• Le chat et le détail

     

    Dans Le Point du 10 mars 2016, un long article est consacré à Jean-Marie Le Pen.

    Au début de l’article figure ce passage que je reproduis :

    Le chat et le détail

    La perte d’un animal de compagnie est souvent douloureusement ressentie et on le comprend fort bien.

    Je reproduis également ce passage qui figure à la fin de l’article.

    Le chat et le détail

    Tant d’émotion pour un chat, et si peu pour le massacre de millions d’hommes, de femmes et d’enfants qualifié dans une "formule innocente" de « détail » de la Deuxième Guerre mondiale !

    L'affection pour les animaux peut se doubler chez certains d'une indifférence pour le sort des êtres humains. Cette discordance – sans avoir le mauvais esprit de pousser trop loin le rapprochement - a été constatée chez les Allemands nazis avec pour ceux-ci la transformation de l'indifférence en barbarie. Les nazis se déclaraient écologistes à leur manière, et passaient pour aimer et protéger les animaux au point qu’Himmler, Reichsführer-SS, admirait les moines bouddhistes agitant la nuit des clochettes pour écarter de leur chemin les petits animaux de la forêt afin d’éviter de les écraser. Ce brave Himmler, plein de compassion pour les vers et les limaces, désapprouvait la chasse et déclarait : « Comment pouvez-vous prendre plaisir à tirer par surprise sur les pauvres bêtes innocentes et sans défense qui broutent paisiblement à l'orée de la forêt ? À bien y regarder, c'est de l'assassinat pur et simple… La nature est si magnifique, et, après tout, chaque bête a le droit de vivre. » Mais pas les Juifs, les Tsiganes et les homosexuels.

    Quant à Hitler, très affectueux avec ses chiens, plusieurs témoins ont rapporté que dans sa propriété de montagne, il avait fait clouer sur les arbres de petites niches pour les oiseaux, qu'il faisait approvisionner de graisse et de miettes de pain en période hivernale. Attendrissant. Voir également "Prenons garde"

    Les nazis ont d’ailleurs légiféré pour protéger les animaux avec notamment l’interdiction de la vivisection animalière tout en permettant à des médecins fous de faire de la vivisection sur des détenus des camps d’extermination.

    « Une Légion infréquentable206. L’illégalité du placebo »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Mars 2016 à 09:56

    Et comment expliquer de tels contradictions dans la pensée et le comportement. Cela relève-t-il du domaine psychiatrique ????  Dans mes lectures, j'étais tombée sur un article très intéressant qui est une ébauche de réponse à cette question.

    http://www.site-magister.com/prepas/page13e.htm#axzz42lslrT7K

    Profitez de l'anticyclone Doc, il fait un temps superbe. Bon dimanche

      • Dimanche 13 Mars 2016 à 10:33

        Votre article me rappelle le bon vieux temps de la classe de philo. Je ne pense pas qu'il y ait de réponse univoque pour cette contradiction. Pour les nazis, peut-être un retour au paganisme. La supériorité de la nature sur l'homme.

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    2
    Dimanche 13 Mars 2016 à 20:42

    Oui, on a du mal à comprendre la logique intellectuel et affective de ces gens-là ( la Bardot comprise !)

    Mais je n'aime pas non plus ceux qui refusent de reconnaître comme un problème la souffrance animale au prétexte qu'il faut s'occuper exclusivement de la souffrance humaine.

      • Dimanche 13 Mars 2016 à 22:52

        C'est une des erreurs de Descartes d'avoir affirmé que les animaux étaient des machines. 

    3
    Dimanche 13 Mars 2016 à 20:42

    Contradiction certainement.. mais au bout du compte je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse faire souffrir quelqu'un... la cruauté me dépasse et chaque fois que j'y pense j'ai mal .. mais je ne suis pas surprise : la façon dont on traite les migrants donne une idée de l'humanité qui n'est plus qu'une caricature d'elle-même.. cf des individus d'extrême droite ont battu un enfant dont le père participe à l'aide aux migrants.. nous ne sommes pas loin du pire

    Bonne soirée Dr WO

      • Dimanche 13 Mars 2016 à 22:54

        La barbarie est increvable.

    4
    Lundi 14 Mars 2016 à 16:34

    La Shoah n'est aucunement un épisode de la seconde guerre mondiale même si elle s'est passée pendant cette guerre et que l'invasion de certains pays l'a facilitée. Elle ne peut donc en être un "détail". La solution finale était prévue dans l'idéologie même du nazisme et aurait sans doute eu lieu même sans la guerre. N'oublions pas que l'antisémitisme gangrenait l'Europe de cette époque. Le passé ne doit pas nous faire oublier qu'il y a encore de nos jours des pays où on s'en réclame et des mouvements qui la prônent (voir l'attaque de l'hyper cacher ou les assassinats commis par Merah pour ne citer que ces exemples).

    5
    Lundi 14 Mars 2016 à 17:49

    Vous avez pleinement raison. La folie criminelle des nazis fut plutôt un handicap dans le déroulement de la guerre. Massacrer pour massacrer des innocents n'avait aucun intérêt stratégique, en y consacrant des forces inutilement, et a contribué à mobiliser leurs adversaires. Si l'on s'écarte de la barbarie pour ne voir que l'intérêt d'un pays en guerre. Ce n'est pas un détail mais une monstruosité incompréhensible, comme une plaie dont l'Europe a du mal à guérir. Une faillite de sa civilisation.

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