• Si l’obésité peut favoriser des maladies, il est plus rare qu’un malade devienne obèse. Et pourtant, c’est le cas clinique de l’Union européenne. Celle-ci est manifestement malade et elle prend néanmoins du poids. Ses 27 membres étaient déjà paralytiques, allant dans tous les sens, avec des béquilles factices et sous perfusion pour certains d’entre eux. Elle est également malade de la tête avec deux cerveaux symboliques payés à ne rien faire pour la plus grande satisfaction des chefs d’Etat, et un cerveau barrosonien qui après avoir été maoïste a suivi l’exemple de la Chine en devenant un ultralibéral, capable d’ouvrir toutes les portes de l’UE pour qu’y pénètrent les multinationales.

    Gênée par son obésité, marchant cahin-caha, trébuchant de-ci de-là, l’UE vient de s’alourdir d’un 28ème membre le 1er juillet : la Croatie, provoquant la liesse des Croates, ce qui laisse supposer qu’ils attendent autre chose de cette adhésion qu’une histoire d’amour avec les autres Européens.

    L’UE n’a aucunement l’intention de modifier son régime. Les dirigeants du Conseil européen ont permis des négociations d’adhésion avec la Serbie et envisagent celle du Kosovo, Etat pourtant non reconnu par cinq de ses membres, et dont l’économie est essentiellement mafieuse, ce qui facilitera sa diffusion au reste de l’Europe. Et pour couronner le tout, les négociations pour l’adhésion de la Turquie vont reprendre, pays géographiquement hors de l’Europe pour l’essentiel et dont la culture est bien différente de celle des Européens. Si son économie est pour l’instant florissante, contrairement à celle de l’Europe, les évènements récents ont montré que le gouvernement actuel cherche, petit à petit, à en faire un Etat théocratique musulman dont la population dépassera probablement celle de l’Allemagne dans l’avenir. Un tel morceau risque de rester en travers de la gorge de l’obèse trop gourmand.

    Le citoyen européen, à qui on ne demande jamais son avis, regarde sans pouvoir faire grand-chose pour  cet obèse paisible dont la paralysie s’aggrave avec un risque de fausse route, s’il ne crève pas d’indigestion.


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  • Mr Guaino, député UMP de son état et ancien conseiller plumitif de Sarkozy, a la spécialité de jongler avec les références historiques pour la plus grande joie du cirque médiatique. Cette fois, récemment sur RTL, il a exécuté une jonglerie assez remarquable en comparant le rejet par le Conseil constitutionnel des comptes de la dernière campagne de Sarkozy à l’affaire Dreyfus. Ni plus, ni moins. Sarkozy, cible innocente, que l’on n’envisage cependant pas de condamner à la déportation à vie à l’île du Diable après le jugement motivé du Conseil constitutionnel. Cette instance, pourtant marquée à droite, a eu l’outrecuidance d’appliquer la loi existante et connue de tous les politiques bénéficiant de l’argent du contribuable pour montrer leur bobine à la population, et dont la tendance est de confondre fonds publics réservés à leur fonction et financement public alloué à leur campagne électorale.

    Sarkozy et son parti ne sont pas accusés à tort (même si la sanction prévue par la loi peut paraître sévère), mais Mr Guaino aurait trouvé juste que la loi ne soit pas appliquée à son champion et à son parti (en le ruinant au passage). D’ailleurs, il ne mâche pas ses mots (il aurait intérêt à les mâcher avant de les recracher) en affirmant : « Depuis 40 ans on essaye de chasser les politiques », « le gouvernement des juges, c’est le contraire de la République », alors que ce sont les politiques qui ont voté la loi si injustement appliquée. On croit entendre Berlusconi (toutes proportions gardées pour ce qui concerne les faits incriminés).

    Autrement dit, pour Mr Guaino, il est intolérable que la loi puisse s’appliquer aux politiques chez qui il serait républicain de ne pas les appliquer (surtout s’ils sont de son bord) afin qu’ils puissent exercer leur pouvoir et disposer de l’argent du contribuable à leur guise.

    Mr Sarkozy, s’il a subi une dégradation, reste encore libre de ses mouvements, et bien que responsable de ce dépassement des comptes, de la ruine de son parti, et de l’échec de son quinquennat, a fait un triomphe en réapparaissant parmi les siens que l’on voyait tomber en pamoison au passage de leur loser, revenu de l’île du Diable où il avait donné quelques fructueuses conférences.

    L’île du Diable

    Dessin  de Pétillon paru dans le Canard Enchaîné du 10 juillet 2013


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  • Amour et barbarie

    Le 25 juin dernier, je suis tombé (c’était bien une chute) sur la série « Les experts » où l’on voit des policiers savants exercer leur science dans diverses villes des USA, série envahissant les écrans de TV, montrant les meurtres les plus divers mais paraissant elle-même increvable. Cela fait des années que l’on voit les personnages qui vieillissent petit à petit se pencher intensément sur un fil ou un cheveu, utiliser des techniques mystérieuses et manipuler des appareils sophistiqués en étant accompagnés d’une bande-son abrutissante.

    Donc, le 25 juin dernier, en fin de soirée, que nous montre-t-on dès les premières images ? : Un demi-homme pendu par les bras, la moitié inférieure du corps gisant sur le sol en un amas informe et sanglant. On nous expose avec complaisance  un homme coupé en deux (de son vivant, s’il vous plait) à l’aide d’une tronçonneuse, manipulée avec habileté, la section étant franche et sans bavure au-dessus du bassin.

    C’était symboliquement une horreur, mais rassurez-vous, ce spectacle très réaliste était déconseillé au moins de 12 ans. Ce qui prouve la maturité de nos chères têtes blondes (NB. Afin de ne pas avoir d’ennui, je tiens à préciser que par cette expression je n’entends nullement discriminer les têtes brunes).

    Mais ces enfants aptes à regarder un homme vivant coupé en deux par une tronçonneuse, devront encore attendre quelques années avant qu’on leur permette officiellement la vision d’un spectacle encore plus horrible : celui d’un couple faisant l’amour. (NB. Vous remarquerez que j’ai préféré utiliser le terme « couple » sans spécifier les sexes, afin de ne pas discriminer les homosexuels, on n’est jamais trop prudent).

    Il est tout de même curieux de constater que la barbarie la plus extrême est montrée sans réticence, alors que l’on cache avec précaution l’acte sexuel accompli chaque jour par des millions de couples, acte par lequel – de surcroît - chacun d’entre nous est né. Il faut en conclure que l’amour est un spectacle plus insoutenable que la barbarie. Les religions ne diront pas le contraire.

    Artemisia Gentileschi : « Judith et Holopherne »


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  • Sex-toys non garantis

    « Des Algériennes sont répudiées sur leur lit d’hôpital ou rejetées par leurs familles parce qu’elles sont touchées par le cancer. Leurs maris s’en débarrassent au pas de leur porte comme on se débarrasse d’un fardeau et convolent en justes noces immédiatement ».

    La psychologue du Centre Pierre et Marie Curie d’Alger signale même le cas d’une mère de famille battue par son mari lorsqu’il a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Un autre déclarant à son épouse : « Si l’on te fait une ablation partielle du sein tu rentres à la maison. Si on t’enlève tout, vas chez ton frère ». Un autre, enfin, ne cachait pas ses préoccupations : « : si on lui enlève son sein, avec quoi je vais m’amuser moi ? ». Effet indésirable du cancer.

    Source : TSA (Tout sur l’Algérie) 30 juin2013

    Sebastiano del Piombo : Le martyre de sainte Agathe


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  • J’ai vu les cicatrices blafardes des autoroutes parcourues de files de fourmis mécaniques, balafres rectilignes sur la face des champs où paissent paisibles les troupeaux en attendant l’abattoir.

    J’ai traversé des villages aux noms surprenants, aux belles églises en quête de fidèles mais attirant les curieux, j’ai parcouru les petites rues tortueuses sous le regard des villageois.

    J’ai suivi des chemins de terre bordés de buissons grouillant de vie  et semblant mener nulle part.

    J’ai pénétré avec respect dans des forêts, dans le silence habité du murmure continu des insectes dansant dans les raies de lumière.

    J’ai regardé de petites rivières couler des jours heureux au clapotis si paisible quand elles restent dans leur lit.

    VOYAGE

      

    J’ai vu des châteaux fièrement perchés sur les collines, rêves pétrifiés du passé, leurs tours jadis inexpugnables devenues défenses dérisoires devant l’invasion des visiteurs armés de caméras.

     VOYAGE

    J’ai vu des montagnes tranchées comme des falaises exilées de la mer.

     VOYAGE

      

    J’ai vu la mer lunatique léchant un jour les rives en ronronnant, et le lendemain se fracassant sur les rochers dans un grondement de colère.

    La mer est la fin de tout voyage et l’invitation à découvrir d’autres rivages derrière l’horizon épousant la rondeur de la Terre.

    VOYAGE

     

     

     


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