• André Comte-Sponville (ACS) est un passeur de philosophie que j’aime bien[1]. Sa langue est claire et pédagogique. A propos de la prochaine sortie de la deuxième édition de son « Dictionnaire philosophique » (le 28 août d’après mon libraire) il a répondu aux questions d’un journaliste du Point (du 15 août 2013). Dans cet ouvrage il y aurait une nouvelle entrée : « politiquement correct » et à la question : « …estimez-vous que le politiquement correct a gagné du terrain ? » sa réponse a été la suivante : «Oui, malheureusement ! La politique est en crise ; la morale est à la mode. D’où la tentation, chez beaucoup, d’ériger les bons sentiments en projet politique. Le politiquement correct, en tout cas en France, est d’abord un moralement correct ! J’y vois un danger plus qu’un progrès. La morale et la politique sont deux dimensions essentielles de notre vie, mais on a toujours tort de les confondre. Il ne suffit pas d’être antiraciste, par exemple, pour définir une bonne politique de l’immigration. » En cela ACS s’oppose à Rousseau qui disait : «Ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux ». Mais Rousseau vivait à une époque bien différente de la nôtre.

    Ce qu’on appelle le politiquement correct est avant tout un langage, des discours, des attitudes et des opinions. Obliger les gens à utiliser un mot plutôt qu’un autre, c’est suivre la tendance morale du moment et l’influence des groupes de pression. Le vocabulaire change jusqu’au ridicule pour ne pas heurter la susceptibilité exacerbée de telle ou telle fraction de la population. Le vocabulaire, c’est de la cosmétique, mais pas de la politique, c'est-à-dire gouverner.

    Cette morale est largement imprégnée du rejet de la négation des valeurs humaines observée pendant la IIème guerre mondiale, et dont on craint le retour. L’Union européenne est particulièrement vigilante au respect de ces valeurs. Elle est aussi une conséquence de la repentance de l’ère coloniale. C’est une prise de conscience nécessaire, mais ce n’est pas faire de la politique. Condamner (parfois devant les tribunaux) des opinions parce qu’elles heurtent l’opinion majoritaire ou des principes adoptés ou imposés au plus grand nombre, est-ce gouverner  ou niveler la pensée ? Il est vrai que niveler la pensée est un principe de gouvernement.

    Est-ce à dire que la politique ne doit pas tenir compte de la morale (je ne parle pas de la moralité individuelle) ? Il existe des opinions moralement incorrectes qui, dans leur expression, poussent à des exactions ou même au meurtre et les condamner pour maintenir l’ordre, c’est faire de la politique.

    Mis à part les opinions dangereuses qui propagent la haine, le politiquement correct, tel qu’il est imposé, est souvent une attitude d’évitement et en se substituant à la politique, car il est plus simple de faire de la morale que de la politique, il finit par cultiver les difficultés plutôt que de les résoudre. Se contenter du moralement correct risque d’aboutir à un politiquement incorrect.


    [1] Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous conseille de lire un de ses livres ; « L’esprit de l’athéisme » qui montre que l’athéisme a aussi sa spiritualité.


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  • Le sein symbolique

    Les seins féminins ne sont finalement que la forme hypertrophiée des seins masculins. A moins que cela ne soit l’inverse. Mais si les seins féminins sont porteurs de symboles, le téton masculin en est totalement dépourvu.

    C’est par le sein féminin que l’Homme, vertébré à sang chaud, appartient à la classe des mammifères. Source alimentaire pour le nourrisson, le sein lutte depuis des années contre le biberon. Les avantages du lait maternel sont sans cesse vantés, et pour le promouvoir la tétée publique est devenue courante jusqu’à exposer dans les médias une mère donnant le sein à son fils de 4 ans, debout contre elle,  en faveur de la tétée tardive.

    Il arrive que l’adulte cherche à récupérer le statut de nourrisson. Des fatwas ont circulé dans le monde arabe (Egypte et Arabie saoudite) permettant aux femmes de donner le sein à un homme pour qu’il acquière le statut de son fils. Ce qui permettrait à la femme, selon les règles islamiques, de se dévoiler devant un collègue de bureau ou même devant les amis de son mari, à condition qu’ils aient goûté au préalable au lait de la dame. J’ignore ou en est l’application de ces élucubrations.

    Critère de classification, source alimentaire, lien filial, le sein est également une source de plaisir. Cette faculté lui vient pour les femmes de sa sensibilité et pour les hommes de sa forme sphérique (dans les bons cas) et de sa douceur, à moins qu’il s’agisse pour eux d’un rappel de la prime enfance. Aucune étude, à ma connaissance, n’a été faite pour savoir si les hommes qui ont été nourris au lait maternel sont plus attirés par les seins que ceux qui ont été nourri au biberon. A noter qu’avec l’exposition banalisée des seins nus en Occident, ils tendent à être moins attractifs en perdant de leur mystère et subissent de ce fait une dépréciation regrettable.

    Cette dépréciation risque de s’aggraver en raison de la fréquence des contrefaçons. Les seins siliconés courent les rues et les hommes ne savent plus à quels seins se vouer en toute confiance, à moins qu’ils préfèrent ne pas connaître le secret de fabrication de l’objet de leur désir et n’apprécier que le résultat. Les Chebab somaliens, eux, ne supportent aucune falsification et font sauter les femmes voilées pour vérifier l’absence de soutien-gorge. Ce sous-vêtement peut donner une fausse idée de la forme réelle des glandes mammaires et risque de tromper le mâle en rut sur la marchandise.

    Le sein féminin a toujours eu une réputation de douceur, de protection, de paix, mais depuis quelques années il est devenu protestataire et militant. Des féministes se promènent les seins nus pour être à égalité avec les hommes à qui l’on permet de se montrer torse nu (ce que certains auraient intérêt à éviter). Mais ce sont surtout les Femen qui utilisent l’arme mammaire pour leurs protestations ou leurs revendications. Le sein devient alors un objet militant sur lequel est tracé un tract politique. Ce qui ne manque pas de courage quand il s’agit de la Tunisienne Amina qui veut donner au sein de la femme arabe un rôle sociopolitique en l’exposant aux yeux de tous, et en bravant ainsi un interdit séculaire pour dénoncer le patriarcat.

    Les Homen utiliseront-ils leur verge (car leurs seins ne sont aucunement provocateurs) comme arme politique pour dresser la liste de leurs revendications ? Je l’ignore, mais bien qu’extensible sa surface ne permettrait d’y inscrire qu’un slogan confidentiel.

    On ne connait pas l’auteur de ce tableau fort connu. On suppose qu’il représente Gabrielle d’Estrées dont la sœur pince le mamelon, geste interprété comme une allusion à la grossesse de la maîtresse d’Henri IV.


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  • Paradis artificiels

    Il y a quelques années, un Palestinien déclarait : « Nous vaincrons car nous aimons plus la mort que la vie, alors qu’eux [les Israéliens] aiment plus la vie que la mort ».  Récemment, un Egyptien, partisan des Frères musulmans qui s’opposent à l’armée, déclara à un journaliste, après une tuerie, qu’il était prêt à mourir pour leur cause et à tomber en martyr.

    Si le martyre semble être une clef couramment utilisée pour accéder au Paradis, la question est de savoir si un croyant tombé en martyr pour sa religion ou même pour défendre une politique (c’est le cas pour ceux qui se font exploser avec leur bombe pour tuer leur ennemis, en général totalement innocents)) est suffisant pour entrer au Paradis, si par ailleurs le postulant n’a guère vécu comme un juste tout le long de sa vie. La mort pour une « bonne cause » effacerait-elle les turpitudes de toute une vie ?

    Toutes les religions promettent aux croyants qu’après leur mort, s’ils ont mené une vie sans reproche (aux yeux des prêtres) et surtout s’ils ont été fidèles à leur foi, ils entreraient en un lieu indéterminé (mais céleste depuis la perte du regretté paradis terrestre où l’on devait tout de même s’ennuyer ferme) dans lequel ils pourront trouver éternellement une béatitude spirituelle et/ou physique. A quoi serviraient les religions si elles ne faisaient pas aux mortels une promesse d’éternité sous condition ? Promesse assortie de la menace pour ceux qui ne marchent pas droit d’être éternellement cuits !

    Mais parmi les Paradis proposés, celui des musulmans est incontestablement le plus séduisant, le plus précis et finalement le plus profane. Il est fortement inspiré du pairidaeza (palais et jardins entourés de murs) que fit construire le roi perse Cyrus le Grand (et qui inspira sans doute le jardin d’Eden de la Bible, ce souverain étant considéré comme un Messie par les Juifs pour les avoir libéré de Babylone).

    Comment ne pas vouloir donner sa vie pour accéder au jardin d’Allah, lieu clos où coulent « des rivières à l’eau incorruptible, des ruisseaux de lait à la saveur inaltérable, des ruisseaux d’un vin délicieux à boire, des ruisseaux de miel clarifié » [et où l’on trouve] « des fruits toutes espèces » (Coran 47, 15). Mais en dehors du décor hollywoodien et de l’épicerie fine, les croyants méritants auraient  droit à des épouses éternellement vierges[1] et jeunes, les houris « celles qui ont de grands yeux et dont les regards sont chastes ». Il y aurait même des éphèbes éternellement jeunes qui, apparemment, n’assureraient que le service, mais sait-on jamais ?

    L’avenir paradisiaque est la drogue la plus puissante qui soit. On peut en mourir même sans l’avoir goûtée.

    Chagall : « Le Paradis »


    [1] Il semble que d’après la parole attribuée à Dieu, le plus grand des plaisirs serait de défoncer un hymen. Si celui-ci se reconstitue sans cesse, on peut parler de miracle, mais peut-on encore parler de virginité et de chasteté ? Descriptions allégoriques chargées de frapper les esprits faibles pour les amener à se sacrifier.


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  • « Des chercheurs   britanniques viennent de mettre au point un laser qui permettrait de prévoir   le nombre d’années ou de mois qui nous reste à vivre, rapporte le Sunday   Times. Une simple impulsion du laser sur la peau permettrait de savoir   comment nos vaisseaux sanguins et en particulier l’endothélium vasculaire,   leur couche interne, réagit aux perturbations de l’organisme. »

    Le professeur Peter McClintock, de l’université de Lancaster, explique que "tout ce qui se passe dans notre système cardiovasculaire, par exemple l’arrivée d’une crise cardiaque, commence par un dysfonctionnement de l’endothélium".

    Si l’endothélium a un rôle important dans la physiologie et la pathologie des vaisseaux sanguins, ce n’est évidemment pas le seul acteur dans l’éclosion des maladies du cœur et des vaisseaux. Si, à la rigueur, cette technique permettait de prévoir des maladies cardiovasculaires, on sait que l’évolution des celles-ci est très différente d’un sujet à l’autre alors que la pathologie parait semblable, et que si elles sont la première cause mortalité, ce n’est pas la seule. Aussi les chercheurs britanniques prétendent également par extension pouvoir mesurer le vieillissement des cellules et d’évaluer ainsi la durée de vie restante et même la propension à être atteint d’un cancer ou d’une démence. Et ce, apparemment, sans le moindre recul et sans la moindre statistique sur son application dans la « vraie vie ».

    On voit que la confiance des promoteurs dans cet instrument pythique est grande. Ils estiment, en outre, pour la plus grande joie future des marchands, que ce test pourrait être prêt à équiper les cabinets médicaux dans un délai de trois ans, et même les particuliers pour quelques centaines d’euros. On reconnait bien là le sens pratique des anglo-saxons.

    On se demande ce qui a motivé ces chercheurs à présenter ce test de cette façon, c'est-à-dire comme un moyen d’estimer la durée de vie, et à envisager de le mettre à la portée de chacun. Il semble bien que ce soit pour terroriser les gens si l’on en croit le Pr Aneta Stefanovska co-créatrice de l’appareil qui a déclaré : « J’espère que cela encouragera les gens à prendre soins de leur santé » et son copain Peter d’ajouter : «manger moins de Mars frits et aller courir».

    Que dire de cette découverte quasi métaphysique sur la destinée humaine ?

    Si le test prévoit une mort prématurée, on ne voit pas pourquoi le condamné à une mort relativement proche se priverait de gâteries et passerait une partie précieuse de son temps à courir comme un dératé, il aurait plutôt tendance, s’il ne tombe pas en dépression, à profiter de ce qui lui reste comme vie. Il faut cependant noter que nous sommes tous dans une situation semblable, mais sans délai précis à respecter.

    Si les inventeurs du test prétendent prévoir la date de la mort et estiment en même temps qu’imposer des mesures de prévention la modifierait de façon radicale, cette double affirmation est assez contradictoire et plutôt présomptueuse. Nous n’avons pas encore le pouvoir de rajeunir une cellule vieillie ou de bloquer son vieillissement, même s'il est louable de tenter de le ralentir.

    Ce qui permet aux gens de vivre, c’est l’incertitude sur leur sort et sur la date de leur mort qu’ils espèrent la plus lointaine possible pour la majorité, et l'incertitude est encore plus grande sur la façon de mourir (on ne meurt pas toujours de la maladie dont on est éventuellement atteint). Il y a des précisions dont l’être humain, qui se sait mortel et qui tente de l'oublier, aimerait se dispenser.

    Terroriser les gens pour qu’ils prennent soin de leur santé est pervers et stupide. C’est passer de la prévention, souhaitable mais dont l’efficacité est relative, d’une maladie organique possible, à une maladie psychologique certaine : l’angoisse, qui, elle, rend la vie restante invivable.

    Les deux oiseaux de malheur, Peter et Aneta, perchés sur leur joujou dont ils semblent si fiers, seront donc amenés à faire ce genre d'oracle à leurs patients : « Monsieur ou Madame, le test montre que vous avez encore deux ans à vivre, mais si vous suivez un régime strict et si vous faites régulièrement de la marche rapide, bien que vous soyez gourmand et que vous n'aimiez pas le sport, vous pourrez, peut-être, aller jusqu'à deux ans et demi, voire trois si vous êtes vraiment sage...Alors, heureux ? »


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  • Aux armes citoyennes !En dehors des potins pipolesques et de la mode, les magazines féminins publient pour l’essentiel deux catégories d’articles : les uns sur le corps, les autres sur le sexe. Il y a évidemment un rapport étroit entre les deux.

    On dit que les hommes ne pensent qu’à « ça », mais si les femmes n’y pensent pas, elles en parlent, le déclament, le rapportent avec la transparence d’une nuisette dont les politiques devraient s’inspirer (je parle de la transparence, pas de la nuisette, dieu merci). Les tests pour évaluer la sexualité des unes et des autres foisonnent,  les récits de nuits torrides brûlent les pages ou au contraire des déceptions les assombrissent, comme dans cette confession (Elle) où une dame raconte comment elle fut déstabilisée par les hurlements de son partenaire pendant le coït. On trouve même des articles de haute technicité : « Comment faire une fellation sans s’abimer les dents », ce qui implique sa parfaite réussite au point d’obtenir une dureté pénienne traumatisante, à moins de considérer que le sperme a une toxicité pour l’émail dentaire (je n’ai pas lu l’article car j’ai trouvé son titre dans un blog de Slate.fr, je ne peux donc pas affirmer sa véracité, mais j’ai pu lire sur les couvertures des magazines étalés dans les kiosques des titres du même acabit).

    Le corps est omniprésent dans les magazines destinés au beau sexe. Le souci pondéral est constant. Comment en perdre, bien sûr, et de préférence en mangeant ce que l’on veut. A voir les photos des mannequins, on aimerait proposer à celles-ci comment en prendre. Toutes les parties du corps y passent, mais les fesses et les seins sont l’objet de tous les soins, ce sont aussi des sphères d’attraction de la gent masculine.

    Pour ce qui concerne les seins, je voudrais ici apporter ma contribution en m’inspirant d’une étude parue en 2012 (dans la revue GMS Interdisciplinary Plastic and Reconstructive Surgery) où l’on a constaté chez 35 soldats allemands le développement de leur sein gauche. Cette gynécomastie serait provoquée par l'impact des fusils sur la gauche des poitrines des fantassins, notamment chez ceux qui défilent lors des visites officielles, car à chaque parade ils exécutent le même mouvement répétitif, et font claquer leur arme sur leur sein. Accident du travail qui illustre les dangers de la vie militaire.

    On pourrait donc suggérer aux dames dont la poitrine est plate comme celle des garçons, et qui n’ont pas les moyens de se payer des prothèses mammaires même fuyantes, d’utiliser cette méthode, mais à condition de changer leur fusil d’épaule si elles veulent obtenir une symétrie satisfaisante pour elles et leur partenaire. Certes il s’agit d’une méthode traumatisante, mais il faut souffrir pour être belle. Ne souffrent-elles déjà pas en lisant les magazines qui leur sont consacrés ?


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  • Dans un article du Canard enchaîné du 7/08/2013, intitulé : « La solitude du trader de fonds » (bien meilleur titre que le mien), il est question de la banque Goldman Sachs à l’origine de la fraude financière des subprimes dont les conséquences ont été mondiales et désastreuses. En 2010, la banque s’est tirée d’affaire en payant 550 millions de dollars au gendarme de la bourse US et son PDG est toujours en place. Nous sommes contents pour lui. Mais comme il fallait tout de même un coupable à lancer aux malheureux qui ont perdu leur chemise en suivant les « conseils » de la banque qui spéculait sur leur dos, le PDG a détaché de l’accord passé avec la SEC (le gendarme) le trader français Fabrice Tourre qui s’était révélé particulièrement efficace pour suivre les ordres de sa direction en refilant avec talent et cynisme des crédits que la banque savait pourris. Ce lampiste (qui s’est couvert d’or) va apparaître comme le seul coupable et ne mettra pas en cause les véritables responsables. Mais la banque payera tout de même les frais d’avocats du lampiste. On peut saluer ici sa grande générosité.

    Quand je parle de la solitude du lampiste, ce n’est pas tout à fait exact : il y a eu des lampistes avant lui et il y en aura après. Je me permets de reproduire ci-dessous un article que j’avais rédigé le 27/10/2010 :

    On se souvient peu de Jean-Yves Haberer, inspecteur des finances, sorti de l’ENA, qui après un parcours dans les cabinets ministériels, devient de 1988 à 1993 président du Crédit Lyonnais, établissement à l’époque nationalisé, qu’il lance dans une stratégie ambitieuse et folle avec pour résultat final une perte pour les contribuables de 15 milliards € ! Après avoir continué son activité dans les milieux financiers, il a été condamné en 2005 à 1€ de dommages-intérêts au Crédit Lyonnais et à 18 mois de prison avec sursis, reconnu responsable des comptes frauduleux de la banque.

    Autre inspecteur des finances, sorti de l’ENA, Jean-Marie Messier, devenu président de Vivendi (ancienne Compagnie générale des eaux), à son départ en 2002, l’entreprise affiche une perte comptable de 23 milliards € ! Les petits actionnaires portent plainte, ce qui n’empêche pas JMM de créer « Messier Partners » et s’il a payé à la SEC américaine 1 million €, en France, le Parquet a requis une relaxe générale pour les soupçons d’abus de biens sociaux, de manipulation de cours et de diffusion de fausses informations. Le procès en correctionnelle aura lieu en novembre. Il vient de créer une banque d’affaires et tout souriant il a droit à un article dans Le Point du 14 octobre 2010 : « La résurrection de JM Messier »

    Jérôme Kerviel, issu d’une famille modeste et nanti d’un « master en finance » universitaire, employé de la Société générale, il joue avec l’argent des autres et provoque une perte pour la banque (et aucun gain pour lui) de près de 5 milliards € ! La perte est révélée en janvier 2008 et conduit dans un premier temps à sa détention provisoire. Le 5 octobre 2010, accusé de « faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique », il est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation et condamné à cinq ans de prison dont trois ans fermes et à payer la somme de 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à la Société générale !

    Cherchez l’erreur


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    C’est la faute à Descartes

    Les étrangers disent des Français qu’ils sont cartésiens et ces derniers l’admettent, non sans fierté. Les éloges n’ont pas cessé de couvrir la  « méthode » de raisonnement du philosophe, elle est même considérée comme une source du progrès scientifique. Méthode basée sur des principes qui se veulent indiscutables (dont le fameux cogito) admis comme vrais s’ils sont évidents et clairs. La garantie de cette véracité étant la perfection de Dieu dont tout découle et il est exclu que dans sa bonté le divin créateur puisse induire le penseur en erreur. Le doute qui fait partie des principes cartésiens ne s’appliquant évidemment pas à l’existence de Dieu qui, étant parfait, a nécessairement l’attribut de l’existence (belle tautologie).

    A partir de ces évidences claires révélées  « intuitivement » et garanties par Dieu, on peut expliquer la totalité du monde par le raisonnement déductif. Descartes n’admet le résultat des expériences que si elles viennent conforter son système et ignorent celles qui ne lui conviennent pas. Il est ainsi à contre-courant de son époque en matière scientifique où l’on partait, depuis des années, des expériences réalisées ou observées pour appréhender la réalité (comme le fit Galilée, Pascal et bien d’autres).

    Il faut se rendre à cette l’évidence claire : en appliquant sa fameuse méthode, Descartes n’a pas cessé de faire des erreurs et d’échafauder des théories fantaisistes purement métaphysiques et sans aucun fondement ou démonstration autre qu’intellectuelle.

    C’est ainsi qu’il créa les animaux-machines pour bien montrer que l’homme n’était pas un animal, que la jonction de l’âme et du corps se situait au niveau de la glande pinéale (épiphyse) parce qu’unique et au milieu du cerveau, que la lumière se déplaçait de façon instantanée (sa vitesse fut mesurée peu de temps après, c’est une erreur tout à fait admissible, mais il ne serait pas venu à l’idée de Descartes de tenter de la mesurer), que sa théorie du mouvement des corps célestes ne résista pas à celle de la gravitation de Newton, et plus grave, il trouva que la circulation sanguine, parfaitement décrite par Harvey, était erronée car cette description ne cadrait pas avec sa logique « hors sol », ce qui le conduisit à en faire une autre remplie d'erreurs (et j’en oublie).

    Que diriez-vous d’une méthode qui n’aboutirait le plus souvent qu’à des erreurs ?  Pensez-vous que le raisonnement et la construction intellectuelle sont les sources de toute vérité en négligeant l’expérience et la réalité des faits ou en ne les considérant seulement que comme complémentaires ? Êtes-vous toujours fier d’être cartésien ?

    Une analyse des conceptions cartésiennes fut remarquablement faite par Jean-François Revel en 1976 dans son "Descartes inutile et incertain".

    Louis-Michel Dumesnil : Descartes fait une démonstration de géomètrie devant la Reine Christine de Suède


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  • « Deux   pompiers ont été blessés dans le quartier défavorisé du Mirail à Toulouse, où   les secours ont été pris à partie à deux reprises ce week-end en portant   assistance à une femme âgée et à une autre en train d'accoucher, a-t-on   appris dimanche auprès de ces services »

     Ces incidents révoltants se sont passés le 2 et le 3 août derniers. D’après les médias, ils sont le fait de « jeunes ». Il me semble plus exact de les qualifier de « voyous décérébrés et amoraux ». Ces quartiers où se déroulent de plus en plus fréquemment ces incidents sont assortis tantôt de l’épithète « sensibles », tantôt de celui de « défavorisés ».

    Si l’on se réfère aux faits précédents, le qualificatif d’insensible conviendrait mieux. Mais on sait aussi que sensible signifie en médecine : douloureux lorsqu’on y touche, mais pour ces quartiers c’est celui qui touche qui ressent la douleur et non le touché.

    Quant au terme de « défavorisé », il m’a toujours laissé perplexe. L’argent ne cesse de s’y déverser, il y a même un ministère pour cela. Les équipements existent : établissements scolaires, stades, centres commerciaux… etc.…Pour ma part, ayant exercé dans le fameux 93, j’y jouais au tennis pour un prix très modeste (grâce aux subventions), surtout si on le comparait aux cotisations exigées à Paris.

    Défavorisé en quoi ? Certes les immeubles sont souvent laids, mais ils existent. Au départ, ils n’étaient pas vilains, avec le temps ils se sont dégradés, cependant les dégradations les plus visibles sont le fait même d’une partie de ses habitants qui les complètent annuellement par l’incendie des voitures de leurs colocataires. Des commerces de proximité se retirent lassés des vandalismes et des vols. Les entreprises qui ont le courage de s’y installer finissent pour certaines par plier bagage. Les médecins s’en vont peu à peu, lassés par les agressions. Pour améliorer les transports, il serait peut-être bon que des transportés sans cervelle cessent d’agresser les conducteurs ou de rançonner les voyageurs.

    Ces quartiers ne seraient-ils pas surtout défavorisés par la présence et les actions d’une partie (minoritaire) de leurs habitants, que la République, bonne poire, entretient plus ou moins malgré les crachats qu’elle reçoit en retour ? Une voyoucratie qui ne cesse pas de se plaindre, dans laquelle les extrémistes de l’islam assurent leur recrutement et sur laquelle pleurent les bonnes âmes, groupées en associations, toujours prêtes à trouver des justifications sociologiques à la délinquance et à des actions marquées par la stupidité, jusqu’à attaquer ceux qui viennent porter secours. Car c’est surtout sur le plan de l’intelligence que ces « jeunes » sont défavorisés. Là, il n’y a aucun doute.  


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  • Baisse des réserves bancaires. Il s’agit des  « banques » de gamètes. Le don de sperme en France a subi en un an une baisse de près de 50% ! D’après le président de la fédération des CECOS, plus que le débat autour de l’anonymat du don (qui est maintenu), il semblerait que la cause en soit l’ouverture du mariage entre homosexuels, et l’incertitude quant à l’évolution de la législation sur la PMA. Nombre de donneurs ne veulent pas que leur sperme soit utilisé dans le cadre d’une éventuelle procréation assistée pour un couple homosexuel.

    Père importun. Un couple de lesbiennes désirant un enfant et ne voulant pas se rendre en Belgique pour une insémination, a demandé à un ami du genre masculin de féconder l’une d’entre elles. Qu’allez-vous penser ! Pas par un rapport sexuel, mais par une insémination artisanale avec le sperme amical. Seulement, voilà, l’ami du genre masculin s’est découvert à cette occasion la fibre paternelle, a réclamé la paternité de l’enfant ainsi conçu et l’a obtenue. Heureux bambin : deux mamans et un papa pour lui tout seul ou comme diraient certains avec une exquise délicatesse : quatre nichons, deux roustons.

    Le retour de la nourrice. « Une jeune femme, infirmière de formation, propose sur un site de location, de louer ses seins pour nourrir les nourrissons de couples homosexuels masculins, contre 100€ par jour ».

    Je suis une jeune maman en pleine santé, infirmière de formation, 29 ans, et loue mes seins pour l'allaitement de nourrissons. Je suis sur la région parisienne, me déplace. Et en une journée je propose jusqu'à une dizaine de prises pour votre bébé. Les couples d'hommes homosexuels n'ont pas la chance de pouvoir allaiter leur bébé […]. Non sérieux s'abstenir”. Selon le site de location, deux demandes ont été faites en une semaine (source : france3.fr). Une de mes amies, infirmière vivant aux USA, s’est activement occupée du bébé acquis par un couple ami de gays

    Retraite rose. Le maire de Sallèles d’Aude (2000 habitants) a été surpris de découvrir le 30 juillet qu’il avait délivré un permis de construire à une société britannique (Villages group) pour un village destiné aux retraités homosexuels actifs de plus de 50 ans et qui doit être dénommé : « Village-Canal du Midi »[1]. Les activités seront nombreuses, j’ignore si la montée des couleurs arc-en-ciel en fera partie.


    [1] Toute plaisanterie en référence au canal anal serait déplacée


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  • Je rentre de voyage la tête pleine de ces belles visions.

    Et je tombe sur un entrefilet du Point d’hier qui m’apprend (comme quoi l’ignorance est un gage de sérénité) que des auteurs d’attentats contre l’Etat, blessés lors de la préparation ou de l’exécution de leur forfait, sont pensionnés par ce même Etat pour l’invalidité consécutive à ces blessures qu’ils se sont bêtement infligés eux-mêmes.

    C’est le cas du Corse Christian Berfini devenu aveugle en manipulant un explosif ou de Jean-Marc Rouillan d’Action directe qui jouissait d’une pension pour avoir été blessé en plastiquant le  palais de justice d’Albi et que l’ancien patron de la Division nationale antiterroriste n’a jamais pu faire supprimer.

    Je pense qu’il faut élargir la perspective et en ces temps de chômage chronique, il serait bon de favoriser les petits boulots. Ces pensions d’invalidité officialisent le métier de terroriste ou d’émeutier. Dans un Etat de droit ayant le souci de l’égalité, un terroriste ou un émeutier qui se blesse dans l’exercice de sa profession a les mêmes droits que les autres professions. Se brûler en incendiant des voitures devrait être considéré comme un accident du travail. Se briser la main en frappant un policier mériterait une pension. Un agresseur, blessé par sa victime qui ne se laisse pas faire, a d’ailleurs les mêmes droits qu’elle et il est donc logique qu’il lui fasse un procès pour coups et blessures ayant entraîné une incapacité de travail. Une victime doit rester une victime jusqu’au bout, sinon il n’y a plus de repères.


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