• Denis Robert

    Au 44 de la rue Lepic (Paris XVIIIème) se trouve la galerie W. Un peu surprenante car elle est vaste alors que la vitrine est étroite et on peut y accéder directement par un long couloir.

    En ce moment sont exposées des œuvres de Denis Robert. Journaliste et écrivain par qui le scandale Clearstream est arrivé en février 2001. Son enquête (un film "L'enquête" vient de sortir sur le sujet) avait mis en évidence la dissimulation des transactions financières mondiales qui passaient par cette chambre de compensation (achats, ventes, flux de titres etc... entre les banques adhérentes). Son livre : Révélations, fut interdit, retiré des librairies et Denis Robert poursuivi pour diffamation. Pressions multiples, une soixantaine de procédures judiciaires, trente et un procès. Des banques en France, en Belgique, au Luxembourg, en Russie...ulcérées que l'on puisse douter de leur probité.

    Alors Denis Robert devant "ce cirque médiatique, ce barnum judiciaire, ce délire financier, cette tragicomédie politique" (Denis Robert), quasiment interdit d'écriture, s'est tourné vers l'expression picturale. D'abord en peignant les listings bancaires de Clearstream sur la toile, puis l'expression de sa colère.

    Est-ce de l'art ? Je ne sais pas (à noter que ces œuvres sont achetées par des Brésiliens et des Chinois alors qu'ils ne connaissent aucunement l'affaire Clearstream), mais c'est l'expression d'un vécu, de la persécution pendant dix ans d'un homme honnête  alors qu'il disait la vérité et que ses  riches persécuteurs étaient les menteurs. Ce n'est seulement qu'en février 2011 que Denis Robert a été blanchi par la Cour de Cassation de sa condamnation pour ses deux ouvrages : Révélations et Boîte noire.

    D'autres œuvres sont exposées dans cette galerie W, en particulier des photos. En voici deux :

    « Mitterrand sur Roland DumasLe gamin exclu. »

  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Février 2015 à 22:01

    Au moins il a été blanchi. Ses adversaires auraient pu avoir sa peau (au sens propre de cette expression).

    2
    Mercredi 18 Février 2015 à 10:12

    "La finance" le prétendu ennemi de François Hollande.... Nous vivons dans un drôle de monde. Cet homme a rebondi via la peinture et justice enfin lui a été rendue. Dans l'affaire HSBC c'est le lanceur d'alerte qui a été poursuivi et aucune vérification des fichiers qu'il avait fournis n'a été faite par les politiques suisses.. tout cela laisse gravement voire douloureusement songeur...

    Bonne journée Dr WO

    3
    Mercredi 18 Février 2015 à 10:38

    Toute la naïveté de notre siècle est résumé dans ce parcours personnel. Comme Assange et Snowden, il y a l'illusion chez certains qu'on peut dénoncer tout seul d'énormes scandales, impliquant les politiciens, la finance internationale, la CIA et le KGB sans s'appuyer sur aucune institution démocratique  (juges d'instruction, partis politiques, syndicats, associations...). 

    Ils pensent pouvoir mettre le système à genoux, tout seul comme dans les jeux vidéos ! Mais dans les jeux vidéos, les héros ne vont pas se plaindre que l'ennemi est trop méchant d'avoir  porté plainte contre eux ! 

     

     

    4
    Mercredi 18 Février 2015 à 11:01

    PANGLOSS. Sûrement pendant les deux ans d'enquête. Après la parution de son livre, sa disparition aurait pu faire jaser.

    5
    Mercredi 18 Février 2015 à 11:03

    FANFAN. "Celui qui dit la vérité sera le premier condamné" dit la chanson de Guy Béart.

    6
    Mercredi 18 Février 2015 à 11:09

    CARLUS. Cependant ces lanceurs d'alerte finissent par gagner, parfois de façon posthume. Ils prennent des risques quand l'appareil chargé de faire respecter la loi reste inerte, même devant des scandales évidents.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :