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    L'orgasme a été proposé comme traitement préventif et curatif des névroses par le psychiatre autrichien Wilhelm Reich. Il eut beaucoup de succès auprès de la jeunesse, plus qu'auprès de ses collègues qui l'exclurent de l'Association internationale de psychanalyse.

    Bien des gens, névrosés ou non, appliquent le traitement orgasmique à la manière de M. Jourdain, sans le savoir, et sous toutes les latitudes, en recourant parfois à des méthodes non estampillées par la Faculté. Ainsi à Naples, il est conseillé en cas de difficulté d'avaler un marsala à l'œuf au bon moment et de porter une médaille de San Rocco[1]. Nous avons à présent des solutions plus simples à mettre en œuvre pour appliquer ce traitement.

    La difficulté ou l'impossibilité pour une femme de parvenir à l'orgasme salvateur est interprétée par certains sexologues ou psychanalystes, comme une éjaculation précoce, une inhibition liée à l'angoisse de castration ou même une « impatience de la personnalité » (sic). Quoi qu'il en soit, c'est la maladie du monde la plus répandue, écrivait Gérard Zwang[2]en 1972. Cependant «  Bergher en 1944, estime que 90% des femmes sont frigides, Weiss quelques années plus tard avance le chiffre de 50% et Hélène Kaplan en 1979 seulement 10% »[3]. Les hommes font des progrès.

    Les femmes insatisfaites pourraient bénéficier aujourd’hui de cours de méditation orgasmique en se rendant à Londres, pratique créée en Californie en 2001 et suivie chaque semaine par des centaines de Londoniennes.

    Selon le site Dazed, la plupart des participants ne viennent pas en couple et, pendant les sessions, des femmes se font caresser le clitoris pendant quinze minutes par un inconnu. Selon la fondatrice de la méditation orgasmique il s’agit ainsi « d’accéder à l’expérience profondément humaine, sensuelle et connectée de l’orgasme ».

    Ces cours sont d’une simplicité biblique : « Tu vas en cours, tu enlèves le bas et tu te couches près d’un inconnu tout habillé qui te touche le clitoris ». C’est ce que font 2000 personnes en Angleterre et 10000 dans le monde selon le Daily Mail.

    Les témoignages révèlent le côté spirituel de la chose :

    « Caresse après caresse, cette pratique m’a permis de me débarrasser de mon écorce et d’incarner celle que j’étais vraiment » (femme).

    « Maintenant un lien plus fort avec ses amis et sa famille » (homme) et «Au travail, je m’entends mieux avec mes collègues. Comment est-ce que ça marche ? Pour moi, c’est une convergence entre réussir à être présent dans le moment et savoir quelle touche est nécessaire, comme dans la méditation orgasmique » (homme).

    Une spécialiste de la méditation orgasmique avance le concept d’orgasme permanent :

    « Le point culminant de l’orgasme représente quelques secondes d’expérience physique, alors que l’état d’orgasme est continu –plus comme un état optimal de conscience qu’on atteint grâce à l’activation des impulsions sexuelles. [...] Dans l’état d’orgasme, on se sent entièrement présent et connecté aux autres, comme si un sens et une intuition plus profonde s’étaient éveillés.»[4] 

    Wilhelm Reich est mort en 1957 en prison car ses « découvertes scientifiques » dans sa période américaine s’apparentaient plus au charlatanisme qu’à la science. Par ailleurs le maccarthisme de l’époque voyait d’un mauvais œil son appartenance dans le passé au parti communiste. Quoi qu’il en soit, je suppose qu’il aurait été enchanté de voir se populariser cette méditation orgasmique.

    204. L’orgasme thérapeutique

    Dessin de Geluck

    [1] Norman Lewis, Naples 44   

    [2] La fonction érotique, éd Robert Laffont

    [3] Ph.Brenot, Les mots du sexe, éd L'esprit du Temps.

    [4] Slate.fr


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    Bonne nouvelle pour les assassinsLe 15 février dernier, l’Iran (dont l’ouverture reste, en fait, aussi fermée qu’auparavant, mais sanctions économiques en moins) a ajouté 600000 dollars à la prime, qui s’élèvera à 3,9 millions, promise à celui qui assassinera Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques, ouvrage paru en 1988, et considéré comme blasphématoire par le monde musulman et son auteur comme apostat.

    Ce livre souleva des manifestations violentes dans de nombreux pays, et même un autodafé en place publique à Bradford (GB). L’immense majorité des manifestants n’ayant évidemment pas lu le livre à l’origine de leur déchaînement de haine, il leur suffisait que d’autres pensent pour eux.

    Bonne nouvelle pour les assassinsL’appel au meurtre vint de l’ayatollah Khomeini, le premier guide suprême de la théocratie iranienne et la plus haute autorité des années 80 chez les chiites. Cet homme au regard sévère et à la barbe fournie avait auparavant trouvé refuge en France, soutenu, entre autres, par Michel Foucault et le couple Jean-Paul Sartre-Simone de Beauvoir, qui firent en leur temps un sans-faute en n’évitant aucune erreur en matière de choix politique. Les islamo-gauchistes sont en cela leurs dignes successeurs, talent littéraire mis à part.

    Khomeini, fidèle à l’islam qui remplace la justice par des fatwas, décisions prises par des individus outrecuidants prétendant posséder la vérité, voire même être inspiré par Dieu lui-même (c’est plus sûr), condamna l’écrivain à mort en février 1989 (quelques mois avant sa propre mort) et demanda à tout « bon musulman » d’exécuter cette sentence. L’ambassadeur d’Iran au Vatican, aucunement influencé par l’Evangile du coin, déclara à l’époque vouloir étrangler l’écrivain de ses propres mains.

    L’imam Abdullah al-Ahdal, recteur du Centre islamique de Bruxelles qui, lui, fit preuve de modération, fut assassiné en mars 1989. Les tentatives de meurtre se multiplièrent sur les éditeurs et les traducteurs (un japonais fut même assassiné 1991). Trente-sept personnes d’un festival culturel périrent dans l’incendie d’un hôtel en Turquie.

    Et Salman Rushdie vit sous protection depuis 27 ans ! L’importance de la prime offerte et sa majoration devraient attirer des tueurs.

    Mais attention, pas d’amalgame, l’islam ne serait aucunement violent, même si les appels au meurtre de nombre de ses guides et la barbarie qui s'en revendique pourraient le laisser supposer. C’est une « religion de paix et de tolérance », qu’on se le dise.


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    203. Une logique fumeuseLe « Programme national de réduction du tabagisme » fut annoncé crânement par Marisol Touraine en septembre 2014 :

    1) Baisse de 10% du nombre des fumeurs en 2019 ;

    2) Passage sous la barre des 20% de fumeurs dans la population en 2024 (contre près de 35% aujourd’hui);

    3) Arriver à ce qu'avant 2034 les enfants qui naissent aujourd’hui en France constituent «la première génération de non-fumeurs» depuis l’instauration du monopole de la fabrication et de la commercialisation du tabac par l’État.

    Noble ambition.

    Malheureusement, les derniers chiffres de l’Observatoire français de drogues et des toxicomanies nous révèlent que :

    « Pour la première fois depuis 2010, les ventes de tabac en France métropolitaine dans le réseau des buralistes sont en hausse. Elles s’établissent à 56.323 tonnes contre 55.415 tonnes, (…). Cette hausse intervient alors que la dernière revalorisation des prix remonte à janvier 2014. (...) Ces observations sont probablement à mettre en regard d’un tassement de l’usage de la cigarette électronique, dont le marché recule …»

    Tiens donc.

    Qu’à cela ne tienne, le nouvel avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur la cigarette électronique, publié le 24 février dernier, recommande que son usage soit interdit dans tous les lieux collectifs fermés, y compris les cafés, bars, restaurants et discothèques. La cigarette électronique est ainsi considérée officiellement comme un produit du tabac. Elle délivre certes de la nicotine, mais une fumée infiniment moins toxique que celle du tabac.

    Voilà de la part de ce Haut Conseil une position bien plus radicale que celle prévue par le ministère de la santé, qui avait a priori exclu ces lieux  publics du champ d’application de la loi santé.

    Mais ce groupe de travail (du chapeau ?) reconnaît simultanément que la cigarette électronique peut être considérée comme un « outil d'aide au sevrage tabagique » pour les personnes qui veulent arrêter leur consommation de tabac, et reconnait également  que c’est un « outil de réduction des risques du tabagisme », au moins à court terme, pour les personnes qui ne continuent pas de fumer des cigarettes.

    Belle contradiction.

    En octobre 2015, 120 médecins, pneumologues, tabacologues, addictologues et cancérologues avaient lancé un appel pour développer l’usage de la cigarette électronique dans la lutte contre le tabagisme. Le Haut Conseil prétend d’ailleurs se fier aux « opinions très favorables des professionnels de santé » sur le sujet. « Ce n’est pas la littérature scientifique qui nous a fait évoluer, ce sont les pratiques de certains tabacologues auditionnés », explique l’économiste Christian Ben Lakhdar, qui a piloté (dans le mur ?) le groupe de travail du HCSP.

    La conclusion est d’une logique surréaliste :

    « Même si le vapotage passif ne présenterait pas ou peu de risque », le HCSP recommande d’étendre l’interdiction de vapoter dans « les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif » aux cafés, bars et restaurants, en renvoyant ainsi les vapoteurs sur le trottoir avec les fumeurs, augmentant ainsi leurs possibilités de rechute. « C’est extrêmement compliqué, on est sur le fil du rasoir », reconnaît Christian Ben Lakhdar.

    Pour être compliqué, c’est compliqué. Surtout pour des esprits tordus

    Voulant sortir de cette contradiction, le HCSP préconise, dans le sillage de l’Académie nationale de médecine en mars 2015, la mise en place d’une « cigarette électronique médicalisée », qui serait prescrite comme outil de sevrage tabagique, remboursée au même titre que les substituts nicotiniques et vendue en pharmacie. Une façon de distinguer deux types d’utilisateurs d’e-cigarette : ceux qui veulent s’en servir pour arrêter de fumer et ceux qui en assument un usage « récréatif » sur le long terme. Mais pourquoi cet usage récréatif serait-il interdit puisque jusqu’à présent les dangers du vapotage n’ont pas été démontrés ? Le seul argument avancé est que le vapotage serait une entrée dans le tabagisme. On peut penser également que ceux qui veulent fumer du tabac n’ont pas besoin du vapotage comme préalable, et que ceux qui ne fument pas du tabac pourraient aussi se contenter de la vapeur d’eau aromatisée accompagnée de la gestuelle du fumeur.

    Pourquoi faire simple, puisqu’on peut faire compliqué ? Les uns verraient leurs e-cigarettes remboursées par l’Etat et les autres pas. Il suffirait donc à ces derniers de passer par le tabagisme ou de dire qu’ils sont fumeurs pour se procurer de la e-cigarette à l’œil.

    Au Royaume-Uni (où la proportion des fumeurs est passée sous la barre des 20% alors qu’elle est, rappelons- le, de près de 35% en France), les autorités sanitaires ont donné leur feu vert à l’utilisation de la cigarette électronique, et David Cameron a annoncé à la Chambre de Communes qu’il fallait en ce domaine, suivre l’avis des scientifiques.

    Voilà, ce n’est pas plus compliqué que ça.

    Voir également : 162. « Une affaire fumeuse »

    Illustration : Van Gogh : "Crâne fumant une cigarette"


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    Nous mettons en ligne leur déclaration qui sera bientôt rendue publique :

    "Nous, les quatrièmes de couverture, nous entendons protester auprès des pouvoirs publics, de l’Académie française, et des éditeurs sur l’injustice dont nous sommes les victimes.

    Alors que notre rôle dans l’édition est irremplaçable, alors que nous supportons le poids du livre par notre position, alors qu’il est inscrit sur notre dos la substantifique moelle de l’ouvrage, alors que nous diffusons le portrait de l’auteur qui sans nous resterait probablement inconnu,

    Nous occupons la dernière place dans la hiérarchie du livre. Une humiliation discriminatoire devenue intolérable et contre laquelle nous entendons protester.

    Nous ne revendiquons pas la première, mais à quoi servent la deuxième et la troisième de couverture ?

    Nous réclamons justice, et nous accorder la place de deuxième de couverture nous semble pleinement justifié, ne serait-ce que par le rôle que nous jouons dans la promotion du livre."

    Le collectif des quatrièmes de couverture


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    La pièce où je suis est un capharnaüm indescriptible, couronné par une petite fuite d’eau, lent goutte à goutte provenant du plafond, et soigneusement recueillie dans une bassine.

    J’ai été expulsé de mon bureau avec armes et bagages. Ils s’étalent sous mes yeux dans un parfait désordre, encore que je me demande si un désordre peut atteindre la perfection.

    J’ai été chassé de mon bureau par des peintres qui s’acharnent en ce moment même sur les murs qu’ils grattent énergiquement.

    Ce bureau, il fallait le repeindre depuis une éternité (à mon âge, on peut déjà parler d’éternité). Malgré les pressions, je fuyais ce moment.

    Les livres !

    J’ai renoncé pour les étagères murales qui seront recouvertes, mais Il fallait débarrasser au moins une bibliothèque.

    Je l’ai fait ce matin.

    Nombre de livres étaient jaunis, certains remontaient à ma scolarité ! Des livres dont je ne me souvenais plus les posséder, et même pour quelques-uns qu’ils furent écrits.

    J’ai rempli des caisses jusqu’à l’épuisement.

    Ce que la culture est lourde ! Quasiment intransportable. D’autres y sont parvenus. La culture n’est transportable que par les manuels (ce qui ne les empêche pas d’être également cultivés, devenant ainsi, lorsque c’est le cas, des êtres complets).

    Après la tornade des travaux, je vais devoir ranger le contenu des dix caisses. Je m’étais toujours interdit de jeter le moindre livre lorsque je ne pouvais pas le donner. Cette fois, c’est décidé, je vais devoir en jeter et donc faire un choix. Sans doute à tort, je ne relis pratiquement jamais les romans, alors pourquoi tous les conserver lorsque je ne trouve pas preneur.

    Quels seront les livres qui survivront à l’autodafé sans flammes ?

    Suspense.

    Des auteurs vont être dans leurs petits souliers. Enfin ceux qui sont encore vivants, mais ce sont les plus rares, et par charité je me dispenserai de les avertir de leur sacrifice.

    « Chaos calme »

     


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    Dans l’Etat du Kentucky il existe des restrictions au droit à l’avortement, et les républicains pro-vie prétendent ainsi protéger les femmes d’elles-mêmes.

    Le 11 février dernier, Mary Lou Marzian, membre de la chambre des représentants du Kentucky, pour protester contre ces restrictions, a déclaré : « Je veux protéger ces hommes d’eux-mêmes ».

    En effet, la religion n’interdit pas seulement l’avortement, mais également l’adultère : « Tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin » et à juste titre le meurtre.

    Mary lou a donc déposé une proposition de loi visant à réguler l’accès au Viagra pour les hommes mariés, le texte prévoyant que ces derniers devront produire une autorisation signée par leur épouse et jurer sur la Bible qu’ils utiliseront ce médicament uniquement pour leur relation conjugale.

    Elle envisage également de déposer un amendement prévoyant l’obligation pour les acheteurs d’armes à feu de discuter avec une victime de blessure par balle.

    Je pense que ces propositions de loi risquent d’avorter.

    Source : « Journal International de Médecine »

    Extension du domaine des commandements


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    LES ANGES

     

    Au pied du Sacré-Cœur, dans une boutique multicolore, sur un voile bleu ciel, s’étalent à foison des objets de dévotion.

    Les anges sont à vendre. Même les anges sont vendus.

    Ils sont couchés dans la vitrine dans des poses ambiguës pour attirer le client.

    D’autres, suspendus, volent à l’étalage sous les yeux des passants.

    Dans les profondeurs obscures, des anges déchus sont pendus.

    Dans le silence, les anges passent, rejetés des cieux.

    Au pied du Sacré-Cœur, qu'en pense le Bon Dieu ?


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    Pitié pour les apprentis terroristesDans Rue 89 (L’OBS) est paru un article le 9/02/16 à propos d’un Parisien de 26 ans assigné à résidence depuis le 15 décembre dernier.

    Un article émouvant que l’on lit la larme à l’oeil et la gorge serrée devant tant d’injustice.

    Ce jeune homme reproche à la France de ne rien faire pour ses jeunes, et cherche logiquement à s’en venger. Il a quitté l’école après le collège, et s’est d’abord essayé modestement à la délinquance.

    Il ne sait pas pourquoi il est assigné à résidence et déclare : « Je me fais chier. Je vais sur mon ordinateur. ». Emouvant.

    Mais c’est sur internet qu’il s’est exprimé et qu’il continue à le faire, passant d’un compte twitter que l’on ferme à un nouveau compte qu’il ouvre. « Il aime jouer les provocateurs ambigus sur la Toile ». Ambigu ? Si l’on veut, mais c’est un brave petit, aux yeux de la journaliste de Rue 89, il ne paraît pas bien dangereux : « Je ne prône pas le djihad armé, la violence », dit-il. En ajoutant : « Je ne suis pas bête. ».

    Il envoie cependant des gazouillis dont l’un  incite implicitement au djihad, ou un autre qui prône la « taqiya » dissimulation de la foi enseignée par les terroristes : 

    « Soyez subtil servez-vous de leur code et de leur language [sic]... La guerre est une ruse. ».

    Dans un autre tweet il avait assuré « soutenir à 100% l’Etat islamique » (avant les attentats de Paris).

    Un brave garçon, on vous dit, qui a certes une affection particulière pour la charia, cette justice tranchante et « lapidante » mais n’a-t-il pas travaillé pour une organisation créée en 2012 pour faire de l’humanitaire en Syrie ? Malheureusement, elle a été accusée deux ans plus tard de financer le djihad armé.

    Un brave garçon, on vous dit, car « tout ça », dit-il, n’est lié qu’à son activité de propagandiste de l’islamisme radical. Autant dire, pas grand chose.

    Il n’y a pas de doute, c’est injuste qu’il soit assigné à résidence et « se fasse chier » devant son ordinateur, ce n’est que de l’islamophobie nauséabonde, dont on se demande bien pourquoi elle existe.

    Il va sûrement s’adresser au Collectif contre l’islamophobie en France.

    Pitié pour les apprentis terroristes

    Dessin de Geluck


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    202. Une étude douteuseDans une émission de télévision le très médiatique Michel Cymes (ancien chirurgien ORL), un des présentateurs du « Magazine de la santé » s’est fait l’écho d’une étude qui avance que des cancers du sein survenant chez la femme après la ménopause seraient évitables si elle modifiait ses comportements.

    Il existe, en effet une étude réalisée par des chercheurs de l’Institut Gustave Roussy (Paris), parue au début février qui va dans ce sens. Elle a porté sur 67 634 femmes issues de la cohorte française E3N. Les patientes avaient entre 42 et 72 ans. Après 15 ans de suivi, 3 138 cancers du sein ont été diagnostiqués après la ménopause (497 avant).

    Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche Inserm, et principal auteure de ce travail a déclaré : "après la ménopause, plus de la moitié (53,5 %) des cas de cancer auraient pu être évités avec un comportement adapté"

    Diantre.

    Et l’étude relève en particulier les facteurs suivants sur lesquels on pourrait agir :

    L’utilisation d’un traitement hormonal de la ménopause (14,5 % de cancers évitables), moins prescrit actuellement,

    Une alimentation déséquilibrée (10,1 %),

    La consommation d’alcool (plus d’un verre par jour) (5,6 %),

    Le surpoids à l’âge adulte (IMC >=25kg/m2) (5,1 %).

    La maigreur à la puberté dont la correction permettrait d’éviter 17,1 % des cancers du sein post-ménopausique.

    A noter que d’autres facteurs incriminés comme le tabac, le stress…ne figurent pas dans la liste dont j’ai eu connaissance.

    Ce travail me laisse plus que perplexe.

    1. La moitié des femmes qui avait un cancer n’avait aucun de ces « comportements ». On peut déjà en conclure que leur impact est plutôt faible. Comment peut-on se permettre de dire que « plus de la moitié des cas de cancer auraient pu être évités avec un comportement adapté» ?
    2. Comment peut-on affirmer une relation de cause à effet entre ces facteurs et la maladie ? Et même si deux phénomènes évoluent dans le même sens, il n’est aucunement certain que l’un est la cause de l’autre car les deux peuvent être provoqués par un troisième facteur.
    3. Une relation pourrait être établie que si la suppression du facteur incriminé prévenait l’apparition du cancer. On peut peut-être en douter puisque la moitié des femmes chez lesquelles on ne retrouvait pas de facteurs « favorisants » ont eu un cancer.
    4. Cette étude douteuse risque néanmoins d’entraîner une culpabilisation des femmes atteintes d’un cancer du sein.

    Au total, je trouve les conclusions affirmées à l’issue d’une étude aussi critiquable, plutôt scandaleuses, ce qui ne les empêche pas d'être largement médiatisées, mais ce qui ne veut pas dire non plus que ces « comportements » n’ont pas une influence, encore fallait-il le démontrer.


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    Brèves du 15.02.16POLITIQUE

    Mr Coppé a déclaré lors d’un JT de 20h qu’il écoute ce que les Français lui disent. Le risque quand on entend des voix est de terminer sur le bûcher.

    SPORT

    Serge Aurier, le footballeur du PSG, s’est montré aussi bête que vulgaire en insultant son entraîneur et des coéquipiers dans une vidéo largement diffusée. C’est une des rares fois où l’on peut souhaiter pour le bien de quelqu’un d’être aussi con que ses pieds.

    SANTE

    Les chercheurs commencent à se pencher sur la question : le virus Zika se propageant également par voie sexuelle, est-il capable de réduire le cerveau des adultes ? Aucun risque pour les footballeurs : c’est déjà fait.

    JARDINAGE

    Prévoyant, Hollande s’entraîne à cultiver son jardin. Il a prouvé qu’il manie déjà le sécateur avec dextérité comme il vient de le faire sur une Fleur Pellerin.

    BRICOLAGE

    Avertissement aux intéressés : la Turquie ne livre que des planches pourries.

    VIE SPIRITUELLE

    Notre-Dame-des-Landes nous signale par la voie des airs qu'elle aimerait reposer en paix.

    LITTERATURE

    Carla Bruni-Sarkozy s’est étonnée d’avoir épousé un écrivain. Qu’elle se rassure.

    Brèves du 15.02.16


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