• Venise 10


    MASQUES

     

    La Mort ironique s’invite à la fête

    Par des masques mortuaires livides

    Dans ce lieu où s’étalent des têtes

    Aux trous noirs d’orbites vides

     

    Faces peintes suspendues

    Dans l’attente d’un corps vivant

    Penchées comme celles des pendus

    Têtes de décapités au visage souriant

     

    Dans une morgue ruisselante

    De flammes rouges, de flammes bleues

    Les bouches cyanosées ou sanglantes

    Semblent lancer un appel silencieux

     

    Les masques sardoniques du carnaval

    Comme des figures figées par la Camarde

    Attendent d’être amenés au bal

    Pour une sarabande goguenarde

     

    Que les vivants se couvrent la face

    Du masque anonyme des morts

    Pour enfin libérer leurs audaces

    Avant de subir leur sort

     

    Paul Obraska

      Giandomenico Tiepolo "Scène de carnaval - le menuet"

    « DédoublementLe caritatif s'épanouit dans la souffrance »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 17:28
    Joli poème!
    Dansons dans une ville qui se meurt en attendant que vienne notre mort!
    2
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 17:38
    Et les masques ricanent.
    Dr WO
    3
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 18:32
    Quelque chose m'échappe ... merci de m'expliquer, vous parlez-là des masques de Venise en général ? Des détails, si cela ne vous dérange pas, m'intéresseraient...
    Je n'ose pas trop m'avancer, même si je trouve votre poème juste mais triste, parce que, dans ces masques, s'il s'agit de ceux auxquels je pense, il y en a de très beaux...
    Et comme d'habitude, ou n'est-ce que mon côté optimiste qui ressurgit... je ne regarde que le côté esthétique de la chose... pas du tout sous la forme que vous décrivez...
    4
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 18:45

    Tous les masques de Venise me mettent mal à l'aise. Même si certains sont intrinsèquement beaux, ce sont pour moi des masques mortuaires, figés,  livides, des trous pour les yeux et des lèvres agressives. Mais on peut aimer, moi je préfère le visage encore vivant qui se cache dessous.
    Dr WO

    5
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 18:50
    Ces masquent me procurent le même malaise qu'à vous. Je n'aime pas du tout...
    Par contre j'aime beaucoup votre poème !
    6
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 18:55
    je comprends ce que vous voulez dire et, vu sous cet angle, il est évident que ce n'est pas réjouissant...
    Que vous préfériez le visage en-dessous, bien vivant, cela me semble logique surtout s'il est beau...ce qui ne gache rien... mais je n'étais pas allée aussi loin en pensée... me contentant de regarder le travail artistique du masque lui-même...
    Tenez, vous me refroidissez-là... tant pis...
    merci pour l'explication que vous me donnez et je regrette d'appeler votre pensée sur quelque chose de triste...
    7
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 19:02

    Il faut avoir vu le visage des morts pour se rendre compte de la terrible ressemblance, même si des fanfreluches et des pierreries viennent égayer les masques vénitiens.
    Dr WO

    8
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 19:04
    L'anonymat est bien sûr le but, mais je préfère le visage humain, même imparfait.
    Dr WO
    9
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 19:13

    Pas de regrets, le poème exprimait déjà ma pensée. Mais c'est vrai que ces masques attirent toujours beaucoup de monde à Venise et il y en a partout.
    Dr WO

    10
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 19:42
    Bel poesia dottore.
    Le maschere di Venezia sono tuttavia segno di gioia e di carnevale.
    Il maque permette libertà e libertinaggio durante la festa.
    Perché la maschera associare alla morte?
    Baci
    Buona notte
    ZAZA
    11
    Mercredi 25 Novembre 2009 à 19:54

    Je crois m'en être expliqué dans mes réponses aux précédents commentaires. Ce sont des masques destinés à la fête mais dont l'aspect évoque la mort. On se retrouve devant le but du divertissement évoqué par Pascal.
    Dr WO

    12
    Vendredi 27 Novembre 2009 à 17:01

    Ces rangées de masques sont dérangeantes. Peut-être sont-ils différents animés par des personnes et au milieu de la joie de la fête. Les objets fabriqués à Murano sont beaux, la beauté de l'inutile et de la fragilité.
    Dr WO

    13
    Vendredi 27 Novembre 2009 à 22:52
    Merci
    Dr WO
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    14
    leonie
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:22
    Un bal masqué à pour but de venir s'amuser anonymement, cela permet toutes les audaces voir les tromperies. C'est vrai que le masque est ridige, même riant il fait un peu peur, sans doute la raison pour laquelle dans votre poème, vous le comparez à la rigidité de la mort.
    15
    Jajouve
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:22
    D'accord avec vous. J'ai été souvent à Venise, sans jamais apprécier les masques qui encombrent les vitrines. Je leur préfère même, de beaucoup, les verreries de Murano, plus petites, plus discrètes, plus fragiles. L'accumulation des masques me fait penser aux étals des boucheries. J'aime la viande dans mon assiette, jamais aux crocs des bouchers.
    Et pourtant je rêve d'aller à Venise au moment du carnaval...
    16
    perrine
    Lundi 7 Janvier 2013 à 16:22
    Bellissimo !
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