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Le mal par le mal
Il est tout de même curieux que pour améliorer le fonctionnement de la justice, trop lente et manquant de moyens, il est proposé de la ralentir davantage, de la compliquer et d’aggraver son manque de moyens en introduisant un jury populaire en correctionnelle.
Soigner le mal par le mal est une option intéressante.
La mairie de Paris n’a-t- elle pas fait en sorte d’aggraver les embouteillages pour diminuer le nombre de voitures dans la ville ? L’Etat n’a-t-il pas retiré des services publics dans les campagnes tout en déplorant leur désertification ? Pour lutter contre la désaffection des médecins pour la médecine générale, ne fait-il pas tout pour dégoûter les médecins de s’engager dans cette voie ? Pour diminuer le nombre de malades n’a-t-on pas fermé des lits dans les hôpitaux ? Pour réduire le déficit de la sécurité sociale, celle-ci n’a-t-elle pas été amenée à prendre en charge des aspirations qui ressortent du désir personnel et non de la maladie ? Pour diminuer les frais de fonctionnement de l’Etat, celui-ci n’a-t-il pas multiplié les institutions onéreuses : conseils, autorités, observatoires, satisfait les convenances personnelles des officiels et déployé des forces de sécurité là où elle n’est pas menacée aux dépends des lieux où elle l’est ? Pour alléger les classes scolaires de leurs instructeurs civils, l’Etat n’a-t-il pas envoyé des instructeurs militaires dans onze opérations extérieures ?
Le mal par le mal est une thérapeutique de choc, c'est-à-dire choquante.
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Commentaires
1DANY SAILLYJeudi 14 Avril 2011 à 07:46VOILA un billet avec une analyse juste de la situation , félicitation à bientôtRépondreCe ne sont que quelques exemples où l'on aggrave une situation, parfois seulement pour faire de la communication.
Dr WO
Effectivement cette therapeutique est choquante .Comment se peut il que cela soit à ce point non seulement inefficace mais aggravant ?
Cette idée de jury populaire est une belle bétise qui ne fait que compliquer la tâche déja difficile de nos tribunaux .Effet d'annonce de pesudo participation collective .
La liste des "malades"est longue en effet ..
Je me permets de revenir sur l'article dedié aux médecins que vous avez parfaitement évoqué précedemment mais votre avis qui est exactement le mien n'est pas toujours partagé par les gens . Hélas l'image du médecin "notable " est coriace et de plus les malades ne savent pas qu'un généraliste est désormais submergé par l'administratif qui lui bouffe sont temps .Je partage votre point de vue. Mais, dans la plupart des cas, la volonté et la mesure sont cohérentes. C'est la communication qui est mensongère. La désertification des campagnes est organisée par souci de rentabilité. Le discours sur "l'aménagement du territoire" est là pour faire passer la pilule.Si le médecin reste un "notable" en raison de sa fonction, surtout dans une petite ville, il est moins respecté, notamment par l'administration, et beaucoup moins fortuné que jadis. Il y a un décalage de plusieurs décennies comme le montre le commentaire de Pascale. Il faut être de la partie pour avoir une vision exacte de la situation actuelle des médecins généralistes. Le fait que moins de un médecins sur dix s'installe en libéral ne semble pas étonner le public qui continue à penser que ce sont des privilégiés.
Dr WO
Dr WO
Tout à fait d'accord avec toi Doc, et je crains fort que nous n'en sommes qu'aux prémisses.Bonne soirée12marie-hélèneLundi 7 Janvier 2013 à 16:07Je partage ton point de vue et la liste n'est surement pas exhaustive.
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