•  

    « Quand on accorde des honneurs, on sait précisément ce que l’on donne ; mais, Fissuresquand on y joint le pouvoir, on ne peut dire à quel point il pourra être porté » (Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence).

    « Un pouvoir impunément bravé touche à sa ruine ». (Honoré de Balzac, La peau de chagrin).

    « Le pouvoir est une action, et le principe électif est la discussion. Il n’y a pas de politique possible avec la discussion en permanence » (Honoré de Balzac, Sur Catherine de Médicis).

     « Quant au pouvoir, je ne saurais, en tout cas, quitter les  choses avant qu’elles ne me quittent. » (Charles De Gaulle, Mémoires de guerre, Désunion).

     


    8 commentaires
  • Trois titres d’articles d’un journal médical en ligne (Egora) : 

    Insécurité Encore un MG agressé devant ses patients

     

    Insécurité Une MG agressée par un toxicomane pour un refus de prescription

     

    Insécurité Un psychiatre reçoit 10 coups de couteau

     Jadis les praticiens étaient respectés et rarement victimes d’agression. L’assassinat du Pr. Pozzi en 1918 par un opéré de varicocèle, «  un malade mental qui attribue ses insuffisances à la chirurgie » était raconté aux étudiants comme un événement exceptionnel et instructif.

    Cette dernière décennie a vu se multiplier les agressions contre les soignants. Appartenir au corps de santé, pourtant destiné à porter secours aux autres, est un statut qui ne protège plus des violences de ceux qui demandent de l’aide.

    Je salue donc ici l’initiative d’un urgentiste de Limoges de former ses collègues hospitaliers à l’auto défense et au karaté. Il y a donc des individus qui méritent d’être soignés de cette façon.

    Le promoteur de ce complément aux études médicales affirme cependant que « le but n’est pas de blesser le malade, mais d’apprendre les bons reflexes ». D’ailleurs, dans l’hypothèse où ces soins énergiques apportés au patient violent conduiraient à le blesser, l’équipe soignante et le matériel seraient sur place pour lui porter secours.

    « D’abord ne pas nuire » aurait dit un certain Hippocrate[1]. Mais c’était avant.

    Nous en sommes là.

     

    Ne vous frappez pas, laissez-nous ce soin

     

    Georges Bellows : « Stag at Sharkey’s »

     

    [1] « Être utile ou du moins ne pas nuire », car le « Primum non nocere » peut être difficilement attribué au Grec Hippocrate qui ne connaissait sans doute pas le latin et s’exprimait en ionien


    9 commentaires
  • L’épidémie la plus grave de la maladie à virus Ebola progresse actuellement en Afrique de l’Ouest (Guinée, Sierra Leone, Libéria). Le risque que cette épidémie touche la France est faible. Néanmoins, il n’existe actuellement aucune restriction pour les voyages vers les pays où sévit l’épidémie et au retour.

    Récemment Mme Touraine a déclaré : “La France a les moyens de faire face à Ebola mais doit être vigilante”. Soyons vigilants.

    Comme il n’existe aujourd’hui aucun vaccin et aucun traitement contre cette maladie, dont la mortalité peut atteindre les 100%, les moyens dont parle sans doute la ministre de la Santé ne peuvent se borner qu’à des mesures prophylactiques visant à limiter la contagion en isolant les malades, et à éviter d’entrer en contact avec leurs matières organiques et leurs fluides corporels.

    Actuellement pour les voyages aériens les précautions prises visent essentiellement à dépister les personnes déjà atteintes, soit au depart, soit pendant le vol, Air France ayant équipé leurs avions du materiel nécessaire pour assurer la prophylaxie de la maladie.

    Fort bien. Mais un vol depuis les zones épidémiques ne dure que quelques heures, or la Fièvre hémorragique à Ebola a une durée d’incubation qui peut varier de 2 à 21 jours (4 à 9 jours en moyenne). Un porteur du virus peut donc n’avoir aucun signe de la maladie pendant le voyage et le transmettre ultérieurement à son entourage une fois la maladie declarée. Mais c’est vrai que nous avons les moyens d’éviter qu’elle ne se répande et attendre que la maladie s’éteigne avec les malades (ce qui a été le cas des épidémies antérieures).

    Certaines compagnies aériennes ont préféré supprimer leurs vols vers l’Afrique de l’Ouest. Les lâches.


    8 commentaires
  • Accablement

    J’ai sorti cette photo que j’avais prise il y a quelques années dans le sud-ouest de la France pour ressentir pendant quelques instants un sentiment de paix.

    Le monde semble se déglinguer de façon bizarre. Plus la technologie progresse, plus les forces obscures surgissent du passé. L’Histoire marche à reculons mais après avoir prélevé dans le XXIème siècle ses trouvailles sophistiquées.

    Les guerres de religions que l’on pensait démodées refleurissent dans le monde. L’Islam radical veut s’imposer par la violence dans chaque pays où il se trouve, et éradiquer les autres religions dans une « guerre sainte », effroyable oxymore surgi de l’époque des croisades. Des hommes du Moyen Âge armés de missiles et téléphones portables à l’oreille coupent les têtes au sabre et indiquent par une marque la maison des chrétiens de Mossoul.

    Des nationalistes forcenés font exploser un avion civil volant à dix mille mètres d’altitude comme on abat un oiseau à la chasse, prouesse de demeurés à qui on a confié un engin de mort sophistiqué.

    Un pays attaqué écrase un lambeau de terre sous les bombes et les missiles sans atteindre vraiment ceux qui l’attaquent, cachés parmi les civils transformés de force en martyrs. Dieu reconnaîtra les siens. Le sang versé des innocents exposé aux yeux du monde est la réplique la plus efficace des fanatiques impuissants.

    L’ancestral « mort aux juifs » retentit à nouveau dans les rues de Paris. Il n’a jamais cessé de retentir en Europe, même lorsqu’il n’y avait plus grand monde à tuer.

    L’Histoire marche à reculons ou peut-être ne fait-elle que du sur place, les barbares ne l’ont jamais quittée, mais ils sont mieux armés.


    17 commentaires
  • « L'Observatoire syrien des droits de l'homme a dénoncé vendredi le "massacre" d'au moins 90 personnes la veille par les djihadistes de l'État islamique (EI) lors de la prise d'un champ gazier à Homs dans le centre de la Syrie. "Les exécutions sommaires de combattants ou de civils sont un crime de guerre, quelle que soit la partie qui les commet dans le conflit. Ce sont des prisonniers de guerre et ils ne doivent pas être exécutés", a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "L'État islamique a commis un nombre incalculable de crimes de guerre", a-t-il ajouté […]. Une vidéo, prise par les djihadistes de l'EI sur le champ gazier et distribuée sur YouTube, montre des dizaines de corps, certains semblant avoir reçu une balle dans la tête, d'autres étant mutilés, gisant dans le site désertique. L'un des djihadistes frappe avec sa chaussure la tête d'un cadavre ». (Le Point.fr).

    Nous attendons une manifestation des musulmans de Paris pour protester contre ces crimes à nouveau perpétrés par des musulmans contre d’autres musulmans.


    6 commentaires
  •  

    Pétards

     

    14 juillet. J’entends l’explosion des pétards lancés par quelques jeunes gens. Je me suis toujours demandé quel était le plaisir que pouvait retirer un lanceur de pétard. Le bruit sans doute, comme celui qu’éprouve le motard qui fait hurler sa machine sans nécessité. Du bruit pour rien, une façon d’exprimer sa connerie. Et ça continue. Ils ne se lassent pas de ce jeu débile comme un succédané de guerre. Il arrive même qu’ils blessent un passant, ce qui est regrettable, ou qu’ils se blessent eux-mêmes, ce qui est bien fait.

    Dessin de Geluck

     


    12 commentaires
  • Idolâtrie

    On sait que le pape s’est élevé récemment contre les méfaits de la mafia en Italie en déclarant que les mafieux mériteraient d’être excommuniés. Il semble bien que la parole du chef de l’Eglise catholique n’est guère de retentissement sur ses ouailles qui estiment plus prudent d’honorer les chefs mafieux et de prouver leur allégeance aux parrains du crime avec lequel ils sont confrontés quotidiennement. Le pape est loin, le parrain est un voisin.

    « Le Quotidien de la Calabre » rapporte (article traduit par le « Courrier international ») que le 2 juillet dernier, au cours d’une procession où l’on promenait la statue de la Vierge dans les rues d’un village de Calabre, le cortège, prêtres et conseil municipal en tête, s’est arrêté une trentaine de secondes devant la maison où est assigné à résidence le patron de la mafia local (la « Ndrangheta) et les porteurs ont incliné la statue en son honneur, témoignant ainsi « d’une soumission collective et d’une reconnaissance sociale de la pègre » (une centaine d’assassinats, dont certains d’une particulière cruauté, ont été recensés dans cette bourgade calabraise en mars 2012).

    Les participants de la procession qui, comme chaque année, aéraient la statue de la mère de Dieu, se sont étonnés de voir les carabiniers, furieux, quitter le cortège, d’autant plus que son chef avait demandé au préalable de ne pas faire halte.

    Mgr Nunzio Galantino, évêque de Cassano allo Ionio et secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, a réagi au sujet de la procession d’Oppido Mamertina : "La Vierge ne s’incline pas devant la pègre. Ceux qui ont fait s’incliner la Vierge l’ont obligée à un geste que la mère de Dieu n’aurait jamais commis. C’est la statue qui s’est inclinée, et non la Vierge". Il fallait le préciser.


    10 commentaires
  • 1914

    L’archiduc d’Autriche-Hongrie François-Ferdinand a été assassiné à Sarajevo le 28 juin 1914 par le Serbe Gavrilo Princip. Cet assassinat a été le détonateur de la première guerre mondiale, grande boucherie devant l’Eternel. Les conditions imposées à l’Allemagne après l’arrêt de ce premier conflit ont sans doute favorisé la survenue de la deuxième guerre mondiale qui a envoyé dans l’Au-delà plusieurs dizaines de millions d’êtres humains en laissant l’Europe dans un triste état. Cette deuxième guerre mondiale a permis de montrer qu’il suffit de quelques individus pour entraîner un peuple de grande culture dans la barbarie.

    Et que fait l’Union Européenne ? Elle commémore à Sarajevo le centenaire de la Grande Guerre. Que l’on fête la fin d’une guerre s’impose, mais que l’on organise une manifestation en grandes pompes pour marquer son début est pour le moins curieux.

    Une manifestation festive dans le lieu où le premier assassinat a été perpétré, détonateur d’une réaction en chaîne de meurtres patriotiques innombrables où des hommes se sont entretués tout en admirant pour beaucoup la culture de leurs ennemis. Ils ont été envoyés à la mort pour la conquête de quelques mètres de terre dans lesquels ont été ensevelis leurs jeunes corps déchiquetés, transpercés ou gazés dans un linceul de boue sanglante ou dans les tombeaux à ciel ouvert de leurs tranchées.

    Qui n’aurait pas, cent ans après, une pensée émue pour tous ces morts inutiles, pour toutes ces promesses anéanties, pour tous ces invalides, défigurés ou ayant laissé un membre entre deux tranchées. Mais pas à Sarajevo.

    Car le choix de ce lieu semble rendre hommage à un assassinat commis par un nationaliste aveugle à l’origine d’un engrenage fatal. Les Serbes de Bosnie, eux, considèrent Princip comme un héros et viennent de lui élever une statue de deux mètres de haut dans un square qui porte son nom. 50000 morts par cm.

    Otto Dix : « Flandre »


    8 commentaires
  • La FIFA est une multinationale qui tire ses bénéfices de tous bords. Présidant un sport qui se joue avec les pieds, la santé n’est pas dans ses objectifs. Il est vrai que la santé ne rapporte pas de l’argent mais en coûte. Elle ne répugne donc pas à permettre une large publicité pour les vendeurs d’alcool, en particulier pendant le Mondial, une bonne occasion pour se saouler.

    Un article (rapporté par Jean-Yves Nau dans « Slate.fr ») est paru dans le British Medical Journal (BMJ) faisant état d’une enquête de Jonathan Gornall sur la façon dont les géants mondiaux de la bière ont investi l’industrie du football («World Cup 2014: festival of football or alcohol?»). La FIFA veille donc « honnêtement » aux intérêts financiers de ses partenaires (notamment Budweiser, l’un de ses sponsors officiels) et fait pression (si j’ose dire) sur les gouvernements organisateurs.

    La FIFA avait convaincu le gouvernement britannique de laisser les pubs ouverts plus longtemps pendant le Mondial 2010. Elle a obtenu de celui du Brésil que le texte « statut du supporter » qui interdit depuis 2003 la consommation d’alcool dans les enceintes sportives du Brésil soit suspendu pendant la Coupe du monde. Et mieux, la FIFA a exigé du Qatar, pays musulman où la législation sur l’alcool est sévère, l’autorisation de la vente d’alcool aux supporters en 2022.

    Ce mariage contre nature entre sport et alcool, l’encouragement pour les jeunes à boire n’est pas sans conséquences : pendant le Mondial 2010, les jours où l’Angleterre jouait, les services des urgences britanniques ont enregistré une augmentation de 37,5% des agressions souvent associées à la consommation d’alcool. D’ailleurs la ligue de football outre-manche et la plupart de ses clubs sont sponsorisés par l’industrie des boissons alcoolisées.

    Dans le football, les corps sont sains, mais l’esprit…


    9 commentaires
  • On parle de plus en plus du retour de Sarkozy dans l’arène politique. Plus il s’approchera de l’arène, plus tinteront les casseroles qu’il traîne derrière lui, et que ne manqueront pas de remplir les concurrents de son propre camp. Car Sarkozy ne semble pas avoir changé : il s’agite en accompagnant sa femme lors de ses concerts, par amour sans doute, mais aussi pour se faire voir en détournant une partie des applaudissements sur sa personne, qu’il tente de recueillir directement par ses conférences lucratives.

    Le 6 juin dernier, il a donné une conférence au « Swiss Economic Forum » et en marge de celle-ci, devant une vingtaine de personnes, dont Adolf Ogi ex-président de la Confédération, il s’est permis de donner des leçons à la Suisse, l’engageant à entrer dans l’Union européenne et considérant qu’un pays ne pouvait pas être gouverné en changeant de président chaque année et qu’un système avec sept conseillers fédéraux est inefficace et désuet (Le Matin et le Huffington post). Donner des leçons de gouvernance à la Suisse ne manque pas de culot pour quelqu’un qui a augmenté considérablement la dette de la France sans faire de grandes réformes, et ruiné son parti sans pour autant être réélu.

    Le bruit des casserolesJean-Marie Le Pen, en voilà un qui agite ses casseroles avec délectation, et n’hésite pas à en envoyer une dans les chevilles de sa fille (qui déplore la faute politique, et on la comprend, mais pas la signification du discours). Son papa ne manque pas une occasion de lâcher de temps à autre une petite crotte antisémite sous forme d’un calembour ou d’un jeu de mots, une incontinence qu’il ne faut pas attribuer à l’âge mais à sa judéo-phobie, héritière de celle du régime de Vichy et avant lui de l’Action française, phobie obsessionnelle qui ressort de la pathologie comme quand on a peur du noir (je parle de l’obscurité) ou d’un espace confiné.

    Il ne veut pas que son parti soit un parti comme un autre, et il a raison : ce n’est pas un parti comme un autre car on compte une bonne « fournée » de pétainistes parmi ses membres fondateurs comme, entre autres : « Léon Gaultier, membre fondateur du conseil national du FN, était un ancien Waffen-SS: il fut également collaborateur du secrétaire général à l’information et à la propagande du régime de Vichy, Paul Marion. Pierre Bousquet, le premier trésorier du FN, était un ancien caporal SS de la division Charlemagne. François Brigneau, membre fondateur et ancien vice-président du FN, fut membre de la Milice du régime de Vichy. André Dufraisse fut l’un des premiers membres du bureau politique du FN: il combattit avec la Wehrmacht dans la Légion des Volontaires Français du régime de Vichy. » (Thomas Guénolé, Slate.fr).

    Bien sûr, les dirigeants actuels diront qu’ils n’ont rien à voir avec les fondateurs du FN et que ce serait insulter leurs électeurs que de le révéler, mais la plupart vote pour ce parti sans en connaître la nature. Le père fondateur, lui, se charge de temps à autre de faire tinter cette casserole dans laquelle cuisine sa fille avec un certain succès.


    15 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique