• De l'art mateur à l'art naque

    "Après avoir vécu neuf jours dans une sculpture, l'artiste A.P. (inutile de lui faire de la publicité) couvera des oeufs de poule à partir du 29 mars, au palais de Tokyo."

    Que l'on appelle ces manifestations des performances, je veux bien, au même titre que celles qui consistent à ingurgiter des bières ou des saucisses à en crever, mais pourquoi ces exhibitions seraient-elles artistiques, ses acteurs des artistes, et pourquoi les musées accueillent-ils ces mascarades en les vendant au public comme de l'art ?

    Il s'agit de spectacles qui font plutôt partie du cirque surtout lorsque la prouesse est physique.

    Art mateur

    Art mateur

    Bien sûr, on peut trouver dans ces exhibitions une signification profonde :

    Art mateur

    Ou un peu d'insolite :

    Art mateur

    Ou avec un petit côté clownesque :

    Art mateur

    Mais ces "artistes" se moquent surtout de nous avec la complicité intéressée des directeurs de musée.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 16 Mars 2017 à 20:12

    Mais Doc, pour ces musées c'est de l'audience, et comme l'être humain est devenu l'animal le plus crétin du monde, cela ne m'étonne guère qu'ils s'ingénient à faire le buzz avec n'importe quoi !  

    Bonne soirée

      • Jeudi 16 Mars 2017 à 20:45

        J'ai vu des spectacles de rue qui, eux, étaient artistiques sans prétendre faire de l'art.

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    2
    Souris donc
    Jeudi 16 Mars 2017 à 21:26

    Les catégories plastiques sont la couleur, l’outil, le geste, le support, la matière, l’espace, le temps, le rythme. La performance se situe à l’intersection de l’espace, du temps, du geste. Dans ces catégories, je préfère Christo et ses drapés enveloppants. Et le Land Art, comme James Turrell, qui a impliqué le visiteur dans une construction éphémère au Confort Moderne de Poitiers. Le maillot de bain rayé était fourni, il fallait plonger dans un bassin, passer sous un mur et émerger dans un autre plan. Le but : désorienter. Visuellement, un design jouant sur l’espace, les plans, la couleur, l'eau comme matière.  Depuis, le Confort Moderne est dédié aux musiques bruyantes et engagées, genre Zebda, Mickey 3D. Moins chers que l'installation de Turrell, je suppose.

     Les gens n'ont qu'à pas aller aux arnaques que vous citez, Dr Wo. Zéro visiteur, et le conservateur du musée comprend qu'ils ne veulent plus se faire arnaquer.

      • Jeudi 16 Mars 2017 à 22:46

        "La couleur, l’outil, le geste, le support, la matière, l’espace, le temps, le rythme. La performance se situe à l’intersection de l’espace, du temps, du geste."

        Le théâtre ou la danse (et même le cirque) utilise pleinement ces catégories et bien mieux et plus artistiquement que les performances aussi réussies soient-elles. Envelopper les monuments est ludique et ne manque pas de beauté, néanmoins le monument que l'on fait transitoirement disparaître est le plus souvent plus beau que son drapé. Je ne conteste pas que modifier la réalité peut être intéressant, mais les "performances" corporelles, avec ou sans objets, exposées dans les musées tiennent plus de l'exhibition que de l'art.

    3
    Vendredi 17 Mars 2017 à 07:48

    Permettez-moi d'exprimer une opinion très terre à terre, (comme d'hab). La première raison de l’existence  de ce genre de manifestation artistique est, selon moi, que le public n'a  pas à débourser un centime. C'est, en général, l'Etat qui paie ET l'artiste ET les experts qui te disent que c'est de l'art. 

    La seconde raison est que cela ne grève pas trop le budget "temps et pénibilité" que l'on a décidé de consacrer à la culture.  Un petit quart d'heure tout au plus, si on ne compte pas le déplacement ( déjà compris, de toute façon,  dans le budget "faire 10.000 pas par jour réduit le risque de cancer")

    Se taper deux heures d'un film d'art et d'essai particulièrement chiant, c'est très pénible. Lire 250 pages d'un auteur que l'on n'aime pas, c'est soporifique. Payer pour aller voir Joey Starr déclamer pendant deux heures les grands discours de l'histoire de France, c'est au dessus de nos forces.

    Mais faire un petit crochet par le Palais de Tokyo pour voir l'artiste couver un oeuf, c'est facile, c'est pas cher et ça rapporte gros en terme d'image. 

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 09:08

        Mais il faut programmer sa visite pour le moment où les poussins sortent. Pas facile.

      • Souris donc
        Vendredi 17 Mars 2017 à 09:19

        Carlus, le plus simple est de couver un œuf chez soi. Du fait maison, du ready made. Être artiste doit être à la portée de tous, halte à la discrimination ! Puis tourner une vidéo et la poster sur YouTube. 

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 11:16

        L'art à la portée de tous les culs.

    4
    Vendredi 17 Mars 2017 à 10:52

    Du grand foutage de gueule ! Je reconnais quand même que j'ai une grande admiration pour ces "performers" qui se remplissent les poches...ou le vagin, avec la connerie des gens et qui jouent sur la crainte de nos intellos de passer pour réacs, ringards, béotiens... Ce ne doit pas être facile tous les jours de faire partie des "forces de progrès" ! bad

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 11:21

        Après avoir admiré l'urinoir de Duchamp, les gens sont prêts à tout admirer.

    5
    Vendredi 17 Mars 2017 à 13:15

    "Voici le temps des imposteurs" (Gilbert Cesbron).

    Et j'ajoute "et des imbéciles". En particulier l'artiste qui va couver des oeufs de poule. La température d'incubation est de 38°. Et la température externe de ce bonhomme n'atteignant pas ce niveau, il y a peu de chance que les oeufs éclosent. En revanche, au bout de vingt-et-un jours (temps nécessaire), ses oeufs seront peut-être pourris. Si nous avons de la chance, ils vont se casser ou même éclater et le résultat sera une bonne image de sa performance.

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 13:39

        Entre l'oeuf dans le vagin et l'oeuf au cul, c'est tout de même inquiétant. Et plus pour ceux qui accueillent ces clowneries que pour ceux qui les font.

    6
    Souris donc
    Vendredi 17 Mars 2017 à 14:47

    Le performer le plus convaincant est Konrad Lorenz avec ses petites oies en V derrière lui pour démontrer sa théorie de l’imprégnation selon laquelle la figure d’attachement est la première que l’animal a vu en sortant de l’oeuf. L’histoire ne dit pas si c’est Lorenz qui a couvé.

     

      • Vendredi 17 Mars 2017 à 19:26

        C'est un tout petit n° de cirque, à la rigueur une minuscule expérience sur le comportement animal. C'est nul.

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