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Un faux bon personnage
Hier, sur LCI, j’ai assisté aux échanges entre Daniel Cohn-Bendit et Roselyne Bachelot, l’essentiel étant consacré à la succession de Nicolas Hulot pour lequel ce cher Dany a été sollicité.
Je ne sais que penser de Cohn-Bendit. Quoi que l’on en dise, c’est un personnage sympathique, souvent souriant, apparemment sincère et sans langue de bois. On espère que son discours, car il parle fort bien, viendra épingler autrui. C’est incontestablement une grande gueule que l’on écoute même si l’on est en désaccord avec ses prises de position.
Ce qui est étonnant est que son principal titre de gloire fut d’avoir pris la tête d’un monôme estudiantin il y a cinquante ans, d’avoir été porteur de quelques phrases énigmatiques comme « nous sommes tous des juifs allemands », d’avoir eu la chance d’être pris en photo avec un sourire ironique face un CRS qui avait une tête de plus que lui, et enfin d’avoir été nommé « Dany le rouge », c’est à dire d’avoir obtenu le label un peu usurpé de révolutionnaire. Il a cependant fait un bon score comme tête de la liste écolo à des élections européennes et fut député européen pendant 20 ans.
Il a endossé avec bonheur l’habit du trublion qui s’est un peu usé avec le temps, mais il n’a rien accompli de notable, les manifestations d’enfants de bourgeois bien nourris de Mai 68 se seraient fort bien déroulées sans lui.
Il fallait voir au cours de cette émission le large étalage de son débat intérieur qui a finalement conduit le trublion assagi à ne pas entrer dans l’arène comme successeur de Hulot malgré les amicales pressions venues de tous ses admirateurs. Devenir ministre de l’écologie aurait été selon ses dires une fausse bonne idée.
Car bien entendu remplacer l’habit de trublion par celui de ministre était pour lui une bonne idée. Il n'a aucun doute sur ses compétences. Il faut savoir que Dany ne se prend pas pour une petite merde : il tutoie tout le monde, il fait part au public de ses conversations intimes avec le président de la République et ne manque pas au passage de signaler que celui-ci lui demande son avis pour bien montrer au petit peuple la position de premier plan qu’il est la sienne. Sympathique, beau parleur un peu hâbleur, imbu de lui-même, mais inutile.
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Commentaires
2SémaphoreLundi 3 Septembre 2018 à 19:55-
Lundi 3 Septembre 2018 à 20:50
Ses propos sur la sexualité infantile ne sont pas oubliés, mais je pense qu'il serait excessif de l'accuser de pédophilie sur les éléments que nous connaissons, reste que ces propos ne passeraient pas aujourd'hui. Il a fait une carrière sur une image (alors qu'il est probable qu'en 68 il s'est surtout amusé) et sans la moindre efficacité. Chapeau.
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SémaphoreLundi 3 Septembre 2018 à 23:01
C'est pour cela que je parlais de propos ambigüs... Façon d'en parler tout en ne l'affirmant pas en pouvant s'en dépêtrer par pirouette(s) interposée(s)...
(...) Je suis oiseau, voyez mes ailes (...) Je suis souris : vivent les rats (...)
De d'autres, le quart de la moitié n'en aurait pas été toléré...
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Lundi 3 Septembre 2018 à 23:03
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Habituellement, on dit "Et ta sœur...!"
Exceptionnellement, je dirai "Et ton frère ?"
Jean-Gabriel Cohn-Bendit, dit Gabriel Cohn-Bendit (ou Gaby Cohn-Bendit), né le 14 avril 1936 à Montrouge, est professeur et militant franco-burkinabè de l'éducation alternative connu en particulier pour la fondation du lycée expérimental de Saint-Nazaire, avec les soutiens de Alain Savary, Jack Lang ou Xavier Darcos.
Il a fréquenté les milieux anarchistes, puis les cercles de l'extrême gauche, ensuite de l'ultra-gauche dans les années 1960 et 1970. Il adhère quelque temps au Parti socialiste puis aux Verts.
Il a défendu les thèses négationnistes de Robert Faurisson (s'étant un temps "fourvoyé").
Il est adepte et partisan du "polymour" collectif, tout en voulant "émasculer le mythe du phallus"
Il a écrit deux malheureux livres totalement inconnus, mais est partisan d'une suppression totale et radicale de l'orthographe...
Il est le frère aîné de Daniel Cohn-Bendit.
(sources: divers sites web)
Habituellement, on rappelle "Bon sang ne saurait mentir", on dit aussi "On choisit ses amis, on choisit pas sa famille".
C'est vous qui voyez.
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Lundi 3 Septembre 2018 à 22:47
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4Souris doncMardi 4 Septembre 2018 à 09:29Pour en revenir à la succession de Hulot : avons-nous vraiment besoin d'un ministre de l'écologie ? Les écolos se débrouillent fort bien sans ministère. Scores minables à toutes les élections, autour de 2%, mais ils savent s'y prendre pour intimider les chefs d'entreprise. Pas un produit sur le marché qui ne se glorifie d'être écologique, avec parfois la notice entière à s'en vanter, alors qu'ils est manifeste que les Français s'en foutent. A part quelques bobos frivoles.
Une tribune dans Le Monde, initiée par Juliette Binoche. 200 personnalités, dont Delon et Aznavour, veulent sauver la Planète. Ils prennent les avions mais mangent local.
Pas un mot sur le surpopulation.
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Mardi 4 Septembre 2018 à 10:11
Bonne question. Un ministre de l'écologie est un cocher qui chercherait à mener des chevaux partant dans tous les sens. Chaque ministère s'il veut faire prospérer son département devrait passer outre aux obligations écologiques. En outre, un petit pays comme la France, même s'il était efficace sur le plan écologique, ne ferait qu'écoper une voie d'eau avec un verre. On comprend la tristesse de Hulot et la fuite de Cohn-Bendit. Oui, l'écologie est un argument de vente et de promotion avec des slogans "moraux". Reste que l'écologie martelée jusqu'à plus soif est entrée dans l'esprit de chacun et ce n'est pas une mauvaise chose et des décisions sont à prendre, un responsable n'est donc pas inutile.
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Mardi 4 Septembre 2018 à 11:02
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Oui le qualificatif d'inutile lui va bien. On pourrait même dire (comme je ne sais plus qui) "inutile donc indispensable" !
En fait, il y a deux façon d'être inutile en politique : la première consiste à être totalement utopiste comme l'anarchiste qu'il était dans sa jeunesse et la deuxième à être le politicien le plus conformiste et le plus réformiste comme le Hollandais-Macronien qu'il est devenu.
Néanmoins le personnage est, comme vous le rappelez, éminemment sympathique et sincère et il défend parfois sur les plateaux une idée que j'aime bien et que je partage : une société n'avance pas seulement sous l'impulsion de ses dirigeants mais aussi beaucoup sous la poussée de la société civile. Et si l'écologie a si peu de place dans les politiques publiques, c'est d'abord parce que nous sommes TOUS des écologistes de pacotille partisans de contraintes sévères imposées ... seulement aux autres !
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Mardi 4 Septembre 2018 à 11:24
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Mardi 4 Septembre 2018 à 16:19
Pas un acteur politique tel qu'on l'entend généralement , mais il a quand même été pendant des décennies un élu influent d'une coalition écologiste allemande, coalition elle-même très influente à l'époque en Allemagne et il est à l'origine du plus beau score des écologistes français à une élection nationale (plus de 15% aux Européennes de 2009 alors que les autres n'ont jamais atteint 5%).
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Mardi 4 Septembre 2018 à 16:24
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Trublion, dispensateur de poil à gratter, beau parleur, écolo-politique (une contradiction), de partout et de nulle part, il en faut.
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Mardi 4 Septembre 2018 à 13:21
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Souris doncMardi 4 Septembre 2018 à 18:13
Ecolo-politique, et comme Hulot : télécolo.
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Mardi 4 Septembre 2018 à 18:33
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Vous êtes bien indulgent. Je trouve cette grande gueule fort antipathique. Vingt ans comme député européen...pour faire quoi?
Son parcours peut vous paraître antipathique mais pas sa tête.
Archétype du bourgeois, face aux CRS, d'extraction populaire.
Il a, depuis, capitalisé sur son image. Belle carrière.
En effet les seuls prolétaires lors de ces manifestations étaient évidemment les policiers. Une carrière politique qui ressemble à celle d'un acteur et dans son cas essentiellement basée sur une image infantile.