• Caravage-diseuse.jpgDes chercheurs américains de la faculté de Santford ont publié dans le Lancet du 30 avril le premier séquençage du génome entier d'un homme qui n’était aucunement malade mais avait des antécédents familiaux de maladie vasculaire et de mort subite. La détermination de cette carte génétique a coûté 10000 dollars (le premier séquençage avait coûté 2 ,7 milliards de dollars et dans l’avenir ce prix devrait tomber à 1000 dollars).

    Bien sûr, ces chercheurs ont trouvé chez cet homme sain des variants  prédisposant à nombre de maladies : les uns pour deux affections exposant à la mort subite, d’autres variants pour la maladie coronaire et l’infarctus du myocarde, le diabète et l’obésité sans compter ceux associés à des sur-risques de cancer, d'arthrose et de maladies plus rares.

    Ce constat laisse penser que chacun d’entre nous dispose d’une belle panoplie génétique de maladies futures, ce dont on se doutait. Ces chercheurs sont conscients que l'effet de ces variants dépend d'interactions avec l'environnement et du comportement, mais leur ambition est de progresser vers une médecine personnalisée : « dans la mesure où cette pratique de séquençage du génome entier est appelée à se développer, il faut mettre au point des méthodes intégrant les données génétiques et cliniques pour aider à la décision ».

     

    Cette ambition part de bonnes intentions, et n’est-il pas réjouissant de connaître avec une meilleure probabilité les maladies dont nous allons mourir, alors que nous n’en avions qu’une vague idée, encore que, si l’on se réfère au cas exploré la plupart des grandes maladies figurent dans sa carte nécrologique et on se demande quelle prévention drastique serait nécessaire pour le prolonger de quelques années, prévention et surveillance tous azimuts qui risquent fort de lui gâcher la vie.

    Il faut rappeler à ces chercheurs que nous sommes mortels et que la prévention, aussi sophistiquée soit-elle, aboutit à un échec. Qu’avoir une prédisposition à une maladie ne prouve aucunement que celle-ci surviendra dans le cours d’une vie, mais le sujet, lui, aura peut-être l’impression d’une fatalité. Que de savoir avec une plus grande précision que nous sommes menacés (ce que nous savons) augmentera l’angoisse de chacun. Qu’un des moteurs de la vie est l’incertitude, non pas de notre propre mort, mais de sa date et de la façon de mourir et que cette incertitude est source d’espoir en mettant la mort entre parenthèses.

     

    Illustration : Caravage "La diseuse de bonne aventure"


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  • schiele agony

     Egon Schiele "Agonie"

     

    AGONIE

     

    L’agonisant sur son grabat

    A déjà enfilé son crâne de squelette

    Sa peau a abandonné sa tête

    Noyé dans des couvertures en amas

    Aux couleurs vivantes et colorées

    Ses mains veulent peut-être prier

    Mais il n’est plus là

    Il n’a plus peur

    Il est ailleurs

     

    Le prêtre à tête de boxeur en colère

    Couronnée de sa tonsure

    Sa barbe noire en jugulaire

    Il prend, il ceinture

    Dans le cercle de ses bras écartés

    Tête basse prêt à foncer

    Son œil globuleux fixé

    Sur l’âme de l’agonisant

    Il veille plus qu’il ne prie

    Il surveille le mourant

    Il est à lui

     

    Mais l’agonisant s’est échappé

    Il est trop tard

    Il n’est plus à personne

    Il n’est nulle part

     

     

    Paul Obraska


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  • Magritte-pipe.jpgVoulez-vous manger gratuitement ? C’est possible, mais pour cela il faut se déplacer au Danemark et plus précisément au Crowne Plaza à Copenhague. Dans un souci très écologique, cet établissement utilise déjà de multiples panneaux solaires et un système de chauffage et de refroidissement utilisant l’eau souterraine. A la recherche d’une nouvelle source d’énergie la direction a pensé à utiliser…Leurs clients. Elle met à leur disposition un vélo d’appartement relié à un générateur et une personne roulant à 30 km/h pendant une heure génère environ 100 watts/heure. A partir de 10 watts le client a droit à un repas gratuit. A noter que 100 watts permet juste d’alimenter une ampoule électrique pendant une heure.

    Si cette source d’énergie est pour le moins symbolique, favoriser une activité physique en promettant un repas gratuit n’est pas sans intérêt sur le plan cardiovasculaire.  Mais, à ma connaissance l’effort physique ne se fait pas sous contrôle médical, espérons que ceux qui voudraient « forcer » pour manger à l’œil ne tournent pas celui-ci  sous l’effort au point de manger les pissenlits par la racine.


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  • IMAGE 067Le centre Pompidou est un vaisseau curieux

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    IMAGE 069Il expose ses viscères à l'air

     

    Et ses boyaux extérieurs conduisent auxIMAGE 070 nourritures intérieures


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  • Une vieille blague raconte que des personnes se revendent entre eux une bague sertie de diamants en tirant à chaque fois un petit bénéfice, jusqu’au jour où l’une d’entre elles revend la bague à un étranger au groupe et celui-ci la garde pour lui. Les autres sont furieux et reproche à la personne qui a vendu la bague à l’étranger de l’avoir fait, en lui disant : « de quoi allons-nous vivre à présent ! »

    Nous assistons peut-être à quelque chose de semblable sur une plus grande échelle. Les pays qui n’ont pas d’argent empruntent pour en avoir et le prêtent à leur tour à des pays qui en ont encore moins en tirant de ce prêt un bénéfice par le jeu des taux d’intérêt. La question est de savoir quel est l’étranger qui gardera l’argent pour lui sans le faire circuler, mais en l’utilisant à ses fins.

     

    Yue Minjun

    Yue Minjun


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    13. Si l’on ne ressent rien comment peut-on mettre en évidence la maladie coronarienne ?

     

    L’électrocardiogramme de repos, comme nous venons de le voir peut montrer des anomalies, mais il est souvent normal. Alors on met le cœur dans une situation extrême soit par un effort provoquant une consommation maximale d’oxygène (en se basant sur la fréquence des battements cardiaques) soit en injectant un produit stimulant ou déviant la circulation vers les coronaires saines au dépend des coronaires malades. Diverses techniques permettent de juger du résultat de cette mise à l’épreuve. D’abord l’électrocardiogramme qui peut montrer des perturbations de l’activité électrique (son enregistrement sur 24 heures par la méthode de Holter peut également les mettre en évidence lors de l’activité normale du sujet, mais celle-ci n’est cependant jamais maximale). Ensuite l’échocardiogramme peut montrer une perturbation régionale de la contraction du ventricule gauche, à condition que le sujet se laisse bien « traverser » par les ultra-sons. Enfin la scintigraphie myocardique utilisant un isotope radioactif (le plus souvent du Thallium 201) donnant une image du ventricule gauche où les zones mal irriguées après stimulation se marquent par un défaut d’imprégnation de l’isotope, qui n’existe pas sur l’image de repos(le défaut lié à un infarctus est, lui, constant, irréversible).

    Des examens d'imagerie plus sophistiqués permettent de juger de la diffusion des plaques d'athérome coronariennes lorsqu'elles sont calcifiées (score calcique).

    Bien entendu ces méthodes de dépistage sont largement utilisées chez le coronarien connu si une évaluation de son état s’avère nécessaire.

     

    corronaires

     

     


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