Albrecht Dürer "Christ affligé"
LA MAUVAISE EDUCATION
C’est un spectacle muet où les étoiles crépitent
Et le Cosmos explose dans un silence abyssal.
Les éclats incandescents roulent comme des pépites
Dans la noirceur du vide glacial.
Des confins de l’Univers sans frontières,
Dans la sidérante immensité sidérale,
Voyagent leurs éternelles lumières.
Et Dieu dans tout ça ?
Et le royaume des cieux ?
Ils sont quelque part. La place ne manque pas.
L’Homme est à l’image de Dieu,
Dieu est blanc
Dieu est jaune
Dieu est noir
Mais Il n’est pas Femme
Et Il est barbu
Aux Cieux, les anges et les vierges sont séparés.
Le sexe des anges est incertain et la prudence s’impose.
La volière des vierges s’épuise et doit être préservée,
Aux suicidés assassins de les consommer.
Dans l’ennui éternel, le sexe rend moins morose.
Dans l’infini de l’Univers,
Parmi les myriades de galaxies,
Dieu ne s’intéresse qu’à la Terre.
Il écoute chacune des innombrables prières
Et les appels gratuits qui montent vers lui,
Il envoie des livres, Il envoie des anges,
Il a même envoyé son Fils sur la Terre.
Les Hommes moins gâtés que pourris,
L’ont renvoyé, mal en point, en échange.
Mauvaise éducation.
Bien que le sacrifice du Fils fût dans Ses intentions
Pour les punir, le Père laisse faire le Malin.
Et s’en lave les mains
Paul Obraska