• EN ATTENTE DE L’ORAGE

    Photo prise sur le pont de St Cloud

    Temps menaçant, temps indécis.

    Entre la noirceur des nuages et les percées solaires.

    Entre l’eau suspendue du ciel et l’eau mobile de la terre.

    Entre le silence trompeur et la menace de bruit.

    L’orage se prépare, va-t-il éclater ?

    Que le temps m’indiffère.

    Que le vent se lève, que tombe la pluie.

    J’appartiens au passé.

    Paul Obraska


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  • Bonnie and Clyde

    Cyril Hanouna qui anime par sa tchatche l’émission TV « Touche pas à mon poste », dont on connaît le bon goût, a fait voter 178 personnes de son public, le 10/04/17, dans un simulacre d’élection pour le premier tour de la présidentielle. C’est Jean-Luc Mélenchon, avec 32% des voix, qui est arrivé en tête de ce scrutin bidon.

    Bon, on se dit que c’est logique : des fans d’un bonimenteur sont d’évidence sensibles au talent d’un autre bonimenteur, d’un autre homme de spectacle aux saillies appréciées comme le sont pour ce public les saillies (pas de mauvais esprit SVP) de leur présentateur préféré.

    Las ! Ce simulacre d’élection a également été organisé sur des campus d’instituts d'études politiques de Lille, Rennes, Grenoble, et d’Aix-en-Provence depuis la mi-mars. Résultat : JL Mélenchon arrive également en tête et Poutou, le trotskyste qui roule des mécaniques, dépasse parfois Fillon !

    Si on peut penser que, peut-être, le public de Hanouna n’a qu’une connaissance imparfaite du programme de Mélenchon et qu’il a été surtout sensible à sa tchatche, il me paraît difficile d’accuser les élèves de « sciences politiques » de l’ignorer (ce qui serait désespérant).

    Donc, les bras m’en tombent que l’on veuille à la tête du pays un revenant d’une idéologie du XXe siècle qui, quelle que soit la forme qu’elle a prise, a fait le malheur des peuples qui l’ont subie. Est-ce osé de craindre qu’elle puisse aboutir au même résultat dans notre pays quelle que soit la forme que Mélenchon veut lui donner, notamment celle qu’il semble apprécier et qui s’illustre tristement en ce moment au Venezuela ?

    Ce comédien qui attire les foules, admirateur de Robespierre, ambitionne de rejouer une adaptation moderne en plus soft de la révolution française, la constituante en bandoulière, et les riches à la place des ci-devant d’antan.

    Avec une autre revenante du XXème, son double sur bien des aspirations, les deux se référant à De Gaulle que leurs camps avaient vomi en son temps, Mélenchon forme un couple redoutable, à la manière de Bonnie and Clyde, que l’on aimerait ne pas voir ensemble à la scène finale.


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  • Jardins au Grand PalaisAujourd'hui, nous sommes allés voir l'exposition "Jardins" au Grand Palais. De la botanique mais aussi de beaux tableaux sur le thème du jardin

    Jardins au Grand Palais

      

    Jardins au Grand Palais

     Fragonard

    Jardins au Grand Palais

     Watteau

    Jardins au Grand Palais

     Bellotto dit Canaletto le jeune

    Jardins au Grand Palais

    Cezanne

    Jardins au Grand Palais

    Caillebotte

    Jardins au Grand Palais

    Monet

    Jardins au Grand Palais

    Odilon Redon

    Jardins au Grand Palais

    Klimt

    Jardins au Grand Palais

    Vuillard

    Jardins au Grand Palais

    Bonnard

    Jardins au Grand Palais

    Nolde

    Jardins au Grand Palais

    Klee

    Jardins au Grand Palais

    Richter

    Jardins au Grand Palais

    Picasso : nu dans le jardin

    En sortant, devant le Grand Palais, des parterres de fleurs. La nature est imbattable

    Jardins au Grand Palais


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  • Bien qu’il n’y ait qu’une chance infinitésimale pour qu’un lycéen en âge de passer son bac s’égare sur mon blog, dans le cas improbable où son égarement le mènerait ici, je tiens à faire œuvre de citoyenneté en l’avertissant que demain se termine un concours organisé par le ministère de l’Education nationale dont on ne peut nier l’importance pour la santé mentale de notre jeunesse. En effet, le ministère en fin de règne, plutôt que de faire des cocottes en papier, invite les lycéens à faire des selfies pour se distraire en pleine révision du bac :

    « Fais une pause dans tes révisions, participe au #DéfiSnapBac et tente de gagner un super cadeau / une carte-cadeau de 350 euros à dépenser dans une enseigne culturelle/. Envoie-nous un selfie quand tu révises. Sois créatif. » « Les participants sont invités à mettre en scène leur état d'esprit pendant les révisions du baccalauréat »

    C’est du sérieux. Les œuvres seront sélectionnées par un jury composé de l'équipe de la Délégation à la communication du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Rien que ça.

    Et c’est nous qui entretenons ces hurluberlus dont l’objectif semble être de transformer l’Education nationale en parc d’attraction.

    Source : Le Point

    Hurluberlus


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  • Le bal de promotion

    Dans treize jours aura lieu le bal de promotion. Sur le carnet de bal de Marine figurent trois cavaliers. Un seul sera choisi pour danser avec elle la valse viennoise qu’elle affectionne tant :

    Sera-ce le jeune homme fringant ? Avec son inexpérience et son élan il risque de lui marcher sur les pieds. Il est certain que Marine dans sa  robe vichy bleu blanc rouge, qui revient à la mode, le redoute.

    Sera-ce l’homme ténébreux au costume sur mesure mais aux poches trouées ? Bien qu’il prétende connaître la musique, il s’est révélé maladroit au point de décourager sa famille alors qu’il était certain d’être choisi pour valser avec Marine.

    Sera-ce le baratineur en veste Mao ? Ses passes viennent du passé mais il veut les remettre à la mode en voulant faire oublier qu’elles ont toujours abouti à une danse macabre. Avec Marine, ils ont l’un et l’autre la nostalgie du passé décomposé.

    Les autres feront probablement tapisserie, notamment celui en qui sa famille avait imprudemment mis toutes ses espérances, elle en est universellement revenue.

    Tableau de Jack Vettriano


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  • Ce matin, j’ai entendu la porte-parole de Mélenchon exprimer à nouveau la grandiose pensée de ce dernier, àBen voyons ! propos des conflits au Moyen-Orient, en affirmant dans le poste que "la France est universaliste, ni orientale, ni occidentale".

     Pourquoi pas de nature divine ?

    Mélenchon, l'admirateur du régime instauré par feu Chavez. Voir l'article de Carlus


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  • Je ne vous parlerai pas des onze de l'équipe présidentielle qui s'est produite l'autre soir, d'autant plus que je n'ai pas assisté au match dont les prolongations ont duré jusqu'à quatre heures. Mais les buts marqués entre les Poutou pendant la soirée ont été largement retransmis. 

    Pour me désintoxiquer, je suis allé faire un tour cet après-midi au Parc de la Villette installé sur les anciens abattoirs dont il persiste cependant quelques reliquats comme "l'allée du charolais".

    Des bâtiments consacrés à la musique, dont le Zénith, mais surtout le bâtiment de la philharmonie de Paris, le seul intéressant sur le plan architectural.

    Un côté reptile enroulé par l'équipe de Jean Nouvel

    Le parc est traversé par le canal de l'Ourcq qui sépare l'espace musique et des jeux pour enfants (la plupart étaient d'ailleurs aujourd'hui d'origine africaine) de la cité des sciences avec la géode

     

    Et une très longue péniche dont vous ne voyez que l'avant. En la regardant, j'ai pensé que la seule chose qui manque à Paris, c'est la mer. 

     


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  • Je jette souvent un coup d’œil sur la liste des 25 meilleures ventes de livres de la Fnac. Acheter un livre sélectionne déjà une catégorie de personnes. D’abord, elles savent lire, ensuite, elles ont les moyens d’acheter un livre, enfin, elles ont un niveau culturel et une curiosité qui les poussent à la lecture alors qu’il y a tellement de tentations plus faciles pour ne pas laisser du temps à la lecture que certains pourraient considérer comme un mode de transmission ringard des idées.

    Dans cette liste je ne possède qu’un seul des livres mentionnés. Il m’a été récemment offert mais je ne l’ai pas encore lu (« Le charme discret de l’intestin. Tout sur un organe mal aimé », livre qui a eu un succès étonnant puisqu’il figure dans cette liste depuis 56 semaines ! Avec les petites bêtes qui vivent dans nos tripes (microbiote), l’ensemble a fait une percée sans précédent dans les médias). Je n’ai d’ailleurs lu aucun de ces 25 livres.

    Pour la période du 20 au 25 mars, trois livres ont comme sujet notre corps et la santé. Outre celui sur l’intestin, j’ai relevé « Votre santé sans risque. Vous êtes une force de la nature sans le savoir ». On comprend pourquoi il figure dans ce palmarès depuis six semaines, on ne laisse pas passer une telle promesse. Quant à Michel Cymes qui écume les ondes, sa formation d’ORL lui a permis d’écrire : « Votre cerveau ». J’espère que personne n’aura l’idée saugrenue de me l’offrir.

    Quatre livres sur la politique. C’est une bonne période pour leur vente. Passons sur « Un président ne devrait pas dire ça… », une valeur sûre mais qui n’est qu’en 11ème position, on voit bien qu’Hollande est sur le départ. Mais il est néanmoins mieux placé que « Mon agenda de président. 100 jours pour tout changer » de Dupont-Aignan, en 13ème position, mais il a été précédemment en tête des meilleures ventes. Les gens s’étaient évidemment posé des questions sur une telle ambition.

    Le champion est sans conteste Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir en commun » est le livre classé premier et il est dans le palmarès depuis 17 semaines ! De plus, JLM se permet d’avoir un second livre dans la liste : « De la vertu » en 5ème position, s’il vous plait.

    Je ne porterai évidemment aucun jugement sur des livres que je n’ai pas lus, mais je m’étonne de l’intérêt suscité par cet homme politique que 15% de la population sondée ces jours-ci souhaitent voir à la tête du pays. Un bateleur qui s’écoute parler, auteur de quelques formules dégustées avec délice par son auditoire, et qui font le tour des médias (ce qui prouve l’ennui profond qui sourd des débats). Pétri du marxisme de papa qui a échoué partout sans omettre d’ensanglanter la planète au passage, inconsolable de la disparition d’un dictateur en Adidas, et d’un Chavez qui a laissé son pays en ruine. Etonnant. Ou triste.


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  • Je n’ai jamais assisté à un meeting politique. Il est vrai que je n’aime ni la foule, ni les politiciens en représentation.

    En cette période électorale, les médias nous permettent d’assister, jusqu'à l’overdose, en direct ou en différé à ces réunions des partisans d’un candidat venus là, plus pour le soutenir et l’acclamer, que pour l’écouter, car ils sont conquis d’avance. Ils savent plus ou moins ce que le candidat va dire, et ils attendent qu’il le dise avec force, panache et ironie. Quant aux éventuels opposants, ils prennent rarement le risque de s’opposer.

    A chaque fois j’ai l’impression d’assister à un spectacle pour enfants : cirque ou théâtre de marionnettes. Les réactions de ce public infantilisé me surprennent toujours par leur débilité. Les hou ! hou ! et les sifflets unanimes qui sortent de centaines de poitrines à chaque fois que l’orateur évoque un adversaire ou ses dires me font douter davantage de l’intelligence humaine. Cette désapprobation mécanique, et souvent organisée, est infiniment plus bête que les réactions spontanées et sincères des enfants devant un théâtre de marionnettes.

    Les meetings politiques permettent de vérifier ce théorème : les capacités du cerveau humain sont inversement proportionnelles au nombre de cerveaux réunis en un même lieu.


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  • La fable des économistes (bis)

    Dans son programme initial, Hamon, partant du principe que le travail assuré par les humains était destiné à diminuer inexorablement, avait proposé de recycler une idée ancienne mais intéressante, celle du revenu universel distribué à chacun, que l'on travaille ou non, en proposant en outre une taxation sur l'utilisation des robots destinés dans l'avenir à remplacer la main d'oeuvre humaine.

    Ce programme (qui par la suite a été amendé) m'a fait pensé à une fable que j'avais publiée il y a 8 ans. Je l'ai exhumée des archives, en sachant que certains visiteurs l'ont déjà commentée. Je la reproduis ci-dessous :

    Un jour, les économistes – dont on connait la clairvoyance - prirent pleinement conscience d’un fait bien connu : ce qui coûte cher, ce sont les hommes. Il faut les payer, dépenser pour assurer leur sécurité et même engloutir des sommes injustifiées lorsqu’ils ne font plus rien.

    Bien sûr, la première solution venant à l’esprit est de faire fabriquer les choses par des hommes ou mieux, des enfants, dont on n’assure que la survie. Cette solution a été appelée du charmant nom de « délocalisation » dans le pays qui fermait ses entreprises et du vilain nom d’ « exploitation » dans le pays qui les recevait (mais ce pays bien content de les recevoir s’empressait de bannir ce mot de son vocabulaire). Cependant, cette solution ne pouvait être que provisoire car ces hommes locaux finiraient un jour ou l’autre, dans leur inconscience, par réclamer leur dû.

    D’où l’idée simple des économistes : produire et distribuer sans intervention humaine. On utiliserait d’abord les hommes pour fabriquer les machines et les robots, puis on n’en conserverait que quelques-uns pour assurer leur maintenance. Ceux qui possèderaient ce parc robotique pourraient gérer l’économie de façon rationnelle.

    Mais me direz-vous : il ne sert à rien de fabriquer des choses si personne n’a la possibilité de les acheter ? C’est vrai qu’en matière d’économie, ce qui est embarrassant c’est l’Humanité.  Mais c’est là que les économistes pourront atteindre leur rêve. En séparant production/distribution d’un côté et les hommes de l’autre, l’économie deviendrait plus simple, prévisible, calculable, enfin mathématique. Ceux qui possèderaient les machines ou les politiques qu’ils mettront au pouvoir (les uns pouvant être également les autres) financeraient les hommes - enfin devenus intégralement des consommateurs - uniquement pour acheter des produits qui seront ensuite recyclés par des machines (car les économistes ont aussi la fibre écologiste, personne n’est parfait). Matières premières, produits et argent circuleraient en circuit fermé. L’économie marcherait toute seule.

    Mais me direz-vous : la part de chacun pour consommer risque de s’amenuiser avec le temps ? En effet, surtout si la part que se réservent les distributeurs grandit, ce qui peut conduire à des protestations. Les économistes ont bien conscience du problème et espèrent un jour remplacer les consommateurs par des machines qui, elles, ne protestent pas.

    Attention ! Ceci n’est qu’une fable.


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