• st-thoscope.jpg19. Si un proche a un arrêt cardiaque que peut-on faire ?

    [En l’absence d’un appareil de défibrillation cardiaque ou si celui-ci n’a pas permis le rétablissement des battements cardiaques]

     

    La maladie coronaire n’est pas la seule cause d’arrêt circulatoire (conséquence de l’inefficacité cardiaque) mais c’est la cause la plus fréquente. Encore une fois : tout est dans le temps, le cerveau ne résiste pas plus de 3 à 5 minutes à l’absence d’oxygène, les organes les plus sophistiqués sont aussi les plus dépendants et les plus fragiles. Les services d’urgence aussitôt alertés (le 15 en France, si possible par une autre personne que celle qui va s’occuper du malade) mettront de toute façon plus de 5 minutes pour arriver.

    C’est dommage, mais c’est un peu tard pour acquérir une formation de secouriste, alors que faire ? D’abord mettre le patient sur un plan dur, le sol, s’assurer qu’il s’agit bien d’un arrêt circulatoire (il existe bien d’autres causes de perte de connaissance) en constatant la disparition des battements d’une grosse artère : fémorale à l’aine ou carotide au cou (plus rapidement accessible), des convulsions peuvent survenir et la respiration efficace s’arrêter.

    L’objectif : tenter de faire circuler un peu de sang un peu oxygéné en attendant les secours. Le massage cardiaque externe permet de rétablir une circulation minimale : la compression du cœur entre la colonne vertébrale et le sternum sur lequel on appuie les mains à plat l’une sur l’autre permet de vider les cavités cardiaques et elles se rempliront de façon passive lorsque la compression sera relâchée. Le rythme des compressions doit être de 100 par minute environ et leur efficacité est vérifiée en palpant une artère, elle se gonfle lors de la compression.

    Le massage cardiaque seul a longtemps été considéré comme insuffisant car il ne fait circuler que du sang de plus en plus pauvre  en oxygène si la respiration s’est arrêtée (ce qui est rapidement le cas). Donner de l’oxygène est la partie la plus difficile lorsque l’on est dépourvu de tout matériel. Que faire ? Du « bouche à bouche ». D’abord dégager la filière respiratoire : retirer corps étranger, prothèse dentaire, redresser la tête en arrière, luxer un peu la mâchoire vers l’avant et le haut pour que les voies aériennes soient bien ouvertes. Ensuite souffler dans la bouche en évitant les fuites autour de la bouche du patient et surtout par son nez qu’il faut pincer. Il est recommandé de faire 30 massages pour 2 insufflations rapides.

    Ce bouche à bouche est difficile et a des inconvénients et il n’est pas certain que le massage cardiaque seul ne lui soit pas supérieur. Des études vont dans ce sens et, sans expérience, il parait préférable de ne pas interrompre le massage cardiaque pour un « bouche à bouche » aléatoire.

     

    MINI LEXIQUE

    - Coronaires : artères disposées en couronne autour du cœur lui amenant le sang riche en oxygène à partir de l’aorte. Leur atteinte, le plus souvent par l’athérome, est à l’origine de l’angor, de l’infarctus du myocarde et de leurs conséquences.

    - Athérome ou athérosclérose : plaques fibro-graisseuses, parfois calcifiées, infiltrant la paroi artérielle au contact du courant sanguin. Elles rétrécissent la lumière artérielle et peuvent se rompre, rupture ou ulcération à l’origine de la formation d’un caillot.

    - Angine de poitrine ou angor ou douleur angineuse : serrement douloureux et souvent angoissant du thorax et parfois d’un ou des deux bras et/ou de la mâchoire. Cette douleur est le plus souvent liée à une atteinte  des coronaires, mais pas toujours.

    - Infarctus du myocarde : destruction par privation prolongée d’oxygène liée à un défaut d’irrigation sanguine (par occlusion d’une coronaire) d’une partie du muscle cardiaque (myocarde) remplacée ultérieurement par un tissu cicatriciel dépourvu de la propriété de se contracter.

    - Embolie : caillot sanguin (thrombose) emporté par le courant sanguin (veineux ou artérielle) et venant occlure un vaisseau à distance de son point de formation.

    - Arrêt cardiaque : absence de contraction coordonnée du muscle cardiaque (fibrillation ventriculaire) ou pause (absence de l’activité électrique à l’origine des contractions).

     


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  • Pissenlit.jpgDans le projet de révision des lois de bioéthique, il est prévu la possibilité de levée l’anonymat des donneurs de gamètes. A leur majorité, les enfants nés d’un don de gamètes auront un droit d’accès aux « données non identifiantes » : certaines données médicales (sans doute obsolètes), taille du donneur (intéressant), origine géographique (l’ethnie peut-être) et niveau socioprofessionnel (qui risque fort de s’être modifié avec le temps… Plus de 18 ans !). En outre, en cas d’accord du donneur ou de la donneuse, il sera même possible de connaître son identité. Mais dans le cas contraire, avec un peu de persévérance, il peut s’avérer possible à partir de ces données fragmentaires de retrouver un parent biologique, héritant ainsi d’un enfant non désiré et qui peut lui réclamer d’assumer un devoir parental (surtout si le parent familial a disparu).

    Cette disposition risque de diminuer encore le nombre de donneurs (en baisse constante). Les Cecos seraient assaillis de coups de téléphone de donneurs inquiets et réticents. Roselyne Bachelot veut pour sa part croire que cette mesure permettra une « responsabilisation des dons » et rappelle qu’elle s’inscrit dans un « mouvement général en Europe ». J’avoue ne pas savoir ce qu’elle entend par responsabilisation. Responsables de quoi ? Assumer un éventuel rôle parental ? Mais justement, ce n’est pas le but du don. Le donneur ne transmet que des gamètes dont un couple aura éventuellement besoin et n’est pas responsable de l’avenir des gamètes donnés, comme il n’est pas responsable des gamètes perdus (et il s’en perd des tonnes chaque jour). Le vrai parent est celui qui élève l’enfant et qui risque ainsi d’être dépossédé de son rôle et rejeté dans l’ombre alors que, lui, a désiré l’enfant. Les familles concernées ne sont d’ailleurs guère enthousiasmées par cette disposition.

    A vrai dire les requêtes pour connaître son origine biologique seraient très marginales. Pourquoi cette quête d’un parent fantôme et peut-être idéalisé ? Insatisfaction du parent familial et espérance d’un parent plus valorisant ? Recherche des racines (la généalogie est très à la mode). Les déceptions risquent d’être grandes.

    Pour donner satisfaction à une « minorité bruyante » et médiatisée, cette disposition prévue risque de faire plus de mal que de bien (je peux cependant me tromper). Mais que peut-on faire contre un « mouvement général » ?


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  • Lady GagaAprès l’étalage de pièces anatomiques et d’excréments (de l’auteur tout de même) comme œuvres artistiques, après l’exposition de cadavres préparés avec art (de préférence des sujets plutôt jeunes condamnés à mort, afin d’avoir quelques muscles écorchés à montrer), voici une folle (Gaga) bien en chair qui s’exhibe revêtue d’une robe faite de morceaux de viande de boucherie et coiffée d’un steak. Etal pour carnivores, provocation stupide et laide pour faire parler de soi, provocation réussie mais affligeante.

    Jusqu’où la mégalomanie ou le désir de célébrité vont-ils aller pour accrocher le public en donnant une image de soi la plus dégradante ou la plus impudique possible, dévoiler ses peines de cœur et/ou de fesses et sa médiocrité devant des millions de téléspectateurs ravis de regarder par le trou de la serrure. Le monde est devenu un livre d’images, de préférence catastrophiques ou scandaleuses, ou une bande dessinée dont les personnages se doivent d’être des caricatures pour retenir l’attention et laisser une trace fugace dans les cerveaux paresseux.

    Est-ce une fin d’Empire Romain avec ses jeux du cirque et ses excès ?


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  • Il y a des fuites dans les cabinets ministériels. Voilà pourquoi le niveau baisse.

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  • grosz4.jpg

    George Grosz « La ville »

     

    DANS MA VILLE

     

    Dans ma ville

    Les voitures à l’étroit frottent leurs ailes

    Comme des oiseaux englués de mazout

    Derrière les ramasseurs de poubelles

    Remplies des rogatons de nos croûtes

     

    Dans ma ville

    Dans les profondeurs des tunnels

    Roulent des gens qui s’usent peu à peu

    A côté des eaux usées corporelles

    Qui coulent dans les égouts bourbeux

     

    Dans ma ville

    Il y a ceux qui peinent à écrire

    Mais paraphent les graffiti

    Pour laisser leur souvenir

    Sur l’école aux murs noircis

     

    Dans ma ville

    Circulent des drogues à mourir

    Sous les porches ou dans les vécés

    Dans le sang des épaves juvéniles

    Qui flottent avant de sombrer

     

    Dans ma ville

    Guettant les patrouilles

    Il y a des corps qui font le pied de grue

    Et cherchent sur les trottoirs des rues

    A happer un pénis en vadrouille

     

    Dans ma ville

    Des porte-manteaux à la file

    Marchent d’un pas de robot

    Des filles filiformes défilent

    Une fortune tissée sur le dos

     

    Dans ma ville

    Il y a des hôtels pleins de lumière

    Des tapis où s’enfoncent les vernis

    Où pour dormir on paye très cher

    Même en cas d’insomnie

     

    Dans ma ville

    Il y a ceux qui pour dormir ne paient rien

    Ils s’allongent dans la rue

    A la portée des chiens

    Qui leur pissent dessus

     

     

    Paul Obraska


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  • Metro.jpg

    L’homme n’a jamais cessé d’être un homme des cavernes. Il a remplacé le feu par l’électricité, il se déplace plus vite et il communique à distance.


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  • sakinehLe recteur de la mosquée d'Evry-Courcouronnes a lancé un appel aux mollahs afin qu'ils annulent la condamnation à mort de Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Selon lui, le constat des faits reprochés n'est pas conforme à la jurisprudence de la charia.

    Plusieurs éléments devraient être réunis pour constater l'adultère : «que quatre témoins oculaires dignes de confiance constatent l'acte de "la plume dans l'encrier"», qu'ils aient essayé de passer «un fil entre les deux corps» et que l'accusée plaide coupable et il pose cette question délicate : «…Est-ce que les mollahs qui l'ont jugée sont des témoins oculaires ?»

    On voit que cet argumentaire est strictement religieux et qu’il peut être efficace (j’en doute) sachant à qui il s’adresse. Passons sur son ridicule, mais la monstruosité de la chose n’est aucunement évoquée : il va de soi que l’on puisse être condamnée à mort pour adultère (condamné a évidemment été mis au féminin).

    Sous nos climats, si l’adultère est mal vécu dans un couple, il donne plutôt lieu à des plaisanteries en dehors et constitue la substance des intrigues des vaudevilles où les protagonistes passent leur temps à se cocufier et à s’enferrer dans de mauvais mensonges.

    Les musulmans intégristes de sexe masculin seraient suffoqués par le spectacle d’adultères à répétition ne provoquant que des rires. Il faut croire que chez eux la peur d’être cocu vient immédiatement dans l’échelle des peurs après (peut-être avant) la crainte d’un châtiment de Dieu. Sinon pourquoi masquer ainsi leur (s) femme(s) qui, elles, sont d’emblée cocues en cas de polygamie ? Si la raison pour les masquer est de ne pas donner de mauvaises pensées aux mâles de passage, ceci prouverait à quel point ils sont obsédés et/ou frustrés. Pourquoi faire subir un châtiment barbare qui se veut dissuasif en cas d’adultère féminin ? Et cette peur d’être cocu se prolonge dans l’au-delà puisque les mâles qui restent sur terre venge le mâle défunt, qui, s’il est méritant, est en principe occupé à batifoler avec les 70 vierges (qui au bout d’un certain temps devraient cesser de l’être, à moins de disposer d’un hymen reproductible).


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  • Poussin-sabines.jpg

    Nicolas Poussin : « L’enlèvement des Sabines »

     

    Le 7 août 2010 à 6 heures du matin une jeune fille de 19 ans est violée à plusieurs reprises dans le RER E par un individu qui s’enfuit sans omettre auparavant de dérober le portable de sa victime. La police judiciaire du Val-de-Marne arrête le violeur quelques jours plus tard, il est connu des services de police pour des faits similaires, il reconnait le viol avant d'être déféré au parquet de Créteil. Il ressortira libre. Le ministère public a fait appel de la décision (j’ignore la suite de l’affaire).

    Le 5 septembre 2010, dans le nord, un individu condamné à 10 ans de prison pour viol en 2006, en liberté conditionnelle depuis 2009 (après avoir effectué la moitié de sa peine), viole et assassine une femme de 29 ans qu’il avait séquestrée. Il reconnait les faits. Il suivait sans faille les obligations médico-judiciaires imposées.

     

    Le crime sexuel a-t-il une solution médicale ?

    Des criminels sexuels sortent de prison et trop souvent récidivent. Les médias s’indignent parfois du manque de suivi psychiatrique comme s’il existait une solution  médicale : obligation de soins, castration chimique, expertise psychiatrique destinée à évaluer la dangerosité. Lorsqu’il s’agit de  criminels, il ne faut pas trop se faire d’illusions sur ce que la médecine peut apporter.

    Selon un rapport adopté en juin 2010 par l’Académie de médecine, il est difficile d’évaluer scientifiquement l’efficacité des thérapeutiques antihormonales (volontariat, absence de placebo) comme est difficile à évaluer la psychothérapie qui les accompagne. Les auteurs se référent néanmoins à une méta-analyse de 2008 ayant intégré 80 études portant sur plus de 22 000 sujets (!), qui conclue que les traitements hormonaux et la psychothérapie abaissent le taux de récidive  que de 25%. Quant à la prévision de la dangerosité, elle laisse à désirer, peut-être pourra-t-on l’améliorer dans l’avenir.

     

    On voit que les criminels sexuels, quelle que soit la prise en charge (actuelle), récidivent dans les ¾ des cas (d’après cette méta-analyse)  et s’il n’y a pas de solution médicale, c’est peut-être qu’il n’y a pas de maladie. La pulsion de viol provient d’un instinct primitif et bestial que les règles de la société, l’éducation et l’éthique personnelle ont permis de faire disparaître pour la majorité. Cet instinct primitif risque de réapparaître pour une minorité si l’occasion se présente. La  conduite de la soldatesque en campagne est là pour le montrer. Dans les conflits africains le viol fait partie des armes de guerre, et en 2010 au Congo les viols se comptent par dizaines, les membres du GIA algérien violaient au nom d’Allah et surtout par frustration, à travers l’histoire toutes les conquêtes se soldaient par son contingent de viols, rejoignant ainsi le rapt des femmes dans les tribus primitives ou les peuples anciens.

     

    Se dégager des règles de la société n’est pas une maladie mais une attitude dangereuse pour les autres, comme est dangereux le voleur qui n’hésite pas à tuer. Les psychiatres me diront peut-être que c’est cette pulsion de viol, le passage à l’acte, et la perversité qui l’accompagne souvent qui est pathologique. Mais la brutalité et la perversité sortent du cadre de la médecine. La pulsion de viol plus ou moins atrophiée est dans chaque homme et le passage à l’acte dépend de l’attitude asociale d’un individu et pour certains des circonstances. Il est à noter que les soldats qui ont commis des viols ont été parfois sanctionnés (dans les armées qui ne les encouragent pas) mais jamais pris en charge médicalement, du moins à ma connaissance.

     

    Voir également"En avoir ou pas"


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  • Le-jour-de-la-manifestation-du-19.03.09.jpgAujourd’hui, à Paris, la manifestation organisée par les syndicats pour protester contre la réforme des retraites (dont on ne sait pas exactement la teneur) se déroule de la Place de la République à la Place de le Nation en passant, bien sûr, par la Place de la Bastille. République, Bastille, Nation, trois mots symboliques.

    Ce parcours est presque toujours emprunté par les manifestations populaires et ceci depuis des  décennies. Oserais-je dire que ce choix est archaïque pour ne pas dire ringard ? Le peuple défile à l’est et les super riches se marrent à l’ouest.

    Il me semblerait logique (et quasi révolutionnaire) d’inverser le sens du défilé populaire. Je propose donc aux syndicats pusillanimes :

    de réunir les manifestants sur la Place de la Concorde en face de l’Assemblée Nationale où siègent (quand ils en ont le temps) les députés qu’ils ont élus,

    de passer devant le Palais de l’Elysée d’où viennent les décisions,

    de remonter les Champs Elysées, beaux hôtels et articles de luxe dont ils pourront rêver,

    de passer par l’Arc de Triomphe et près de la tombe du Soldat Inconnu qui selon toute probabilité est l’un des leurs,

    de descendre l’avenue de la Grande Armée, belle avenue, mais qui manque un peu d’animation,

    de traverser Neuilly dont les habitants pourront ainsi voir de près le populo dont on leur parle tant,

    pour aboutir au quartier sensible de la Défense, un des symboles du capitalisme en action.

    Il me semble plus logique et efficace de protester dans les lieux d’où vient l’objet de la protestation plutôt qu’entre soi, en se bornant à compter le nombre aléatoire des manifestants.

    Vous pensez qu’un tel parcours serait interdit ? Sans doute, mais a-t-on essayé de le proposer ? Le refus lui-même serait symbolique.


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  • Richter-Gerhard.jpg

    Gerhard Richter : « Image abstraite, lac » 1997

     

     

     LAC

     

    Le regard

    Glacé par les reflets de lumière

    Froide

    Sombre dans la profondeur du vert

    Emeraude

    Et les écailles d’eau jettent des poussières

    D’étoiles

    Dans la nuit aquatique où règne le mystère

     

     

    Paul Obraska


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