• La cérémonie de la bien-pensance

    La cérémonie de la bien-pensanceJe n’ai regardé de la retransmission télévisuelle de la remise des Césars que l’hommage rendu à Georges Clooney qui, avec son compère Dujardin, avait abandonné la publicité pour des capsules de café pour déplorer l’élection de Donald Trump à la tête des USA.

    Mais aussi l’hommage bien mérité rendu par le cinéma français à Belmondo, un acteur qui m’a donné bien du plaisir. J’ai été touché par le contraste entre cet homme diminué par les séquelles de son accident vasculaire cérébral et le jeune homme pétaradant, virevoltant, cascadant, montré auparavant dans des extraits de ses films.

    Je n’ai pas vu le reste, mais lu le compte-rendu de la soirée et des remises des récompenses.

    Il me semble que les spectateurs ont eu le privilège de recevoir sur leurs smokings et leurs robes de soirée un coulis abondant de bons sentiments.

    Les interventions rapportées donnaient plus l’impression d’un meeting politique que d’une manifestation artistique. Le britannique Ken Loach, s’était même fendu d’un message lu sur scène en son absence : « À présent, c'est à vous, Français, de faire un choix. Nous, qui sommes vos amis depuis tant d'années, espérons que dans l'élection à venir vous pourrez rejeter l'amertume de la droite et voter en faveur de l'espoir suscité par la gauche. ». De quoi je me mêle ? Si le Brexit nous le permet, nous sommes prêts – généreusement - à exporter Outre-Manche notre gauche pleine d’espoir bien qu’un brin farfelue. Je suis sûr que l’humour anglais et leur Reine permettront d’y résister.

    Bien sûr, les spectateurs émus ont eu droit aux inévitables films sur la banlieue où les acteurs et réalisateurs d’origine africaine montrent leur talent – et c’est tant mieux – mais qui commencent à avoir un air de déjà-vu.*

    La réalisatrice de l’un d’eux n’a pas manqué d’égrainer les noms des jeunes victimes de la violence des policiers qui, bien entendu, n'est pas admissible lorsqu’elle n'est pas justifiée pour se défendre, mais elle a aussi rappelé, pour faire le plein, le nom des deux gamins qui, poursuivis pour un délit qu’ils avaient commis, sont malheureusement morts électrocutés dans l’enceinte d'un poste électrique dans lequel ils s'étaient bêtement réfugiés pour échapper au contrôle de police. Il me semble que dans ce cas la violence venait plus de l’EDF que des policiers eux-mêmes. En lisant ce discours j’ai eu l’impression que la France vivait sous un régime autocratique où la justice n’intervenait jamais.

    Il faudrait tout de même prévenir tous ces malheureux qui risquent leur vie en traversant Méditerranée pour rejoindre nos banlieues que les survivants, une fois arrivés, seront exposés au pire.

    Bien sûr, François Ruffin était là après s’être reposé après une trop longue Nuit debout. Il s’en est pris à ce pauvre François Hollande pour ne pas avoir fait cesser les délocalisations et ne pas avoir terrassé la Finance comme promis : « François Hollande a l'occasion sur le fil de prouver que son ennemi, c'est la finance, qu'il puisse sortir de l'impuissance et se bouger le cul ». C’est comme si c’était fait.

    Un beau meeting politique, mais sans débat. On a vu le succès de l’unanimité hollywoodienne opposée à l’élection de Trump.

    * A noter que dans cet étalage de bons sentiments, personne n'a osé s'offusquer de l'antisémitisme de la réalisatrice franco-marocaine oscarisée de Divines, Houda Benyamina, et de son actrice Oulaya Amamra. L'antiracisme de la bien-pensance est sélectif.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 25 Février 2017 à 18:54

    Un petit coucou en passant Doc.

    Pas très télé le soir, privilégiant la lecture. Je favorise ARTE ou FRANCE 5, notamment lors de mes insomnies de nuit. Ce genre d'émission people et récompenses en tous genres me tape sur le système !

    Bonne soirée

      • Samedi 25 Février 2017 à 19:15

        Comme je l'ai dit, j'en ai vu peu car ces cérémonies me paraissent ennuyeuses et prévisibles.

        NB Un peu absente ces jours-ci wink2

    2
    Samedi 25 Février 2017 à 19:03

    Une preuve de plus que ceux qui tiennent les médias (show-biz, journalistes, chaînes de télé) sont dans leur immense majorité de gauche. Un partisan de Fillon (pour ne pas parler de Le Pen) n'aurait pas droit à la parole dans cette "cérémonie". Qu'il reste dans ce pays des gens qui votent à droite en croyant encore à la démocratie me stupéfie.

      • Samedi 25 Février 2017 à 19:18

        Aucun débat ou contradiction possible. Un consensus (apparent) dégoulinant.

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    3
    Souris donc
    Samedi 25 Février 2017 à 20:01

    Le showbiz, comme les journalistes des organes de prêche, se doit d’exhiber ses bons sentiments de gauche. S’ils ne s’indignent quand il faut s’indigner, les mutins de Panurge perdent leur job.

     Quant aux deux réfugiés dans le transformateur, les pictogrammes sont pourtant clairs.

      • Samedi 25 Février 2017 à 20:37

        Le consensus est probablement apparent. Plus on s'éloigne du peuple, plus on donne des gages de soutien à défaut d'appartenance. Etre traité de "réac" est une tare dont on se relève difficilement dans ce milieu.

      • Souris donc
        Dimanche 26 Février 2017 à 07:19

        Un film primé n’est pas un bon film, comme le croit l’ingénu basique. Un film primé est un film militant, lourdement didactique dans l’air du temps.

        2012, mariage gay, urgence du quinquennat Hollande. Palme d’or 2013 : La Vie d’Adèle, sur l’homosexualité féminine. Réalisateur : Abdellatif Kechiche. Conforme. A l’art officiel, comme on dit dans les dictatures. Après la distribution en salles, le film primé endoctrinera les téléspectateurs.

      • Dimanche 26 Février 2017 à 08:53

        Il est logique que les films traitent des sujets de société, surtout si ceux-ci sont en discussion. Les oeuvres de tout temps ont souvent servi à ça. On ne peut pas faire que des films historiques qui, eux, se prêtent peu au débat. Si l'on n'est pas d'accord avec la façon dont le sujet d'actualité est traité, on peut effectivement considérer l'oeuvre comme une oeuvre de propagande. Par contre, je suis d'accord que l'attribution des récompenses est souvent biaisée par la bien-pensance du moment.

      • Souris donc
        Dimanche 26 Février 2017 à 10:57

        C’est vrai, Casablanca et sa BO obsédante, Play it, Sam, you must remember this. Le Dictateur, Chaplin visionnaire. Distance ironique. Que ne connaissent pas les chaisières du cinéma contemporain. Je n’aime plus le cinéma. A part les retransmissions du Met du circuit Pathé-Gaumont-UGC, les films, c’est une fois tous les 4 ans (La Marche de l’Empereur).

        Sur ce, direction la mer. Ne pas ouvrir un journal, ni un écran, ni une télé pendant 10 jours. Détox.

         

      • Dimanche 26 Février 2017 à 11:17

        J'ai revu le passage de Casablanca. Je ne m'en lasse jamais. Le visage rêveur d'Ingrind Begman est une merveille.

        Bon séjour à la mer en hiver.

    4
    Dimanche 26 Février 2017 à 14:30

    Depuis de nombreuses années déjà, je n'ai aimé aucun des films primés en France. De plus je n'aime pas l'animation de ces soirées.

    Je n'ai donc logiquement pas regardé cette émission. Merci donc pour le résumé.

      • Dimanche 26 Février 2017 à 16:27

        En fait, c'est la première fois que j'ai regardé le tout début des "César", cérémonie à laquelle je ne trouve aucun intérêt et même pénible. Mon résumé est donc essentiellement livresque.

    5
    Dimanche 26 Février 2017 à 18:41

    A la place des Césars, ce fut pour moi une extraordinaire choucroute, accompagnée d'un super vin d'Alsace ! Le tout pimenté d'une conversation à dégoûter tous les culturés de gauche. Mais qu'est que qu'on a ri ! he

      • Dimanche 26 Février 2017 à 19:00

        Voilà comment on assassine les Césars !

    6
    Lundi 27 Février 2017 à 15:20

    Le cinéma français fonctionne grâce à nos impôts judicieusement distribués aux cinéastes bien-pensants par l'entremise de commissions noyautées par la Gauche la plus sectaire. Il se retrouve en bonne compagnie avec les grands démocrates hollywoodiens qui aiment la démocratie quand le peuple vote convenablement.
    Rendez à César ce qui est à Oscar...

    Amitiés.

    7
    Lundi 27 Février 2017 à 15:42

    Unanimisme irritant. Personne n'ose aller contre-courant ou dire ce qu'il pense vraiment, ce serait un suicide.

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