• Mémoire

    LES VOIX

     

    Te souviens-tu des voix

    Qui sortaient des boîtes de bois

    Vibrantes de menaces ou d’espoir

    Portées par les ondes chaque soir

     

    Te souviens-tu de cette voix

    Vociférant des imprécations

    De la foule en fureur à l’unisson

    Qui nous glaçaient d’effroi

     

    Te souviens-tu de cette voix

    Chevrotante du vieillard prêcheur

    Qui allait fournir aux prédateurs

    Les rabatteurs pour leurs proies

     

    Te souviens-tu de cette voix

    Fragile franchissant la Manche

    Si faible qu’il fallait que l’on se penche

    Pour entendre la boîte de bois

     

    Te souviens-tu de cette voix

    Qui annonçait que loin, là-bas

    Dans les plaines blanches et glacées

    Naissait l’espoir de la liberté

     

     

     

    Paul Obraska

     

     

     

    « Question posée à l'examen de pédiatrieInternet rend-t-il idiot ? »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Juin 2010 à 09:57
    Voilà un texte beau et fort pour cette journée de commémoration. Félicitations Dr Wo !
    2
    Vendredi 18 Juin 2010 à 10:58
    Un bel hommage en ce jour du 18 juin Doc. Je suis sensible à ce passé qui a bercé mon enfance au travers les récits de mon père, Français Libre, depuis 1942,(il avait 20 ans).
    Bel hommage.......sincèrement.....Bonne journée. Bises
    3
    Vendredi 18 Juin 2010 à 13:55
    Il n'y a que les deux derniers vers qui me dérangent : la revanche, non, la liberté, oui !
    Oui, je les revois ces boîtes en bois, avec leur oeil unique, vert et central et le fin tissu recouvrant le haut parleur et le protégeant de la poussière.
    4
    Vendredi 18 Juin 2010 à 15:10

    La bataille de Stalingrad n'a pas donné la liberté aux russes mais a permis la nôtre. Vous avez raison, j'ai changé les deux derniers vers.

    Dr WO

    5
    Vendredi 18 Juin 2010 à 15:22
    Une voix et... tant de destinées !
    Merci, Dr WO.
    6
    Vendredi 18 Juin 2010 à 15:51

    Merci.

    Dr WO

    7
    Vendredi 18 Juin 2010 à 16:01

    Il fallait du courage.

    Dr WO

    8
    Vendredi 18 Juin 2010 à 16:05

    Et une voix hachée que l'on entendait à peine.

    DR WO

    9
    Vendredi 18 Juin 2010 à 18:38
    La boîte en bois était bien grande pour une si petite voix et pourtant si forte.
    10
    Vendredi 18 Juin 2010 à 18:48

    Et on entendait plus le brouillage que la voix, mais ce que l'on entendait suffisait à remonter le moral de ceux qui l'écoutaient.

    Dr WO

    11
    Vendredi 18 Juin 2010 à 19:33
    Ce n'était pas son mot Doc, il reconnaissait aisément que ses 20 ans, sa jeunesse, son inconscience l'avaient poussé dans cette voix. D'ailleurs tu peux retrouver son parcours dans "les chroniques familiales". J'y ai relaté l'histoire de sa guerre. Il avait laissé suffisamment de documents en souvenir de cette triste période.
    12
    Vendredi 18 Juin 2010 à 19:51

    On ne définit pas ses propres actes, mais les autres peuvent le faire pour vous. J'ai lu son histoire.

    Dr WO

    13
    Vendredi 18 Juin 2010 à 21:27
    J'éprouve la même crainte que Léonie !
    14
    Vendredi 18 Juin 2010 à 22:43

    Ceux qui font l'histoire croient qu"ils peuvent la faire à leur avantage et tombent dans les mêmes erreurs. La plus évidente est celle d'Hitler imitant Napoléon. Un massacre n'a jamais évité le suivant.

    Dr WO

    15
    Vendredi 18 Juin 2010 à 22:47

    Pour paraphraser un proverbe chinois : l' expérience historique est une lanterne accrochée dans le dos qui éclaire le chemin déjà parcouru.

    Dr WO

    16
    Vendredi 18 Juin 2010 à 23:10

    C'est une vaste question. Tout est dans la définition des valeurs. Chaque société a les siennes. Les valeurs occidentales ou judéo-chrétiennes ne sont pas universelles, celles du nazisme n'étaient pas celles des démocraties ou du communisme. Les gens peuvent être amenés à adhérer à une nouvelle échelle de valeurs. Le bien et le mal sont des notions malléables. 

    Dr WO

    17
    Vendredi 18 Juin 2010 à 23:31

    C'est un jugement en fonction de valeurs judéo-chrétiennes qui condamnent la partie animale de l'homme (d'autres religions le font également). La civilisation n'est qu'un vernis qui craque facilement selon les circonstances (la torture est universelle).

    Dr WO

    18
    Dimanche 20 Juin 2010 à 08:50
    Superbe ...magnifique ....mon préféré !!!
    19
    Dimanche 20 Juin 2010 à 10:11

    Merci.

    Dr WO

    20
    Dimanche 20 Juin 2010 à 19:02

    C'est ce que voulait dire ma phrase. Une nouvelle échelle des valeurs peut s'imposer ou être imposée à une majorité et changer au cours de l'histoire. Reste à savoir s'il existe des valeurs inhérentes à l'homme, des "impératifs catégoriques". C'est un vaste question que les philosophes, me semble-t-il, n'ont pas tranché.

    Dr WO

    21
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:17
    Vraiment beau ce poème. Notre génération ne
    connaît ces voix que par les documentaires diffusés régulièrement et qui doivent l'être pour le générations futures pour éviter l'oubli, pour que ça ne recommence pas, mais je doute parfois que la leçon ait été retenue.
    22
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:17
    Un massacre n'a jamais évité le suivant, c'est plus que vrai. Je pense qu'il existe le bien et le mal (qui n'est jamais éradiqué) et que quand le mal prend le dessus c'est parce que la société à perdu ses valeurs et repères et le moindre pervers avide de puissance en profite. Ce qui est grave c'est que la folie meurtrière peut entrainer n'importe qui en fonction du contexte.
    23
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:17
    Le bien et le mal sont que des notions malléables, mais l'homme a une double personnalité, au fond de lui sommeil tout de même un animal qu'il ne maitrise pas dans certaines conditions ou circonstances, c'est là le problème.
    24
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:17
    Je reviens sur votre phrase :"Les gens peuvent être amenés à adhérer à une nouvelle échelle de valeurs".
    OK, mais l'unanimité n'existera jamais pour ces nouvelles valeurs et si elles vont dans le sens du bonheur comme du malheur de tout le monde, elles finiront par être modifiées au cours du temps pour devenir des valeurs inaceptables ou acceptables selon le cas pour une grand partie des individus.
    comme on dit souvent "toutes les bonnes choses ont une fin". C'est peut être la loi de la vie ici bas, un éternel recommencement de toute chose bonne ou mauvaise.
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