trouve inutile de vérifier sa vue car il sait qu’il est aveuglé par le sang.

     

    Au Maroc et en Algérie, les promesses ne chôment pas, contrairement à la jeunesse.

     

    En Iran, les Perses, n’étant pas arabes, sont toujours en hiver et les jeunes se droguent sous le voile en attendant le printemps.

     

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    Magritte : « L’invention collective »


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  • Les cellules du sang étant des cellules jeunes, elles sont particulièrement sensibles à l’exposition aux radiations avec un risque de leucémie. Dès le 29 mars, la Société japonaise de transplantation de cellules souches du sang indiquait que « cent sept équipes étaient prêtes à collecter et à conserver les cellules souches hématopoïétiques des travailleurs qui tentent de limiter le risque de radiations » à la centrale nucléaire de Fukushima. Le prélèvement des cellules souches chez les travailleurs exposés permettant de réaliser, si nécessaire, des greffes dites autologues (cellules appartenant au sujet lui-même) bien plus efficaces que des allogreffes (provenant de la même espèce). Cinquante établissements hospitaliers à travers l’Europe ont rapidement déclaré qu’ils étaient prêts à aider les praticiens japonais.

     

    Et que répond à cette proposition le Nuclear Safety Commission of Japan : qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une telle collecte. Pourquoi ?

    -  Parce que les ouvriers japonais ne seraient pas exposés à des niveaux de radiation entraînant des dommages immédiats face auxquelles les transplantations de cellules souches hématopoïétiques pourraient se révéler utiles.

    - Que de tels prélèvements pourraient créer chez certains travailleurs un faux sentiment de sécurité et les inciter à prendre encore plus de risques.

    - Que la moelle osseuse n’était pas seule à être touchée par les radiations et que ces prélèvements ne pourraient pas répondre à l’ensemble des pathologies possibles.

     

    En admettant que les ouvriers ne sont pas exposés à des « dommages » immédiats, cela n’exclut pas des « dommages » ultérieurs. Cette commission admet la survenue possible de pathologies diverses et sous prétexte qu’on ne pourrait pas toutes les traiter par ces prélèvements, elle trouve superflu de prévoir le meilleur traitement pour l’une d’entre elles. Sachant que d’autres pathologies sont possibles on ne voit pas pourquoi les ouvriers prendraient davantage de risques si ces prélèvements étaient effectués.

    Le déni des dangers réels de la catastrophe conduit les autorités nipponnes, sans doute pour (faussement) rassurer, à s’opposer aux mesures qui permettraient un traitement efficace d’une des pathologies dont risquent de souffrir ceux qui combattent dans l’enfer.

     

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    A Tchernobyl, neuf personnes avaient reçu une greffe de moelle allogène.


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  • Depuis 1997, il existe dans le port de pêche islandais de Husavik un musée « phallologique » où sont exposés une grande variété de pénis : 209 spécimens parmi lesquels celui d'un ours, d'une baleine et d'un morse.

    Mais il manquait à la collection un pénis humain. Pall Arason, qui était plutôt fier de ses prouesses sexuelles, avait promis à son ami Sigurdur Hjartarson, créateur du musée, de lui offrir le sien quand il n’en aurait plus l’usage. Cependant, le généreux donateur au fur et à mesure qu’il prenait de l’âge voyait son sexe prendre une allure de moins en moins flatteuse, si bien qu’il hésitait à l’exhiber ainsi au regard des générations futures. Mais une promesse est une promesse, il ne s’est par rétracté (je parle de Pall). Il vient de mourir à l’âge de 95 ans, et le transfert a été effectué (je parle du sexe).

    Par égard pour Pall, il serait charitable de ne pas exposer son pénis dont il était si fier à côté de celui de la baleine.

     

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    Egon Schiele : « Autoportrait debout »


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  • Il est tout de même curieux que pour améliorer le fonctionnement de la justice, trop lente et manquant de moyens, il est proposé de la ralentir davantage, de la compliquer et d’aggraver son manque de moyens en introduisant un jury populaire en correctionnelle.

    Soigner le mal par le mal est une option intéressante.

    La mairie de Paris n’a-t- elle pas fait en sorte d’aggraver les embouteillages pour diminuer le nombre de voitures dans la ville ? L’Etat n’a-t-il pas retiré des services publics dans les campagnes tout en déplorant leur désertification ? Pour lutter contre la désaffection des médecins pour la médecine générale, ne fait-il pas tout pour dégoûter les médecins de s’engager dans cette voie ? Pour diminuer le nombre de malades n’a-t-on pas fermé des lits dans les hôpitaux ? Pour réduire le déficit de la sécurité sociale, celle-ci n’a-t-elle pas été amenée à prendre en charge des aspirations qui ressortent du désir personnel et non de la maladie ? Pour diminuer les frais de fonctionnement de l’Etat, celui-ci n’a-t-il pas multiplié les institutions onéreuses : conseils, autorités, observatoires, satisfait les convenances personnelles des officiels et déployé des forces de sécurité là où elle n’est pas menacée aux dépends des lieux où elle l’est ? Pour alléger les classes scolaires de leurs instructeurs civils, l’Etat n’a-t-il pas envoyé des instructeurs militaires dans onze opérations extérieures ?

    Le mal par le mal est une thérapeutique de choc, c'est-à-dire choquante.


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  • Ce qui m'a le plus étonné lors de la capture télévisée de Mr Gbagbo, c'est le sous-vêtement porté par le président déchu. Je suppose qu'il avait retiré son costume d'apparat en raison de la chaleur de l'incendie provoquée par les bombardements. Mais c'est le sous-vêtement lui-même qui m'a intrigué : un maillot de corps blanc et à bretelles, plutôt démodé. Vous me direz que compte tenu de la situation : l'état de guerre en Côte d’Ivoire, l’économie au point mort, les civils qui se terrent, les pilleurs à l’œuvre, les règlements de compte qui se profilent, la perspective d’un conflit entre les nordistes et les sudistes et le procès que l'on envisage d’intenter au président déchu qui aurait pu être celui du président élu si la situation avait été inversée, donc vous me direz que s'intéresser à un sous-vêtement ringard dans de telles circonstances, c'est faire preuve d'une légèreté coupable. J'en conviens. Mais les tragédies comportent leur lot d’absurdités.

     

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  • La proposition 19 du programme socialiste pour les élections présidentielles de 2012 stipule : « Pour la santé, nous remettrons l’hôpital au cœur du système et nous demanderons aux jeunes médecins libéraux d’exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens. ».

     

    Il est certain qu’il existe une désertification médicale préoccupante, mais dans le même temps des hôpitaux de proximité ont été fermés et en-dehors du service qu’ils rendaient, ils pouvaient être attractifs pour des médecins et la suppression des gares, des postes et d’autres services publics ne contribue pas attirer les vocations.

     

    Cette proposition amène à se poser quelques questions :

     

    1° Est-elle applicable sur le plan juridique ? Puisqu’une directive européenne garantit la liberté d’installation dans l’ensemble de l’Union.

     

    2° Aura-t-on suffisamment de médecins libéraux à envoyer à la campagne ? Actuellement un seul médecin sur dix à la fin de ses études choisit ce mode d’exercice (en 2010, moins de 9% des nouveaux inscrits au tableau de l’ordre). La perspective d’avoir l’obligation de changer de résidence (surtout s’il est chargé de famille) diminuera ce nombre déjà ridicule. Sans compter que les médecins pourraient éventuellement, après quelques années, être « libérés » et devoir à nouveau déménager, repartir de zéro  en créant une nouvelle clientèle.

     

    3° Quel sera la sanction en cas de refus ? C’est Christian Paul (député de la Nièvre et président du Laboratoire des idées du PS) interrogé par Le Monde qui répond : seuls les majors de promotion pourraient choisir leurs affectations, les autres ne le pourraient pas, sauf à rembourser leurs études médicales.

    Rembourser leurs études médicales ? Un étudiant lorsqu’il débute est habituellement entretenu par ses parents qui payent aussi ses droits d’inscription. Lorsqu’il devient vite externe puis interne, tout en se formant, il touche un salaire de misère pour son travail qui dépasse largement les 35 heures par semaine (avec des gardes de nuit), leur travail est indispensable et les hôpitaux ne pourraient pas fonctionner sans eux. Dans le service de santé ce sont les étudiants qui font une fleur à l’Etat et pas l’inverse.

    Il fallait vraiment un laboratoire pour avoir de telles idées.


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  • pierre_dac.jpgPierre Dac est mort il y a 36 ans. Blessé lors de la première guerre mondiale, il fut un résistant de la première heure lors de la seconde. Prince modeste de l’absurde, il fut l’inventeur – entre beaucoup d’autres – du porte-monnaie étanche pour argent liquide et de l’inusable schmilblick. Il a faire rire la France entière, notamment avec son complice Francis Blanche, dans ses émissions radiophoniques (« Malheur aux barbus » et « Signé Furax »). Capable de vendre des enclumes à la sauvette, il a réussi l’exploit de faire arrêter les trains aux passages à niveau pour laisser passer les voitures.

     

    Franz-Olivier Giesbert a eu la bonne idée (Le Point du 7/04/11) d’extraire des « Pensées » du grand homme des maximes prémonitoires qui pourraient, à son avis, s’appliquer aujourd’hui aux princes qui nous gouvernent et je ne résiste pas au plaisir de les retranscrire (plus pour les maximes elles-mêmes que pour les politiciens à qui on pourrait les dédier) :

    « Rien n’est jamais perdu tant qu’il reste quelque chose à trouver. » maxime dédiée à Sarkozy.

    « Si haut qu’il peut grimper, un chemin qui monte n’est rien d’autre qu’un chemin qui descend en sens inverse, et réciproquement. » dédiée à DSK.

    « Si, comme l’a dit le général De Gaulle, la France n’était pas ce qu’elle était, c'est-à-dire la France, tous les Français seraient des étrangers. » dédiée à Guéant.

    « C’est ce qui divise les hommes qui multiplie leurs différends. » dédiée à Copé

    « Dans la vie, il ne sert à rien de tenir bon la rampe si celle-ci est branlante et les marches de l’escalier aussi. » dédiée à Fillon

    « Ce n’est pas parce qu’en hiver on dit : « Fermez la porte, il fait froid dehors » qu’il fait moins froid dehors quand la porte est fermée. » dédiée à Martine Aubry.

    « Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu’on n’a pas fait le jour même, mais qu’on aurait pu faire la veille ou l’avant-veille du surlendemain. » dédiée à Hollande.


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  • Polémique.

    Nora Berra, la secrétaire d'État à la Santé, avait déclaré la semaine dernière au Sénat que "l'homosexualité est un facteur de risque pour le VIH". Ces propos ont déclenché une polémique qui a contraint la secrétaire à revenir sur ses propos en dissipant toute « … insinuation d'homophobie infondée, offensante et particulièrement grave à son encontre »

    Car Pierre Bergé, le président du Sidaction, avait jugé ces propos "insupportables", à la limite de la discrimination, en plein Sidaction, en insistant sur le fait « qu'il n'y a pas de population à risque, il n'y a que des pratiques à risque »

     

    Nora Berra avait également évoqué le don du sang, dont les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sont exclus pour limiter les risques éventuels en cas d'infection non encore détectée. Cette nouvelle déclaration à été vigoureusement dénoncée par Jean-Luc Romero, président de l'association Elus locaux contre le sida : "Ne sait-elle pas que ce sont les comportements qui sont à risque ? Chez les hétéros comme chez les homos ! Grave pour un médecin".

     

    Quant est-il ?

    Alors que l’incidence du VIH décline en France, la transmission du virus ne freine pas parmi les homosexuels masculins, selon une étude de l’Institut national de veille sanitaire publiée en ligne le 9 septembre 2010 sur le site de Lancet infectious Disease. Sur 7000 personnes nouvellement infectées en 2008, la moitié était des hommes homosexuels. L’incidence de l’infection dans cette population est 200 fois plus élevée que parmi les hétérosexuels.

     

    Que conclure ?

    Que le « politiquement correct » s’efforce de masquer la réalité. Remplacer « homosexuel » par « comportement » ou « pratique » ne change pas le problème. La prévention pour être efficace doit « cibler » les populations qui ont justement ces pratiques à risque et il ne s’agit pas seulement des homosexuels. En 2008, 45% des nouvelles infections au sein de la population hétérosexuelle touchaient les étrangers vivants en France (immigrés des pays sub-sahariens surtout).


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