• Avis de disparition

     

    A vrai dire, cette disparition est déjà ancienne, et elle avait même été signalée il y a au moins vingt ans par Jean-François Revel, qui fut un observateur lucide et caustique de nos travers. Il avait constaté dans ses mémoires la disparition du flemmard dans les salles de classe. Cet élève nonchalant qui se mettait volontiers à l’abri au fond de la classe en tentant de se faire oublier près du radiateur, regardant voler les mouches et écoutant tomber la pluie plutôt que la voix du professeur.

    Le flemmard d’antan n’était pas spécialement fier de l'être, il savait bien qu’il ne faisait pas ce qu’il aurait fallu pour être au niveau des autres. Il était seulement en réserve de la République, prêt à la réintégrer pour peu qu’on le pousse un peu.

    Par un glissement subtil que permet le langage du « politiquement correct » : le flemmard responsable de sa flemme n’existe plus, il est remplacé, comme l’avait observé Revel, par l’élève « en échec scolaire », « fléau anonyme qui s’abat sur le malheureux comme la pluie ou la rougeole ». Le paresseux (en admettant qu’il n’est pas idiot) n’est plus responsable de sa paresse et de son échec, c’est l’école et ses enseignants qui en sont responsables, pour ne pas dire l’ensemble de la société à qui incombe de toute évidence le résultat des études.

    Le flemmard d’antan ne revendiquait rien, sinon qu’on lui fiche la paix, l’élève frappé injustement par « l’échec scolaire », se moque des premiers de la classe, mais revendique la réussite comme un droit, parfois violemment, et si ce n’est pas lui, ce sont ses parents qui ne comprennent pas pourquoi leur génial enfant ne réussit pas sans travailler.

    Avis de disparition

    « L’exposition sur le BauhausLe viol, objet culturel »

  • Commentaires

    1
    Lundi 31 Octobre 2016 à 16:10

    Même les flemmards ne sont plus ce qu'ils étaient, cependant vous aurez des pauvres gens un peu faibles de la tige ou alors trop rouges qui vous demanderons de prendre en pitié les cancres qui menacent pourtant l'éducation nationale tout entière !

    Tout change, mais pas en bien!

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 16:14

        Vous avez raison, le cancre n'est plus ce qu'il était.

    2
    Lundi 31 Octobre 2016 à 18:06

    Dans la plupart des cas, le flemmard pouvait mais ne voulait pas.

    Celui qui est en échec scolaire souffre souvent d'un gros handicap social; familial et culturel quand ce n'est pas -en plus- linguistique.

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 18:30

        En dehors de l'obstacle de la langue mais uniquement pour un enfant immigré récent, Je ne crois pas à ces handicaps. Les enfants asiatiques ou venant d'un autre pays européen n'ont aucun problème de scolarité.

    3
    Souris donc
    Lundi 31 Octobre 2016 à 18:38

    C'est la faute à la société.

    Le boulet racailleur est là jusqu'à 16 ans. Il traite le bon élève de bouffon. Et oblige l'instit à négocier, et non à instruire.

    En ce qui concerne la société, peut-être bien que l'EdNaze produit ce qu'on lui demande de produire.

    De mon temps, on sélectionnait. Le primaire, les meilleurs élèves étaient présentés au concours d'entrée en 6ème. Les moins bons, mais sachant lire, écrire et compter, étaient présentés au certif. Les cancres, contents, allaient en apprentissage.

    Le collège, puis le lycée, fournissaient les étudiants des facs. Le brevet et le premier bac fournissaient les employés de bureau. Avec le certif, on pouvait postuler aux emplois subalternes des entreprises et administrations. Et l'apprentissage permettait aux heureux cancres de trouver des emplois qualifiés dans l'industrie.

    C'était les années de plein emploi. Les femmes à la maison, donc 50% de moins sur le marché de l'emploi.

    Puis on a dit que la sélection n'était qu'un pourvoyeur de main d'œuvre pour le patronat exploiteur. L'EdNaze produit de l'égalité. Résultat :  France : 25e/65 au dernier classement PISA. Devant la Grèce. Quand même. Et le bobo contourne la carte scolaire. Tout en donnant des leçons de vivre-ensemble.

     

      • Souris donc
        Lundi 31 Octobre 2016 à 19:09

        Lire ça.

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 19:10

        Il est difficile d'appliquer des schémas anciens à une situation nouvelle. Il me semble que la question fondamentale est celle de l'égalitarisme (et non pas de l'égalité devant le droit). Les gens ne sont pas égaux (j'aurais aimé être grand et beau). Il est juste de permettre à tous de se présenter à la sélection, il est contre-productif de supprimer la sélection par souci d'égalité : c'est la prime aux médiocres et le nivellement par la base et finalement le rejet des moins doués, car la sélection finit toujours par s'appliquer et souvent au bénéfice des plus fortunés.

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 19:17

        Je viens, après mon commentaire, de "lire ça", et il me semble que l'on va dans le même sens : les erreurs de l'égalitarisme à tout prix. Les méfaits des Bourdieuseries.

      • Souris donc
        Lundi 31 Octobre 2016 à 19:53

        Tant que Brighelli parlait de la Fabrique du Crétin, la gauche criait au "rétro penseur" et à la l"ubie réactionnaire". Mais une journaliste de l'Obs ?

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 20:41

        Beaucoup de temps pour s'apercevoir que quelque chose n'allait pas aussi bien pour la gauche que pour la droite. Peut-être est-il déjà trop tard. Qui est le plus difficile à changer : les maîtres ou les élèves ? A présent je crois que ce sont les élèves.

    4
    Lundi 31 Octobre 2016 à 20:53

    Pour répondre à votre réponse, les enfants asiatiques arrivés récemment ne souffrent pas à l'évidence de ces handicaps social, familial et culturel. mais je m'arrêterai là. On devine aisément pourquoi.

      • Souris donc
        Lundi 31 Octobre 2016 à 21:27

        Les boulets racailleurs sont loin du système scolaire.

      • Lundi 31 Octobre 2016 à 22:34

        Je ne pense pas que l'on puisse parler d'handicaps, mais de choix.

    5
    Mardi 1er Novembre 2016 à 11:18

    Je partage ce constat. J'ajouterais juste un détail : le cancre nouvelle version a une peur bleue de son père qui n'hésite pas à menacer de le renvoyer au bled s'il n'a pas de meilleur résultat.

    Le véritable fléau, c'est le cancre avec une maman monoparentale inculte, analphabète, sans aucune autorité, totalement soumise à son ado qui est "l'homme de la famille" et qui n'hésite pas à agresser physiquement tous ceux  qui manquent de respect à "son homme".

      • Mardi 1er Novembre 2016 à 11:25

        Je suis assez d'accord avec le cas difficile de la mère monoparentale. Mais j'ai un doute sur l'autorité du père et la menace du bled.

      • Souris donc
        Mardi 1er Novembre 2016 à 11:41

        Le boulet racailleur est issu d'une culture où le garçon est élevé dans la toute-puissance par sa mère, il ne connaît aucune limite, quand il rencontre la frustration, c'est le drame. Cette intolérance à la frustration produit les "sauvageons" égorgeurs et brûlant vifs des policiers symbolisant la loi, l'autorité..  

      • Mardi 1er Novembre 2016 à 11:52

        Le machisme n'augmente pas les capacités du mâle mais sa violence.

      • Souris donc
        Mardi 1er Novembre 2016 à 12:07
        Allié à un QI à 2 chiffres, que l'avocat d'Abdeslam appelle QI de cendrier vide, le résultat est...explosif.
      • Mardi 1er Novembre 2016 à 14:35

        Avoir le cendrier vide n'empêche pas de vouloir le remplir avec les cendres des autres.

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