• Le RE, une nouvelle épidémie

    Le RE, une nouvelle épidémie

    En 2017, nous avons eu la REvolution de Macron qui est revenue en jaune chaque samedi alors que ce n’était pas celle qui avait été prévue. Depuis, il est apparu la REconquête, parti qui marque un peu le pas, et tout récemment la REnaissance qui cherche à réveiller les marcheurs un peu fatigués de marcher à la baguette depuis cinq ans.

    A présent, Macron prévoit la création d’un « Conseil national de la REfondation » alors que nous avons déjà le « Conseil Economique Social et Environnemental » qui représente, en principe, la société civile, mais dont l’inconvénient est de ne pas avoir en son sein des citoyens tirés au sort, procédé totalement inefficace mais qui apporte à un comité Théodule quelconque le sceau de la « démocratie participative », alors que le tirage au sort sélectionne des représentants pas plus représentatifs que les députés élus.

    Devant ce projet faramineux de « Conseil national de la REfondation » qui prétend apporter la marque du REnouveau pour son second quinquennat en se plaçant en toute modestie dans le sillage du « Conseil national de la REsistance », il est licite de se poser la question : Emmanuel Macron se moque-t-il de nous (et poser la question, c’est y répondre) en créant pompeusement un machin qui ne servira probablement à rien comme les machins du premier quinquennat. Souvenons-nous du « Grand Débat », manœuvre cependant habile pour tenter d’arrêter le mouvement des gilets jaunes mais dont il n’est rien sorti à partir de la tonne de cahiers de doléances. Souvenons-nous du « truc citoyen pour le climat » qui après de longues délibérations et beaucoup de travail a pondu des recommandations dont il n’a été retenu que l’équivalent d’un pet de papillon.

    Le RE est le signe d’un échec de ce qui est, et vouloir créer des institutions parallèles à celles qui existent, c’est admettre que les institutions existantes ne fonctionnent pas de façon satisfaisante, mais c’est aussi admettre que l’on est incapable de les réformer ou plus vraisemblablement que l’on n’a pas l’intention de le faire car elles conviennent très bien aux dirigeants, la création de nouvelles structures pour les doubler n’étant là que pour faire illusion.

    Illustration : Jerôme Bosch : "L'escamoteur"

    « Je refais « L’Idiot »Erreur sur le tragique »

  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Juin 2022 à 09:36

    Remplacer des institutions moribondes par manque de confiance des citoyens par des structures voulues dès le départ inefficaces n'est-ce pas le signe d'une dictature qui s'annonce? Une dictature sans Tcheka ni Gestapo pour l'instant. Pourvu que ça dure!

      • Lundi 6 Juin 2022 à 10:15

        Je pense que beaucoup de peuples sur la planète aimeraient être sous le joug d'une dictature à la française où l'information est libre, le gouvernement moqué, les ministres soumis à la justice etc...Dans une démocratie on n'est pas dans le meilleur des mondes mais dans le moins pire, et on peut au moins le proclamer haut et fort sans risquer la prison pour 15 ans comme en Russie. Ce qui ne veut pas dire que les institutions françaises ne méritent pas d'être rénovées et notamment le mode électoral. Quant à créer des commissions ou des conseils qui ne servent à rien sinon à faire des moulinets, c'est aussi vieux que la démocratie. Dans les dictatures on ne se donne pas cette peine.

      • Lundi 6 Juin 2022 à 11:45

        Effectivement, ce n'est même pas... même pas !  une dictature.

        Tout au plus une mollocratie (tm) coincée entre des comités "citoyens" aussi démagogiques qu'inutiles, et des agences-conseils étazuniennes et européistes qui décident de la politique 'nationale' (quel gros mot !) de la 'nation' (bis) 

        Le tout validé par des ministres zombis et des parlementaires LREM sous contrat.

         

      • Lundi 6 Juin 2022 à 11:58

        C'est peut-être, en effet, une "mollocratie", mais en France il est difficile de la durcir sans avoir beaucoup de monde dans la rue. Cependant, à tout prendre, je préfère que ce ne soit "même pas" une dictature.

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    2
    Souris donc
    Lundi 6 Juin 2022 à 11:40

    Ce sont des tics de langage qui anoblissent les comités Théodule. On peut saupoudrer d'un peu d'intersectionnel, de participatif, et, bien sûr, de citoyen.

    A l'oral, les tics de langage à la mode sont : En fait et Voilà.

    Récemment, il y en avait une sur France Musique qui a trouvé le moyen de mettre en fait et voilà dans chacune de ses phrases, discréditant son propos en le tirant vers le comique.

      • Lundi 6 Juin 2022 à 11:49

        Le RE est plus qu'un tic de langage, c'est un tic de propagande : utiliser la sémantique du renouveau pour donner l'impression d'avoir la volonté de le réaliser en sachant qu'on est incapable de le faire. La sémantique comme substitut au réel.

    3
    Lundi 6 Juin 2022 à 14:33

    S'il fait tous ces R R R R, c'est parce qu'il ne sait pas gouverner et qu'il sent bien qu'il s'enfonce, mais hélas...nous ne renaîtrons pas  nous enfonçons avec lui !

      • Lundi 6 Juin 2022 à 15:02

        La question est : qui parmi les prétendants serait capable de gouverner le pays en donnant satisfaction à tout le monde ?

    4
    Mardi 7 Juin 2022 à 20:38

    C'est peut-être tout cela qui rend la politique si barbative.

      • Mardi 7 Juin 2022 à 21:00

        Vous voulez dire REbarbative.

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