• La dépouille de Lacan

    Je ne connais pas l’œuvre de Lacan et l’importance de son apport à la psychanalyse. Je n’ai lu que des extraits, sans bien les comprendre et j’ai été découragé à persévérer lorsque je suis tombé sur cette démonstration citée par Sokal et Bricmont (Impostures intellectuelles, éd. Odile Jacob) : « C’est ainsi que l’organe érectile vient à symboliser la place de la jouissance, non pas en tant que lui- même, ni même en tant qu’image, mais en tant que partie manquante à l’image désirée : c’est pourquoi il est égalable à la racine de -1 de la signification plus haute produite, de la jouissance qu’il restitue par le coefficient de son énoncé à la fonction de manque de signifiant : (-1). ».

    Je suis évidemment incapable de dire si le linguiste et philosophe américain Noam Chomski, qui a connu Lacan dans les années 1970, a raison ou non de l’avoir considéré (dans une interview) comme un « charlatan conscient de l'être qui se jouait du milieu intellectuel parisien pour voir jusqu'à quel point il pouvait produire de l'absurdité tout en continuant à être pris au sérieux ».

     

    Reste que l’école de Lacan continue d’exister trente ans après sa mort, et elle connait même un schisme et une tentative récente de réconciliation des fidèles de son église, ce qui prouve le succès persistant de son héritage intellectuel. Quant à sa fille, Judith Miller, elle déclare « Lacan, comme penseur, c’est pour moi quelqu’un de comparable à Descartes ou à Nietzsche » (Le Point du 8/09/11). Pas moins.

    Il se trouve qu’Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, et qui fait partie des frondeurs s’opposant aux « légitimistes », vient de sortir un livre où elle affirme que Jacques Lacan, enterré sans  cérémonie dans un cimetière de campagne, aurait souhaité des « funérailles catholiques » et que de ce fait ses héritiers (bien sûr « légitimistes ») n’auraient pas respecté ses dernières volontés. Scandale. Judith considère cette affirmation sans fondement, et la traite d’ignominie. Bien sûr, elle envisage une action en justice contre Elisabeth Roudinesco car « Cette dame salit tout ce qu’elle touche ».

    Ce sera donc aux juges (les pauvres) de déterminer si Lacan, notre nouveau Descartes, souhaitait ou non avoir des funérailles catholiques.

    Ô Lacan ! Si tu les entends de là-haut tu dois bien te marrer.  

    « EtanchéitéDoutes »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 12:20
    En dehors de sa trouvaille "le crâne qui parle", laquelle m'avait interpellée lors de mes recherches sur les "crânes de cristal", j'ai cherché Lacan et quasiment partout je l'ai trouvé associé à Freud, étudié jadis.
    Je ne crois pas qu'il soit de la même cuvée, bien que Freud m'ait souvent déplu, dans son obstination à charger les autres de ses propres psychoses, dans le but non avoué de tenter de s'en guérir ! Mais bien sur je ne suis que très, très peu versée sur le sujet, bien qu'il m'ait souvent intrigué !
    Nettoue
    2
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 12:56
    Ah mon bon Docteur Wo, Jacques Lacan réveille en moi certains souvenirs, dont celui du stade du miroir.
    Grosses discussions entre camarades sur l’évolution psychique de l’enfant.
    Sa théorie si différente de celle de Françoise Dolto. Merci pour ce bel article et espérons que cette polémique ne le perturbera pas de trop, lui qui repose en principe en paix depuis 1981.
    Bonne journée. C'était ma petite heure d'ordinateur.
    3
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 14:35
    Je n'ai jamais réussi à lire Lacan jusqu'au bout ! Mais peut-être ne suis-je pas assez intelligente pour comprendre le fond de sa pensée ? La question est : y a-t-il un fond ? :-)
    4
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 14:45
    Moi je suis assez tenté de croire que le Lacanisme est un énorme canular qui a marché, certainement à la grande surprise de son auteur, qui n'a cessé d'en rajouter.

    Et même s'il pouvait s'exprimer là-haut, personne ne serait capable de comprendre ce qu'il dirait. :-)
    5
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 14:55
    Lacan, là où, la quoi ... laïtou-lala!
    6
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 16:06

    Qu'on le veuille ou non, nous utilisons sans cesse les concepts de Freud, il me semble qu'à côté Lacan est un rigolo, mais ce n'est sûrement pas l'avis des Lacaniens.

     

    7
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 16:07

    Vous êtes versée dans la chose ?

     

    8
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 16:10

    Vous avez tenté de le lire ? Je trouve sa lecture rapidement impossible, contrairement à beaucoup d'ouvrages de Freud qui, eux, sont accessibles.

     

    9
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 16:14

    L'extrait que j'ai transcrit ressemble vraiment à un canular avec en plus un vernis pseudo mathématique d'un grand ridicule. Il a sans doute dit des choses intéressantes, mais parfois mêlées de saillies de farceur.

     

    10
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 16:15

    En tout cas la vertu de Lacan est de vous rendre joyeux.

     

    11
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 17:04
    Hermétique à Lacan auquel je n'ai jamais rien compris. De quoi vous dégoûter de la psychanalyse lorsque vous êtes juriste...
    12
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 17:46
    Freud, il est là quand ?
    13
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 18:30

    L'ennui avec une oeuvre hermétique, c'est que si on n'est pas de l'église on ne peut pas y pénétrer et il est donc impossible de la juger.

     

    14
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 18:31

    Et vice versa.

     

    15
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 19:49
    En effet, curieuse de tout et étant très attirée par toutes ces lectures lors de mon adolescence, j'ai eu besoin de me remettre en question pas rapport à mon vécu d'enfance, et en particulier au développement psychique de l'enfant. J'ai donc beaucoup bouquiné sur le sujet, sachant bien entendu que Freud reste le maître incontesté en la matière.
    Mais le stade du miroir, je l'ai particulièrement décortiqué quand j'attendais ma première fille après 3 ans de mariage. Je ne voulais surtout rien demander à mes, consciente déjà à ce moment que ma fuite en avant de 1971 pour échapper au milieu familial restait dans la famille le mariage. C'était la solution qui me permettait de sortir la tête haute dans la famille et dans mon milieu social . De ces lectures, ce que je peux en conclure, c'est que Jacques Lacan est assez difficile à suivre par rapport à Françoise Dolto sur ce sujet, ou Freud dans d'autres registres.
    16
    Vendredi 16 Septembre 2011 à 21:44

    Donc, vous connaissez davantage l'oeuvre de Lacan que moi.

     

    17
    Samedi 17 Septembre 2011 à 09:01
    lire LACAN est vraiment un exercice fasteux pourtant de grandes joutes avec des amis LACANISTES et moi FREUDIENNE , mais toujours interessant sujet , beau billet dr
    18
    Samedi 17 Septembre 2011 à 10:20

    Ah, là, là ! Je suis tombé sur une spécialiste. J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises.

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