• Que manger pour abaisser le taux de cholestérol dans le sang ?

     

    Dans les pays économiquement développés, la majorité de la population a une alimentation trop « riche » et le plus souvent déséquilibrée...bien que savoureuse.

    Mais avant de se mettre à la diète (ce qui est une démarche désagréable se répétant 3 fois par jour et pour longtemps), le taux de cholestérol doit être vérifié et s'il est confirmé qu'il est élevé, le médecin doit s'assurer que cette élévation n'est pas liée à une augmentation bénéfique des HDL et vérifier l'absence de maladie ou de traitement pouvant être à l'origine de l'élévation.

    Si le régime s'impose, commencer par maigrir si l'on est trop gros, surtout si l'on est diabétique, pas toujours facile et souvent déprimant, pour les hommes parce qu'ils se privent et qu'ils n'aiment pas ça, pour les femmes, car l'échec (fréquent) est mal vécu et le poids peut devenir une hantise alimentée (si j'ose dire) par une pression médiatique sous forme de merveilleuses créatures exposées au moindre prétexte.

    Quant au régime préconisé pour abaisser le cholestérol... il est difficile à appliquer dans la vie courante : matières grasses constituant moins de 30p100 des calories absorbées, dont 250 à 300 mg/j pour le cholestérol, acides gras saturés : moins de 10p100 des calories, acides gras polyinsaturés jusqu'à 10p100 des calories ! Respecter à la lettre un tel régime conduirait le patient à vivre avec une table de composition des aliments, une balance et une calculette (d'autant plus que les proportions peuvent varier selon les conseils).

    Une simple sélection des aliments est déjà bien contraignante : limiter la consommation de viandes (surtout les abats particulièrement riches en cholestérol, la cervelle arrivant largement en tête...), des œufs (le jaune contient déjà la ration quotidienne de cholestérol permise) choisir plutôt les viandes « blanches » (dinde, poulet, canard, lapin, veau, jambon cuit) ou des morceaux maigres des autres viandes, se priver (un peu...) des coquillages (mais pas des crustacés...Dieu merci), favoriser celle de poissons même gras (mais « insaturés », sauf l'anguille qui - heureusement - n'est pas mon plat préféré), des légumes, des fruits et des sucres complexes : pain, céréales, féculents (mais pas les pommes de terre frites, les pâtes aux œufs et les biscottes). Les gourmets devront se passer du beurre et des fromages pourtant si séduisants par leur diversité et se contenter des margarines à base végétale et des laitages écrémés. Les gourmands verront passer sous leur nez : les charcuteries, les pâtisseries, les viennoiseries, les confiseries, le chocolat au lait, les glaces (se rabattre sans trop de regret sur les sorbets). Quant aux paresseux, ils devront renoncer à la facilité des plats et les sauces préparés du commerce. Les huiles, elles, ont fait couler beaucoup d'encre. Diverses huiles ont été conseillées (et à utiliser en principe en alternance !) : tournesol, maïs, pépins de raisin, noix, colza, soja...Mais les esprits ont été frappés par l'histoire de la Crète et de la fréquence moindre des maladies coronariennes dans le sud de l'Europe, si bien que l'huile d'olive ancestrale (mais pas l'olive, ce qui injuste) a toutes les faveurs. L'alcool et surtout le vin sont sur la voie d'une timide rédemption car - comme l'exercice physique - ils élèvent le taux des HDL à la dose d'environ 2 verres de vin par jour. Par contre une dose excessive d'alcool augmente le taux des triglycérides, le risque de mort prématurée de l'alcoolique et de ceux qui se trouvent sur sa route.


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  • On a annoncé à grands renforts de trompettes médiatiques (et pas seulement en France) que quelques semaines après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, les hospitalisations en urgence pour infarctus du myocarde auraient chuté de 15%. Bravo !

    Mais j'ai des fourmis dans le bon sens : quoi ? Si vite !? Comment cette évaluation a-t-elle été faite ? Par rapport à quoi ? Sur qui ? A-t-on tenu compte de la baisse régulière ces dernières années des accidents cardio-vasculaires ? Ne s'agit-il pas d'une fluctuation statistique que l'on peut observer dans toute étude ?

    J'ai comme un doute. Enfin, la cigarette ce n'est pas comme le virus de la grippe que l'on peut choper en fréquentant les bars-tabac. La cigarette met des années à accomplir ses méfaits, surtout chez les non-fumeurs qui inhalent passivement la fumée de tabac. Les plaques d'athérosclérose dans les artères mettent des années à se constituer, même si elles peuvent se rompre en quelques minutes et obstruer une artère nourricière du cœur pour provoquer un infarctus, encore faut-il qu'elles soient déjà là !

    On nous a affirmé, sans sourciller, que quelques semaines après l'application de la loi, l'infarctus du myocarde, dans un esprit citoyen remarquable, aurait évité de frapper un grand nombre de sujets fréquentant les lieux publics (logiquement, il devrait s'agir que de non-fumeurs, car les fumeurs continuent à fumer ailleurs), qui, sans cette interdiction auraient du en être victimes pendant ce court laps de temps.

    Faut-il admettre que la fumée de cigarette des fumeurs déclenche sélectivement l'obstruction brutale des artères du cœur de leurs voisins non-fumeurs ? Ce qui impliquerait qu'avant l'application de la loi, les non-fumeurs ne faisaient leur accident cardiaque que dans les bars-tabac, les restaurants ou sur des lieux de travail enfumés.

    Pourquoi pas ? On vit dans un monde plein de surprises où on peut annoncer n'importe quoi au public sans vérification sérieuse.


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  • FRUITS

     

    L'ananas et sa houppe florale,

    Sa peau de crocodile végétal

    Aux écailles jaunes noyées de vert,

    Protégeant son cœur solaire

     

    Cerise, bille de pourpre noir

    Pendue en battant solitaire,

    Ou en famille sous leur toit vert.

     

    Goutte lourde de la poire

    Chargée de chair fondante.

    Craquement de la pomme croquante

    Lorsqu'on y plante les dents.

     

    Orange comme un soleil couchant

    Avec ses croissants de lune dedans.

    Sage mandarine sucrée

    Aux quartiers bien rangés.

     

    Pêche à la peau de douceur

    Que du doigt on caresse

    Avant d'en boire le cœur

    Débordant de tendresse.

     

    Figue violine, bourse pendante

    Gonflée de marmelade amarante.

    Kiwi, chair verte si onctueuse

    Dans son enveloppe terreuse.

     

    Généreuse pastèque d'eau gorgée

    Pour la soif des pays asséchés,

    Et melon comme un astre lourd.

     

    Fraise aux grains de beauté,

    Cœur rose, de rouge cerclé.

    Framboise à la peau de velours,

    Délicieux rubis qu'on déguste.

     

    Raisins blancs ou noirs agrippés

    Aux branches de leur petit arbuste

    Dans un rêve mort de vin bachique.

     

    Blonde banane phallique

    S'offrant toute entière,

    Une fois la peau écartelée.

     

    Mûre, framboise noire des roncières,

    Myrtille, petite nuit bleutée,

    Groseille, perle acidulée.

     

    Et toi, modeste abricot

    Déjà confiture autour du noyau

     

    Je vous aime.


    Paul Obraska


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    Un article d'Hélène Vissière, paru dans "Le Point" du 7 août 2008 n° 1873, vient illustrer de façon caricaturale mes modestes propos publiés dans ce blog (Chroniques médicales n° 19, 20 et 23). Cet article traite des mesures prises par des entreprises aux USA, pour imposer une prévention cardiovasculaire à leurs employés portant essentiellement sur la lutte contre l'obésité (2 américains sur 3 ont une surcharge pondérale), le tabagisme et la sédentarité.

    Bien sûr, ce n'est pas par philanthropie. Les entreprises (surtout les grandes firmes) règlent la plus grande partie des dépenses de l'assurance-maladie et elles espèrent en outre obtenir une meilleure productivité en diminuant les arrêts de travail.

    Certaines entreprises, comme IBM, incitent à suivre la prévention en versant jusqu'à 300 dollars de prime annuelle si on fait un bilan de santé ou si l'on suit les mesures de prévention, d'autres offrent des cadeaux.

    Mais devant les résultats incertains de ces pratiques incitatives laissant aux employés la liberté du choix, d'autres entreprises ont opté pour des mesures dures en pénalisant ceux qui s'écartent des moyennes, par exemple : maigrir ou payer 840 dollars par an (la femme ainsi menacée a perdu 27 Kg en 1 an). Les employés doivent subir un bilan de santé et répondre à un interrogatoire intime (alimentation, mais aussi rapports avec le conjoint), les récalcitrants étant à l'amende (480 dollars). Un employé testé positif à la nicotine est averti (même s'il fume en dehors de l'entreprise) et menacé de licenciement s'il récidive. Beaucoup d'entreprises n'embauchent même pas les fumeurs.

    Ainsi aux USA et peut-être un jour prochain en Europe (en France, un premier ministre, maintenant décédé, n'avait-il pas proposé que la Sécurité Sociale ne prenne pas en charge les complications de l'alcoolisme et du tabagisme ?), les entreprises deviennent « le bras armé » du « pouvoir médical ». La prévention est évidemment souhaitable, mais où va-t-elle s'arrêter ? Un modèle universel tend à être imposé à chacun, les récalcitrants  montrés du doigt et marginalisés. C'est un bon début qui augure une intrusion encore plus large dans la vie des individus.

    NB Dans "Le Point" cet article qui traite de la lutte contre l'obésité (aux USA) est suivi par un article intitulé "Quand le riz vient à manquer" (au Bangladesh)


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  • La peste a été à l'origine de pandémies dévastatrices : celle de Justinien, au VIe siècle, fit  des millions de victimes au pourtour méditerranéen, celle du Moyen Age, au XIVe siècle, tua près de la moitié de la population de l'Europe et la peste dite océanique de la fin du XIXème au milieu du XXe siècle fit douze millions de morts.

    La peste a semblé longtemps être l'expression du courroux divin et les médecins ne croyaient donc  pas à la contagion. Mais les gens, eux, ont vite compris que la fréquentation des pestiférés conduisait à le devenir et que la navigation était source de dissémination. La première réaction était donc de fuir. Si la fuite pouvait éviter d'être atteint, elle permettait aussi à la maladie de se disperser.

    La peste au Moyen Âge

    Le pape Clément VI, en Avignon, ne quitta pas la ville, s'enferma entre deux murs de flamme, ce qui ne l'empêcha pas de prendre des mesures nécessaires et de promulguer deux bulles affirmant - en vain - l'innocence des juifs, victimes d'une folie meurtrière contagieuse qui se propagea en Europe de 1348 à 1352. Après les juifs, on rechercha des semeurs de peste, des « graisseurs », des « ...empoisonneurs qui frottent les portes avec du pus de pestiféré par une méchanceté infinie » (Ambroise Paré). A Milan, en 1630, un vieillard perdit ainsi la vie pour avoir essuyé un banc d'église avant de s'y asseoir.

    Des mesures sérieuses d'isolement, d'hygiène et touchant la navigation furent prises dès la fin du XIVème à Venise, imitées par les autres pays. Sous Louis XIII, les médecins amenés à visiter les pestiférés durent mettre un habit spécial avec un masque aux yeux de cristal et un long nez empli de parfums qui les faisait ressembler à de grands oiseaux. Lors de la peste de Marseille, le Régent fit édifier un mur pour empêcher les Marseillais de contaminer le reste du royaume. Mais les précautions les plus sévères pouvaient être contournées. En 1799 Bonaparte, venant d'Egypte et de Jaffa où la peste était présente, évita la quarantaine,  en faisant escale en Corse exempte de peste et dernier port d'attache, lui permettant d'obtenir une patente « nette », avant de toucher le continent.

    La peste à Marseille en 1720

    Des moyens moins sérieux furent essayés. A partir du XVIIème on perfora le courrier pour y faire pénétrer des vapeurs, on conseilla de fumer du tabac et pendant la peste de 1665 on obligea même les étudiants d'Eton  à le faire jusqu'à les fouetter. Les parfumeurs firent fortune en créant des compositions pour se préserver des miasmes et l'eau de Cologne vit ainsi le jour. Les palefreniers semblaient être protégés et pendant la peste de Moscou en 1771, on s'arrachait les couvertures de cheval et les nobles restaient en selle le plus longtemps possible. Des amulettes protectrices les plus diverses furent essayées, certaines religieuses, d'autre moins comme des crapauds séchés pendus autour du cou ou des dents de pestiférés que l'on pouvait sucer. Pourtant Jérôme Fracastor dès 1546 avait affirmé la contagiosité de la peste par des particules invisibles à partir du malade et de tout objet ayant été à son contact. Les dents étaient ainsi bien placées pour être contagieuses.

    La peste résulte d'un ménage à trois : la puce, le rat et l'homme. Alexandre Yersin découvrit en 1894  le microbe responsable, dans une petite paillote, près de l'Hôpital de Hong-Kong où il vivait et travaillait sur des cadavres de pestiférés, les anglais lui ayant interdit d'approcher les malades. Yersin, inhumé en 1943 à Nha Trang, est considéré par les Vietnamiens comme un héros national. C'est en 1898 à Karachi que Paul Louis Simond découvrit le rôle de la puce et du rat comme réservoirs et mode de transmission.

    La peste est maintenant curable par les antibiotiques. Elle avait déjà pratiquement disparu d'Europe au XVIIIe siècle sans qu'on en sache très bien les raisons. L'invasion du rat gris qui a remplacé le rat noir plus sensible à la maladie en serait une des principales causes.


    Documentation réunie avec la collaboration de Jean Waligora


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  • Engène Beyer "Le massacre des juifs de Strasbourg le 14 février 1349"


    VIOLENCE

     

    J'ai été élevé pour tuer

    Des hommes, bien sûr, pas des bêtes

    J'aime mon métier

    Une tuerie est une fête

     

    Les bêtes tuent pour se nourrir

    Ou pour se défendre

    Moi je tue pour le plaisir

    Ah ! Il ne faut pas être tendre

     

    La tendresse je la laisse aux victimes

    J'aime qu'ils me supplient de les épargner

    Les tuer ce n'est plus un crime

    Je ne fais que nettoyer

     

    J'aime la prière des vieillards

    Faciles à massacrer

    Je poursuis les enfants braillards

    Je tue les femmes après les avoir violées

     

    Je laisse les maisons en flammes

    C'est beau un feu purificateur

    Où brûlent les corps des infâmes

    Et les quelques vivants en pleurs

     

    Et puis on fête entre amis

    Nos exploits de la journée

    On se raconte nos tueries

    Au milieu des rires avinés

     

    A l'église je me rends le lendemain

    Je m'agenouille pour prier

    Pour le salut de mon prochain

    Devant le Juif crucifié

     

    Le prêtre m'absout de mes péchés

    Je suis en règle avec ma conscience

    Demain je pourrais recommencer

    Puisque j'ai fait pénitence


    Paul Obraska


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