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PORTRAITS III
René Magritte "La géante"
LA GEANTEL’homme dans sa vie d’erranceRencontra un jour une géanteLa femme inattendue, immenseA la nudité impressionnanteLe regard de l’homme stupéfaitSuivit les hautes colonnes galbéesQui montaient, montaient, montaientJusqu’au triangle aimé des perditionsJusqu’à l’ample nid de l’HumanitéL’homme qui ne cherchait que sa satisfactionPosa son regard sur les sphères du désirLa femme géante leva les brasEt lassée poussa un soupirEn révélant ses appâtsComme une invitationSe voulant dominateur même d’en basL’homme chercha son regard en vainLa femme détourna les yeux avec ostentationUn peu méprisanteLe regard lointainLa femme n’était pas géanteC’est l’homme qui était nain
Paul ObraskaAUX FEMMESFemmes exposées nues à chaque coin de rueFemmes rendues honteuses au corps masquéFemmes épousées de force par des inconnusFemmes abandonnées une fois engrosséesFillettes au sexe mutilé pour ne pas jouirFilles coupables d’avoir été violéesFemmes contaminées sans pouvoir rien direFemmes battues pour une soupe en retardFemmes tuées dans des relents d’alcoolFilles impubères vendues aux vieillardsFillettes assassinées après l’écoleFemmes prostituées que l’on met au pasFilles esclaves de gens sans paroleFemmes-bétail juste bonnes à mettre basFemmes cachées, forcées, répudiées, venduesFemmes, exploitées, prostituées, battues,Femmes violées, mutilées, tuéesAu nom des hommes demeurésAu nom des hommes sans nomJe vous demande pardon
Paul Obraska
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Commentaires
1lili-la-rebelleSamedi 8 Mars 2008 à 14:31La géante ! Etonnant comme un homme peut si bien comprendre ; et si je ne me méprends pas, si j'ai bien tout compris ! je dirais que c'est exactement cela liliRépondreJe n'aurais pas la prétention de dire qu'au-delà de mes mots, que tu as lus, et de la réponse que je t'ai faite à ta question posée ; j'ai quelques part inspiré ton poème. Mais j'aurais pu écrire ces mots, car si ça c'est pas de la révolte qu'est-ce ?? il y a beaucoup de phrases ou je pourrais mettre mon nom en tant que victime COUPABLE ! liliJ'ai oublié quelque chose d'important Merci Paul de nous comprendre si bien ! dommage que vous soyez si peu nombreux à penser ainsi !Bonjour pas mal du tout "le portrait trois", j'ai bien aimé lire. Je suis désolé que tu ai peu de lecteur car je trouve que ton blog mérite d'être connu. Amicalement PaulMerci beaucoup, j'ai été très touchée par votre commentaire . Ce poème me transperce ... si je vous dis qu'il y a peu de temps j'avais encore 3 autres blogs ... 1 sur l'anorexie, 1 sur le viol, et un sur le harcèlement moral ... vous comprendrez aisément . Je reviendrai sur votre blog, il mérite en effet d'être connu, comme l'a dit Paul qui connaît mon blog ... Amitiés . LizaMerci encore, il s'agit là encore d'un très bel hommage à toutes ces femmes qui souffrent ...Je l'avais déjà lu au temps où je n'avais pas encore de blog. C'est un des textes qui m'avait donné envie de revenir chez vous. Parce qu'un homme qui parle ainsi des femmes...Ces poèmes sont effectivement en rapport avec le texte de Carlus aujourd'hui... et la citation d'Alfred De Vigny que j'y ai postée:
"Après avoir étudié la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivé à la conclusion qu'au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur demander pardon."
Il est toujours agréable de rencontrer des hommes qui ne se sont pas rangés dans le clan des dominants...
Merci à vousAragon disait que la femme est l'avenir de l'homme, je crois que c'est plutôt la honte de l'homme.
Dr WOTrès beaux poèmes, en effet. De ceux qui sortent des tripes
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