• C'est beau la persévérance !

    La France est plutôt fière de son système de santé et il y a deux ans elle occupait d’ailleurs la première place dans l’Union Européenne. Depuis le 14 novembre 2008 elle se retrouve à la 10ème dans le classement effectué par l’institut d’analyse et d’information suédois « Health consumer Power House », l’analyse ayant portée sur 31 pays où les Pays-Bas arrivent en tête.

    Un des défauts du système français mis en exergue est l’incitation à passer par le médecin traitant pour pouvoir consulter un spécialiste (le fameux parcours de soins). Ce filtre accentue les délais d’attente et pour le directeur de cet institut : « rien ne prouve que le filtrage de l´accès aux soins primaires permette de faire des économies. Restreindre l´accès aux soins des spécialistes est probablement une solution inappropriée ».

    Le contraire aurait été étonnant : si un patient désire voir un spécialiste et s’il consulte d’abord son médecin traitant pour ne pas être pénalisé, comment le médecin peut-il refuser la consultation spécialisée demandée ? Il prendrait alors deux risques : le premier est de ne pas faire un diagnostic que le spécialiste aurait pu faire, ne serait-ce que parce qu’il dispose de moyens techniques que le médecin généraliste ne possède pas, ce qui peut entraîner des conséquences fâcheuses et le second risque est de perdre son client. Le résultat le plus fréquent du parcours de soins est de devoir rembourser deux consultation au lieu d’une. Cette possibilité ne semble pas avoir effleurée nos crânes d’œuf.
    Mais Mme Roselyne Bachelot persiste et signe et prévoit d’augmenter de 20 points (dans le plan de financement de la SS) le ticket modérateur pour ceux qui n’ont pas encore choisi leur médecin traitant « afin d’assurer un meilleur respect des parcours de soins » et encourage la Cnamts à « soumettre les surprescripteurs » à l’avis préalable du médecin conseil ce qui va probablement réduire les délais d’attente pour être traité.

    Il va être difficile de se maintenir à la 10ème place.

    « LES FORMES DE L'EAUHeureux ! »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 10:46
    Parcours de soins ou parcours du combattant? Il va falloir une sacrée santé pour arriver au bout. Si en plus le malade doit se balader avec pelle et pioche pour creuser le trou de la Sécu à chaque étape! Un test d'effort devrait être prescrit avant le départ. Par un médecin référent qui dirigerait le patient vers un cardiologue qui donnerait un rendez-vous à la clinique où il exerce. Si le malade est jugé apte, il pourra essayer de consulter, à la fin d'un second parcours (payant lui-aussi), un pneumologue, un gastro-entérologue ou s'il en a vraiment plein le cul, un proctologue. Le tout avec l'accord préalable de sa mutuelle et de son banquier. Alors, Roselyne, heureuse?
    2
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 11:07

    Vous n'êtes pas si loin de la vérité ! Cela s'appelle le "réseau"; J'en ai parlé dans ma deuxième "Chronique médicale" : "la médecine est un art".
    Dr WO

    3
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 11:41
    Bon ! Il va falloir que je me dépêche de choisir un médecin traitant... je le fais à pile ou face ou à la courte-paille ? Ca m'énerve à un point incroyable ces soi-disant solutions bidons !
    4
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 11:49
    Prenez-en un que vous pouvez regardez en face et qui ne vous mette pas sur la paille.
    Dr WO
    5
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 12:08
    Dans mon coin c'est pas gagné ! Le dernier que je suis allée voir parce que je voulais m'arrêter de fumer m'a carrément prescrit des hypnotiques ! Devinez ce que j'en ai fait ?
    6
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 15:01
    Vous les avez fumés.
    Dr WO
    7
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 20:32
    Si on soumet les "surprescripteurs" à l'avis du médecin-conseil de la sécu, je présume que c'est pour éviter la consommation de médicaments superflus. C'est sur le nombre de lignes de l'ordonnance qu'on se fondera, sans doute. En application du même principe, contrôlera-t-on de même les "sous-prescripteurs" qui, eux seront soupçonnés de ne pas ordonner les médicaments indispensables?
    8
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 21:13

    Les sous-prescripteurs sont bien vus de la SS, ce qui est normal, mais peuvent avoir des problèmes avec leurs patients. Pour les sur-prescripteurs, c'est plus difficile, car qui va juger du superflu ? Faire de longues ordonnances n'amuse aucunement les médecins et ils ne touchent aucun pourcentage (à ma connaissance) sur les médicaments prescrits. Donc, soit les médicaments sont nécessaires en raison de plusieurs maladies chez un même malade, soit que le médecin se plie à une exigence du patient. Délicat de trouver la vérité et nous nous acheminons vers un contingentement.
    Dr WO

    9
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 21:46
    Les sous-prescripteurs bien vus de la Sécu (je préfère cette formulation à SS)? Et des entreprises de pompes funèbres, donc!
    10
    Mercredi 19 Novembre 2008 à 22:20

    L'ennui est qu'il n'y a pas de solution du point de vue économique. La seule solution est de faire une mauvaise médecine en décalage avec les progrès médicaux. Les médicaments efficaces sont de plus en plus nombreux, il est souvent nécessaire de les associer, les explorations sont de plus en plus chères et la vie est de plus en plus longue. Il faut bosser sur le suicide assisté. Sympa, n'est-il pas ?
    Dr WO

    11
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 09:20
    de toute manière j'ai remarqué que plus l'administration simplifie, plus c'est compliqué pour nous les usagers et la sécu c'est le pot aux roses. merci pour la visite. un blog tout à fait différent du mien qui parle dechoses concrètes de la vie. je reviendrai me tenir au courant. à bientôt
    12
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 09:54

    Vous êtes la bienvenue dans mes impertinences et dans ce que j'espère être parfois de la poésie.
    Dr WO

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