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L’abstention, piège à cons ?
C’est enfoncer une porte ouverte sans élan que de dire que cette élection présidentielle 2017 n’a rien à voir avec les précédentes. Si l’élection de Mitterrand, premier président socialiste de la Vème, avait alarmé une partie de la population qui fantasmait en craignant l’arrivée des chars russes sur la place de la Concorde, en fait, aucun changement majeur n’a eu lieu. Et nous avons assisté jusqu’à ce jour à des alternances droite-gauche sans grands bouleversements, sans que rien de fondamental n’ait été modifié, la France restant résolument européenne, plus ou moins libérale sur le plan économique tout en conservant sa protection sociale au prix d’une dette qui s’accumule.
Cette fois, indépendamment de tout jugement moral (que beaucoup considèrent comme primordial) sur ce que représentent les deux candidats, ils défendent chacun des positions totalement opposées sur le plan économique, européen, et sociétale.
Devant ce choix comment peut-on s’abstenir de donner son avis aussi microscopique soit–il ?
- Il y a des gens qui ne s’intéressent aucunement à la politique et pensent que leur vie autocentrée ne sera pas touchée par les changements politiques qui les indiffèrent. Leur paresse n’est pas à l’abri de surprises.
- Il y a des gens qui pensent que leur vote quel qu’il soit ne changera rien. Ils démissionnent et laissent les autres influencer le scrutin.
- Il y a des gens qui s’abstiennent ou vote blanc car aucun des candidats ne leur plait. Ils attendent le candidat idéal. Ils peuvent toujours attendre.
- Il y a des gens qui boudent le scrutin car leur candidat n'est plus en lice.
- Il y a des gens qui ne veulent pas s’exprimer pour protester. Les motifs de protestation peuvent être multiples y compris contre le régime démocratique qui leur permet de voter. Ils sont donc satisfaits lorsque le taux d’abstention est élevé. L’efficacité de leur protestation dans les conditions actuelles du scrutin a une portée des plus limitées.
- Il y a des gens qui s’abstiennent en favorisant ainsi un candidat qu’ils n’aiment pas et pour lequel ils ne peuvent pas voter en conscience, et ceci afin de ne pas voter pour un candidat plus présentable mais qui ne satisfait pas leurs convictions. Ils respectent en quelque sorte leurs convictions en ne votant pas pour le moins pire.
- Il y a des gens par une démarche semblable à la précédente qui optent pour une abstention stratégique : l’arrivée possible au pouvoir du candidat qu’ils n’aiment pas pourrait favoriser ultérieurement l’arrivée au pouvoir du candidat qu’ils aiment. Ces contorsions machiavéliques se terminent le plus souvent très mal. L’exemple en est donné au siècle dernier par l’absence de soutien des communistes aux socialistes allemands au nom de la lutte des classes qui a contribué à l’arrivée au pouvoir d’Hitler.
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Commentaires
Il y a un de mes amis qui ne veut pas entendre parler de politique mais qui votera Macron. Avec moi qui m'intéresse à la politique mais qui voterai Asselineau (j'ai gardé un bulletin du premier tour, histoire de rire), ça fera une moyenne.
Vous voulez Macron, vous aurez Macron. Mais sans moi.
J'aimerais que l'on me prouve que s'abstenir, c'est voter FN.
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Mercredi 3 Mai 2017 à 19:06
Je ne VEUX pas spécialement Macron (j'ai une réticence pour une partie de son programme), mais je veux encore beaucoup moins le FN, c'est aussi simple que ça. Le vote est un choix pour celui ou celle qui parait le moins mauvais à chacun.
Il est probable que l'abstention favorisera le FN. On peut se baser sur 2002 : Chirac/Le Pen = 80/20, abstention minimale. Le socle électoral est plus solide pour le FN que pour Macron, ceux qui vont s'abstenir faisait partie (ou similaire) des 80% pour Chirac en 2002 (comme la gauche de Mélenchon qui va s'abstenir pour les 2/3) et non des 20% de Le Pen. Les deux scores vont donc se rapprocher au détriment de celui de Macron, donc au bénéfice de celui de Le Pen
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Mercredi 3 Mai 2017 à 19:13
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4Souris doncMercredi 3 Mai 2017 à 19:18Vous avez oublié d'ajouter que celui qui s'abstient fournit aux politologues, sociologues, démographes, géographes, l'occasion de produire de savantes études dont les politiques s'emparent pour arroser cette réserve de voix.
a) les jeunes
b) les cités
Il conviendrait aussi d'affiner sur les bulletins de vote par des cases à cocher :
Votes-tu
1. par adhésion ?
2. par défaut ?
3. pour faire barrage au :
a) FN ?
b) PC ? (politiquement correct)
En ce qui me concerne, j'avais pensé Macron, en rendant le bulletin nul par des tas de petits cœurs roses. Finalement, ce sera Macron. Par défaut.
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Mercredi 3 Mai 2017 à 19:26
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Souris doncMercredi 3 Mai 2017 à 22:58
Mais quelle horrible mégère sifflante, cette Le Pen. Dans toute sa vérité haineuse et incompétente.
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Mercredi 3 Mai 2017 à 23:38
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5Souris doncJeudi 4 Mai 2017 à 11:32Il y a une catégorie inclassable : les gloires un peu fanées du showbiz qui se recyclent en grandes consciences et appellent au vote-barrage. Parfaitement contreproductif. Presqu'autant que le soutien de Taubira.
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Jeudi 4 Mai 2017 à 14:29
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Rien a ajouter.
Ou peut-être une catégorie supplémentaire :
Le gouvernement Valls avait demandé il y a quelques mois à Kevin Razy, un humoriste de banlieue de produire un clip contre l’abstentionnisme. Ce que le comique a proposé de plus intelligent a été "Dans abstentionniste, il y a sioniste !"
En matière d'abstention, à chacun ses fantasmes !
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Jeudi 4 Mai 2017 à 14:35
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7masselinJeudi 4 Mai 2017 à 18:48je ne vote pas !
je n'en rajouterai pas concernent marine le pen , mais j'ai trouve mr macron bien lamentable
quelle tristesse !
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Jeudi 4 Mai 2017 à 20:01
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D'accord sans réserve avec le titre de votre billet !
Je pense que Pangloss ne sera pas d'accord, puisqu'apparemment, il ne vote jamais.