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La plus chère des croûtes terrestres
Ce tableau intitulé « Salvator Mundi » a été adjugé, hier, chez Christie’s à New-York pour la somme de 450,3 millions de dollars !!! Celle huile sur bois de 65 x 45 cm est ainsi devenue la peinture la plus chère au monde. Pourquoi ? Est-elle particulièrement belle ?
Le personnage un peu féminin est atteint d’un léger strabisme et les yeux un peu injectés permettent de se demander s’il n’est pas shooté à l’alcool ou à une drogue.
Cette œuvre fut attribuée à Léonard de Vinci en 2005, sous la poussée de quatre experts, alors qu’auparavant elle avait été attribuée à des élèves de Léonard et adjugée en 1958 pour la modique somme de 45 livres britanniques.
Ce n’est donc pas l’œuvre qui a une valeur intrinsèque mais évidemment la signature qui lui est attribuée. Nous sommes là dans le domaine de l'illusoire et c’est enfoncer une porte ouverte que de dire que le marché de l’art est totalement artificiel à la manière d’une bulle qui, si elle crève, ne fait heureusement aucun mal sauf aux spéculateurs que l’on peut difficilement plaindre. Encore que j’ai tendance à plaindre la personne ayant chaque jour sous les yeux un Basquiat acheté pour la somme de 110 millions de dollars !
Le plus rigolo est que le « Salavator Mundi » ne vaut peut-être que 45 livres britanniques (ou un peu plus si l’on tient compte de l’inflation) car il n’est pas sûr qu’il soit de Léonard. Certains en doute en raison, en particulier, de l’absence de déformation de l'image de la main gauche à travers l'épaisse boule de verre, une erreur que n’aurait pas commise un connaisseur de la science optique comme Léonard.
Mais comme l’a déclaré un responsable de chez Christie’s en se frottant sans doute les mains : c’est un « moment extraordinaire » pour le marché de l’art. Après tout, ces sommes extravagantes ne circulent pas entièrement en circuit fermé : des prélèvements sur les transactions permettent n’en faire profiter un peu la société et encourager la création si le marché de l’art se porte bien n’est pas non plus une mauvaise chose. Cependant…
Excuse-moi Léonard, même si cette peinture est de toi, elle ne vaut pas ce prix et c’est toute même choquant d’engloutir une telle somme pour la posséder ; 450 millions de dollars dont on aurait pu faire un meilleur usage ailleurs.
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Commentaires
C'est vrai qu'elle n'est pas si belle,et n'est peut-être pas de Léonard, il faut vraiment baigner dans le fric pour se permettre de dépenser 450millions de dollars pour ce tableau!
Vous avez bien fait de montrer la photo de la pauvre petite Dame en bas, qui elle a juste de quoi manger...quoique!
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Jeudi 16 Novembre 2017 à 18:10
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3Souris doncJeudi 16 Novembre 2017 à 18:13On est dépassé. Déjà le marché de l'art est devenu fou. Mais je ne crois pas que ce Salvator Mundi soit destiné à être accroché chez l'acquéreur. Le vendeur (j'ai même pas envie de vérifier mes sources) est cet oligarque russe de l'AS Monaco, en délicatesse avec un courtier, une avocate pas très claire au milieu.
Après ils entreposent les oeuvres dans des hangars de zone franche à Genève. De la pure spéculation.
A moins que le tableau ait été acquis pour le Louvre d'Abu Dhabi ?
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Jeudi 16 Novembre 2017 à 18:46
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Souris doncJeudi 16 Novembre 2017 à 19:25
Excusez-moi, j'avais zappé votre lien qui donne les informations sur le vendeur.
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Jeudi 16 Novembre 2017 à 19:45
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Une oeuvre d'art n'a de valeur que celle qu'on lui accorde. Ce tableau, ai-je entendu, a été repeint et recouvert par d'autres que l'auteur original et a subi de nombreuses restaurations, nettoyages et décapages au point qu'on ne sait trop ce qu'a été l'oeuvre dans sa première version. Cependant, on s'accorde pour dire qu'il est de Léonard lui-même. C'est cette seule chose qui fait son prix.
Bien entendu. La signature, mais quelle qu'elle soit, je trouve qu'il y a ici une indécence, même si on en comprend la genèse par la loi de l'offre et de la demande, la spéculation et le désir de possession des collectionneurs.