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Lâcheté
Face à la montée des inquiétudes, pour tenter de rassurer les utilisatrices de pilules contraceptives, l'Ansm (l'Agence nationale de sécurité du médicament) a décidé. qu’à partir de la fin mars, le médecin prescripteur d'une pilule de nouvelle génération devra obligatoirement notifier de manière manuscrite sur l'ordonnance que sa patiente a été informée des risques potentiels de thrombose qu'elle encourait. C'est à cette condition que le pharmacien pourra délivrer le médicament.
D'après l'ANSM elle-même, les accidents thromboemboliques veineux sans contraception hormonale sont de 5 à 10 cas par an pour 100 000 femmes. Ils sont de 20 cas par an pour 100 000 avec les pilules de 2ème génération et de 40 cas par an pour 100 000 femmes chez les utilisatrices de contraceptifs oraux à base de désogestrel ou de gestodène (3ème génération) ou de drospirénone (4ème génération). Enfin, l'incidence d'un accident thromboembolique veineux est d'environ 60 cas pour 100 000 femmes au cours de la grossesse.
On voit qu’une grossesse non désirée expose à un risque de thrombose veineuse plus élevée que la prise de la pilule même de 3èmeou de 4ème génération.
Cette décision de l’ANSM est tout de même bizarre :
1° Je ne vois pas en quoi le fait de certifier sur l’ordonnance que la patiente est bien au courant des risques encourus en utilisant la pilule prescrite contribuerait à la rassurer.
2° C’est alourdir davantage le poids administratif qui pèse sur le médecin.
3° Il va devenir plus difficile de prescrire une pilule contraceptive que des médicaments autrement plus dangereux. Il est vrai que la pilule s’adresse à des personnes non malades, mais elle permet d’éviter des grossesses non désirées et des avortements plus dangereux.
4° C’est augmenter la méfiance dans la relation médecin-malade.
5° C’est une façon pour l’ANSM de dégager sa responsabilité. Il semble que les agences de santé, cédant à la panique, cherchent d’abord à se protéger elles-mêmes au lieu d’assumer des choix.
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