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MEUTES XXI
QUI SAIT ?
Qui sait si un jour vous n’allez pas déplaire ?
Vous ne saurez pas toujours pourquoi
Et que pouvez-vous y faire ?
On ne peut être que soi
Parce que vous êtes l’enfant
De votre père ou de votre mère
Parce que vous êtes noir dans un pays de blancs
Parce que vous êtes blanc dans un pays de noirs
Parce que les autres vous pensent différent
Parce que vous n’avez pas la même histoire
Mais ce n’est pas votre histoire !
Ce sont des histoires de trépassés
Chaque vivant traîne des morts
Comme des racines déterrées
Certains en sont fiers
On se demande pourquoi
On n’est responsable que de soi
Et encore
Vous risquez un jour de déplaire
Parce que vous pensez ce qu’ils ne pensent pas
Parce que vous ne croyez pas ce qu’ils croient
Parce que vous êtes pauvres dans un pays de riches
Parce que vous êtes riches dans un pays de pauvres
On peut vous haïr parce qu’on envie ce que vous êtes
On peut aussi vous haïr pour rien quand on est bête
Mais la haine, l’envie, la bêtise, ce n’est pas rien
On se retrouve dans un camp séparé des siens
On vous achève d’une balle à bout portant
On vous met la tête dans un nœud coulant
On vous tranche les oreilles et les mains
On vous gaze, on vous brûle, on vous enterre
Parfois on vous torture avant
Pour de faux aveux aux vrais assassins
Vous risquez un jour de déplaire
Peut-être même à votre voisin
Même si vous semblez lui plaire
Parce qu’il vous sourit chaque matin
Sera-t-il un jour votre délateur
Ou même votre assassin
Ou au contraire votre sauveur ?
Qui sait ?
Paul Obraska
Francisco Goya : « Le 3 mai 1808 » (1814)
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Commentaires
1PanglossLundi 24 Janvier 2011 à 17:27Voici revenu le temps de la méfiance.RépondreOn dirait une chanson... Je vais montrer ça au musicien de la maison !Oui.
C'est un peu plus encombrant qu'un chat à cause des amplificateurs mais incontestablement plus doux à vivre et dans mon cas, parfaitement polyvalent.C'est très beau doc et cela me rappelle un commentaire que j'ai reçu d'un bloggopote canadien et d'une réponse que je lui ai faite :
"Incroyable, nous ce qu'on voit dans les reportages télé des camps Nasy, mais on jamais parler de ses camps en France.
Bisous ZAZA bonne soirée bye
Commentaire n°26 posté par catcent avant-hier à 22h25
Oui des français dénonçant des français et internant des français avant que les nazis s'en chargent pour la déportation ou pour des exécutions massives..... Bises
Réponse de ZAZA hier à 09h5."
Le choix de ce tableau de Francisco Goya est très judicieux. Bonne soiré Doc
ZAZAA cette époque, l'Etat français et la plus grande partie de sa police ont largement contribué à assassiner leurs propres citoyens.
Dr WO
"Pour qui comment quand et pourquoi ? " disait Barbara .Hélas nul n'est à l'abri ..
Le poeme illustre parfaitement le superbe tableau :violence et tragédie ...C'est un très beau poème!! Et tellement juste hélas!! Le tableau est magnifique également! J'ai visité le camp du Struthof en Alsace... Et bien je ne savais même pas qu'il existait!! On préfère taire ce qui est dérangeant... Bisous Doc!La barbarie est une constante de l'Histoire, mais elle a atteint un paroxysme pendant le deuxième guerre mondiale aussi bien en Europe qu'en Asie.
Dr WO
20leonieLundi 7 Janvier 2013 à 16:09Ce poème est criant de vérité, en le lisant on se dit que c'est un éternel recommencement, la sagesse n'est pas prête de rattrapper l'homme. Comme toujours le tableau haut en couleur ce qui fait ressortir encore plus la tragédie épouse bien le poême.
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