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La drogue pour tous
Selon une étude de chercheurs américains et canadiens, parue cette semaine dans le British Medical Journal, les prix des drogues illicites ont fortement baissé ces dernières années. La baisse constatée aux USA entre 1990 et 2007 est de 81% pour l’héroïne, de 80% pour la cocaïne et de 86% pour le cannabis, alors que ces drogues sont de plus en plus pures. Il faut donc rendre hommage aux producteurs pour leur conscience professionnelle et leur souci de ne pas berner le consommateur.
Les auteurs semblent se désoler de la baisse des prix qui met ces poisons à la portée de toutes les bourses. Je ferai cependant remarquer que le risque de manque pour le drogué sera moins fréquent et que la violence susceptible d’être employée par le drogué pour se procurer sa dose peut de ce fait diminuer.
Aussi dans cette perspective, si l’on veut que les prix baissent davantage, il semble contre-productif de s’acharner à intercepter le trafic par des saisies intempestives (En Europe les saisies d’héroïne auraient augmenté de 380% entre 1990 et 2009). On est obligé, par ailleurs, de constater que malgré la lutte contre le commerce des drogues, celui-ci reste florissant et atteindrait selon l’ONU la bagatelle de 350 milliards de dollars par an à l’échelle internationale, sans compter que dans les quartiers favorisés par cette économie souterraine, le chômage recule.
Les conclusions s’imposent :
1. La répression augmente la production.
2. Plus les prix sont bas, moins il y aura de violence liée à la drogue.
3. Dans l’esprit libéral de l’Union Européenne, il serait logique faire jouer ouvertement la concurrence.
4. En ces temps de crise un véritable pactole est à la portée des Etats qui pourraient prélever une taxe sur toutes les transactions, à moins de produire eux-mêmes les drogues comme ce fut le cas pour le tabac.
5. Les profits tirés par les Etats de ce commerce pourraient servir en partie (car il faut rester humain) à la prévention et aux soins des drogués. N’ont-ils pas favorisé la dépendance aux jeux et n’en ont-ils pas profitée, tout en en faisant semblant de lutter contre elle ?
6. Je me demande si je n’ai pas fumé la moquette.
Gustave Courbet : « Portrait de Charles Baudelaire »
Tags : drogues, répression, trafic
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Commentaires
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5Pangloss2Mardi 1er Octobre 2013 à 20:55Oserais-je vous dire sans vous encourager pour autant, que fumer votre moquette vous fait atteindre des sommets dans la dérision ?
Merci Paul
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Excellent Doc... Eh oui, la moquette se fume également.... Bonne soirée sous une pluie d'orage. ZAZA