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La curette et le goupillon
Aux USA des médecins peuvent se faire assassiner pour avoir pratiqué des avortements. Histoire de respecter la vie. Lors de la dernière campagne électorale un candidat républicain au Sénat a affirmé qu’une grossesse issue d’un viol est « une volonté de Dieu ». J’ignore si ce candidat a été élu mais il mériterait de l’être, car connaître les desseins divins constituerait un avantage certain en politique. Cependant, si les voies du Seigneur sont habituellement considérées comme impénétrables, celles des femmes peuvent être pénétrées contre leur volonté et il n’est pas très charitable d’attribuer à Dieu des projets aussi malsains.
Considérant peut-être que faire intervenir sans cesse Dieu dans cette affaire risque de le rendre de moins en moins crédible, une parlementaire républicaine, Cathrynn Brown, envisage de condamner l’avortement du point de vue juridique (revenant des années en arrière où l’on étudiait en médecine les complications de « l’avortement criminel »). Elle a donc déposé le 23 janvier 2013 un projet de loi de l’Etat du Nouveau-Mexique visant à définir l’avortement "comme une destruction de preuve dans les cas de pénétration sexuelle criminelle ou d'inceste". Selon le projet de loi, "la destruction de preuve doit inclure le fait d'obtenir ou de faciliter, ou de contraindre ou d'obliger une tierce personne à avorter d'un foetus résultant d'une pénétration sexuelle criminelle ou d'un inceste avec l'intention de détruire la preuve du crime". Une victime d’un viol en décidant d’avorter pourrait donc être accusée de destruction de preuves et considérée comme une criminelle, l’IVG devenant un délit passible de trois ans prison.
La femme violée étant une pièce à conviction (“incubatrice de preuves pour l’Etat”), il n’est pas dit s’il sera nécessaire de la mettre dans une boîte et de l’étiqueter comme pièce à conviction.
Dieu merci, cette loi n’a aucune chance d’être votée, l’Etat du Nouveau-Mexique ayant une majorité démocrate.
(source : Huffingtonpost.fr)
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