• Le gamin exclu.

     

    Latifa ibn Ziaten, mère d’un des trois militaires assassinés à Toulouse et Montauban par un délinquant s’étant trouvé une vocation d’islamiste, a créé en avril 2012 une association pour la jeunesse et la paix.

    Elle fait la tournée des écoles où prédominent nos chères têtes brunes pour tenter d’y faire entrer dedans qu’ils doivent se considérer d’abord comme Français, ensuite comme républicains, et en dernière analyse comme, éventuellement, musulmans.

    Lors d’un reportage TV où l’on voyait cette femme digne s’exprimer, au moment des échanges, un des gamins déclara que, lui, se sentait exclu de la République, suivant en cela une déclaration venue de haut, s’agissant du premier ministre de la France, Manuel Valls, qui n’avait rien trouvé de mieux que de qualifier d’ « apartheid » les quartiers majoritairement habités par des immigrés ou des descendants d’immigrés le plus souvent d’origine africaine.

    Je me suis demandé en quoi et pourquoi cet enfant se sentait exclu de la République. Il va dans une école gratuite, la cantine doit être à bas prix, sa famille bénéficie sûrement des aides sociales, s’il veut faire du sport, les infrastructures sportives abondent et leur utilisation est quasiment donnée, alors qu’à Paris elles sont moins nombreuses et hors de prix. Dans le 93, j’ai vu surgir des salles de sport, aménager des stades, et construire des lycées tout neufs, rapidement tagués.

    Bien sûr, les immeubles sont laids et les tours inhumaines, et ses habitants regrettent peut-être le pittoresque des villages africains. Mais une partie de la population elle-même contribue à enlaidir son environnement : inscriptions à tous les étages, ascenseurs détériorés, linges aux fenêtres.

    Il y a quelques années, la mixité existait, mais dès qu’ils l’ont pu, beaucoup de « petits blancs » ont fui ces quartiers ne serait-ce que pour scolariser leurs enfants à un bon niveau.

    Parler d’apartheid ou de ghetto n’a guère de sens. On peut entrer et sortir (même définitivement) de ces quartiers, aucune séparation n’existe comme c’était le cas pour les noirs en Afrique du Sud ou les Juifs en Europe.

    La pauvreté et le chômage sont incontestablement des exclusions mais ils ne touchent pas seulement les populations d’origine africaine. Il est facile de s’en convaincre en regardant à Paris les gens qui dorment dans la rue et les queues au Pôle emploi.

    Alors pourquoi ce gamin se sent-il exclu ?

    Parce qu’on lui a dit et répété qu’il l’est.

    La famille sans doute, les copains qui ont trouvé leur voie dans la délinquance et la justifie ainsi, les bien-pensants qui écrasent une larme dans les beaux quartiers en réclamant davantage de mixité mais pour les autres, les médias qui trouvent matière à copie, les autorités qui trouvent une explication toute faite aux débordements périodiques des banlieues et se tiennent prêtes pour s’excuser à verser des subventions dans le tonneau des Danaïdes.

    Alors le gamin se sent exclu et réclame dès son jeune âge le statut de victime. C’est important un statut de victime. Il lui servira d’alibi s’il échoue dans sa scolarité, s’il brûle quelques voitures pour fêter le nouvel an ou s’il verse dans la délinquance.

    Et même s’il devient un jour un assassin, il se trouvera toujours de bonnes âmes pour chercher des causes « sociétales » à son acte et pour se sentir elles-mêmes coupables.

    S’il est tué après avoir trucidé quelques journalistes désarmés dont il n’apprécie pas l’humour, et quelques Juifs pour faire bonne mesure alors qu’il ne sait pas trop pourquoi il les hait, ses amis, qui se sentent également exclus, viendront déposer des fleurs sur le macadam où sa vie d’imbécile s’est terminée.

     

    « Denis RobertEt pourtant, elle ne tourne pas ! »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 19 Février 2015 à 18:01

    C'est à peu près exactement ce que je me tue à dire depuis quarante ans et qui m'a valu une réputation de facho nauséabond. Dieu merci les mentalités ont évolué et vous échapperez sans peine à cette infamante classification. En revanche, aujourd'hui, je crains qu'il ne soit trop tard pour tenter de remédier à cet état de fait : les intéressés sont des millions...

    Amitiés.

    2
    Jeudi 19 Février 2015 à 18:07

    Coucou Doc,

    J'admire cette femme, meurtrie par la mort tragique de son fils en 2012, qui visite les écoles et les quartiers difficiles, à la  rencontre les jeunes, pour les sensibiliser contre la délinquance et le terrorisme.

    Une très belle analyse Doc ! Ce jeune garçon qui se sent déjà mis au ban de la société est une victime de son environnement et de son éducation. Pour lui malheureusement, la société française ne peut pas faire grand chose ! Comment rééduquer tous ces mômes qui ont perdu leurs repères. J'avoue franchement que je suis dépassée par les évènements. Quand je vois ces gamins profaner des cimetières, qui taguent, saccagent sciemment le bien public ou privé, cela me hérisse le poil.

    Et que faire, sans tomber dans la répression pure et dure ou dans le laxisme et l'acceptation des comportements de "ces petits cons" !

    Bonne soirée. ZAZA

     

     

     

    3
    Jeudi 19 Février 2015 à 18:26

    NOURATIN. Des millions, trop lourd pour un intégration, trop d'influences néfastes, trop de dénis et d'évitements, trop de langage perverti.

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    4
    Jeudi 19 Février 2015 à 18:29

    ZAZA. Ils n'ont pas perdu leurs repères, ils ne les ont jamais possédés

    5
    Jeudi 19 Février 2015 à 21:36

    Ne vous laissez pas gagner par le pessimisme, Doc.

    Nos sociétés (je parle de l'Europe)  ont deux ennemis irréductibles : les néo-nazis et les islamistes. Anders Breivik et les frères Couachi. Tous les deux  mus par des idéologies imbéciles et une grande attirance pour le  massacre de masse, mais aussi, puisqu'il faut bien leur reconnaitre une qualité, par une grande capacité à manipuler les faibles d'esprit (comme ceux, entre autres, que vous mentionnez dans votre billet).

    Tous ces gens-là disparaitront dans les latrines de l'Histoire. Comme le parti communiste, dont la montée en puissance paraissait inexorable et qui pèse électoralement moins de 1% aujourd'hui. Comme les partisans d'hier de l'Algérie française déposant aujourd'hui des gerbes sur la tombe du général de Gaulle.  Comme ces "patriotes" qui hier livraient des Français juifs à l'ennemi et qui aujourd'hui se déclarent leur "meilleur bouclier".

    Nos sociétés ne reviendront pas en arrière.

     

    6
    Jeudi 19 Février 2015 à 23:12

    Certes, l'histoire tourne et les idéologies meurtrières finissent par disparaître mais en laissant combien d'êtres humains exterminés derrière elles, et combien d'idéologies vont-elles les remplacer pour suivre le même chemin jusqu'à ce que l'une d'entre elles fasse exploser le pétard final.

    7
    Vendredi 20 Février 2015 à 19:30

    Pour ne pas être "exclu", accepter les codes et les coutumes du pays dans lequel on vit (surtout si on y est venu volontairement), ne pas afficher sa différence. En fait il faut d'abord le vouloir.

    8
    Vendredi 20 Février 2015 à 19:56

    Il faut avoir la volonté de s'inclure, même si ce n'est pas toujours simple, mais beaucoup y réussissent. S'envisager d'emblée comme victime, c'est l'échec assuré.

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