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Les Présidents de la Vème et moi
Il est possible que Sarkozy nous quitte bientôt. Pour ma part, pour ne pas être irrité, je ne l’ai jamais vraiment écouté, d’autant plus que je ne m’arrête jamais devant les bonimenteurs qui tentent de vendre un produit miraculeux dans la rue quel que peut être leur bagout.
Chirac était plutôt sympathique, un peu escroc, républicain, il a bien profité des ors de la République. Petite condamnation in extremis qui fait tache sur sa carrière d’artiste inutile.
Je n’ai jamais aimé Mitterrand. Il s’était fait limé des dents trop longues qui montraient à l’évidence qu’il n’aimait que le pouvoir. Il était à gauche, car il voulait remplacer les hommes de droite qui tenaient la place qu’il convoitait. Je me souviens d’avoir été heurté par le geste de mépris pour écarter un quidam enthousiaste qui s’était approché trop près de lui à la sortie du Panthéon lors de sa victoire.
Giscard d’Estaing, le pompeux voulant faire peuple, a fait de bonnes choses. Il avait du talent. Il est peut-être dommage qu’il ait été mis sur la touche un peu trop tôt.
Pompidou. J’ai eu l’occasion de m’entretenir brièvement avec lui, ayant eu celle de soigner son père. Homme cultivé, il paraissait sans prétention. Je reproche à son règne d’expansion économique d’avoir permis aux promoteurs de construire à Paris des bâtiments d’une grande laideur.
De Gaulle. Il est difficile à mon humble niveau de donner un avis sur un monument historique qui payait ses timbres de sa poche, ce que ses successeurs ne se sont pas élevés à faire. Il avait accompli le tour de force inouï de faire figurer la France parmi les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, alors qu’elle l’avait lamentablement perdue, et qu’elle s’était officiellement alliée avec l’ennemi. Cependant, je me souviens dans ma jeunesse d’avoir crains de sa part l’instauration d’une dictature lorsqu’il est arrivé au pouvoir en créant la Vème république après avoir été à l’origine de la IVème. Il a, en fait, permis d’éviter le putsch militaire qui nous pendait au nez. Il a donné, dans la douleur pour beaucoup, l’indépendance à l’Algérie, imaginez que la France ait suivi les Le Pen et consorts en ne l’accordant pas ? Nous aurions 40 millions de musulmans en plus dans nos départements. Il est parti après une révolution d’opérette accomplie par des gens trop heureux et après l’échec d’un referendum sur la régionalisation qui fut nécessairement instaurée par la suite. Ingratitude des Français volages.
J’espère que Sarkozy, s’il nous quitte, n’aura pas l’outrecuidance d’avoir le même sentiment.
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Commentaires
1PanglossVendredi 27 Janvier 2012 à 18:43Belle galerie de portraits bien ressemblants.RépondreUn bilan de la Vème république que je partage en tous points Doc. Nous avons du vivre à peu près les mêmes choses et dans les mêmes conditions. J'ai également rencontrer, quand je vivais dans les Yvelines le couple Pompidou à Orvilliers, où il est enterré simplement dans le petit cimetière du village, avec sa Claude qui l'a rejoint en 2007. Le couple se promenait alors dans la campagne, main dans la main, pas très loin de chez ma marraine. Merci de nous avoir livré ton sentiment... Bises et bonne soirée - ZAZAC'est mon héros depuis toujours, je vous remercie de l'honorer si bien ! Tous les présidents se réfère à lui à un moment ou un autre, aucun ne l'a égalé jusqu'ici, et je n'ai pas l'impression que nous avons quelqu'un l'approchant même de loin, en réserve. Notre vivier actuel est fait de crabes !
Sa vie fut une de mes thèses à la fac !
NettoueTout à fait, je les revois tous les deux comme si c'était hier, lui habillé en pantalons de velours, et elle en tenue très simple.J'étais jeune à cette époque là, et moi, la fille de petit fonctionnaires du centre national d'études et de télécommunications, n'en revenais pas d'autant d'humilité. J'ai eu également l'occasion de manger sur Clermont Ferrand, lors d'un trophée Andross, à côté de Giscard, qui nous a gratifié d'un petit air d'accordéon. Je pensais le bonhomme plus hautain, et bien pas du tout. C'était dans les années 1990. ZAZADe Gaulle fait partie de ces personnages historiques qui n'apparaissent dans un pays qu'une fois par siècle et toujours à l'occasion d'évènements exceptionnels. Il ne serait peut-être pas apparu du tout si par ex. la France avait gagné la guerre.
Giscard faisait des trucs pour se rapprocher du peuple : accordéon, pull-over, dîner chez les particuliers. A l'époque on s'est un peu moqué de ça, mais c'était du bon vouloir.
C'est vrai et c'était rigolo... à cette occasion, nous ne lui avions rien demandé....!!!!Giscard a fait du social en son temps.. mais il a aussi laissé s'instaurer le chômage (pas de contrôle des licenciements économiques pour ne citer que cet exemple) qui petit à petit a gangréné le pays.. Pour les autres j'ai toujours eu l'impression de SUBIR tous ces gouvernements de droite qui se sont succédés pendant 23 ans.. j'ai souvenir aussi d'un découpage électoral qui faisait qu'il fallait moins de voix pour élire un député UDR que pour un député communiste, alors qu'à l'époque les communistes avaient 20 pour cent des voix. Quant à Mitterrand c'était un renard .. je me souviens qu'il avait été en son temps pour l'Algérie française..et qu'il a réussi à faire disparaître le parti communiste sans que pour autant le PS se préoccupe de la classe ouvrière.. d'où la poussée du FN...En ces quelques phrases, je n'ai pas voulu faire le bilan de la présidence de ces personnages mais l'impression qu'ils m'ont laissée en tant qu'homme, en soulignant, bien sûr, la dimension historique de De Gaulle (dont le bilan de gestion pourrait se discuter).
Mille excuses.. je n'ai pas pu résister à en faire un mini bilan.En fait, à notre niveau, les bilans sont très difficiles à faire, d'autant plus qu'ils dépendent de celui qui les fait.
Ce qui est frappant est qu'à part Chirac, aucun d'entre eux n'a terminé ses mandats dans la plénitude de ses fonctions ( De Gaulle démissionné, Pompidou décédé, Giscard battu, Mitterrand en situation de cohabitation...Je suis ravie de constater que nous avons des "goûts" similaires ! Je ne supportais pas Mitterrand et je n'ai toujours pas compris la presque idôlatrie dont il a été l'objet !Giscard a tout de même terminé son septennat et Sarkozy terminera peut-être son quinquennat.
Mitterrand était d'une complexité un peu trouble, surtout par son passé (dont l'épisode peu glorieux de l'obervatoire) et ses amitiés encombrantes.
Je me plaçais dans l'optique des intéressés : Giscard ayant voulu effectuer un second mandat a certainement le sentiment que son mandat global de 14 ans a été brutalement stoppé par un accident imprévisible !
Il y a des chances pour que le mandat de 10 ans de Sarkozy subisse le même sort, mais attendons, on ne sait jamais !
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