• La culpabilité de la victime

    La culpabilité de la victime

    Les deux extrémités du spectre politique français ont de la sympathie pour Poutine. J’ignore ce qui leur plait en lui. Est-ce son côté viril qu’il n’hésite pas à prouver ? Seul le minuscule SARS-Cov-2 a semblé un moment le terroriser au point d’éloigner ses interlocuteurs à six mètres. Est-ce son côté autocrate ? Une main de fer dans un gant de fer, considérant qu’un bon opposant est un opposant mort, et il a fait preuve de beaucoup d’imagination pour qu’il en soit ainsi, n’hésitant pas à appliquer son traitement à l’étranger, suivant en cela son maître Staline.

    Mais voilà qu’ils ne peuvent plus admirer ouvertement leur héros depuis qu’il a envahi l’Ukraine, trouvant que son pays n’était pas assez grand ou persuadé que les Etats Baltes, la Pologne ou la Roumanie voulaient l’envahir sous l’égide de l’OTAN. Un autocrate ne se sent jamais en sécurité, et à l’heure des missiles intercontinentaux, il recherche toujours comme par le passé l’hygiène des Etats tampons.

    Les admirateurs français de Poutine ont quelques difficultés à montrer leur admiration pour celui qui écrase les villes sous les bombes comme il le fit à Grozny ou à Alep, villes suffisamment éloignées pour ne pas lui en avoir tenu rigueur. On est obligé de garder le silence quand son armée vise plus volontiers les cibles civiles que les cibles militaires, quand elle se livre à un massacre sur des civils désarmés, ou que sa soldatesque se repose un peu de la guerre sur les Ukrainiennes.

    Alors quand on ne peut plus admirer ouvertement son héros, il ne reste pour l’aider qu’à s’attaquer à ses adversaires. Difficile de médire sur les Ukrainiens qui défendent avec acharnement leur patrie. Par contre le premier d’entre eux, Zelensky, est à leur portée. On expose son passé qui ne manque pas de scories, on se gausse de ses facéties d’ancien amuseur et on en rajoute un peu. Pourtant aujourd’hui, il ne démérite pas. Vouloir abaisser l’agressé c’est vouloir excuser l’agresseur.

    Illustration : Si Lewen (La parade)

    « L’innocentLe tiercé »

  • Commentaires

    1
    Orage
    Dimanche 21 Août 2022 à 13:28

    "éloigner ses interlocuteurs à six mètres." A-t-on des photos montrant d'autres interlocuteurs que Macron éloignés à six mètres? Sinon, peut être que ce traitement ait été réservé à notre roitelet national.

      • Dimanche 21 Août 2022 à 13:45

        Les collaborateurs de Poutine (à son bureau) étaient à plus de 6 mètres au plus fort de la pandémie. Là, on frisait le ridicule (2 mètres suffisaient)

    2
    Souris donc
    Dimanche 21 Août 2022 à 15:20

    Ce matin, sur France Musique, une émission sur les compositeurs, musiciens et chefs d'orchestre du XXe siècle, autour de Igor Markevitch (Glinka, Rimsky-Korsakov, Glazounov, Prokofiev, Cortot, Rubinstein, Nadia Boulanger, Poulenc, Satie...).

    Des Russes, des Ukrainiens, des Bosniaques, des Français, se recevant les uns les autres : un melting pot sans les préoccupations politiques empoisonnant les relations. 

    Un bonheur.

      • Dimanche 21 Août 2022 à 15:30

        C'est ça l'Europe. De l'Atlantique à l'Oural comme disait De Gaulle.

    3
    Dimanche 21 Août 2022 à 16:18

    Etes-vous sûr de toutes vos informations concernant les actions et les exactions des forces en présence ?

    J'avais cru comprendre que CNN avait révélé quelques irrégularités concernant le devenir des armes et munitions fournies à l'armée ukrainienne par l'UE, et que Amnesty International avait émis certaines réserves quant à la geste de certains éléments  de cette même armée...

     

      • Dimanche 21 Août 2022 à 16:32

        Les exactions russes semblent prouvées. Pour les éventuelles exactions ukrainiennes, je ne sais pas, mais l'armée de l'Ukraine n'est pas en Russie et les cibles atteintes en Crimée ont été uniquement militaires. Passons sur Amnesty international dont les déclarations n'ont aucun sens (et ça devient son habitude). Je ne sais évidemment rien sur le devenir des armes. Je vous rappelle encore une fois que la Russie n'a rien à faire en Ukraine qui était, comme tous les voisins de la Russie, une colonie qu'elle cherche à récupérer.

        Pourquoi cherchez-vous à mettre sur le même plan l'agresseur et l'agressé ?

      • Dimanche 21 Août 2022 à 20:38

        - Etes-vous sûr...?

        - Je ne sais évidemment rien.../... je ne sais pas...

        - Merci de ces précisions. A vous les studios.

         

      • Dimanche 21 Août 2022 à 21:09

        Il y a tout de même des choses dont je suis sûr, par exemple : que vous pensez que tout ce que les médias "officiels" vous racontent est faux et que les documents que vous dénichez sur internet sont plus exacts comme le journal international dont vous avez tiré l'article sur Zelensky, fondé et payé par un Algérien, où la photo du ministre des Affaires étrangères russe figure sur la page d'accueil avec un article anti-américain.

      • Lundi 22 Août 2022 à 11:33

        J'ajoute que vous avez présenté cet article contre Zelensky comme n'ayant rien à voir avec la propagande russe or en parcourant les articles de cette "Tribune diplomatique internationale" on s'aperçoit que ce journal en ligne est anti-français, anti-occidental et pro-russe. Bravo.

    4
    Dimanche 21 Août 2022 à 19:55

    Je me demande s'il n'y a pas chez les extrêmes de droite et de gauche un gène de collaboration systématique avec l'ennemi, de trahison innée, de larbinisme atavique.  Hier, des communistes qui prennent à leur compte un  pacte germano-soviétique et ne reprennent le combat que lorsqu'il est dénoncé. Et un Pétain qui se dépêche d'offrir la France à Hitler et qui est présenté par ses admirateurs d'aujourd'hui comme un résistant. 

    Et aujourd'hui, dans les deux camps, ils voudraient quitter l'OTAN (pas tout de suite, bien sûr, disent-ils) pour aller trouver un "accord de paix" avec Poutine sur le modèle, je suppose, de l'accord de paix obtenu par la Biélorussie de Loukachenko. 

     

      • Dimanche 21 Août 2022 à 20:01

        Question génétique intéressante. C'est troublant. Comme quoi l'extrême nationalisme peut paradoxalement aboutir à la trahison extrême.

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