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Le silence coupable de Dieu
Quand la loi sur la liberté d’expression du 29 juillet 1881, qui mettait fin à tous les délits d’opinion, fut promulguée en balayant au passage la domination de la morale religieuse, Clemenceau répondit à un évêque qui invoquait la blessure des catholiques : « Dieu se défendra bien lui-même, il n’a pas besoin pour cela de la Chambre des députés ».
L’expérience a montré que lorsque l’on insulte Dieu, l’Insulté reste silencieux. On peut en conclure : soit que Dieu n’existe pas, soit qu’Il pardonne tout de Sa création. Le Coran invoquant sans cesse Sa miséricorde semble en faveur de la deuxième hypothèse, mais on ne peut exclure la première car la seconde tient pour acquise Son existence sans l’avoir démontrée.
Kamel Daoud dans sa chronique du Point à propos de l’affaire Mila intitulée : « La multiplication des dieux » remarque : « quand un individu dit à un Dieu ce qu’il pense de lui en s’adressant à un plafond ou à un écran, certains, dans leur prétention, réagissent à sa place. Par un prêche, un couteau ou une menace sur Facebook. D’ailleurs, l’usurpation du divin (un métier en soi, sinon une arnaque millénaire) est toujours quelque chose de fascinant, sinon d’assassin ». Une armée d’usurpateurs dit-il ayant privatisé une religion se prennent pour Dieu. Il remarque que « les monothéismes ont, contrairement aux amusants polythéismes, cette particularité d’être les religions d’un Dieu unique au ciel et d’un million de dieux sur terre »…« Comment s’approprie-t-on une religion jusqu’à en faire une arme blanche et transformer l’intolérance en droit de défense ? Et si une religion n’appartient à personne, pourquoi certains réagissent-ils comme s’il s’agissait d’une propriété privée attaquée ? »
Clemenceau avait tort. Dieu ne se défend pas, Il reste silencieux ou Il n’est pas là. Un silence coupable car aujourd'hui quand Il s'appelle Allah, Il laisse le champ libre à des assassins qui se croient mandatés pour Le défendre, mais en commettant eux-mêmes le blasphème suprême d’usurper Sa volonté, et de montrer, de surcroît, Sa faiblesse ou Son absence.
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Commentaires
2OrageJeudi 6 Février 2020 à 19:48Complètement hors sujet: le SRAS (syndrome aigu respiratoire sévère): ne trouvez-vous pas que aigu et sévère sont des pléonasmes?
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Jeudi 6 Février 2020 à 19:55
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Je suis toujours... "étonné" (disons ), quand on parle des monothéismes en introduction à un raisonnement, et qu'on conclue en évoquant "une armée d’usurpateurs ayant privatisé une religion [...] jusqu'à en faire une arme blanche... etc." et en parlant "des assassins qui se croient chargés de Le défendre (Dieu)..."
Quelqu'un qui sortirait d'un coma profond d'une quarantaine d'année aurait du mal à comprendre de qui ou de quel de ces monothéisme on parle. Bon, c'est vrai que tout le monde aura compris... "Ça va sans dire...", comme on dit justement.
"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" aurait dit (ou dit à peu près) Albert Camus (ou un de ses amis). Une citation parfois reprise lors de certains attentats récents.
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Jeudi 6 Février 2020 à 23:48
Le billet et les citations de Kamel Daoud concernent l'affaire Mila, donc de l'islam. Si l'islam est devenue aujourd'hui la religion la plus dangereuse et restée la plus obscurantiste, les autres monothéismes (le christianisme plus que le judaïsme qui n'est pas prosélyte) ont fait preuve dans le passé du même fanatisme et trouvé des défenseurs zélés, se considérant comme la "main de Dieu" en parlant et surtout en tuant en son nom. D'ailleurs les prêtres quels qu'ils soient ou les évangélistes continuent à parler en son nom. Comme le dit Daoud, "l'usurpation du divin est un métier en soi".
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Souris doncVendredi 7 Février 2020 à 09:15
Si je peux me permettre, on ne dit pas les Evangélistes ( = auteurs des 4 Evangiles canoniques), mais les Evangéliques, quand on évoque le nouveau Protestantisme. Ils cartonnent en Afrique, ce qui est réjouissant si ça implique un recul de l'Islam.
Je les ai vu faire : il suffit de tréteaux, d'un plancher, d'une bonne sono. Le pasteur crie "Alléluia !" Quelques curieux arrivent, il met de la musique bien dansante, à la fin, une foule qui répète les paroles du pasteur, danse, se donne la main. Puis il y a une quête. Faut bien vivre.
Et, puisque sur le billet précédent, vous évoquiez l'évolution de la langue, il y a une hilarante chronique dans Diapason à propos de l'année Beethoven : Comme ça se prononce. Bite-au-vent. En fait, l'auteur taquine Christine Kelly sur CNews qui prononce Bee comme l'abeille en anglais. Puis tente diverses variations, jusqu'à ce l'oreillette lui souffle la bonne prononciation.
On est loin d'Orange Mécanique avec Beethoven superstar.
Une étude (au Royaume-Uni) conclut que 70 % des jeunes "ne savent pas du tout" qui est Mozart. Mais, rassurant, 20% pensent que Bach est "toujours en vie"
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Vendredi 7 Février 2020 à 09:37
@ Souris donc
Les 20% de jeunes qui croient que Bach est toujours en vie pensent certainement au chanteur de heavy metal Sebastian Bach, membre du groupe Damnocracy.
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Vendredi 7 Février 2020 à 10:50
@ Dr WO
"...dans le passé..." (et "au cours des heures les plus sombres de notre histoire")
A noter que "Notre Saint Père Le pape, Évêque de Rome et Chef Suprême de l'Eglise Catholique Apostolique et Romaine" met en garde contre le prosélytisme chrétien et le considère comme une perversion. Il a tout bon.
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Vendredi 7 Février 2020 à 10:58
@ SOURIS DONC Les Evangélistes (nom propre) sont en effet les auteurs présumés des 4 Evangiles canoniques, mais les évangélistes (nom commun) sont les prédicateurs de l'Eglise réformée dont l'objectif est d'évangéliser les foules (naïves) en étant eux-mêmes guère évangéliques surtout vis à vis de l'argent. Ce sont les évangélistes qui parlent au nom de Dieu, les évangéliques ne font que les écouter en répétant bêtement ce qu'ils proclament, de préférence en musique, c'est plus ludique.
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Vendredi 7 Février 2020 à 11:44
@ BEDEAU. Evidemment, nous sommes uniquement touchés par le présent. Mais c'est un peu trop facile de balayer le passé qui vient prouver que les religions à un moment donné de leur histoire se sont révélées meurtrières comme toutes les idéologies prétendant posséder la vérité. Je crois que l'abolition de l'inquisition en Espagne est très récente, au XIXe siècle. Récemment des médecins pratiquant l'avortement ont été tués aux USA. Toutes les religions sont hors de la raison et donc une menace pour elle et aujourd'hui ce sont les musulmans qui, pour beaucoup, sont complètement hors de la raison.
On peut ironiser un peu trop facilement sur "les heures les plus sombres de notre histoire", mais elles ont existé et rien ne prouve qu'elles ne reviendront pas sous une forme ou sous une autre. Ignorer le passé, c'est mal engager l'avenir.
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A mon (très humble) avis, cette affaire Milla va constituer un tournant dans la façon dont la critique de l'islam est menée. Comme sous toutes les censures (en l’occurrence celle de la menace de mort) la critique deviendra :
- ironique, ces crétins étant totalement imperméables aux allusions et au second degré
- philosophique (un crétin de twittos islamiste n'est pas capable de comprendre une formule comme "les monothéismes ont cette particularité d’être les religions d’un Dieu unique au ciel et d’un million de dieux sur terre "
- judiciaire : plainte systématique en cas de menaces de viol ou de mort
- politique : le RN ne sera plus le seul à représenter ce combat ( j'ai entendu hier Laurent Joffrin de Libération affirmer -mieux vaut tard que jamais- que les idéologies des Salafistes et des Frères Musulmans étaient incompatibles avec les valeurs de nos sociétés)
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Vendredi 7 Février 2020 à 11:04
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Il arrive un moment où on a de plus en plus de mal à être partisan d'une laïcité tolérante.
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Vendredi 7 Février 2020 à 11:09
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6AndréDimanche 9 Février 2020 à 00:34"La gauche a toujours ses attardés qui pensent que le problème posé par les musulmans est essentiellement social, celui des défavorisés descendants des anciens colonisés."
Et qui entretient cette idée? Les gauchards eux-mêmes. Les "colonisés" sont le nouveau prolétariat. Costauds mais décérébrés, ils sont la force d'appoint de ceux qui permettront à ces "gens de bien" de se maintenir au pouvoir. Je crois qu'ils ont intérêt à entretenir cette mentalité de "victime" pour pouvoir se poser en "sauveurs". Je prévois, malheureusement, de violents affrontements. Les "sans-dents" auront aussi bien à lutter contre les parasites du haut aussi bien que les parasites du bas et pour ça, la seule arme est l'éducation, la culture et la réflexion. Je suis peut-être trop optimiste, ou top impatient?
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Dimanche 9 Février 2020 à 09:55
"La seule arme est l'éducation, la culture et la réflexion." En effet, c'est la seule, mais la question est d'abord de vouloir s'éduquer et réfléchir, et la question primordiale, s'agissant des musulmans, est le choix de la culture. La culture occidentale peut logiquement être rejetée au profit de la culture religieuse.
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Mais nul n'a jamais démontré son inexistence non plus et pourtant ce n'est pas faute de chzercher comment l'éradiquer, mais même sous la torture des romains et sous les exactions de la révolution, Dieu est resté debout! Je crois moi, que c'est là sa réponse!
Ce n'est pas Dieu qui est resté debout (nous n'en savons évidemment rien), se sont ses croyants, ce qui ne prouve rien.