• 466. Réseaux anti-sociaux

    Un certain Billy, que je n’ai jamais fréquenté, influenceur de son état, aurait déclaré le 18 octobre à ses 2,6 millions d’abonnés sur X : « Dieu merci on a les réseaux sociaux et on est plus obligé de bouffer leurs mensonges télévisés de merde ». L’influenceur est essentiellement un vecteur publicitaire, c’est une forme moderne de l’homme-sandwich de naguère. Billy se permet donc d’affirmer que les seules informations crédibles sont véhiculées par les réseaux sociaux (RS).

    Les RS agglomèrent des foules virtuelles, et ce qui domine est la rumeur, l’émotion, la transmission des informations qui confortent les opinions, et bien sûr la propagande, et les fausses informations. Ce que les gens sont capables de déverser sur les RS relèvent trop souvent des émotions primitives comme la peur, la haine et la menace et sans frein grâce à l’anonymat. Des informations authentiques existent (les terroristes du Hamas ont pu ainsi montrer immédiatement au monde leurs exploits de tortionnaires) mais sans contrôle, sans recoupement et l’intelligence artificielle rendra encore plus difficile la distinction entre la vérité et le mensonge.

    Curieusement, les abonnés de ces plateformes d’influence ont confiance au vecteur de publicité et lui demande même de prendre position sur des sujets qui sortent du cadre de ses compétences supposées. C’est ainsi que des influenceurs et influenceuses sont sommés de prendre position sur la guerre entre Israël et le Hamas et même menacés s’ils ne le font pas. Et cette position, si elle est prise, deviendra une information.

    Les RS constituent un monde parallèle à la réalité dans lequel on peut se noyer et les jeunes qui les affectionnent peuvent en être mentalement déséquilibrés. « Les enquêtes se suivent et se ressemblent en France et dans le monde entier. La dépression et son alter-ego l’anxiété ont doublé chez nos 11-24 ans en 5 ans. La même tendance est observée pour les idées suicidaires qui ont concerné 18% de nos jeunes de 17 ans en 2022. La prescription d’antidépresseurs chez les jeunes filles a été multipliée par trois entre 2016 et 2021 ; les jeunes filles étant deux fois plus impactées par cette dégradation mentale accélérée que les jeunes garçons/…/ La modélisation du temps passé sur les réseaux sociaux est parfaitement corrélée à la dégradation de la santé mentale des jeunes. Les calculs montrent que sans Tik-Tok, Instragram et Snapchat (qui sont responsables à eux-trois de 80% des dommages) chez les mineurs, on aurait probablement pu éviter 6 millions d’épisodes dépressifs d’enfants et économisé 35 milliards d’euros de frais de santé ; sans compter l’impact que cela aura sur les enfants concernés à l’âge adulte. » (Martin Blachier).

    Une prise de conscience de l’effet nocif de cette addiction qui a conduit quarante-et-un états Américains, dont New York et la Californie, a déposé une plainte contre la société Meta (maison mère de Facebook et Instagram), qu’ils accusent d’être à l’origine de la dégradation sans précédent de la santé mentale des jeunes adolescents.

    Qu’en pense Billy ? A supposer qu’il pense.

    « Incohérences467. Se méfier de l’assistanat »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 29 Octobre 2023 à 17:23

    Oh je crois qu'en matière de fake-news, Billy a eu de nombreux prédécesseurs sévissant avant l'existence des réseaux sociaux  : entre ceux qui annonçaient la fin du monde pour l'an mil, que les rois guérissaient par imposition des mains, ceux qui assuraient que la purée mousseline donne le cancer,  que la masturbation rend sourd, que Marie était vierge, les charlatans qui prétendent leurs Livres ont été directement inspirés par Dieu en personne, et tous ces leaders marxistes qui promettent un monde de liberté et de justice... ils ont été nombreux dans l'histoire !

      • Dimanche 29 Octobre 2023 à 18:02

        Bien sûr, mais dans le passé, chaque auteur de rumeurs  ou de fausses nouvelles avait-il 2,6 millions de personnes prêtes à le suivre ?

    2
    Dimanche 29 Octobre 2023 à 17:23

    Les réseaux sociaux (que vous dites ne pas fréquenter mais semblez mettre tous dans le même sac à gravats) n'ont rien à voir avec les influenceurs qui sont de vrais professionnels de la communication payés au nombre de "followers" qui suivent leurs élucubrations imposées par leur sponsor (vous aviez fait un article là-dessus je crois) Des "France-Dimanche" ou "Ici-Paris" pour "geeks" boutonneux

     

    A propos des assertions du docteur Martin Blacher, d'autres médecins, plus constants que lui dans leurs déclarations professionnelles donnent une toute autre raison à la vague de dépressions chez les ados, plus en rapport avec les confinements sanitaires successifs pas toujours compréhensibles ni acceptables à cet âge "...les idées suicidaires qui ont concerné 18% de nos jeunes de 17 ans en 2022.." (comme par hasard, diraient les complotistes).

    Que les "Tik-Tok", "Instragram" et autres "Snapchat" mettent en lumière ou amplifient ce phénomène ne veut pas forcément dire qu'ils en sont la cause première et principale. Je peux me tromper.

     

      • Dimanche 29 Octobre 2023 à 18:14

        Le phénomène a précédé le confinement, qui, bien sûr, n'a pas arrangé les choses. Il est  certain que le phénomène est probablement multifactoriel et il est difficile d'isoler la fréquentation de plus en plus importante des RS comme cause principale. En tout cas, aux USA on la trouve suffisamment importante pour entamer des poursuites judiciaires.

        NB. Je ne fréquente effectivement pas les réseaux sociaux. Je me suis mis sur FB il y a longtemps, mais je ne mets rien dessus depuis au moins une décennie.

      • Dimanche 29 Octobre 2023 à 18:18

        Influenceurs ou pas, j'ai toujours une mauvaise opinion des RS que je considère comme une véritable plaie de notre époque.

    3
    Souris donc
    Lundi 30 Octobre 2023 à 10:06

    On a changé de génération. Le soixante-huitard était un libertaire jouisseur pour qui il était interdit d'interdire, et sous les pavés, la plage. Maintenant le pavé journalistique, l'AFP déforment la vérité, confondant information et propagande, il faut zapper pour ne pas déprimer. La génération selfie-woke, un peu maso ? 

      • Lundi 30 Octobre 2023 à 10:21

        L'AFP s'est couverte de caca et n'est plus crédible. C'est elle qui a repris le mensonge du Hamas sur l'explosion dans le parking de l'hôpital de Gaza. En effet, il faut zapper pour ne pas déprimer et éviter l'incubateur de haine des réseaux sociaux.

      • Lundi 30 Octobre 2023 à 18:20

        Si l'AFP et, par "ruissellement", quasiment les grands organes de la presse nationale qui se fient par facilité ou par idéologie à ses dépêches exclusives sont couvertes de "caca", si les réseaux-sociaux que vous ne fréquentez pas mais que vous qualifiez d'"incubateur de haine" et/ou de "cloaque du Net" (c'est aussi l'avis des NUPES depuis que Twitter a été repris par Elon Musk) sont à éviter(rassurez-vous, madame von der Leyen et monsieur Michel vont y mettre bon ordre), ça ne va pas vous être facile de trouver des informations fiables !

         

      • Lundi 30 Octobre 2023 à 18:41

        Les réseaux sociaux ne sont pas une source d'information, mais d'émotions, d'exposition de soi et trop souvent le réceptacle de la haine. Internet n'est pas le support que des RS, il existe des sites tenus par des personnes, parfois des universitaires à qui par expérience et recoupement on peut faire confiance. Et les médias traditionnels ne sont pas tous pourris ou manipulés, et peuvent être recoupés entre eux, et il y a même des journalistes honnêtes et scrupuleux. Quant aux livres, ils ne sont pas inintéressants.

        NB Si je ne fréquente pas les RS, je constate par contre leurs dégâts.

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