• La jarre de Pandore est dans la Cour

    Comme il est écrit dans Le Point, il semble que depuis le 19 mars 2013 la France ne soit plus une « république laïque et indivisible » dans les entreprises privées. C’est ce qui ressort d’un arrêt de la Cour de cassation annulant le licenciement d’une employée de la crèche Baby Loup qui refusait de retirer son voile islamique lors de son activité auprès de petits enfants alors que le règlement interne stipule que «Le principe de la liberté de conscience et de religion de chacun des membres du personnel ne peut faire obstacle au respect du principe de laïcité et de neutralité qui s’appliquent dans l’ensemble des activités développées par Baby Loup.» (Cité par Thomas Legrand).  La directrice qui a pris la décision en accord avec le règlement interne affirme faire face tous les jours à des pressions : « une mère veut que son enfant soit réveillé pour les prières, un éducateur refuse d’amener les fillettes à la piscine »

    L’arrêt de la Cour de cassation, après que la plaignante ait été débouté aux prud’hommes et en appel, vient clore une procédure qui aura duré cinq ans, en arguant qu’il s’agirait « d’une discrimination en raison des convictions religieuses », car la crèche est privée (bien qu’assurant en fait un service public).

    On ne voit pas en quoi retirer un voile islamique pendant quelques heures serait une atteinte aux convictions religieuses de l’intéressée, la majorité des musulmanes pratique leur religion sans ostentation (la directrice ne serait pas intervenue si elle avait porté en tant que chiite une main de Fatima).

    Par contre, garder le voile islamique c’était montrer aux enfants en bas âge et influençables que la femme peut subir une discrimination et qu’elle peut ne pas être l’égale de l’homme (ce qui, me emble-t-il, est en contradiction avec notre constitution). Par ailleurs, cette crèche autogérée est particulière en ce sens qu’elle est militante et féministe, ouverte à des horaires (et même la nuit) permettant aux femmes de travailler. C’est donc aussi dans cette logique que le voile n’était pas accepté en son sein, car l’Islam est une religion pratiquée de façon à soumettre les femmes, et le voile est une expression de ce sexisme.

    Licencier cette femme voilée n’avait rien à voir avec de « l’islamophobie », accusation que certains se sont empressés de brandir en faisant d’elle une victime, et la Cour de cassation en tenant compte des arguments venant des religieux (soutenus par une certaine gauche) qui prônent une tolérance qu’ils n’appliquent pas eux-mêmes, vient de la considérer comme telle.

     

    NB. Selon un sondage Ifop du 19 au 21 mars (à paraître dans Dimanche Ouest France), 84% des Français se disent opposés au port du voile ou du foulard par les femmes travaillant dans les lieux privés accueillant du public, 12% sont indifférents et 4% favorables. Cette opposition est majoritaire quelle que soit la tendance politique.  

    « Il faut qu’une braguette soit ouverte ou ferméePassage du Havre »

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