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Transit en musique
Salvador Dali "Le Christ de St Jean sur la croix"
TRANSITQui suis-je ? Homme ou Dieu ?
Diantre ! Les deux ?
Où suis-je ? Entre la terre et les cieux,
En transit, entre les deux.
Difficile de trouver sa place dans l’univers.
Où vais-je ? Comme tous : à la recherche du Père.
Alors c’est décidé, je rejoins l’Eternel.
Son regard pèse sur mes épaules,
Je suis en route vers le ciel,
J’ai terminé mon rôle.
De Là-Haut, Il me voit, cloué sur ma croix, revenir.
Dommage. Mais j’emporte de beaux souvenirs,
En montant je regarde l’eau refléter les cieux,
Les villes bruyantes et les déserts silencieux,
L’argent des montagnes et l’or des plaines,
Les mortels entre plaisirs et peines.
Je me souviens de la douceur et du charme féminins,
J’ai regardé vivre les femmes avec des yeux humains,
Et je me demande si ce n’est pas d’abord l’homme
Qui, emporté par son désir, a croqué la pomme,
Et accusé la femme de lui avoir forcé la main.
Enfin quel que soit le coupable, j’ai racheté leurs fautes,
Mais ils continuent et pour pécher aucun n’hésite,
Je ne peux pas descendre à chaque fois qu’ils fautent,
Ne devrais-je pas, mon Père, rester en transit ?
Paul Obraska
Ce texte inspiré par l'extraordinaire tableau de Salvador Dali, qui est pour moi la représentation la plus originale de la crucifixion, a déjà été publié sur ce blog il y a près de douze ans. Si je mets à nouveau en ligne le tableau et le texte, c'est qu'hier j'ai vu et surtout écouté sur youtube le requiem de Mozart dirigé par Sir Colin Davis en 2004. Très belle interprétation d'un chef-d'oeuvre inachevé par Mozart, écrit l'année de sa mort (1791), commandé de façon anonyme par un noble qui voulait, je crois, plus ou moins s'en attribuer la paternité. Constance, l'épouse de Mozart, demanda à ses élèves de terminer l'oeuvre afin de ne pas avoir à rembourser l'avance qui avait été versée. Si un tiers, semble-t-il, de ce chef-d'oeuvre n'est pas de Mozart, on y trouve tout de même une unité, sans trop parfois savoir qui a écrit quoi.
En tant que mécréant, je ne me suis jamais intéressé aux paroles de cette messe de requiem. Dans la version que j'ai visionnée, les paroles chantées figuraient en français au bas de l'écran. Ces paroles sont terrifiantes. Elles ne parlent que de culpabilité, même pour les justes, de punition, de cendres, des feux de l'enfer, sollicitant sans cesse le pardon tout en mettant en avant la bonté de la divinité qui vous a fait naître coupable. N'oublions pas que le symbole du christianisme est l'instrument de torture favori des Romains, et ne nous étonnons pas que l'Eglise ait inventé la confession, sans doute pour rendre la culpabilité plus tolérable.
« 322. Les scientifiques devraient cesser de fournir des alibis aux politiques.Vers le confinement perpétuel »
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Commentaires
Je vais vous faire une révélation en vous disant le châtiment des mécréants dans l’au-delà :
Vous serez enfermé pour l'éternité avec 72 femmes stupides.-
OrageVendredi 8 Mai 2020 à 12:15
72 hommes, ce n'est pas mieux!
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Vendredi 8 Mai 2020 à 12:18
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OrageVendredi 8 Mai 2020 à 12:19
Je dois faire partie des 72 parce que je ne comprends pas cette phrase: "ne nous étonnons pas que l'Eglise ait inventé la confession, sans doute pour rendre la culpabilité plus tolérable."
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Vendredi 8 Mai 2020 à 12:33
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Croyante, j'adore ce Christ entre Ciel et terre de Dali qui s'est inspiré de Saint Jean de La Croix, bien entendu en tant que croyante, je n'adhère pas à toutes vos élucubrations...
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Vendredi 8 Mai 2020 à 12:28
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Samedi 9 Mai 2020 à 00:09
Quand vous écrirez une petite chose amusante sur Allah, je vous féliciterai surtout pour votre courag!
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Samedi 9 Mai 2020 à 00:18
Il y a beaucoup à dire sur l'islam, et des billets plus qu'ironiques à son propos ne manquent pas sur ce blog (61). Par contre il n'y a rien à dire sur Allah car ce Dieu unique, à ma connaissance, n'a aucune histoire, contrairement à son prophète qui a fait l'objet ici de quelques articles sur sa vie et ses actes (20).
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4Souris doncVendredi 8 Mai 2020 à 16:58Dans une interview, Claire Bretécher a dit qu'elle dessinait en écoutant des requiem. Pour elle, des berceuses pour adultes. Repose en paix. Du coup, j'en ai acheté une quantité (Fauré, Mozart, Berlioz, Verdi...
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Vendredi 8 Mai 2020 à 17:02
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Souris doncSamedi 9 Mai 2020 à 15:59
Bon choix, mieux que les heavy metals, Requiem Apocalypse.
Help !
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Samedi 9 Mai 2020 à 16:02
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Je ne vais pas répéter ce que je disais déjà à propos du tableau de Dali il y a 12 ans, sinon que l'émotion est toujours présente à sa vue. La forme "gentiment humoristique" de votre poème me plait beaucoup... autant que le fond !
J'ai une légère préférence pour le requiem de Fauré, que je n'apprécie pas particulièrement par ailleurs, mais il y a dans celui là une forme de tendresse et de douceur qui me touchent.
Et pour les jours de "pas le moral grave", j'écoute les Vêpres de Rachmaninov. Ce n'est pas un requiem mais ça marche à tous les coups ! C'est ça ou la Salsa du démon...
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Samedi 9 Mai 2020 à 12:14
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Mécréant aussi, je suis admiratif de la puissance poétique de ces paroles et impressionné quand elles sont chantées non seulement par des musiciens qui sont aussi des croyants. Et ça s'entend. J'ai publié un extrait de ce requiem dans un précédent billet.
C'est vrai que ces paroles sont poétiques, puissantes, mais terrifiantes. Elles parlent de la mort non pas comme l'achèvement de la vie, qui est un mauvais moment à passer, mais de la mort éternelle et comme le dit Woody Allen : "l'éternité, c'est long surtout vers la fin"