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DANS MA VILLE XXII
Picasso : "Les pigeons"
LES PIGEONS DE PARISA Paris, le peuple des pigeons,
Petite tête et œil de reptile,
Gros corps et ventre rond,
S’apprête à quitter la ville.
Las des petites vieilles à cabas,
Lanceuses de miettes de pain,
Ricanant devant les combats
A coups de bec assassins.
Las de la poursuite des enfants
Dans les parcs et les squares,
Des coups de pied méchants
Lancés par les petits barbares.
Las de voler autour des blocs de béton,
De s’engluer dans le bitume des rues,
De voir leurs coulées de déjections
Servant de perruques aux statues.
Las des trottoirs encombrés
De tous les mobiles à roulettes,
Des pas des Parisiens pressés
Avançant sur eux à l’aveuglette.
Las des lourds envols effrayés
A chaque pétarade incongrue,
De l’odeur des gaz empoisonnés
Au ras de leurs becs crochus.
Las des ruées de voitures
Aux pare-brise meurtriers,
De leurs roues de torture
Prêtes à les écarteler.
Le peuple des pigeons de Paris
Pourchassé et devenu amer,
Lassé d’être toujours incompris,
Quitta un jour la ville pour la mer
Paul Obraska
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Commentaires
1Le HuronJeudi 2 Avril 2009 à 19:15Vous nous aviez promis un poème plus souriant. Celui-ci sourit ... mais encore un peu jaune. Mais j'aime beaucoup.RépondreBelle façon d'exprimer le ras-le-bol citadin à travers cette fuite des pigeons vers la mer ! J'aime beaucoup ce tableau de Picasso.J'espère pour eux que personne les chassera là-bas ! Mais on croit toujours qu'ailleurs est bien mieux qu'ici, souvent ce n'est pas le cas !Le texte exprime une fausse sympathie poour les pigeons (vers sur les statues). C'est une fable qui décrit plus des scènes de la ville que le ressentiment supposé des oiseaux.
Dr WODans certaines villes, on fait appel à des rapaces pour les faire fuir. C'est vrai qu'ils peuvent causer beaucoup de dégâts !Ces pigeons sont les descendants des pigeons qu'on a arrachés il y a déjà longtemps à leur milieu naturel (falaises et parois rocheuses). Encore une fois l'Homme se plaint des conséquences de ses actes!En fait ce sont des esclaves qui ont repris leur liberté mais restent près de l'homme dans les villes
Dr WOIl aurait tout de même pu prévenir la blogosphère ! lol...Il est d'une discrétion ce Dr WO ! C'est un test pour voir s'il nous manque !Il y a une relation ambivalente de la Ville aux pigeons. A tous les animaux, d'ailleurs. C'est comme souvent avec nos amis ovipares, mammifères ou autres: un peu de bonne conscience, un zeste de bluette, quelques coups de gueule..
La relation à l'animal est importante mais je ne suis pas de ceux qui la place avant celle à nos frères (et sieurs) humain(e)s.
le pigeon est en effet un bon exemple. Arrive un moment où la cohabitation sur un espace donné devient compliquée. je n'ai pas d'états d'âme à ce qu'une partie d'entre eux s'établissent près des flots.25MARIE-HélèneLundi 7 Janvier 2013 à 16:30J'ai beaucoup aimé ce Picasso ignoré de moi ainsi que ton poéme.
Mais je ne partage plus cette apathie pour les pigeons depuis qu'ils ont envahi mon village des Maures.Une vieille dame,comme il se doit les nourrit trop bien dans ma rue et ces obéses
déjectent en abondance sur la facade de la maison;rien n'est épargné:volets fleurs,plantes.
J'avoue avoir à leur égard de fortes méchantes pensées.26DominiqueLundi 7 Janvier 2013 à 16:30Moi je les aime quand ils sont voyageurs. J'avais toujours sur le bateau des graines. En effet, il ne se passait pas une traversée sans qu'un pigeon voyageur ne vienne se reposer, manger, boire. Compagnon d'une demi-heure, il s'envolait ensuite poursuivre son voyage.27DominiqueLundi 7 Janvier 2013 à 16:30Pour Pangloss
Oui, Dr Wo a pris quelques jours de vacances. Heureusement, il sera bientôt de retour.28Marie-HélèneLundi 7 Janvier 2013 à 16:30J'imagine son sourire à l'idée de ce manque!
Il va nous revenir avec de sublimes photos et les textes à l'appui.........29DominiqueLundi 7 Janvier 2013 à 16:30Cher Dr WO, vous êtes censé être de retour! Il serait temps de retourner sur votre blog. Vous nous manquez beaucoup...
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