• Le cri des nouveau-nés français est différent de celui des nouveau-nés allemands : le premier monte vers les aigus, le second descend vers les graves (Université de Wurtzbourg, et Ecole normale supérieure de Paris).


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  • Dans les commentaires de mon précédent billet (« Pile poil ») il est apparu que les femmes pouvaient être sensibles à la vue d’une barbe naissante chez les hommes (l’inverse est peu probable). Peut-être parce qu’un homme mal rasé se donne un peu l’air d’un voyou et que le côté voyou et le mépris des convenances semblent séduire une partie de la gent féminine.

    Il existe une Association pour le développement de l’information et de la recherche sur la sexualité (ADIRS) et  celle-ci a organisé en octobre dernier une campagne itinérante d’information et de sensibilisation sur les troubles de la sexualité. A cette occasion d’une enquête a été réalisée par l’IFOP portant sur 1001 personnes au cours du mois d’août 2009.

    De cette enquête il m’a paru intéressant d’extraire les facteurs sensoriels qui peuvent provoquer l’éveil des sens dans les deux sexes :

    Le toucher est le grand vainqueur (87 %) et il compte autant pour les hommes que pour les femmes, confortant ainsi l’idée répandue que la sexualité est avant tout une histoire de peau.

    Pour la vue, les deux sexes divergent nettement. Les hommes lui accordent bien plus d’importance (53 %) que les femmes (27 %). Notion que les femmes connaissent depuis la nuit des temps et qui les amènent, pour le plaisir des yeux des hommes, à soigner leur apparence parfois jusqu’à des sacrifices extrêmes.

    Une exception cependant : les œillades susciteraient le désir chez 30 % des femmes, mais seulement chez 22 % des hommes, peut-être parce que les hommes (ceux qui ne sont pas trop prétentieux) peuvent avoir alors quelques doutes sur la profession de la dame.

    Pour les odeurs, les proportions par rapport à la vue s’inversent. : 23% des femmes s’intéressent aux odeurs (je n’ai pas de précisions sur le type d’odeur) alors que les hommes ne sont que 14% (c’est bien la peine de dépenser des sommes folles pour les parfums !).

    Pour les sons, la proportion des femmes sensibles est également plus grande (15%) que chez les hommes (9%). Ce qui explique que certains hommes jouent du timbre grave de leur organe avec délectation.

    Mais quant est-il des paroles d’amour ? Elles attisent le désir sensuel des moins de 25 ans pour 48 % d’entre eux, alors que seuls 31 % des plus de 65 ans y sont sensibles. Le facteur déterminant semble être l’âge et non pas le sexe. « Avec le temps tout fout le camp » (Léo Ferré).

    Il ne semble pas que le goût ait été exploré, c’est dommage.

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    Paul Gauguin : "A quand le mariage ?"


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  • Depuis quelques années une mode semble persister dans le monde du spectacle touchant un nombre appréciable des spécimens qui se renouvellent périodiquement sur nos petits écrans (ailleurs je ne les vois pas, je n’ai jamais été invité à me montrer à la télévision et j’ai horreur des coquetèles – où je ne suis pas invité non plus – car je trouve pénible de grignoter et de boire debout, de parler la bouche pleine et de dire bonjour à des gens que je ne reconnais pas). Cette mode touche également les mannequins masculins (heureusement pas les féminins) qui n’ont pas toujours les moyens de la suivre.

    Mais revenons à nos moutons, car c’est de cela qu’il s’agit : un problème de tonte.  La mode, donc, est de ne pas se raser. Non de se laisser pousser la barbe comme signe ostentatoire admis d’une religion ou de porter la barbe qui donne de la noblesse à la face des patriarches ou des philosophes pour imposer ainsi le respect ou de soigner une  barbiche pour masquer un menton fuyant ou de tailler un collier pour encadrer le visage comme un cadre de portrait de maître, non, je veux parler d’une barbe naissante de quelques jours, sans le moindre soin, et poussant dans le désordre avec souvent quelques poils gris du meilleur effet.

    Manifestement ces gens là sont propres sur eux, il ne s’agit pas de négligence. C’est une absence d’acte volontaire, une préméditation. Alors pourquoi ? Serait-ce une preuve de leur vie trépidante qui ne leur donne pas le temps de se raser ? L’affirmation de leur virilité ? Une lutte contre les convenances ? Une manifestation révolutionnaire ? Ce qui serait étonnant de la part de gens connus parfaitement installés dans le système. Peut-être veulent-ils faire preuve d’originalité ? Dans ce cas ils doivent éviter de se rencontrer avec d’autres non-rasés sur le même plateau pour être le seul à s’enlaidir volontairement.

    Je me pose une autre question. Un poil, c’est vivant, ça pousse, or pour le montrer en public il doit avoir une longueur adéquate, ni trop long, ni trop court et ce que l’on constate est renversant : il a toujours la même longueur lorsque les non-rasés apparaissent sur l’écran. Ils sont donc obligés de se raser et attendre que le poil repousse à la bonne longueur pour se montrer en public, ce qui exige une organisation pile poil digne d’admiration ou de concéder à apparaître parfois le visage glabre et de perdre ainsi beaucoup de leur personnalité.


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    Marc Chagall « Adam et Eve »

     

    ADAM ET EVE

     

    On raconte la fable enfantine

    De deux amants uniques

    Qui par union consanguine

    Devinrent un couple prolifique.

     

    En fait, c’était un ménage à trois.

    Innocents, bons pour l’anathème,

    Ils n’étaient que des proies.

    Mais qui était le troisième ?

     

    Etait-ce Dieu le sacré créateur,

    Voyeur sévère de ses petits ?

    Etait-ce le serpent tentateur ?

    Mais envoyé par qui ?

     

    Le troisième était le Diable,

    Le Diable était au paradis.

    Ce n’est pas croyable !

    Le Mal en ce lieu béni !

     

    Ils se sont tous unis

    Pour offrir le fruit défendu,

    Le couple était né maudit,

    Et le Paradis d’emblée perdu.

     

    Les amants naïfs étaient manipulés,

    Et revenus les pieds sur terre,

    Adam et Eve sont à jamais restés

    Victimes des deux Compères.

     

     

    Paul Obraska


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  • Je suis sûr qu’Einstein ne demandait pas à être salué à l’entrée de l’université de Princeton. Eric Besson, lui, tient beaucoup à être salué par le policier en faction à l’entrée du ministère de l’immigration, mais l’un était un génie et l’autre pas (lequel ?).

    Comme l'a révélé Le Canard enchaîné  il y a quelques semaines, notre ministre de l'identité nationale s'est emporté contre une policière qui avait omis de le saluer. Celle-ci  affirme ne pas l’avoir reconnu et elle a présenté ses excuses pour cette énorme bévue proche du crime de lèse-majesté.

    Après cette révélation du Canard, le ministre a minimisé l’incident , mais Le Point du 10 /12/09 nous apprend que la fautive passera en conseil de discipline au début de l’année prochaine.

    Je voudrais ici prendre la défense de la policière (ce qui n’est pas mon habitude), car comment voulez-vous qu’elle reconnaisse quelqu’un qui ne se reconnait plus lui-même ?

    cameleon 06


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  • turner-tempete.jpg
    William Turner "Tempête"

    VENGEANCE

     

    HAÏKU

     

    Baleine sanglante

    Proie fabuleuse des mers

    Lames tranchantes

     

    QUATRAIN

     

    Un jour une immense baleine courroucée 

    Surgit des profondeurs abyssales  

    Fila vers les îles nipponnes apeurées

    En ouvrant ses entrailles colossales

     

    DISTIQUE

     

    La baleine immense surgie des obscurs tréfonds

    Engloutit d’un seul coup les bateaux du Japon

     

    TANKA

     

    L’immense baleine

    Ballotta les petits hommes

    Les cracha dans l’eau

     

    Les matelots rescapés

    Quittèrent les baleiniers

     

     

    Paul Obraska


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  • Il y a des ruptures qui ne devraient se faire que sur le dos de ceux qui nous gouvernent. Dans la terminale S il est prévu de réduire le temps d’étude obligatoire de l’histoire et de la rendre optionnelle. Bien sûr cela soulève un débat et on se demande si le but n’est pas d’en soulever un pour masquer l’existence de problèmes plus importants. Dans cette terminale qui fait la part belle aux matières scientifiques et qui est censée grouper l’élite des lycées, l’histoire risquerait d’encombrer les cervelles programmées pour utiliser de préférence la calculette.

    On pourrait faire remarquer, comme d’autres l’ont sans doute fait, que les plus grands savants, ceux qui ont réellement fait avancer les sciences, étaient en général de grande culture, et avaient pour la plupart dépassé leur spécialité en abordant en particulier l’histoire (ne serait-ce que celle des sciences) et la philosophie. Se borner à la connaissance d’une technique ne stimule guère l’imagination et la création.

    Par contre cette « réforme » comporte également la possibilité d’une autre option à laquelle les élèves pourront consacrer 8 heures par semaine ! Celle des « arts du cirque ». Ne ricanez pas, une telle option n’est-elle pas la meilleure façon d’étudier l’art de la politique ? Comment descendre dans l’arène, comment bonimenter pour présenter les numéros, comment apprendre les trucs de l’illusionniste, comment ne pas se laisser manger par un fauve, comment marcher sur la corde raide, comment faire cavalier seul, comment dresser les plus bêtes et se faire obéir d’eux, comment saluer la foule, comment s’en sortir même si le numéro est raté. Les enseignements de cette option sont multiples, aussi faut-il rendre grâce à Luc Chatel de son initiative et regretter qu’il n’ait pas pu en bénéficier en son temps.


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  • JEAN-LUC MELENCHON, PRESIDENT DU PARTI DE GAUCHE, A DECLARE : «LA  LAMENTABLE VOTATION DES SUISSES DONT L’EXISTENCE MÊME EST LA NEGATION DE LA LIBERTE DE CONSCIENCE. ». DEPUIS DES SIECLES ON SE PENCHE SUR LES MYSTERES DE LA CONSCIENCE, MAINTENANT ON SAIT Où ELLE SE TROUVE : DANS UN MINARET...


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  • CE BILLET EST PEUT-ÊTRE IMPERTINENT, MAIS ABSOLUMENT PAS DISTRAYANT. ALORS, POURQUOI  LE PUBLIER ? ET BIEN JE N’EN SAIS RIEN. PEUT-ÊTRE PARCE QUE JE M’AMUSE PARFOIS AVEC DES CHOSES ENNUYEUSES, POURQUOI PAS VOUS ?

     

    Pascal a écrit des fragments destinés à une apologie du Christianisme et qui ont été réunis dans les Pensées, son ouvrage le plus connu et d’excellente réputation. J’avais plutôt de bons souvenirs scolaires, mais je n’en avais lu que les extraits mis à ma disposition. J’ai eu l’idée saugrenue (et courageuse : 600 pages!) de lire l’intégralité des fragments. J’aurais mieux fait de m’abstenir.

    L’essentiel de ce texte est évidemment marqué par l’époque et par la foi de l’auteur qui transforme des affirmations en vérités et la Bible en un livre d'histoire. Il est certain qu’avec le recul tout jugement pourrait être considéré comme déplacé, voire injuste, pourtant une œuvre ne doit pas être jugée seulement du point de vue historique mais également pour ce qu’elle apporte.

    Pascal nous assène que l’homme est mauvais : « La vraie et unique vertu est donc de se haïr… » (Fragment 471) et malheureux : « Que je serais heureux, si j’étais en cet état, qu’on eût pitié de ma sottise et qu’on eût la bonté de m’en tirer malgré moi ! » (Note du fragment 662). Pascal s’efforce donc de démontrer que la seule forme de bonheur est l’amour de Dieu et que la seule religion vraie est la religion chrétienne : « Si on soumet tout à la raison, notre religion n’aura rien mystérieux et de surnaturel. Si on choque les principes de la raison, notre religion sera absurde et ridicule. » (Fragment 204). Avec tout le respect que je dois à ce génie, j’aurais tendance à penser l’inverse. On s’étonne d’ailleurs qu’un si grand esprit (notamment scientifique), emporté par sa flamme dévote, puisse avancer des arguments comme : « Ainsi non seulement le zèle de ceux qui cherchent prouve Dieu, mais l’aveuglement de ceux qui ne le cherche pas. » (Fin du fragment 195). Cette pétition de principe universelle permet de prouver tout ce que l’on veut et ouvre les portes au surnaturel. Ou « Sur ce que la religion chrétienne n’est pas unique. Tant s’en faut que ce soit une raison qui fasse croire qu’elle n’est pas la véritable, qu’au contraire c’est ce qui fait voir qu’elle l’est. » (Fragment 620). Une possibilité ne peut devenir vraie que si elle n’est pas unique, par conséquent s’il n’existe qu’une possibilité, elle a toutes les chances d’être fausse.

    Quant aux démonstrations de Pascal pour persuader les incroyants qu’ils ont intérêt à croire pour espérer avoir une belle vie après la mort et à ne penser qu’à cela plutôt qu’aux biens terrestres et aux divertissements, donnent à la foi un côté mercantile un peu déplaisant. Mais on ne peut qu’approuver sa condamnation de l’Inquisition.

    Il existe, bien sûr, de beaux passages bien connus (ceux qui ne sont pas marqués par l’époque et qui ont un caractère universel) mais il est décevant de constater que beaucoup de ces fragments sont très inspirés de Montaigne (jusqu’à utiliser les mêmes termes)[1], ce qui n’empêche pas Pascal de dire de lui « Le sot projet qu’il a de se peindre […] Car de dire des sottises par hasard et par faiblesse, c’est un mal ordinaire. Mais d’en dire par dessein, c’est ce qui n’est pas supportable.» (Fragment 644).

    Peut-être vaut-il mieux garder ses souvenirs que d’avoir l’inconscience de pénétrer dedans pour trouver plus de vide que de plein.


    [1] Les « Pensées » dans la collection « Les classiques de poche » donnent des extraits des « Essais » de Montaigne correspondants


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  • APPEL AU SENS CIVIQUE DES PARENTS D’AULNAY-SOUS-BOIS POUR POUSSER LEURS ENFANTS DANS LES ESCALIERS.

    PAR UNE NOTE AFFICHEE, LE DIRECTEUR DE L’HÔPITAL DE LEUR COMMUNE REPROCHE AUX EQUIPES DU SERVICE DE CHIRURGIE PEDIATRIQUE DE NE PAS AVOIR EFFECTUE 80 INTERVENTIONS DE PLUS POUR BOUCLER LE BUDGET 2009.

     

    Et si les parents rechignent à prêter leurs enfants pour satisfaire l’équilibre comptable de leur hôpital, pourquoi ne pas aller renverser quelques bambins à la sortie des écoles ?

     

    Source : « Le Canard enchaîné » du 2/12/09

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