• Une solution pour équilibrer les comptes des régimes de retraite

    Les onze candidats, dont chacun prétend devenir le nouveau président de la République, nous présentent leur programme, c’est à dire la sauce qu’ils ont élaborée pour nous manger. Chacun d’eux a sa recette pour résoudre le problème récurrent des retraites dont les comptes sont mis à mal à la fois par l’importance du chômage qui réduit le nombre des cotisants actifs, et par la prolongation de la vie qui prolonge d’autant la durée de la retraite et dont la légèreté des médecins est en partie responsable.

    Il y a ceux qui rêvent d’augmenter encore cette durée de la retraite en raccourcissant la période active, partant du postulat que les places libérées par ceux qui partiront plus tôt à la retraite permettront de réduire le chômage en maintenant le nombre de cotisants. Ainsi si l‘on met les 4 millions de chômeurs au travail, on ajoute de ce fait 4 millions de retraités (en admettant une adéquation pour ce qui concerne le type d’activité professionnelle). Un actif nouveau pour un retraité nouveau, séduisant, mais je me demande si les cotisations d’un seul actif permettraient de subvenir aux besoins d’un retraité même peu exigeant.

    C’est là où vous vous rendez compte que je n’y connais rien.

    Il y a ceux qui, au contraire, veulent prolonger la période d’activité, ce qui logiquement devrait augmenter le nombre de cotisants et diminuer le nombre de retraités, mais consolider le chômage, voire ajouter un nombre supplémentaire de chômeurs qui ne cotiseront pas si l’activité économique ne s’améliore pas. Mais les partisans de cette solution partent du principe qu’elle s’améliorera grâce à leurs mirifiques réformes.

    C’est là où vous vous rendez compte à nouveau que je n’y connais rien.

    Mais il y a une autre solution : si l’on prenait la retraite par l’autre bout ? Plutôt que de discuter sur l’âge de début de la retraite, ne serait-il pas plus simple de discuter de sa fin, et de diminuer la durée de la retraite en éliminant les retraités ?

    C’est là où vous allez me dire que faire un « poisson d’avril » aussi mortuaire est de très mauvais goût.

    Pour ma défense et pour être honnête, je dois vous dire que cette idée n’est pas de moi. Elle vient des Pays-Bas :

    En octobre dernier, les ministres de la santé et de la justice néerlandais, dans une lettre adressée au Parlement, ont proposé de mettre en place une législation permettant aux personnes âgées (sans qu’un âge limite soit précisé) en « bonne santé », considérant avoir accompli leur vie, et souhaitant la mort, de pouvoir « bénéficier » d’un suicide assisté. A noter que rien ne s’oppose à ce que l’environnement se montre persuasif. Ces autolyses seraient la mission d’"assistants à la mort", un métier d’avenir.

    La Société royale néerlandaise pour la promotion de la médecine (KNMG) a qualifié de "non souhaitable" ce futur projet et les chrétiens-démocrates s'opposent également à une telle loi, mais les libéraux, les centristes et les écologistes y sont favorables.

    Image de « la ballade de Narayama », film de 1983 de Shôhei Imamura qui fait le récit d’une coutume d’un village japonais où les personnes âgées de 7O ans sont transportées par leur fils aîné au sommet de la « montagne des chênes » pour y mourir volontairement.


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