• Et Moix, et Moix, et Moix

     

    Et Moix, et Moix, et Moix

    Nous assistons, un peu ébahis, au déballage dans les médias du linge sale de la famille Moix. Dans son dernier livre (que je n’ai pas lu), l’écrivain bien connu des plateaux TV, et pour lequel je n’avais guère de sympathie, accuse ses parents d’avoir été des bourreaux d’enfants - ce que son père récuse (mais il est attendu qu'il le fasse) - et son frère Alexandre de l’avoir torturé. Mais Alexandre se rebiffe, et vient d’accuser son grand frère d’avoir subi de sa part les tortures que Yann Moix décrit dans son récit autobiographique en tant que victime. Sans vouloir entrer dans cette querelle familiale et prendre parti, je note cependant que Yann, qui se déclare victime de son frère Alexandre, est plus vieux de 4 ans, ce qui laisse supposer que son petit frère qu’il accuse d’être le bourreau avait une force herculéenne. Je suppose également que Yann Moix dans son livre explique comment avec une tête de plus que son petit frère celui-ci ait pu la lui mettre dans la cuvette du WC (tirer la chasse est, par contre, plus simple) et qu’il ait eu la force nécessaire pour tenter de défenestrer son aîné. On finit par se demander si le livre de Yann Moix est une vengeance ou une confession par usurpation victimaire.

    Vous me direz, et vous avez raison, que cela n’a aucun intérêt, sinon celui de promouvoir un livre que je ne lirai pas, mais je me demande si Yann Moix ne recevra pas en pleine tête - hors cuvette - un retour de bâton après ce déballage de linge sale.

    Ce qui n’empêchera sans doute pas les lecteurs de la catégorie « voyeur » de se précipiter pour lire les malheurs de la famille Moix.

    Car la littérature française est très riche en livres de ce type, c’est à dire nombriliste, dont les auteurs sont plus volontiers des femmes que des hommes. Chacun et chacune y racontent, la larme à l’œil, sa micro-destinée en tentant de la faire passer pour exceptionnelle, ses petits malheurs en tentant de passer pour une victime plus persécutée qu'un concurrent, ses petites rancoeurs, en les étalant sur des pages et des pages comme une vengeance, de préférence quand les accusés sont morts.

    Là, les protagonistes sont encore vivants. Cette minable histoire va continuer à clapoter.

    Illustration : Bernardino Mei : "Les Atrides"

    « Les ONG ne représentent aucunement la société civile297. « Le vin, ce n’est pas de l’alcool », mais ce n’est pas de l’eau non plus »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 25 Août 2019 à 19:42
    Pangloss

    Cet antipathique de métier fait de la "littérature-réalité" comme d'autres de la "télé-réalité". Aucun intérêt!

      • Dimanche 25 Août 2019 à 20:09

        La plupart des écrivains puisent dans leur passé ou le passé des autres, mais les bons le transfigurent pour rendre leur récit universel.

    2
    Dimanche 25 Août 2019 à 20:38

    D'après les spécialistes de la spécialité, il s'agirait "d'auto-fiction" et, dans un grand quotidien, la philosophe et thérapeute Nicole Prieur, l'autrice (sic) de "Nous nous sommes tant trahis. Amour, famille et trahisons" (Denoël), et "Petits règlements de comptes en famille" (Albin Michel)" précise que "Dans une famille, ce n'est jamais le vécu objectif qui est mémorisé. Il n'y a jamais une seule vérité. Chacun a la sienne. On ne peut pas dire que Moix a menti. Le piège ici serait de chercher qui a tort et qui a raison. La seule vérité, c'est la souffrance que tous crient." 

      • Dimanche 25 Août 2019 à 20:50

        Ben voyons...C'est tout à fait normal que le bourreau se fasse passer pour la victime et en plus tire de l'argent de son torchon. Si c'est le cas pour Moix, il serait, en plus, stupide car il était probable que les accusés se défendent. Quant à Nicole Prieur, elle est dangereusement idiote, et c'est ma vérité.

    3
    Orage
    Dimanche 25 Août 2019 à 20:59

    Que tout cela est sordide et sans intérêt!

      • Dimanche 25 Août 2019 à 23:00

        Vous avez raison.

    4
    Dimanche 25 Août 2019 à 23:58

    C'est le traumatisme post "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier . Cette émission non seulement rend brutalement très connus des gens qui ne l'était pas beaucoup, mais encore elle leur donne un sentiment de puissance et d'omniscience. Ils ont des avis définitifs et toujours le dernier mot face aux invités de l'émission, qu'ils soient artistes, chanteurs, humoristes ou écrivains ou politiques. 

    Alors comme  Eric Zemmour, comme  Aymeric Carron , comme Christine Angot, il n'a pas supporté  que tout cela soit fini. Il s'est lancé dans une surenchère médiatique s'attaquant, lui l'intellectuel,  à un humoriste pour ados (Kev Adams) puis en confiant avec beaucoup de classe qu'il ne bandait que sur des jeunes femmes asiatiques (comme Houellebeck , mais lui ne s'en vante pas) avant de sortir ce pseudo-brûlot pour faire le buzz.

     

      • Lundi 26 Août 2019 à 08:47

        Quand on ne se couche plus, la réveil est difficile. Mais il a déjà écrit 17 livres (j'en ai lu aucun) et a eu, je crois, le prix Renaudot. Le buzz risque d'être mortel.

    5
    Souris donc
    Lundi 26 Août 2019 à 07:54

    Cercle (familial) vicieux : les médias se font de l'audimat en relayant les histoires de famille des people, lesquels peaufinent leur notoriété en alimentant les médias. Le Point et d'autres publient des palmarès. On verra si Moix a réussi son coup promotionnel (sans moi)

      • Lundi 26 Août 2019 à 08:54

        Son livre se vendra sûrement, mais il n'en sortira pas grandi, or il n'était déjà pas très grand au départ. Je parle de sa personnalité car je ne me permettrais pas de juger des livres que je n'ai pas lus.

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    6
    Lundi 26 Août 2019 à 18:25

    Serait-ce une "erreur de vieillesse" (qui est un naufrage) qui suivrait quelques "erreurs de jeunesse" ?

    Quand Yann Moix publiait dans un journal antisémite

    Certes, oui...

      • Lundi 26 Août 2019 à 19:15

        Décidément, rien ne vous échappe. Retour de bâton, comme prévu. On sent l'opportuniste prêt à n'importe quoi : antisémite (virulent) à 20 ans et près à se convertir au judaïsme à l'âge mûr ! On est con à 20 ans, mais à ce point.

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