• Les Américains ont élu un président absurde peut-être parce que beaucoup d’entre eux le sont. Bien entendu, les Etats-Unis sont une fédération d’états dont les législations peuvent être très différentes d'un état à l'autre sur les sujets sociétaux. Tout peut se voir de l’obscurantisme aux lois les plus permissives.

    Pour donner un exemple d’absurdité, la Californie interdit la vente de l'e-cigarette (dont on vient de montrer en France qu’elle a permis en 7 ans à 700000 personnes de se sevrer du tabac) tout en permettant l’usage du cannabis à titre récréatif dont la nocivité pour la santé, et celle des autres si l’on conduit sous l’emprise de cette drogue, est certaine. D’après l’institut contre le cancer :

    « Une forte consommation de cannabis peut provoquer certaines maladies des voies respiratoires.

    Le consommateur de cannabis est exposé à un risque accru de psychose et de schizophrénie.

    La fumée de cannabis contient de nombreuses substances cancérigènes que l'on retrouve aussi dans la fumée de tabac (hydrocarbures aromatiques, nitrosamines, aldéhydes...), parfois même en plus grande concentration.

    On absorbe plus de goudron et de monoxyde de carbone en fumant du cannabis qu'en fumant du tabac ».

    Peut-être que les entreprises du tabac ne sont pas étrangères à cette décision californienne, car si la nocivité du cannabis est certaine comme celle du tabac, celle de la e-cigarette reste encore à démontrer et son aide au sevrage du tabac semble efficace.

    Autre absurdité, cette fois juridique, Slate rapporte qu’une femme en Alabama, enceinte de 5 mois, a perdu son bébé après avoir reçu une balle dans le ventre à la suite d’une dispute. Ce qui est étonnant, est que cette femme victime d’une blessure par balle et ayant perdu son enfant, est poursuivie pour homicide involontaire de son enfant à naître et placée en détention jusqu’à son procès. Dans cet Etat où l’avortement est interdit, on lui reproche de ne pas avoir su protéger son fœtus. La tireuse, elle, responsable directe de la blessure de la femme enceinte et de la mort du fœtus, n’a pas été inculpée car c’est sa victime qui aurait déclenché la dispute. On voit qu’en Alabama, le foetus est plus précieux que la femme qui le porte, et qu’il est tout à fait admis d’abattre son adversaire lors d’une simple dispute. Absurde, non ? Ou inquiétant.


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  • Suicides intéressés

    « Deux kamikazes se sont fait exploser, l'un sur la principale avenue de la capitale de la Tunisie, l'autre devant la porte du complexe de Gorjani, où sont rassemblés des services de la Garde nationale et de la police judiciaire » (Huffpost le 28/06/19).

    Double attentat revendiqué par le fantôme de « l’état islamique ».

    Ces deux islamistes ne sont pas des kamikazes. Ce terme qualifie essentiellement les pilotes japonais jetant volontairement leur avion, avec sa charge explosive, sur des navires américains pendant la IIème guerre mondiale. Tactique désespérée mais d’un bon rapport qualité/prix puisque le sacrifice d’un seul avion, et d’un seul pilote permettait d’endommager sérieusement ou même de détruire des navires surarmés et de tuer nombre d’ennemis.

    Là il ne s’agit pas d’un acte patriotique tentant de protéger son pays et les siens, mais d’un acte fanatique soutenu par une religion. Acte paradoxal, car dans les trois religions monothéistes le suicide est une offense à Dieu, seul maître de notre destinée. Particulièrement paradoxal en islam ou le suicide conduit en Enfer :

    « Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah. » (Coran 4 : 29-30).

    Sans savoir ce qui pousse ces musulmans à se suicider en tentant de tuer à l’aveugle les autres, dont des musulmans, il est fort à parier que ceux qui « lavent leur cerveau » (« laver » n’étant pas le terme approprié, « salir » serait peut-être plus adéquat), leur font miroiter une récompense, et s’agissant d’une récompense post mortem, il ne peut s’agir que du paradis.

    Il faut vraiment être persuasif, car si l’on se réfère au verset ci-dessus (peut-être ignoré par les intéressés ou occulté par les laveurs de cerveaux), l’explosé, les organes éparpillés (très déconseillés en islam), se croyant en route pour le paradis aura la désagréable surprise de se retrouver en enfer.

    Il est vrai que pour un incroyant, le destin post mortem de ces suicidés sera à ses yeux moins dramatique que prévu par le Coran puisque le supplice éternel ne s’ajoutera pas à la mort.

    Le paradis est toujours décrit comme un merveilleux jardin où l’eau abonde, ce qui est compréhensible car les religions monothéistes sont nées dans des régions chaudes ou même désertiques du Moyen Orient où l’eau est précieuse. En islam s’y ajoutent des femmes, ce qui rend le paradis encore plus séduisant.

    Pour l’incroyant, la promesse du paradis est une merveilleuse arnaque, à l’égal des escroqueries qui vous promettent monts et merveilles en prenant votre argent que vous ne revoyez plus. L’argent, c’est peu de chose comparé à la vie, mais il faut se rendre à l’évidence, il est impossible de démontrer l’escroquerie, et donc de punir les coupables. C’est pour cela que pour un incroyant, le paradis est la plus grandiose et la plus parfaite des escroqueries.

    Illustration : Bosch "Le jardin des délices"


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  •  

    Une arme de contrainte massive

    « C'est une première en France. Le tribunal administratif de Montreuil a donné raison à une mère et sa fille qui avaient poursuivi l'État français pour "carence fautive". Selon la justice, les autorités n'ont pas pris de mesures suffisamment efficaces pour réduire la pollution atmosphérique. »

    Habitant Saint-Ouen à l'époque, tout près du périphérique, les deux femmes ont attribué aux particules fines leurs difficultés respiratoires : bronchites chroniques, crises d'asthme à répétition… pathologies accentuées lors des pics de pollution. Ce qui est vraisemblable, d’autant plus que l’état de santé de ces personnes s’est amélioré après avoir déménagé à Orléans sur les conseils de leur pneumologue.

    Le tribunal a estimé que les seuils de concentration de certains gaz polluants avaient été dépassés de manière récurrente entre 2012 et 2016 dans la région Île-de-France, et les mesures mises en œuvre insuffisantes au regard des obligations fixées notamment par les directives européennes et transposées dans le code de l'environnement.

    Mère et fille ont donc réclamé 160 000 euros en réparation du préjudice subi. Mais cette demande d’indemnisation a été rejetée, « le tribunal estimant que le lien de causalité entre leurs maladies respiratoires et l'insuffisance des mesures prises par l'État n'était pas "directement" établi ». Un peu de bon sens, tout de même, l'Etat ne débourse que l'argent du contribuable et cette indemnisation c'est nous qui devrions la payer.

    Cette décision de justice a satisfait nombre d’associations prêtes à s’engouffrer dans la brèche et une cinquantaine de recours ont déjà été déposés par d'autres victimes de la pollution. Logiquement des millions d’autres recours seraient à prévoir.

    J’avoue que cette décision administrative me rend perplexe. Je ne conteste évidemment pas le rôle néfaste de la pollution atmosphérique sur les maladies respiratoires, mais où va s’arrêter ici la responsabilité de l’Etat ? On estime ainsi que l’Etat est maître de tout l’environnement, et qu’il est dans ses possibilités de le modifier à sa guise. Il est certain qu’il existe des « obligations », mais c’est un peu théorique, ce sont plus des objectifs que l’on doit s’efforcer d’atteindre que des règles à appliquer. Les associations écologiques vont se saisir de cette arme juridique pour obliger l’Etat à prendre des mesures plus contraignantes pour l’ensemble de la population. On peut prévoir que ces mesures ne seront pas toujours possibles et pas toujours efficaces. Doit-on fermer le métro parisien où la pollution en particules fines est nettement plus importante que sur le périphérique ?

    Ajoutons que plus la responsabilité de l’Etat augmente, plus la responsabilité de l’individu diminue, ce qui conduit à une infantilisation du citoyen. La canicule actuelle montre à quel point l’Etat va jusqu’à nous materner en s’adressant à la population comme à des enfants irresponsables en multipliant les conseils les plus élémentaires. Mais s’il ne le faisait pas, on lui reprocherait de ne pas le faire.

    Illustration : Monet "Gare St Lazare"


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  • Canicule

    On nous chauffe tellement les oreilles avec la canicule que l’on a failli ne pas remarquer tout de suite qu’Erdogan avait pris un coup de froid à Istanbul.

    Trump souffle le chaud et le froid sur l’Iran, mais à force de s’échauffer, cette tête brûlée risque de péter une durite et nous avec.

    Ça chauffe dans le ménage de Boris Johnson. Sa compagne lui a demandé de dégager de chez elle. Il est plus facile de sortir d’un appartement que de l’Union européenne.

    Echaudé par les résultats aux dernières européennes, le parti LR est en train de fondre.

    Le PS, lui, descendu aux enfers à coups de fronde, est déjà fondu. Hollande grillé, Cazeneuve pointe son nez, mais ça sent le réchauffé.

    Mélenchon totalement insoumis aux insoumis a toujours, comme Maduro, la fièvre du pouvoir jusqu’à enfiler bizarrement un gilet jaune à Belfort pour se réchauffer, et ses troupes en furent refroidies.

    Le réchauffement climatique risque de monter à la tête des verts, attention au coup de chaleur.

    A Bruxelles, Loiseau, s’est rôtie elle-même en se brûlant les ailes.

    Malgré la canicule, Macron manque-t-il de chaleur ? Ses relations avec les autres dirigeants européens se sont rafraîchies.

    A Grenoble une dizaine de musulmanes en chaleur ont investi illégalement, mais sous l’œil des journalistes dûment avertis, une piscine pour y barboter recouvertes d’un burkini pour ne pas prendre froid. Leurs hommes sont restés au foyer.

    Illustration : Giorgio De Chirico


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  • Expositions 

    © Victor Frankowski AI-Da, l'humanoide artiste, dans son atelier

    Le 12 juin, ont été exposées à Oxford les "oeuvres" de ce robot humanoïde au stéréotype féminin, encore imposé par la société,  dénommé Al-Da,  et l'exposition - la première du genre - a été intitulée : "Unsecured Futures". "L'artiste" observe son modèle avec des caméras placées dans ses yeux. Les images capturées sont analysées par un algorithme qui transmet ensuite les informations à son bras mécanique.

    Expositions

    Dessin au crayon. Il parait que les dessins de "l'artiste" algorithmique seraient totalement imprévisibles. je veux bien le croire. Chaque oeuvre devient ainsi unique.

    Expositions

    Sculpture plutôt étonnante après une modélisation en 3D à partir d'un dessin.

    "Depuis l’ouverture de l’exposition, la galerie ne désemplit pas. Et surtout, en moins de dix jours, toutes les œuvres d’Al-Da se sont déjà vendues, pour plus d'un millions d'euros. Le galeriste prévoit de tout reverser à la recherche sur l’intelligence artificielle. Aidan Meller dit avoir monté cette expo pour faire réfléchir sur l’IA et ses dérives possibles. Mais pour quelques spécialistes de l’art, c’est Al-DA elle-même la dérive. Une journaliste d’ArtNet a ainsi écrit que cette jolie humanoïde qui peut créer une "œuvre d’art" toutes les 45 minutes représentait juste "la concrétisation d’un fantasme misogyne et capitaliste" (Nina Godart BFM TV). J'ignore si l'exposition comportait un buffet où l'on servait des boissons alcoolisées. Mais l'alcool n'est pas nécessaire pour expliquer ce jugement quand on a une tendance gauchiste et féministe radicale. Reste que cette journaliste n'a pas tort de considérer que dépenser de telles sommes pour des "oeuvres" bidons est un scandale. Mais puisqu'il s'agit d'une journaliste spécialisée en art, j'espère qu'elle a une réaction semblable pour des oeuvres contemporaines réalisées par des artistes en chair et en os et qui sont parfois inférieures (à mes yeux) à celles réalisées par ce robot doté d'une intelligence très artificielle, néanmoins fournie par des intelligences naturelles (de la société de robotique de Cornouailles, Engineered Arts, et des ingénieurs de Leeds).


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  • Des valseuses pour toutesDans le JT de Pernaut, le journaliste Michel Izard a osé commenter des images extraites d’un match de football joué par des femmes de la façon suivante : "Avec des gestes si délicats, au bout de doigts si fins, on peut comprendre que certains rêveraient d'être à la place de la balle. Mais l'essentiel est ailleurs, dans ce jeu léger de jambes. Pour faire comme les garçons, pour faire du tricot sur la pelouse : une maille à l'endroit, une maille à l'envers... Et donner le tournis ou la rage de vaincre, entrer du bout du pied dans la ronde des jongles, numéro d'artiste de la Japonaise Hasegawa, même si la quête de grâce ne fait pas toujours dans la dentelle." 

    Les réactions n’ont pas tardé, et le journaliste, qui voulait sans doute faire dans le compliment voire dans le madrigal, fut accusé de sexisme. Il se répand à présent en excuses et se dit "dévasté" d'avoir commis une telle abomination.

    On se demande vraiment en quoi l’auteur de ce commentaire s’est livré à une discrimination basée sur le sexe. La première phrase un peu coquine n’a rien de dégradant, à moins que la féminité le soit. "Tricoter avec les jambes" n’est pas à la portée de tout le monde et les images montrées permettaient d'utiliser cette image assez courante. Et de quoi un commentateur sera-t-il accusé lorsqu'il dira d’un footballeur mâle qu’il « tricote » avec les jambes en faisant une maille à l'endroit, une maille à l'envers ?

    Ce commentaire se voulait amusant, il n’est pas sûr qu’il le soit, mais de toute façon on ne peut plus sourire. Invoquer la moindre différence, même si elle est plutôt favorable, est interprétée comme une agression. En fait, le processus est unidirectionnel. Une femme peut se moquer d’un homme sans que sa remarque soit considérée comme discriminatoire. En voici un exemple : à la suite du commentaire de Michel Izard, des images de Cristiano Ronaldo en action ont été commentées sur le site féministe Madmoizelle par la journaliste surnommée Queen Camille et relayée près de 10 000 fois sur Twitter : "Le regard lointain, la mâchoire carrée, Avec une jolie boucle d'oreille, pour faire comme les filles. Le jeune homme réalise son rêve de petit garçon. Ses muscles saillants de mâle dominant étourdissent l'adversaire, il est évident que certains rêveraient d'être ce short qui enserre sa taille. L'objectif est simple, marquer un but et pourtant pas si facile. Le puissant athlète exprime une rage virile"... 

    Et alors, on s’en fout…

    Il est certain que toutes les communautés qui ont eu à souffrir des autres ont une hypersensibilité qui les fait réagir au quart de tour. Cette réaction est aussi le fait de ceux qui ne sont pas touchés mais se considèrent comme des gardiens vigilants de l’orthodoxie du langage. La crainte d’être aussitôt montré du doigt virtuel par la meute en réseau aboutit à créer une autocensure de l’expression jusqu’à l’absurde et à rabougrir le sens de l’humour jusqu’à sa disparition. Je ne sais même pas si de l’humour sur les animaux ne soulèverait pas les protestations des antispécistes.


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  • 292. Les Français sont mal dans leur peauLe 12 juin dernier, l’Assurance maladie a fourni les données de remboursement et livré une analyse médicalisée des 140 milliards d'euros environ dépensés pour les 56,7 millions de personnes en France, bénéficiaires du régime général en 2017. Les dépenses ont progressé de 14% en 6 ans.

    292. Les Français sont mal dans leur peau

    Le poste le plus important (22% des dépenses globales) est constitué par les « hospitalisations ponctuelles » qui ne sont pas liées à des maladies spécifiques (ce sont par ex. les coloscopies, fractures du col du fémur, chirurgie de la cataracte…) et qui ne peuvent que croître en raison du vieillissement de la population.

    Si les dépenses concernant les maladies cardiovasculaires et des cancers (notamment le cancer du poumon) augmentent au cours du temps, on est tout de même frappé par le fait que parmi les maladies, ce sont celles de la sphère psychiatrique qui entrainent les dépenses les plus importantes avec plus de 20 milliards d’euros ! C'est ce qu'ont coûté, en 2017, les remboursements de soins, d'hospitalisations et traitements en lien avec la santé mentale. « Dans le détail, les troubles névrotiques et de l'humeur ont généré 5,3 Md€ de remboursements, les troubles psychotiques 4,4 Md€, les antidépresseurs ou régulateurs de l'humeur 2,4 Md€, les anxiolytiques 2,2 Md€. Plus de 7 millions de personnes furent concernées cette année-là, bien que leur nombre ait légèrement baissé en cinq ans (-132 000) ». Il faut donc admettre que près de 13% de la population française sont mal dans leur peau au point de prendre un traitement.

    Il faut rapprocher cette constatation du fait que le peuple français est le plus pessimiste au monde (des peuples en guerre et/ou dans la misère l’étant bien moins) et il vient seulement d’être dépassé dans sa vision noire de l’avenir par le Japon.

    Selon MEDIA-PRESSE.INFO du 1er février 2018 : La France est un cas unique de dégringolade dans le monde, les autres pays restant à un niveau similaire à celui de 2012 ou 2013. Ci-dessous l’évaluation de l’optimisme dans le monde, le premier chiffre entre parenthèse indiquant les gens très convaincs et le second les relativement convaincus. La moyenne mondiale est de 76 % (31/45).

    Plus de 90 % d’optimistes : Colombie 93 % (65/28), Pérou 93 % (66/27).

    Plus de 80 % d’optimistes : Chili 88 % (56/32), Chine 88 % (32/56), Mexique 87 % (48/39), Inde 87 % (46/41), Russie 85 % (52/33), Afrique du Sud 85 % (44/41), Brésil 84 % (46/38), Hongrie 84 % (33/51), Argentine 83 % (42/41), Etats-Unis 80 % (29/51).

    Plus de 75 % d’optimistes : Serbie 78 % (33/45), Malaisie 77 % (25/52), Pologne 77 % (24/53), Canada 76 % (20/56), Australie 76 % (18/58).

    Plus de 70 % d’optimistes : Espagne 74 % (21/53), Arabie Saoudite 74 % (33/41), Suède 72 % (20/52).

    Plus de 60 % d’optimistes : Turquie 69 % (28/41), Corée du Sud 69 % (22/47), Allemagne 67 % (15/52), Royaume-Uni 66 % (14/52), Belgique 65 % (12/53), Italie 60 % (12/48).

    Moins de 60 % d’optimistes : France 55 % (14/41), Japon 44 % (6/38).

    Quand on voit les dépenses sociales consacrées aux Français, Tesson n’aurait-il pas raison quand il dit qu’ils sont au Paradis et se croient en Enfer ? Si les Français se sentent aussi pessimistes et même malheureux au point d'en souffrir, la France vue de l’extérieur ne connaît pas la pire des situations.

    Selon Psychomédia du 20 mars 2019, le rapport de l’ONU qui classe pour 2019 156 pays selon le niveau de bonheur perçu par leurs citoyens, d'après leur évaluation de leur propre vie. Le classement serait en particulier expliqué par le PIB par habitant, le soutien social, l'espérance de vie en bonne santé et la liberté de faire des choix de vie : les pays en tête sont :

    1. Finlande 2. Danemark 3. Norvège 4. Islande 5. Pays-Bas 6. Suisse 7. Suède 8. Nouvelle-Zélande 9. Canada 10. Autriche

    La France est passée de la 23e à la 24e place (sur 156) mais pas à la dernière si l’on suivait leur vision de l’avenir et leur santé mentale. Alors pourquoi les Français prennent-ils autant de tranquillisants et de psychotropes ? Les Français ont peut-être des raisons de ne pas être satisfaits de leur sort, mais il semble aussi que quoi que l’on fasse pour les satisfaire, ils ne le seront jamais au point de verser dans la pathologie pour 13% d'entre eux avant de verser...dans la révolution. Point de vue plus flatteur que de considérer que les Français sont plus volontiers atteints de maladies mentales.


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  • Des chaussures qui nous font marcher

    Cette paire de chaussures usées peinte en 1886 par Van Gogh a suscité bien des commentaires. Il les aurait trouvées dans un marché aux puces parisien et l’on dit que comme elles ne lui allaient pas, il les aurait transformées en modèle. Notons que si c’était le cas, son dénuement devait être grand étant donné leur état d’usure.

    Le philosophe Martin Heidegger s’était laissé aller en son temps à un commentaire un peu délirant :

    "Le paysan regarde par l'ouverture sombre de l'intérieur des chaussures sa difficile marche. Dans la lourdeur raide de la chaussure, il y a la ténacité accumulée de sa lente marche à travers les sillons étendus et toujours uniformes d’un champ balayé par un vent brut. Sur le cuir gisent l'humidité et la richesse du sol. Sous la semelle glisse la solitude du sentier. Le soir tombe. Dans les souliers vibre l'appel silencieux de la terre, son don tranquille de la maturation du grain et son refus inexpliqué de la désolation de la jachère du champ hivernal. "

    Pour certains ces chaussures usées représenteraient le symbole de la vie même du peintre, les autres ont imaginé pour elles les chemins les plus divers.

    Dans une lettre à son frère Theo, Vincent Van Gogh s’exprime de façon plus simple sur la poésie des choses ordinaires : "Il est bon d'aimer autant de choses que l'on peut.… Je vois des peintures ou des dessins dans les plus pauvres cottages, dans les coins les plus sales. Mon esprit est tourné vers ces choses-là avec un élan irrésistible. La poésie nous entoure partout, mais la mettre sur papier n’est, hélas, pas aussi facile que de la regarder. Je rêve ma peinture, puis je peins mon rêve. "

    Magritte ne le contredirait pas :

    Des chaussures qui nous font marcher


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  • 291. Bien nommer les choses

    Image du film de Woody Allen « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander ! » : l'attente des spermatozoïdes.
    Un de mes confrères (que je ne connais pas) du nom de Grégoire Moutel a affirmé dans une interview au Point que « le désir d’enfanter est un droit fondamental ». Cette formulation, pour le moins absurde, résume assez bien l’état d’esprit de nos contemporains, du moins sous nos climats, le désir est devenu un droit et ce droit est même fondamental aux yeux de certains : « Puisque j’ai envie de ça, on doit me le donner », « si l’autre a droit à quelque chose, la collectivité se doit de me l’offrir par souci d’égalité ». Par cette affirmation, le Dr Moutel est partisan du droit à l’enfant, et l’enfant devient ainsi un objet de consommation à disposition. Le désir transformable en droit suscite la naissance d'associations d'individus éprouvant le même désir afin de peser sur l'Etat pour que son objet leur soit procuré.

    La « procréation médicalement assistée » (PMA) est une dénomination qui n’a plus de sens. Technique biomédicale introduite pour pallier les infertilités pathologiques d’un couple hétérosexuel, elle est devenue une technique utilisée en dehors de la pathologie, à moins de considérer l’impossibilité féminine de faire un enfant sans mâle ou sans sperme comme une pathologie, ou l’homosexualité comme une maladie, en l’occurrence une phobie sexuelle de l'autre sexe plutôt qu'une attirance pour le même avec la constitution de couples infertiles d'individus fertiles.

    Le « médicalement » dans la PMA est assez irritant car il ne s’agit plus de médecine. Le terme d’AMP que certains préfèrent utiliser est encore plus signifiant, car dans « assistance médicale à la procréation », le premier terme est « assistance », et peut-on refuser à quelqu’un une assistance, de surcroît médicale ? On est quasiment dans la compassion.

    L’insémination artificielle d’une femme permet à celle-ci d’obtenir du sperme anonyme en rejetant son producteur que l'on préfère en général maintenir dans les limbes en tant que fantôme paternel impuissant (le comble). Nous ne sommes plus dans le soin mais dans l’utilisation d’une technique identique à celle des vétérinaires pour satisfaire un désir et une convenance, alors que les intéressées sont normalement fécondes mais rejette le rapport hétérosexuel (ce qui est parfaitement leur droit).

    De ce fait PMA ou AMP ne permet pas de bien nommer les choses, et si l’on ne veut pas employer la dénomination « insémination artificielle » qui sent un peu trop l’étable, pourquoi ne pas parler de PHS : « procréation hors sexe » (« hors copulation » ou « hors coït » manque d’élégance  et « sans rapport » manque de précision), cela permettrait d’évacuer la médecine de cette affaire où elle s'est un peu fourvoyée.

    Texte tiré de la chronique médicale n°219 :

    Pour ma part, je serais partisan de permettre la PMA pour celles qui désirent y recourir mais à condition que la société ne la prenne en charge qu’à titre thérapeutique comme le veut la loi actuelle.

    Celles qui recourent à la PMA à l’étranger le font à leur frais, il serait plus simple pour elles de la faire en France de la même façon, la situation législative en serait plus claire et les garanties médicales plus sûres.

    J’entends d’ici la vague de protestation des vierges effarouchées :

    Comment ! On sépare les femmes en deux catégories : les lesbiennes et les hétérosexuelles ! Discrimination intolérable ! Homophobie ! Et pourquoi pas, racisme ! Seulement :

    1 Avoir un enfant n’est pas un droit, mais une faculté que l’on possède ou pas, que l’on désire utiliser ou pas.

    2 Les lesbiennes peuvent avoir des enfants par un rapport hétérosexuel mais qu’elles refusent par convenance personnelle en manifestant de facto une sorte de discrimination à l’égard de l’homme. Il me semble inconvenant de demander à la société d'assurer leur fécondation.

    3 Elles désirent préférentiellement se procurer du sperme anonyme pour créer des enfants d’emblée orphelins de père (l’auto-insémination avec le sperme d’un ami volontaire ne pose aucune difficulté réelle).

    4 L’homosexualité n’étant pas une maladie, le recours à l’Assurance maladie n’a pas lieu d’être.*

    5 Il est logique que la PMA pour convenance personnelle soit payante comme l’est la chirurgie esthétique pour convenance personnelle (bien différente de la chirurgie réparatrice qui, elle, est prise en charge). Il existe aussi une inégalité entre celles ou ceux qui ont les moyens financiers d’embellir leur apparence et celles ou ceux qui ne les ont pas. Celles qui sont laides sans pouvoir s’embellir souffrent probablement plus qu’une lesbienne sans enfant, car celle-ci sait qu’elle pourrait en définitive s’en procurer un d’une façon ou d’une autre, ce qui exclut toute inégalité réelle et définitive.

    Axel Kahn, qui est partisan de la PMA pour les lesbiennes, considère (dans Le Point du 13/07/17) que ce "droit" est la conséquence du mariage homosexuel et que l'on peut ranger dans la pathologie "l'infertilité" d'un couple dont les deux membres sont fertiles mais pas ensemble (ce qui peut exister pour un couple hétérosexuel). Raisonnement un peu tordu qui, de toute façon, ne peut pas s'appliquer aux femmes seules et qui donne au passage un caractère pathologique à l'homosexualité.

    Voir aussi : « 158. Les 343 fraudeuses »,« 210. La médecine au service du désir » et # Ne balance pas ton sperme


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  • Un bon rapport risque/bénéfice

    Il est certain que le monde du travail change. Des métiers disparaissent, d’autres surgissent adaptés à l’évolution de la société ou aux circonstances. Evidemment, on peut assister à l’apparition de jobs éphémères, un peu comme la vente du muguet qui, toutefois, se renouvelle chaque année à la même date.

    Nous espérons que « la boxe de gendarme » restera éphémère, mais le rapport est tel que l’on peut redouter à l’avenir sa diffusion. Le travail au corps de l’ex boxeur Christophe Dettinger qui aura duré moins d'une minute lors de l’acte 8 des gilets jaunes a été rémunéré 145.152 € déposés (en 48 h !) par 8000 donateurs sur une plateforme de collecte de dons astucieusement lancée par un proche du travailleur manuel.

    Comme les choses ne sont pas très claires quant à la destinée de cet argent récolté par la société Leetchi, une enquête a été confiée à la BRDA. C’est là que j’ai appris que la BRDA veut dire : « brigade de répression de la délinquance astucieuse ». Une dénomination qui rend un hommage admiratif aux escrocs. A ce propos d’escrocs : « l’épouse de Christophe Dettinger réclame environ trois millions d’euros de dommages et intérêts à la société Leetchi qui a procédé à la collecte. Selon elle, la cagnotte serait restée ouverte un mois et demi si la plateforme ne l’avait pas fermée au bout de deux jours. La plaignante a donc multiplié ce que la collecte avait rapporté par le nombre de jours manquants »

    Vous voyez que la « boxe de gendarme » peut rapporter gros. On vit une époque formidable.

    Illustration : Metsys "Le prêteur et sa femme"


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