• Magritte-pipe.jpgRoselyne Bachelot avait fixé comme premier objectif aux agences régionales de santé (ARS qui chapeautent l’organisation des soins depuis avril 2010) d'améliorer la permanence des soins. D’après un document révélé par le Parisien, il serait prévu de faire passer le nombre d’établissements assurant des urgences chirurgicales de nuit,  actuellement entre  6 et 11 à 1 seul par département ! De 18 h 30 et 8 heures le matin, ainsi que le week-end et les jours fériés : « un seul bloc devrait être ouvert pendant vingt-quatre heures dans chaque département » appelé « tête de pont » et en bons propagandistes les auteurs du document affirment que « Cette rationalisation doit aboutir à assurer un égal accès aux soins sur tout le territoire (…) et rendre le dispositif plus efficient ». C'est-à-dire une égalité devant la pénurie et une inégalité pour ce qui concerne la distance à parcourir et le temps nécessaire pour que l’on vous porte secours. Il est certain que le dispositif sera efficient sur le plan économique pour les hôpitaux (et peut-être pour les pompes funèbres).

    En outre il est possible que les auteurs de ce document n’aient jamais mis les pieds dans un hôpital, car si l’activité des blocs opératoires est très faible de minuit à 8 heures du matin, les patients se bousculent souvent à l’hôpital de 18 heures à minuit après avoir attendu la journée avant de se décider à se faire hospitaliser dans la crainte de la nuit.

    Mais selon le président de l'ARS d'Ile-de-France, le socialiste Claude Evin, il ne s'agit que d'un "document de travail qui vise juste à lancer la réflexion". Je ne sais pas si « réflexion » est le terme adéquat. Espérons qu’il s’agit du lancer d’un ballon d’essai.


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  • 18. Si l’on a une douleur d’angine de poitrine que doit-on faire ?

     

    corronairesLe coronarien connu, traité et suivi sait ce qu’il doit faire : arrêter l’effort (la marche le plus souvent), à l’origine de la douleur, se mettre assis si l’on était couché, utiliser par voie sublinguale une trinitrine ou dérivé, efficace rapidement (mais qui peut faire chuter la tension artérielle). Si l’un ou plusieurs des caractères  des crises s’aggravent : effort moindre ou absence d’effort, fréquence plus élevée, durée plus longue malgré la trinitrine, intensité plus forte, la maladie change de visage, elle passe d’un état stable, chronique à une forme aiguë faisant craindre l’occlusion prochaine d’une coronaire principale qui peut se solder par un infarctus du myocarde. L’hospitalisation rapide est nécessaire et dans un service de cardiologie.

    Par contre la signification de la première douleur chez une personne sans antécédent coronarien est plus incertaine. Lorsqu’elle survient à l’effort, il peut s’agir de la première manifestation de la maladie, d’une évolution lente de l’athérosclérose coronaire jusqu’au point de déséquilibre entre apports et besoins en oxygène. Mais ce déséquilibre peut aussi correspondre à la rupture brusque d’une plaque d’athérome dont on connaît le danger potentiel, une consultation cardiologique rapide est nécessaire. Si la première douleur est spontanée et prolongée, en l’absence de tout effort, il peut s’agir de la constitution d’un infarctus du myocarde, ce n’est pas certain, mais il faut faire appel aux urgentistes, car si c’est le cas chaque minute compte.

     

    MINI LEXIQUE

    - Coronaires : artères disposées en couronne autour du cœur lui amenant le sang riche en oxygène à partir de l’aorte. Leur atteinte est à l’origine de l’angor, de l’infarctus du myocarde et de leurs conséquences.

    - Athérome ou athérosclérose : plaques fibro-graisseuses, parfois calcifiées, infiltrant la paroi artérielle au contact du courant sanguin.

    - Angine de poitrine ou angor ou douleur angineuse : serrement douloureux et souvent angoissant du thorax et parfois d’un ou des deux bras et/ou de la mâchoire. Cette douleur est le plus souvent liée à une atteinte  des coronaires, mais pas toujours.

    - Infarctus du myocarde : destruction par privation prolongée d’oxygène liée à un défaut d’irrigation sanguine d’une partie du muscle cardiaque (myocarde) remplacée ultérieurement par un tissu cicatriciel dépourvu de la propriété de se contracter.

    - Embolie : caillot sanguin (thrombose) emporté par le courant sanguin et venant occlure un vaisseau à distance de son point de formation.

     


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  • Scrofule.jpg« L’éruption en avril du volcan Eyjafjöll a fait annuler des milliers de vols. Les compagnies françaises viennent de présenter l’addition à l’Etat. Elles réclament 51 M€ de dédommagement »

    La chute d’un météore sur l’autoroute m’a obligé à faire un long détour. J’ai décidé de réclamer le prix de l’essence supplémentaire à l’Etat, c'est-à-dire aux contribuables, le météore n’ayant rien voulu savoir, il est resté de pierre.


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  • Magritte-pipe.jpgUn texte du JO du 26/08/2010 fixe les délais de mise en œuvre de la suspension des indemnités journalières par le contrôle médical sur la base d'une contre-visite chez un salarié effectuée par un médecin privé à l'initiative de l'employeur.

    C’est une perte de temps. Pourquoi l’employeur n’irait-il pas vérifier lui-même l’état de santé de son employé ? Et puis ce serait sympa de papoter quelques instants avec son patron et chacun de demander des nouvelles de la santé de l’autre devant une tasse de café (je n’ai rien contre le thé). Ne serait-ce pas remettre enfin l’homme au centre de l’économie ?

    Tarte à la crème, toujours à portée de main et qui pourrait accompagner le café.


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  • A la suite de la décision connue dans les livres de droit sous la dénomination du « Cas Chirac » (remboursement à la Mairie de Paris des sommes détournées de nombreuses années auparavant), les tribunaux n’ont plus pousuivi et bien sûr condamné les prévenus ayant soit volé, soit détourné des fonds, à condition que les objets ou les sommes subtilisés soient restitués à leur(s) légitime (s) propriétaire(s) et ce, sans limitation dans le temps.

    En suivant cette jurisprudence, le travail des tribunaux s’en est trouvé allégé et les prisons moins pleines, mais les vols et les détournement de fonds ont connu une expansion remarquable, leur pratique ayant été assimilée à un jeu avec davantage de gagnants que dans les jeux d’argent habituels. Les forces de l’ordre débordées ne pouvaient, en effet, résoudre qu’une petite proportion des affaires en cours, pour récupérer les biens mal acquis afin de les rendre à leurs légitimes propriétaires et passaient leur temps à  classer sans suite les plaintes qui ne pouvaient s’éteindre qu’avec la restitution de ces biens ou une condamnation pour les malheureux qui n’avaient pas les moyens d’y échapper (ce qui mettait en évidence l’inégalité des justiciables devant la loi).

    Il suffisait donc d’attendre pour pouvoir disposer de ses prises délictueuses. Ou investir et faire fructifier d’emblée les sommes dérobées afin d’améliorer son ordinaire tout en prenant ses dispositions pour faire face aisément à une éventuelle restitution dans le cas improbable où le bras hésitant de la justice finirait par vous agripper avant votre départ pour l’au-delà.


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  • PORTRAITS XXVIII

    Lucian Freud « La jeune fille et le chaton » 1947

     

     

    DOUTE

     

    Douce jeune fille aux yeux rêveurs

    La main serrée sur le cou tu hésites

    Entre pulsion et peur

    Mais si tu veux le faire

    Alors fais-le vite

    Le chaton laisse faire

     

    La main qui l’étrangle

    Est celle de sa maîtresse

    Ses doigts comme des sangles

    Sont ceux de ses caresses

     

    Alors il ne risque rien                                                                                                                     

    Mais pourquoi ce silence ?

    Sa maîtresse serre sa main

    Le chaton perd confiance

     

    Et si elle l’étranglait tout de même ?

    On n’est pas à l’abri de ceux qui vous aiment

     

     Paul Obraska

     

     

     


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