• Parité et quotas

    Dans un article précédent : « La photo d'Olympe » j'avais salué le respect (annoncé) de la parité entre hommes et femmes dans la première équipe ministérielle de Hollande. La population française étant composée pour moitié d'hommes et pour moitié de femmes, la parité gouvernementale semble juste comme serait juste l'égalité des salaires entre les sexes pour des compétences égales, ce qui est loin d'être le cas partout.

    Toutefois cette parité implique le respect d'un nombre : 17 hommes, donc 17 femmes dans le dernier gouvernement (sans équivalence, cependant, pour ce qui concerne l’importance des portefeuilles). Cette parité devient alors un quota, car combien d'hommes se consacrent à la politique et combien de femmes font de même ? Je dois avouer que je l'ignore, mais je pense ne pas me tromper en avançant que les hommes sont nettement plus nombreux. Donc si l'on respecte la parité à tous les étages de la politique, on aura une surreprésentation féminine relative et pour pouvoir assurer cette représentation, le choix, à compétences égales (voire inégales), devra se porter plutôt sur la femme que sur l'homme qui sera ainsi désavantagé par son sexe. Vous pourriez me répondre qu'il est juste qu’il soit à son tour désavantagé après avoir été avantagé pendant des millénaires.

    Le mieux serait évidemment que le sexe n'intervienne pas dans le choix pour un poste mais seulement l'adéquation de l'individu avec sa fonction future. De la même façon les origines ou la couleur de la peau ne devrait aucunement intervenir aussi bien comme avantage que comme désavantage. Or, c'est sans cesse que les politiques et les médias glorifient l'émergence de représentants de la « diversité », c'est-à-dire, pour parler de façon non hypocrite, d'individus n'ayant pas la peau blanche et/ou musulmans. La « diversité » apparait comme un stigmate de citoyenneté particulière en passe de devenir un avantage pour faire carrière. Encore une fois un(e) citoyen (ne) ne devrait avoir ni plus ni moins de droits qu'un(e) autre et ne devrait être jugé(e) que sur ses qualités mais par sur son sexe, ses caractères physiques (en dehors du sport), ses origines ou sa religion.

    Mais pourrait-on me rétorquer : si la tendance est à établir d'une façon ou d'une autre des quotas (même non chiffrés), c'est qu'il existe une prévention contre le sexe féminin ou des minorités et que s’ils ne sont pas avantagés, ils seront, de fait, désavantagés. Le délicat est de ne pas inverser l'injustice. En Afrique du Sud, depuis la fin de l'apartheid, dans la fonction publique et dans les entreprises, la promotion des noirs (longtemps bloquée par l’apartheid) est privilégiée par rapport à celle des blancs sans trop de considération pour la compétence depuis l’instauration de la « discrimination positive » qui implique des obligations chiffrées.

    « Dépassements interditsFontaines »

  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Mai 2012 à 08:31
    C'est un état des lieux réaliste et sans indulgence très juste de surcroit, Paul, ce qui nous amène de plus en plus vite à supporter un grand nombre d'incompétent(es) utilisés comme "Méa culpa"
    Nettoue
    2
    Samedi 26 Mai 2012 à 10:20

    Oui, c'est un peu ça. C'est le phénomène du balancier : la tentative de réparation des torts de la société a aussi ses effets pervers.

    3
    Mardi 29 Mai 2012 à 17:08
    trouver le bon compromis est très difficile...

    je me dis, qu'avoir un poste en sachant très bien qu'on n'a pas été sélectionné pour ses compétences mais pour respecter un quota, ça doit être aussi difficile à vivre...
    4
    Mardi 29 Mai 2012 à 18:32

    Je ne pense pas que cela soit difficile à vivre. Quelqu'un qui est choisi pour un poste est le plus souvent persuadé qu'il a les compétences nécessaires. La modestie ne fait pas partie du profil politique que la personne soit homme ou femme.

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    5
    Mercredi 30 Mai 2012 à 19:25
    bonjour,
    à vouloir faire mieux on en arrive à faire aussi mal...!!
    la discremination est et sera.. je ne suis pas defaitiste simplement realiste.vouloir l'egalité est déjà en soi une inegalité
    amicalement babeth
    6
    Mercredi 30 Mai 2012 à 20:52

    Tout devrait reposer sur la reconnaissance objective de la compétence, mais rien n'est plus subjectif que ce jugement. Les êtres humains sont inégaux par bien des côtés, vouloir faire disparaître les inégalités est source d'injustices.

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